Différences entre versions de « Empirisme-rationalisme »

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* Le rationalisme : est une conception opposée à l’empirisme, suivant laquelle il existe des principes innés de la connaissance, donc une structure théorique a priori de toute nos connaissance : la causalité, qui s’exprime notamment dans la loi scientifique (U = R . I ; v = 1/2gt² ; E=MC²) ne serait pas dérivée de l’expérience mais en constituerait le cadre a priori. Il y aurait donc pour certains rationalistes (Descartes, la « mathesis universalis » ou science universelle de toute chose) une structure intelligible du réel dont les phénomènes naturels seraient les réalisations approximatives : la chute d’un corps obéit à l’idéalité de la loi de la chute des corps, le mouvement d’un solide à l’idéalité du principe inertie, l’approximation étant due aux conditions particulières de l’événement.
 
* Le rationalisme : est une conception opposée à l’empirisme, suivant laquelle il existe des principes innés de la connaissance, donc une structure théorique a priori de toute nos connaissance : la causalité, qui s’exprime notamment dans la loi scientifique (U = R . I ; v = 1/2gt² ; E=MC²) ne serait pas dérivée de l’expérience mais en constituerait le cadre a priori. Il y aurait donc pour certains rationalistes (Descartes, la « mathesis universalis » ou science universelle de toute chose) une structure intelligible du réel dont les phénomènes naturels seraient les réalisations approximatives : la chute d’un corps obéit à l’idéalité de la loi de la chute des corps, le mouvement d’un solide à l’idéalité du principe inertie, l’approximation étant due aux conditions particulières de l’événement.
 
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* Selon l’empirisme, l’expérience est la source de toutes nos connaissances. Comme l'explique John Locke dans l’Essai sur l’entendement humain de 1690 :
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« Supposons que l’esprit soit, comme on dit, du papier blanc (tabula rasa), vierge de tout caractère, sans aucune idée. Comment se fait-il qu’il en soit pourvu ? D’où tire-t-il cet immense fonds que l’imagination affairée et limitée de l’homme dessine en lui avec une variété presque infinie ? D’où puise-t-il ce matériau de la raison et de la connaissance ? Je répondrai d’un seul mot : de l’expérience ; en elle, toute notre connaissance se fonde et trouve en dernière instance sa source. »
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Cette expérience, c’est celle de nos sens externes, qui nous permet par exemple de former l’idée de couleur, mais aussi celle de notre pensée en acte, par laquelle nous sommes capables de former l’idée de pensée, ou de raisonnement.
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Une telle position conduit à une dévalorisation de la raison : une idée n’est, aux yeux de David Hume, qu’une « copie d’une impression analogue », de sorte que « tout ce pouvoir créateur de l’esprit n’est rien de plus que la faculté de combiner, transposer, diminuer les matériaux que nous fournissent les sens et l’expérience » (Enquête sur l’entendement humain, 1748), combinaisons qu’il opère selon des relations de ressemblance ou de contiguïté. Du point de vue de l’empirisme donc, « il n’est rien dans l’intellect qui n’ait été d’abord dans la sensibilité », ce à quoi Leibniz rétorquera « sauf l’intellect lui-même ».
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Aux yeux du rationalisme, en effet, l’expérience sensible ne saurait donner de connaissance véritable. Platon déjà en dénonçait le caractère fluctuant et relatif, qui ne nous montre qu’un jeu d’ombres inconsistant, et Descartes, dans la première Méditation métaphysique, le caractère trompeur :
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« Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré, je l’ai appris des sens ou par les sens : or j’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. »
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Le rationalisme, cependant,  sous sa forme critique, ne répudie pas l’expérience sensible mais la soumet à des formes a priori qui la rendent possible et en organisent le donné.
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Version du 4 juillet 2020 à 01:35


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  • Le rationalisme : est une conception opposée à l’empirisme, suivant laquelle il existe des principes innés de la connaissance, donc une structure théorique a priori de toute nos connaissance : la causalité, qui s’exprime notamment dans la loi scientifique (U = R . I ; v = 1/2gt² ; E=MC²) ne serait pas dérivée de l’expérience mais en constituerait le cadre a priori. Il y aurait donc pour certains rationalistes (Descartes, la « mathesis universalis » ou science universelle de toute chose) une structure intelligible du réel dont les phénomènes naturels seraient les réalisations approximatives : la chute d’un corps obéit à l’idéalité de la loi de la chute des corps, le mouvement d’un solide à l’idéalité du principe inertie, l’approximation étant due aux conditions particulières de l’événement.

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  • Selon l’empirisme, l’expérience est la source de toutes nos connaissances. Comme l'explique John Locke dans l’Essai sur l’entendement humain de 1690 :

« Supposons que l’esprit soit, comme on dit, du papier blanc (tabula rasa), vierge de tout caractère, sans aucune idée. Comment se fait-il qu’il en soit pourvu ? D’où tire-t-il cet immense fonds que l’imagination affairée et limitée de l’homme dessine en lui avec une variété presque infinie ? D’où puise-t-il ce matériau de la raison et de la connaissance ? Je répondrai d’un seul mot : de l’expérience ; en elle, toute notre connaissance se fonde et trouve en dernière instance sa source. » Cette expérience, c’est celle de nos sens externes, qui nous permet par exemple de former l’idée de couleur, mais aussi celle de notre pensée en acte, par laquelle nous sommes capables de former l’idée de pensée, ou de raisonnement. Une telle position conduit à une dévalorisation de la raison : une idée n’est, aux yeux de David Hume, qu’une « copie d’une impression analogue », de sorte que « tout ce pouvoir créateur de l’esprit n’est rien de plus que la faculté de combiner, transposer, diminuer les matériaux que nous fournissent les sens et l’expérience » (Enquête sur l’entendement humain, 1748), combinaisons qu’il opère selon des relations de ressemblance ou de contiguïté. Du point de vue de l’empirisme donc, « il n’est rien dans l’intellect qui n’ait été d’abord dans la sensibilité », ce à quoi Leibniz rétorquera « sauf l’intellect lui-même ». Aux yeux du rationalisme, en effet, l’expérience sensible ne saurait donner de connaissance véritable. Platon déjà en dénonçait le caractère fluctuant et relatif, qui ne nous montre qu’un jeu d’ombres inconsistant, et Descartes, dans la première Méditation métaphysique, le caractère trompeur : « Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré, je l’ai appris des sens ou par les sens : or j’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. » Le rationalisme, cependant, sous sa forme critique, ne répudie pas l’expérience sensible mais la soumet à des formes a priori qui la rendent possible et en organisent le donné.


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Définition graphique




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  • C'est incontestablement l'empirisme qui, à partir des années 20, a donné un mouvement sans précédent au recueil systématique des données. L'une des premières enquêtes de type empirique effectuée sur le terrain en Europe est sans doute celle de P. Lazarsfeld Le Chômage à Marienthal, qui doit dater de 1924. Si Lazarsfeld n'était pas encore empiriste au sens rigoureux du terme, il ne s'en soumettait pas moins à l'une des obligations requises par l'empirisme : le recours direct au terrain. Dès avant la dernière guerre, les grandes enquêtes, celle de l'Ecole de Chicago, les études de cas (celles de Zaniecki) sur les paysans polonais aux Etats-Unis) et, pendant la guerre, l'enquête sur le soldat du contingent, pour ne citer que les plus célèbres, accumulaient peu à peu un matériau considérable qui, au cours du temps, allait prendre valeur comparative. Dans l'après-guerre, la multiplication des relevés de matériaux atteint, en Europe et aux Etats-Unis, des proportions gigantesques. Tous les grands domaines de la vie sociale, y compris celui des idées, des croyances, voire des sentiments, ont été régulièrement soumis à des investigations patientes et rigoureuses, comme en témoignent en France les travaux de l'INSEE et ceux de l'INED.
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