Facteurs sociales et psychologiques
Chaque individu appartient à plusieurs groupes à partir desquels il se forge une identité. Parmi ces groupes, les catégories de sexe constituent une dimension importante de l’identité. La différence entre le sexe masculin et le sexe féminin est d’abord génétique. Le sexe chromosomique (XX, XY) implique le développement de gonades différenciées qui vont induire la différenciation des structures génitales et sexualiser les structures nerveuses dans le sens masculin ou féminin (axe hypothalamo-hypophysaire).
Celles-ci fonctionnent par la suite selon le mode masculin (stable) ou féminin (cyclique). Cela se traduit par l’existence de 2 sexes qui se distinguent par des caractères sexuels et des fonctions reproductives différenciés (organes génitaux internes et externes différents). Les hormones peuvent également avoir des incidences directes sur le comportement. Par exemple, les filles ayant subi une androgénisation prénatale diffèrent des autres filles. Elles préfèrent la compagnie et les jeux des garçons et ont une activité physique plus intense que leur consoeurs (Ehrhardt &al, 1974).
L’ensemble du processus qui concourt à l’établissement du dimorphisme des sexes est issu d’un déterminisme génétique qui cède la place par la suite à un déterminisme hormonal.La dichotomie masculin-féminin apparaît aussi dans l’ordre social, elle se manifeste par l’attribution de rôles et de statuts différents et ceci sans rapport aucun avec les différences sexuelles. Mead (1935) souligne l’importance du sexe dans toute structure sociale : « Chaque société a, d’une façon ou d’une autre, codifié les rôles respectifs des hommes et des femmes mais cela n’a pas été forcément en terme de contrastes et de domination ou de soumission ».Le rôle des hommes et des femmes varient en fonction des cultures étudiées. En résumé, à chacune de ces catégories déterminées génétiquement va correspondre un ensemble de rôles sociaux définis culturellement.La catégorie sexe est une dimension importante dans la structuration de l’environnement par les individus. Trois appellations différentes existent pour rendre compte de cette dimension de l’identité que constitue le sexe : identité sexuelle, identité de genre et identité sexuée. Ces trois appellations recouvrent des champs d’étude un peu différents. - identité sexuelle (Green, 1974, 1987) est définie comme étant la résultante de trois dimensions.La première c’est la conviction intime d’être garçon ou fille. La seconde concerne l’adoption de comportements qui dans chaque culture sont propres aux garçons et aux filles, aux hommes et aux femmes. La troisième porte sur le choix du partenaire sexuel masculin ou féminin. - Identité de genre fait référence au sexe social et psychologique.Le terme de genre est utilisé pour désigner les composantes non-physiologiques du sexe qui sont actuellement perçues comme appropriées aux individus de sexe masculin ou aux individus de sexe féminin.Cette définition exclut la dimension proprement sexuelle, et ne tient pas compte du fait que l’enfant construit une identité dont l’une des bases déterminantes est ancrée dans le biologique. - Identité sexuée englobe deux dimensions : la dimension biologique et la dimension psychologique (l’appartenance à un groupe sexe implique que tout individu doit faire siennes les caractéristiques définies culturellement). Nous parlerons d’identité sexuée. LA CONSTRUCTION DE L’IDENTITE SEXUEE Cette construction se fait en plusieurs étapes. On montre tout d’abord que l’enfant distingue les deux sexes, puis qu’il les identifie, qu’il prend conscience de son appartenance à l’un des deux groupes et enfin qu’il s’approprie les rôles correspondant à son sexe. LE ROLE DE L’ENTOURAGE Le Maner-Idrissi (1997) a fait le point des caractéristiques par lesquelles l’entourage peut orienter le développement de l’identité sexuée dans le sens masculin ou féminin. Elle explique tout d’abord qu’avant la naissance les futurs parents ont déjà des représentations différenciées des enfants des deux sexes. Dans les études portant sur le comportement des parents avec leurs enfants, on a omntré que les attitudes des parents visant à différencier les enfants intervenaient sur deux plans : celui de l’environnement physique offert aux enfants et celui des attitudes adoptées avec les enfants. Tout d’abord, il semble qu’avant même l’âge de 1 an, les garçons et les filles grandissent dans un milieu physique différencié qu’il s’agisse des jeux, de l’habillement ou de l’aménagement de la chambre.C’est important parce que sur un plan cognitif, cela nécessite de C’est important parce que sur un plan cognitif, cela nécessite delapart de l’enfant un niveau d’abstraction plus important que lorsqu’on fait référence à des événements en cours. Il est ainsi possible que les garçons et les filles soient progressivement contraints à développer des compétences différentes. Enfin, pour jouer avec leur enfant, les parents choisissent surtout des jouets considérés comme étant appropriés au sexe de leurenfant. Ils découragent leur enfant à jouer avec des jouets considérés comme n’étant pas approprié à leur sexe, voire dans certains cas les punissent surtout lorsqu’il s’agit de garçons.Des données, il ressort que les parents sont plus exigeants avec les garçons. En fait, ce sont surtout les pères qui sont tendent à favoriser les comportements appropriés au sexe de l’enfant.Ces comportements apparaissent essentiellement au cours de la 2ème année. LES DIFFERENCES FILLES-GARÇONS Les données présentées laissent penser que l’environnement social a un rôle sur l’appropriation par l’enfant de son identité sexuée. Mais certaines données ont aussi été évoquées qui laissent penser que les différences filles-garçons pourraient préexister au rôle de l’environnement. En fait, on pourrait conclure que l’environnement social peut avoir une infulence sur l’enfant mais certaines caractéristiques du comportement des enfants qui sont liées au sexe peuvent engendrer des coduites particulières de la part des adultes.Ainsi, les garçons paraissent plus toniques et agressifs que les filles. Les filles de leur côté semblent privilégier les interactions avec autrui en recherchant notamment la présence des adultes. En abordant cette question, on rejoint inévitablement la question de la part de l’inné et de l’acquis dans la détermination des comportements.
Rien ne permet de conclure en l’état actuel des connaissances que ces différences sont déterminées génétiquement, ce qui engendrerait des différences dans le cerveau des filles et des garçons. Nous avons plus haut que, dès leur plus jeunes âge, les garçons et les filles ne sont pas strictement exposés au même environnement puisque la manière dont nous nous occupons de nos enfants est partiellement déterminées par notre conception de ce qu’est un garçon ou une fille.