Les équilibres ponctués
La théorie
S'appuyant sur la théorie de Darwin, Gould et Eldredge ont avancé l'idée, en 1972, que l'évolution des espèces ne se réalisait pas de façon graduelle et continue au cours des temps. Il semble au contraire que l´évolution se fait à travers des périodes ponctuelles d´intense activité évolutive, séparées par de longues périodes stagnantes. Il y a donc des transitions rapides entre espèces, sur le mode des «révolutions génétiques». Ceci expliquerait pourquoi on ne trouve pas toujours tous les stades de l'évolution lorsqu'on étudie une espèce : il manque les individus intermédiaires. D'après Gould c'est tout simplement que ces stades ont été si rapides (à l'échelle du temps !) que nous n'avons quasiment aucune chance de les trouver.
La critique
Cette théorie a soulevé un flot de controverses, car Gould et Eldredge ont d'abord soutenu que l'évolution par équilibres ponctués était la règle dans les archives paléontologiques, tandis que les néodarwiniens stricts prétendaient qu'elle était plutôt l'exception.
Actuellement
Depuis le développement de cette théorie, les résultats des recherches sont venus tantôt soutenir cette thèse, tantôt la réfuter. Mais au milieu des années 1990, de nouvelles études, plus précises que toutes celles qui avaient été effectuées auparavant, ont nettement fait pencher la balance du côté de la théorie de Gould et Eldredge. Il semble bien en effet que le mode d'évolution par équilibres ponctués soit désormais la règle pour la paléontologie moderne. L'étude de certaines lignées animales (les crustacés par exemple) a effectivement apporté la preuve d'une évolution sur le mode des équilibres ponctués. Quelques lignées (comme la taupe) semblent évoluer plus graduellement... En savoir plus sur Stephen Jay Gould