Différences entre versions de « Modèle psychobiologique: sexualité »

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Les principales questions relatives au comportement érotique seraient :
 
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Figure 1 Comportement érotique : présentation synoptique réduit
 
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Version du 3 mars 2009 à 17:38

L'objectif d'un modèle psychobiologique de la sexualité vise a expliciter l'élaboration et le développement des représentations et des comportements relatifs à la notion de "sexualité". Ce modèle de la "sexualité" humaine est basé sur les processus neurobiologiques qui sont à l'origine des comportements dits "sexuels". il tient compte des connaissances les plus récentes en neurosciences.


Comportement érotique

Introduction

Il est proposé d'appeler "comportement érotique" le comportement de recherche conscient et volontaire de plaisirs intenses, principalement d'émoi érotique et de jouissance (orgasme). Ces sensations seraient initialement et principalement provoquées par la stimulation physique du corps.

Le comportement érotique serait la composante somatosensorielle d'un comportement plus général de recherche du plaisir, le comportement hédonique.

L'objectif de ce chapitre est l'étude globale et complète du comportement érotique chez l'Homme. Les différents facteurs clés, psychobiologiques et culturels, qui permettent de comprendre la genèse et la dynamique de l'activité érotique sont étudiés à partir des dernières connaissances en neurosciences.

Questions ouvertes

Les principales questions relatives au comportement érotique seraient :

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Figure 1 Comportement érotique : présentation synoptique réduit

· Dès la fécondation, quels sont les processus et les contraintes neurobiologiques qui interviennent dans le développement du comportement érotique ? ( cf. Partie 1 de la Figure 1 )

· Peut-on définir et caractériser des états de maladie et des états de développement dysfonctionnel du comportement érotique ? ( cf. Partie 2 de la Figure 1 )

· Peut-on, dans un premier temps, définir et caractériser un développement neurobiologiquement "normal" du comportement érotique ? ( cf. Partie 3 de la Figure 1 )

· Quels sont les différents facteurs psychobiologiques et culturels qui sous-tendent le développement et la dynamique du comportement érotique ? ( cf. Partie 4 de la Figure 1 )

· Peut-on définir et caractériser, si elles existent, toutes les possibilités alternatives mais "biologiquement normales" du développement du comportement érotique ? ( cf. Partie 5 de la Figure 1 )

· Par rapport à toutes les possibilités de développement du comportement érotique, peut-on définir des normes éthiques qui permettraient de proscrire et/ou de favoriser dans l'action éducative et sociale certaines formes de ce comportement ? ( cf. Partie 6 de la Figure 1 )

Remarques

Le terme "comportement érotique" utilisé dans cet ouvrage n'est pas équivalent à l'expression courante de "comportement sexuel". Le terme "comportement érotique" correspond à toutes les stimulations, généralement du corps, qui produisent un plaisir intense d' "émoi érotique" ou de "jouissance".


Observations : attitudes et comportements types

Quelles sont toutes les variations d'expression du comportement érotique, tant chez les primates que dans les différentes sociétés humaines ?

Chez l'homme, où l'on observe la plus grande diversité d'expression de ce comportement, on remarque que les caractéristiques du comportement érotique dépendent principalement du contexte culturel. L'influence des diverses cultures sociales se traduit par la construction de nombreux systèmes de valeurs et de codes culturels, légaux ou philosophiques, allant du tabou, de l'interdit et l'immoralité jusqu'à la quête hédonique systématique, voire la sacralisation.

Globalement, le comportement érotique se traduit par la recherche de toutes les actions qui produisent un plaisir physique intense (émoi érotique et/ou jouissance) : recherche de la chaleur, du contact physique intime, des caresses sensuelles, la stimulation des zones dites érogènes, la masturbation, le coït, ...

À l'état adulte

Chez de nombreuses espèces de mammifères, on observe des comportements qui semblent être motivés par la recherche du "plaisir" (frottement contre les arbres des parties génitales de certains cervidés, masturbation du dauphin, ...). Néanmoins il est difficile de dire si ces comportements sont "érotiques", c'est-à-dire motivés par une sensation de type hédonique, ou bien s'ils sont provoqués par d'autres types de processus cérébraux.

Chez les primates hominoïdes, en particulier chez les chimpanzés pan paniscus (bonobos), on observe de nombreux comportements de stimulations physiques, isolément ou en groupe, et parfois avec des objets, destinés à provoquer ce qui semble être vraisemblablement du plaisir.

Chez l'espèce humaine, on observe, mais avec de très grandes variations et différences en fonction du contexte culturel, des comportements similaires à ceux des autres primates (caresses, masturbation, stimulations des zones érogènes, coït, ...) et d'autres plus élaborés (utilisation d'objets mécaniques, d'aliments, de liquides, de substances psychotropes, ...). Ces comportements sont indiscutablement "érotiques" chez l'Homme, c'est-à-dire délibérément effectués pour ressentir des sensations de plaisirs intenses.

Au cours du développement

Chez les primates juvéniles, espèce humaine y comprise, on observe des comportements de recherche du plaisir physique dès les premières années après la naissance. Ces comportements tendent rapidement à ressembler à ceux des individus adultes, au fur et à mesure du développement moteur et cognitif.

Dans l'espèce humaine, le facteur culturel ayant une importance majeure, on observe d'importantes différences dans le développement du comportement érotique suivant les groupes sociaux. Dans les sociétés où le comportement érotique est valorisé et intégré dans l'éducation (certaines tribus amérindiennes, sociétés océaniennes, ...), on observe des jeux érotiques dès l'âge de 3-4 ans et des comportements de type adulte avant la dixième année (bien avant la puberté). À l'autre extrémité du continuum, dans les sociétés où le comportement érotique est dévalorisé et/ou interdit (du moins pour les jeunes avant la puberté), on n'observe quasiment pas de comportements érotiques avant l'âge adulte.

Conclusion

On observe une très grande diversité d'expression du comportement érotique chez les primates, et tout particulièrement dans l'espèce humaine. 1 , 2 , 3 , 4

De plus on observe chez l'Homme que le développement et la diversité d'expression du comportement érotique sont étroitement dépendants du contexte culturel.

Approfondissement : Diversité d'expression du comportement "érotique" chez les mammifères. (disponible prochainement)

Remarques

La diversité d'expression du comportement érotique, tant chez l'animal que chez l'homme, semble remettre en question le modèle social et actuel du comportement dit "sexuel", celui fondé sur l'hétérosexualité, la monogamie et la finalité reproductrice.

Ouvrages complémentaires

De nombreux exemples de la diversité du comportement érotique, tant chez l'animal que chez l'Homme, sont donnés dans les ouvrages de synthèse suivants :

¨ "Patterns of sexual behavior", de Clellan S. FORD & Frank A. BEACH • Methuen & Co, London, 1965

¨ "Biological exuberance", de Bruce BAGEMIHL • St Martin Press, New York, 2000


Caractéristiques principales du comportement érotique

Les caractéristiques principales du comportement érotique seraient les suivantes :

– La "prépondérance du plaisir" : La caractéristique la plus fondamentale du comportement érotique est la recherche du plaisir intense (émoi érotique et jouissance), principalement par des stimulations physiques du corps.

– La "non innéité du comportement érotique" : le comportement érotique ne serait pas génétiquement préprogrammé, il n'existerait pas chez le nouveau-né et il ne s'exprimerait pas spontanément à la naissance, ni à l'adolescence, ni même à l'âge adulte. Il semble qu'à la naissance il n'existerait aucun désir érotique, ni aucun imaginaire ou idéation érotique, ni aucune sensation ou représentation érotique. Le comportement érotique serait entièrement acquis, et son développement ne débuterait qu'après la naissance.

– La "non spécificité des stimuli érotiques" : Chez l'Homme, il n'existerait pas de stimuli érotiques spécifiques (tels que des phéromones sexuelles). Les récepteurs somatosensoriels sont des mécanorécepteurs, et donc tous les types de stimuli mécaniques, quels qu'ils soient, sont susceptibles de provoquer du plaisir physique. Cette caractéristique clé serait une des raisons neurobiologiques de la variabilité d'expression du comportement érotique.

– La "diversité d'expression" : Les activités érotiques peuvent être extrêmement diverses, car il existe de multiples façons de se procurer du plaisir physique intense (en différentes régions du corps, par différents types de stimulations, seul, avec des objets, avec un ou plusieurs partenaires, ...).

– L' "exclusivité hominoïde" : Le comportement érotique n'existerait que chez les animaux ayant une structure cérébrale capable de produire les processus d'ÉMOI ÉROTIQUE et d'ORGASME. Vraisemblablement, ces animaux seraient uniquement les primates hominoïdes.