Connaissances conceptuelles

De Didaquest
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Dans l'approche de Anderson et al. (2001), les connaissances conceptuelles sont des connaissances déclaratives, à l'instar des connaissances factuelles. Ce sont des connaissances sur des phénomènes et des relations entre ces phénomènes qui organisent un champ particulier. Elles sont donc plus complexes que les connaissances factuelles car elles intègrent les connaissances sur la structure interne des catégories construites pour décrire ou expliquer les phénomènes et les relations non arbitraires entre les catégories établies dans un champ des connaissances particulier qui permettent de concevoir ce champ de façon systématique. Il s’agit habituellement de ce qu'on appelle les savoirs disciplinaires qui reflètent la façon dont les spécialistes de cette discipline abordent et réfléchissent sur les phénomènes qui les intéressent.

Ces connaissances déclaratives complexes sont décrites habituellement dans l’approche cognitive en termes de schémas ou de modèles mentaux. Elles concernent l’organisation et la structure d’un ensemble de catégories d’une manière systématique, leur permettant de fonctionner comme un tout. Par exemple, le modèle mental qui permet d’expliquer l’existence et le changement des saisons, est constituée des connaissances interreliées sur la Terre, le Soleil, les rotations de la Terre autour du Soleil, etc. Dans un modèle mental, ces connaissances « fonctionnent ensemble » c’est-à-dire qu’elles ne sont pas de simples faits isolés, mais incluent les connaissances sur les relations entre les concepts décrivant ces différents phénomènes. L’apprentissage des connaissances conceptuelles est particulièrement concerné par les processus cognitifs de changement conceptuel, soit la restructuration des modèles mentaux organisant les catégories et leurs relations tels qu’ils peuvent être élaborées dans la vie quotidienne (les concepts « spontanés » dans des domaines des connaissances particuliers) en modèles mentaux organisant les connaissances scientifiquement élaborées des catégories et de leurs relations mutuelles.

Font partie des connaissances conceptuelles :

  • Connaissances sur les catégories et les relations entre les catégories, principalement sous forme de classifications diverses. Ces catégories sont suffisamment abstraites pour être utilisées afin d’analyser les phénomènes qui ont lieu dans un champ des connaissances. Par exemple, les connaissances sur les catégories et leurs relations qui forment la structure narrative d’une histoire : les catégories de « élément déclencheur », « situation initiale », elles peuvent être utilisées pour analyser une histoire en particulier (ce qui les distinguent des connaissances factuelles : élaborer une connaissance factuelle sur l’événement déclencheur d’une histoire en particulier, nécessite des connaissances conceptuelles sur ce qu’est un événement déclencheur en général). Ces connaissances proposent donc des schèmes d’intelligibilité d’une classe de phénomènes permettant de décrire et d’analyser les membres de cette classe. Par exemple : les connaissances sur les genres littéraires, sur les différentes parties d’une proposition grammaticale, sur les périodes géologiques, etc.
  • Connaissances des principes et des généralisations qui sont utilisés pour étudier les phénomènes ou pour résoudre des problèmes dans un champ des connaissances. Ces connaissances sont particulièrement utiles pour traiter les différents cas qui peuvent se présenter dans un champ donné. Les experts utilisent ces connaissances pour repérer les configurations typiques des phénomènes (des "patterns") qui orientent le choix de l'action qui sera posée. Par exemple, les lois de la physique; les principes du fédéralisme; les principes du développement durable; les principes comptables généralement reconnus, etc.
  • Connaissances des théories, des modèles et des structures. Ces connaissances présentent une vue systémique d’un phénomène complexe. Elles relient les connaissances sur les catégories et les classifications et les connaissances sur les principes et les généralisations de façon à former un ensemble cohérent des connaissances dans le but de décrire, expliquer, comprendre et prévoir les phénomènes qui font objet d'un champ des connaissances. Ces connaissances sont reliées entre elles par des connaissances plus abstraites qui permettent de les situer les unes par rapport aux autres (leurs faiblesses ou leurs forces, leur potentiel prédictif etc.). Ainsi, un expert dans une discipline non seulement connaît les différentes théories, modèles ou structures qui organisent cette discipline, mais également peut les comparer et se positionner à leur égard. Par exemple : les connaissances sur la structure et les fonctions des institutions démocratiques dans un pays donné; les connaissances des théories contemporaines de l'évolution, les connaissances des théories de l'apprentissage, les connaissances sur le modèle standard de la physique quantique; les connaissances sur les modèles de la gestion des stocks, etc.

Notes et références

Voir aussi : types des connaissances, connaissances factuelles, connaissances procédurales, connaissances métacognitives, compétences.

Anderson, L. W., Krathwohl, D. R., Airasian, P. W., Cruikshank, K. A., Mayer, R. E., Pintrich, P. R., Raths, J., & Wittrock, M. C. (2001). A Taxonomy for learning, teaching, and assessing : A Revision of Bloom’s taxonomy of educational objectives. New York, NY : Longman.