Différences entre versions de « Concept »
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« Une science ne naît pas de la [[définition]] d’un objet, ni de la rencontre d’un objet, ni de l’imposition d’une méthode. Elle naît de la constitution d’un corps de [[concepts]], avec leur règles de production. De ce fait, le développement d’une science c’est la formation des [[concepts]] et des [[théories]] de cette science. » M. Fichant : Sur l’ histoire des sciences, Maspéro, 1969, (p.100) | « Une science ne naît pas de la [[définition]] d’un objet, ni de la rencontre d’un objet, ni de l’imposition d’une méthode. Elle naît de la constitution d’un corps de [[concepts]], avec leur règles de production. De ce fait, le développement d’une science c’est la formation des [[concepts]] et des [[théories]] de cette science. » M. Fichant : Sur l’ histoire des sciences, Maspéro, 1969, (p.100) | ||
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Version actuelle datée du 1 février 2024 à 16:35
Un concept prend aussi son sens par les relations qu'il entretient avec les autres concepts impliqués dans le même problème
Mise en contexte
Tout individu, enfant ou adulte cherche à produire du sens et donner du sens à tout ce qui l’entoure. Il n’appréhende pas le monde directement mais au travers d’un ensemble de modèles explicatifs (appelés conceptions). Ils proviennent de sources diverses profanes, traditions, constructions scientifiques. Ils ont été acquis et progressivement intégrés dès le plus jeune âge dans les milieux familiaux, sociaux, scolaires.
Les concepts scientifiques n’existent pas dans la nature à l’état spontané. Ils ne se découvrent pas, mais sont l’aboutissement à un moment donné d’une construction intellectuelle. Ils ont été mis en forme, négociés face aux personnes, aux observations, travaux expérimentaux, dans des contextes sociaux et historiques particuliers. Ainsi, comme le souligne Gérard Fourez (1994-1995) (1-1) « ils façonnent une représentation du monde qui répond au souci, aux intérêts, à l’esthétique d’une société et d’une communauté scientifique ».
Bien qu’évolutifs, et pour certains plus ou moins stabilisés, le travail fait sur les concepts par la communauté scientifique procède de la standardisation. Elle permet de s’appuyer sur une connaissance partagée du contenu, de savoir quand utiliser les différentes notions et de connaître les contextes d’usage. Par exemple, lorsque le terme autonomie est employé, dans un contexte professionnel précis, tout le monde doit comprendre la même chose et analyser les situations à partir des mêmes critères.
Outre la standardisation, la maîtrise des concepts et de leurs usages supposent une formation des scientifiques aux usages et aux contextes d’usage de ces modèles standardisés ; sans ce double travail les résultats scientifiques ne seraient ni universalisables ni cumulatifs (Gérard Fourez, 1994-1995) (1-2)
Quelques citations
« Un concept ne peut être réduit à sa définition, du moins si l’on s’intéresse à son apprentissage et à son enseignement. C’est à travers des situations et des problèmes à résoudre qu’un concept acquiert du sens pour l’enfant. » (G. Vergnaud : La théorie des champs conceptuels, in J. Brun (éd.) : Didactique des mathématiques, Delachaux et Niestlé, Lausanne, 1996 (page 198)
« .... chaque énoncé et chaque raisonnement doit passer par les mots, c’est-à-dire par les concepts. Chaque concept à son tour est le fruit d’une théorie, qui décide que certains faits sont pertinents et d’autres accessoires, que certains facteurs orientent le cours des événements, et que d’autres sont des intermèdes fortuits... »
« Une science ne naît pas de la définition d’un objet, ni de la rencontre d’un objet, ni de l’imposition d’une méthode. Elle naît de la constitution d’un corps de concepts, avec leur règles de production. De ce fait, le développement d’une science c’est la formation des concepts et des théories de cette science. » M. Fichant : Sur l’ histoire des sciences, Maspéro, 1969, (p.100)