Diétothérapie

De Didaquest
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La diétothérapie fait partie d'une approche globale de la santé : la nutrithérapie ne peut être efficace que si elle est utilisée en harmonie avec les autres éléments qui forment l'équilibre de l'organisme : l'oxygénation (exercices physiques suffisants, respiration correcte), l'apport adapté des substrats énergétiques (par une alimentation sans privations ni frustrations), l'élimination (détoxication) et le bien-être (capacité de vivre en harmonie avec son corps et son environnement). En effet, l'alimentation seul n'est pas tout. Les situations de conflits, de traumatismes, de stress au travail... peuvent avoir un impact plus fort sur la santé que le fait de manger un fastfoodburger ou cette margarine malsaine. Si on repousse une pareille situation, on risque d'affaiblir l'organisme au fil des années et de provoquer à terme de nombreuses maladies et affections chroniques.

La diétothérapie, ou l'art de vivre : savoir-vivre, savoir-faire et savoir-être pour un mode de vie conscient.

La diétothérapie, c'est donc l'ensemble des moyens naturels mis à la disposition de l'homme pour garder ou retrouver sa santé. C'est l'hygiène au sens large du mot : l'hygiène du mouvement, l'hygiène du travail, l'hygiène mentale, l'hygiène du sommeil, l'hygiène corporelle, l'hygiène alimentaire...

Or, notre culture médicale ne fonctionne pas sur ce mode. Depuis l'expression "Je pense, donc je suis" de Descartes en 1641, la raison, les mots, l'analyse ont été élevés au-dessus le sentiment, l'émotion. C'est notre problème. Nous oublions d'écouter nos sentiments, nous devons réapprendre à écouter notre corps. Il va donc falloir passer à une approche intégrée (holistique) tenant compte de nombreux paramètres au centre de laquelle se trouvera, non plus le professionnel de la santé, mais le patient (patient-centered approach). Car finalement, c'est lui le plus concerné, c'est lui qui sera amené à bouger, à respirer, à manger, à vivre mieux.

Un déséquilibre au niveau d'un des autres paramètres influencera inévitablement l'ensemble : c'est pourquoi la diétothérapie ne se veut pas moralisatrice mais responsabilisante par rapport au concept du "capital santé" à préserver ou à potentialiser.

Contrairement à la nutrition qui impose souvent des restrictions alimentaires et entraîne des frustrations, la diétothérapie se veut positive et entend mettre en avant tous les avantages d'un apport croissant d'éléments nécessaires en énergie, pour renforcer la capacité de résister à des maladies, la croissance chez l'enfant ou le développement cérébral in utero...

Aujourd'hui, les raisons qui poussent un patient à consulter un médecin ou un professionnel de la santé, sont souvent liées à la présence de symptômes aspécifiques comme la fatigue, la douleur diffuse, des troubles du système gastro-intestinal, le stress, le sentiment dépressif. Souvent ces symptômes sont présents alors qu'il n'est pas possible de poser un diagnostic de maladie chez le patient et encore moins de lui proposer un traitement efficace et approprié. La mise en évidence, par l'approche nutritionnelle, de troubles fonctionnels du tractus gastro-intestinal comme la maldigestion, la malabsorption, les troubles de la barrière de l'intestin, la dysbiose intestinale, les troubles de la détoxication, permet la mise en place de corrections nutritionnelles qui restaurent efficacement un état de santé optimal chez le patient.

L'approche nutritionnelle est un système qui soigne et rétablit la santé en utilisant uniquement des substances propres, en particulier des substances alimentaires, pour renforcer et équilibrer des processus biologiques (tels que la défense). ll s'agit donc d'une approche préventive et curative. Ce sont pour l'organisme des substances "habituées", directement reconnues et utilisables dans des processus extrêmement compliqués. Sans effets secondaires nuisibles. Les doses utilisées sont adaptées à l'âge et à l'état de santé de la personne à un moment donné.

La diétothérapie se préoccupe également de l'activité de la mitochondrie, la centrale productrice d'énergie de l'organisme, de l'oxygénation, de la respiration, de l'utilisation musculaire... Elle observe les variations métaboliques individuelles, liées au polymorphisme génétique.

La diétothérapie s'occupe donc de la réalité de terrain, parfois difficile à concilier avec l'EBM, parce que les scientifiques ne créent pas de la réalité, ils essayent de la "décrire" le mieux possible sur base de connaissances acquises (faits prouvés). Mais sachons que cette description ne sera jamais complète, les quelques pièces manquantes du puzzle peuvent à tout moment faire échouer l'analyse utilisée (voir aussi : "Prévenir").

Les études illustrant l’intérêt des mesures hygiéno-diététiques dans la prévention des affections cardiovasculaires sont nombreuses.

D’aucuns rétorqueront que tout ce qui n’est pas randomisé et contrôlé ne tient pas de l’Evidence Based Medicine (EBM). Evaluer l’impact de plusieurs aspects du style de vie sur l’incidence des infarctus p. ex. est toutefois difficilement concevable dans le cadre d’études randomisées, eu égard au nombre important de sujets qui serait nécessaire, aux coûts et aux aspects éthiques, sans oublier l’impossibilité de mettre en place des conditions de double aveugle ou encore les problèmes posés par un crossover vraisemblablement marqué et une observance probablement très relative. Est-ce une raison suffisante pour réfuter les résultats observés? Selon D. Mozaffarian, l’Evidence Based Medicine doit intégrer tous les types d’évidence scientifique, en tenant compte des forces et des faiblesses de chacune .

En bref, la diétothérapie donne les moyens aux techniques médicales et thérapeutiques d'agir au mieux en optimisant les fonctions de l'organisme. La diétothérapie s'inscrit donc aussi bien dans une approche préventive que curative.

Mais celui qui est motivé par la volonté de préserver son "capital santé" ou de le potentialiser, doit comprendre qu'il est le premier à être en charge de sa santé et que les autorités médicales ou politiques ne sont après tout que des instruments qui peuvent tout au plus lui donner des indications de solutions ou des outils. Des propositions qui peuvent aider dans le choix du meilleur traitement, des voies alternatives, des attitudes permettant de diminuer la consommation médicamenteuse et, éventuellement, si on le désire, y mettre un terme.

Il ne pourra jamais y arriver seul sans l'aide de professionnels détenteurs de l'information et des techniques, à savoir les médecins, les pharmaciens, les diététiciens en collaboration avec d'autres professionnels de la santé bien formés tels que kinésithérapeutes, physiothérapeutes, psychothérapeutes...

De l'Antiquité à nos jours, ce qui fait le bon thérapeute, sont les quatre règles latines suivantes : Primum non nocere : d'abord ne pas nuire. Un thérapeute cherchera toujours la solution qui convient le mieux au patient dans la situation où il se trouve, y compris de l'envoyer chez un médecin si son analyse l'exige. Vis medicatrix naturae : la nature recèle son propre pouvoir de guérison. Le corps du patient détient des solutions pour le guérir. Le travail du thérapeute est de faciliter ce travail d'autoguérison. Tolle causam : il faut remonter à la cause. En travaillant sur la cause de la maladie (par exemple un environnement délétère), on aura plus de chances de bien soigner le patient. Docere : enseigner. Le thérapeute est un guide qui accompagne le malade sur le chemin de la guérison.