Différences entre versions de « Cocaïne »
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− | La cocaïne est un alcaloïde découvert par Albert Niemann en 1859, extrait chimiquement de la feuille de coca issue des plantes du genre Erythroxylum, originaire de la zone andine d’Amérique du Sud. | + | *La cocaïne est un alcaloïde découvert par Albert Niemann en 1859, extrait chimiquement de la feuille de coca issue des plantes du genre Erythroxylum, originaire de la zone andine d’Amérique du Sud. |
− | *Arbuste cultivé en Bolivie et au Pérou dans la région des Andes. Feuilles vertes très luisantes. Le cocaïer ressemble beaucoup au fusain cet arbrisseau cultivé dans les haies. La cocaïne se présente sous forme de poudre blanche floconneuse et cristalline ressemblant à de la neige. | + | *Arbuste cultivé en Bolivie et au Pérou dans la région des Andes. Feuilles vertes très luisantes. Le cocaïer ressemble beaucoup au fusain cet arbrisseau cultivé dans les haies. La cocaïne se présente sous forme de poudre blanche floconneuse et cristalline ressemblant à de la neige. |
Ce sont les Conquistadores qui l'ont rapportée en Europe. Elle fut utilisée initialement comme anesthésiant au début du XXe siècle. Classée dans la catégorie des stupéfiants, elle peut entraîner très vite un phénomène de dépendance. Du fait de son action psychotrope, directement sur le système nerveux central, sa consommation provoque un état d'euphorie et d'excitation avec un risque de problèmes cardiaques, d'anorexie et de surdosage potentiellement mortel. | Ce sont les Conquistadores qui l'ont rapportée en Europe. Elle fut utilisée initialement comme anesthésiant au début du XXe siècle. Classée dans la catégorie des stupéfiants, elle peut entraîner très vite un phénomène de dépendance. Du fait de son action psychotrope, directement sur le système nerveux central, sa consommation provoque un état d'euphorie et d'excitation avec un risque de problèmes cardiaques, d'anorexie et de surdosage potentiellement mortel. | ||
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D'après l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), sa consommation ne fait qu'augmenter ces dernières années avec près de 2,2 millions de Français qui en ont déjà consommé et 450 000 qui en consomment au moins une fois par an. Son prix ayant baissé ces dernières années, les consommateurs n'en seraient que plus nombreux. Il faut compter environ 70 euros pour un gramme de cocaïne avec un taux de pureté qui se situe entre 10 et 20% (il se situait aux alentours des 30% les années précédentes). | D'après l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), sa consommation ne fait qu'augmenter ces dernières années avec près de 2,2 millions de Français qui en ont déjà consommé et 450 000 qui en consomment au moins une fois par an. Son prix ayant baissé ces dernières années, les consommateurs n'en seraient que plus nombreux. Il faut compter environ 70 euros pour un gramme de cocaïne avec un taux de pureté qui se situe entre 10 et 20% (il se situait aux alentours des 30% les années précédentes). | ||
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Elle a un effet stimulant et énergisant et diminue les sensations de fatigue. Ses effets varient selon le mode de prise, la quantité et la qualité du produit, mais aussi selon la personne qui la consomme et le contexte de consommation. | Elle a un effet stimulant et énergisant et diminue les sensations de fatigue. Ses effets varient selon le mode de prise, la quantité et la qualité du produit, mais aussi selon la personne qui la consomme et le contexte de consommation. | ||
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La cocaïne est extraite des feuilles du cocaïer, arbuste cultivé en Amérique du Sud. Elle se présente sous deux formes : | La cocaïne est extraite des feuilles du cocaïer, arbuste cultivé en Amérique du Sud. Elle se présente sous deux formes : | ||
− | Une forme chlorhydrate (poudre blanche) obtenue à partir de la feuille de coca, destinée à être consommée par voie intranasale (sniff) ou par voie intraveineuse (injection) ; | + | ''Une forme chlorhydrate'' (poudre blanche) obtenue à partir de la feuille de coca, destinée à être consommée par '''voie intranasale (sniff) ou par voie intraveineuse (injection) ;''' |
− | Une forme base (cailloux, galettes), appelée crack ou free base, obtenue après adjonction de bicarbonate de soude ou d'ammoniaque au chlorhydrate de cocaïne et destinée à être inhalée (fumée). | + | ''Une forme base '' (cailloux, galettes), appelée crack ou free base, obtenue après adjonction de bicarbonate de soude ou d'ammoniaque au chlorhydrate de cocaïne et destinée à être '''inhalée (fumée). |
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+ | La voie de consommation la plus fréquente est la voie intranasale. C'est pratiquement la seule en milieu festif techno où elle est utilisée par 98 % des consommateurs. C'est également la plus fréquente en population générale. L'injection de cocaïne est surtout le fait des usagers qui utilisent déjà la voie intraveineuse pour d'autres produits. | ||
− | + | == '''Effets immédiats après la prise '''== | |
− | + | Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de la cocaïne. | |
− | + | Dans les premières minutes, elle procure une excitation et un sentiment de toute puissance à la fois intellectuelle et physique. Le consommateur ressent davantage de confiance en lui, a un regain d'énergie et l'impression d'être plus lucide. Il devient indifférent à la fatigue et à la douleur. La cocaïne stimule aussi le désir sexuel. | |
Lorsqu'elle est sniffée, la cocaïne passe dans le sang en 2 à 3 minutes. Les effets peuvent durer jusqu'à une heure. | Lorsqu'elle est sniffée, la cocaïne passe dans le sang en 2 à 3 minutes. Les effets peuvent durer jusqu'à une heure. | ||
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Lorsqu'elle est ingérée par voie orale, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang,. Les effets peuvent durer jusqu'à deux heures. | Lorsqu'elle est ingérée par voie orale, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang,. Les effets peuvent durer jusqu'à deux heures. | ||
− | Quand les effets disparaissent, une phase de descente désagréable ou "crash" survient. Progressivement, le consommateur est fatigué, abattu, triste, anxieux, irritable. Il y a une inversion de l'humeur. Cet état peut durer 1 à 2 jours lors d'un usage occasionnel ou à faible dose, et 1 à 5 jours lors d'un usage répété ou à forte dose. | + | Quand les effets disparaissent, '''une phase de descente''' désagréable ou "crash" survient. Progressivement, le consommateur est fatigué, abattu, triste, anxieux, irritable. Il y a une inversion de l'humeur. Cet état peut durer 1 à 2 jours lors d'un usage occasionnel ou à faible dose, et 1 à 5 jours lors d'un usage répété ou à forte dose. |
− | Pour l'éviter, certains consommateurs n'hésitent pas à prendre des médicaments anxiolytiques ou de l'alcool, renforçant ainsi le risque de | + | Pour l'éviter, certains consommateurs n'hésitent pas à prendre des médicaments anxiolytiques ou de l'alcool, renforçant ainsi le risque de poly consommation et de dépendance à d'autres produits. |
== '''Effets sur le système nerveux''' == | == '''Effets sur le système nerveux''' == | ||
− | Les consommateurs chroniques de cocaïne perdent deux fois plus rapidement leurs cellules nerveuses au cours du vieillissement que les personnes non exposées à cette drogue, révèle une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry | + | Les consommateurs chroniques de cocaïne perdent deux fois plus rapidement leurs cellules nerveuses au cours du vieillissement que les personnes non exposées à cette drogue, révèle une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry. |
Les régions préfrontales et temporales du cerveau apparaissent particulièrement touchées, or elles sont importantes pour la mémoire, l'attention et la prise de décision, des fonctions justement très perturbées chez les consommateurs réguliers de cocaïne. | Les régions préfrontales et temporales du cerveau apparaissent particulièrement touchées, or elles sont importantes pour la mémoire, l'attention et la prise de décision, des fonctions justement très perturbées chez les consommateurs réguliers de cocaïne. | ||
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''Les effets métaboliques de la cocaïne sur le cerveau'' | ''Les effets métaboliques de la cocaïne sur le cerveau'' | ||
− | La cocaïne provoque l’atrophie du cerveau. | + | *La cocaïne provoque l’atrophie du cerveau. |
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+ | *La consommation de cocaïne provoque un dommage cellulaire à cause du stress oxydatif au niveau des cellules nerveuses | ||
− | + | *Elle cause une perte neuronale rapide et irréversible (les cocaïnomanes chroniques perdent 2 fois plus de cellules nerveuses au cours du vieillissement par rapport aux personnes qui ne consomment pas de cocaïne). | |
− | Elle | + | *Elle est responsable de la perte rapide de la matière grise (les cocaïnomanes chroniques perdent environ 3,08 ml du volume de leur matière grise par an) |
− | + | *La cocaïne engendre une baisse rapide du volume du cerveau et accélère considérablement son vieillissement prématuré. | |
− | La cocaïne | + | *La cocaïne peut causer un AVC (Accident Vasculaire Cérébrale). Elle peut engendrer un infarctus même à un jeune âge. |
− | + | *Au niveau du corps, elle est responsable de la contraction des vaisseaux sanguins. Faute d’une circulation sanguine normale, les cellules se détruisent. Elle augmente le risque de convulsion. | |
− | + | *Les complications infectieuses s’expliquent par le partage des pailles, des pipes de crack et des seringues pour injections intraveineuses : infections à VIH, hépatites B ou C. Il faut mentionner aussi le risque indirect d’autres infections sexuellement transmissibles. | |
− | + | ==''' Effets secondaires '''== | |
La cocaïne est à l'origine d'effets secondaires fréquents, en lien le plus souvent avec les produits de coupage d'origine douteuse. | La cocaïne est à l'origine d'effets secondaires fréquents, en lien le plus souvent avec les produits de coupage d'origine douteuse. | ||
− | Lors d'un usage occasionnel ou à faible dose, elle provoque une diminution voire une perte d'appétit, parfois recherchée par les consommateurs qui souhaitent perdre du poids. | + | *Lors d'un usage occasionnel ou à faible dose, elle provoque une diminution voire une perte d'appétit, parfois recherchée par les consommateurs qui souhaitent perdre du poids. |
− | Elle peut aussi diminuer la sensation de soif et augmenter la température corporelle, risquant de provoquer une déshydratation, surtout si elle est associée à une consommation d'alcool. | + | *Elle peut aussi diminuer la sensation de soif et augmenter la température corporelle, risquant de provoquer une déshydratation, surtout si elle est associée à une consommation d'alcool. |
− | L'excitation, l'hyperactivité et l'agitation qu'elle provoque peuvent être à l'origine d'une insomnie et d'un épuisement physique. | + | *L'excitation, l'hyperactivité et l'agitation qu'elle provoque peuvent être à l'origine d'une insomnie et d'un épuisement physique. |
− | La '''dilatation des pupilles''', '''la bouche sèche''', un langage précipité, '''une mauvaise coordination des mouvements''', et des sautes d'humeur permettent souvent de repérer les consommateurs. | + | *La '''dilatation des pupilles''', '''la bouche sèche''', un langage précipité, '''une mauvaise coordination des mouvements''', et des sautes d'humeur permettent souvent de repérer les consommateurs. |
− | Les effets stimulants sur la libido initialement recherchés disparaissent à forte dose et peuvent même provoquer des troubles de l'érection. | + | *Les effets stimulants sur la libido initialement recherchés disparaissent à forte dose et peuvent même provoquer des troubles de l'érection. |
− | Une accélération importante du rythme cardiaque et une douleur thoracique doivent faire consulter en urgence un médecin à cause du risque de crise cardiaque (souvent lié à la consommation concomitante d'alcool). | + | *Une accélération importante du rythme cardiaque et une douleur thoracique doivent faire consulter en urgence un médecin à cause du risque de crise cardiaque (souvent lié à la consommation concomitante d'alcool). |
Si la consommation est répétée ou à forte dose, des idées paranoïaques avec un sentiment de persécution et de mégalomanie peuvent apparaître, ainsi que des crises d'angoisse intenses. | Si la consommation est répétée ou à forte dose, des idées paranoïaques avec un sentiment de persécution et de mégalomanie peuvent apparaître, ainsi que des crises d'angoisse intenses. | ||
− | Dans certains cas, la cocaïne provoque des '''illusions sensorielles''' pouvant aller jusqu'à des hallucinations olfactives et tactiles, à la confusion mentale et au délire. | + | *Dans certains cas, la cocaïne provoque des '''illusions sensorielles''' pouvant aller jusqu'à des hallucinations olfactives et tactiles, à la confusion mentale et au délire. |
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+ | *La température corporelle peut aussi augmenter au point de déclencher de la fièvre avec des tremblements. Tous ces effets secondaires nécessitent une prise en charge médicale en urgence car ils peuvent mettre en danger la vie du consommateur. | ||
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+ | == Neurobiologie de la cocaïne == | ||
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+ | L’addiction à la cocaïne commence généralement par un simple usage récréatif, mais tend à dégénérer avec le temps vers un désordre invétéré de consommations à rechutes, d’une désespérante chronicité. | ||
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+ | === Structures neuroanatomiques impliquées dans l’addiction à la cocaïne === | ||
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+ | La cocaïne agit sur les « circuits neuronaux du plaisir », identifiés dans les années 1950 par Olds et Milner. Elle active le système de récompense du cerveau, dont les structures clés sont impliquées dans la dépendance. | ||
+ | Elles comprennent '''l’aire tegmentaire ventrale (ATV)''', '''le faisceau télencéphalique médian''', '''le noyau accumbens, le cortex frontal médian, l’amygdale et l’hypothalamus latéral'''. Beaucoup de ces formations font partie du système dopaminergique mésocorticolimbique , qui est actuellement l’un des principaux sujets de la recherche sur les addictions. | ||
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+ | Les neurones dopaminergiques de l’ATV projettent leurs axones via le faisceau télencéphalique médian sur le noyau accumbens, l’amygdale et le cortex frontal. Des projections réciproques de neurones renfermant de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) à partir du noyau accumbens se font en retour, via le faisceau télencéphalique médian, sur les neurones de l’ATV. D’autres régions cérébrales modulent ce système par l’intermédiaire de peptides opioïdes, de GABA, de sérotonine et de glutamate, qui interagissent avec l’ATV, le noyau accumbens et diverses structures au sein de ce système. | ||
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+ | Certains neurones du système dopaminergique mésocorticolimbique comportent des similitudes d’architecture, d’expression de récepteurs et de connexion avec les autres régions du cerveau. Ils sont situés dans la région cérébrale antérieure et comprennent la portion centromédiane de l’amygdale, le noyau inférieur de la strie terminale et l’enveloppe du noyau accumbens. Ces éléments constituent une entité fonctionnelle que l’on appelle le « complexe amygdalien ». Celui-ci reçoit des afférences de l’hippocampe, de l’amygdale latérobasale, du mésencéphale et de l’hypothalamus latéral et envoie des efférences au pallidum ventral, à l’ATV et à l’hypothalamus latéral. | ||
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+ | === Cibles moléculaires de la cocaïne === | ||
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+ | La '''dopamine''', libérée à partir des terminaisons des neurones de l’ATV dans le noyau accumbens, est un médiateur essentiel du système de récompense mis en jeu par les drogues en général et la cocaïne en particulier. | ||
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+ | La cocaïne se fixe sur le transporteur de la dopamine (DAT) et en inhibe la recapture. Ceci a pour conséquence d’élever la concentration extracellulaire de dopamine des synapses dopaminergiques. La dopamine, ainsi libérée en abondance, se fixe aux récepteurs de type D1 (récepteurs D1 et D5) et de type D2 (récepteurs D2, D3 et D4) qui régulent l’activité de l’adénylcyclase dans les dendrites des neurones GABAergiques du noyau accumbens. L’hyperactivité dopaminergique qui résulte de ce processus se traduit cliniquement par l’augmentation de l’activité psychomotrice. | ||
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+ | Mais, des études récentes portant sur des souris dépourvues du gène du DAT, ont démontré que la dopamine, principal neuromédiateur impliqué dans l’addiction à la cocaïne, n’était pas le seul. Chez ces animaux, les psychostimulants ne modifient pas les concentrations extracellulaires de dopamine et n’augmentent pas l’activité locomotrice. Et pourtant, les souris dépourvues de ce gène peuvent encore être entraînées à manier un levier pour recevoir une dose de cocaïne intraveineuse, ce qui suggère que d’autres gènes, et d’autres neuromédiateurs, interviennent pour contribuer au processus de renforcement. | ||
− | + | Outre l’inhibition du DAT, la cocaïne bloque la recapture de la sérotonine (en inhibant son transporteur SERT) et celle de la noradrénaline (en inhibant son transporteur NET). Chez les souris dépourvues du gène codant le DAT, la liaison résiduelle d’un analogue de la cocaïne peut être déplacée par les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. D’autre part, la cocaïne stimule des neurones situés dans des régions à haute densité en fibres sérotoninergiques. | |
+ | Ainsi, l’inhibition de la recapture de la sérotonine pourrait-elle contribuer à l’effet psychostimulant. En empêchant la recapture des neurotransmetteurs, la drogue amplifie leur action et provoque une hyperactivation qui induit euphorie (dopamine), sentiment de confiance (sérotonine), et mobilisation de son énergie (noradrénaline), effets caractéristiques de la prise aiguë de cocaïne. | ||
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+ | À moyen terme, les effets de la cocaïne conduisent à des modifications de l’expression des gènes | ||
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+ | Ces modifications se produisent dans le système limbique, principal site d’action de la cocaïne, et sont d’une durée suffisante pour contribuer significativement au passage de l’abus de drogue à l’addiction proprement dite. Il se produit une altération de l’expression de nombreux gènes au sein du noyau accumbens. Certains d’entre eux influent sur le métabolisme du glutamate, important neuromédiateur, et sur celui des opioïdes naturels du cerveau. | ||
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+ | À long terme, la cocaïne entraîne des modifications de la structure des neurones | ||
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+ | L’exposition chronique à la cocaïne provoque sur les neurones du noyau accumbens une altération structurale qui semble persister plusieurs mois après la dernière prise de la drogue. La cocaïne stimule chez ces cellules la formation de dendrites | ||
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+ | ==Épidémiologie== | ||
− | + | === Épidémiologie dans le monde === | |
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+ | La coca est cultivée principalement en Colombie (61 %), au Pérou (29 %) et en Bolivie (10 %). | ||
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+ | La production mondiale de cocaïne (994 tonnes en 2007) a augmenté par rapport à 2005 (910 tonnes), car les rendements ont progressé et les techniques de transformation se sont améliorées. | ||
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+ | Il y a deux grands itinéraires pour la cocaïne : de la région andine, notamment la Colombie, vers les Etats-Unis (souvent via le Mexique), et de la région andine vers l’Europe (via les Caraïbes et, de plus en plus, l’Afrique de l’Ouest). | ||
− | + | Les saisies de cocaïne, déclarées par 119 pays du monde, ont été de 706 tonnes en 2006. L’Amérique du Sud vient en tête des saisies de cocaïne dans le monde (45 %), devant l’Amérique du Nord (24 %) et l’Europe (17 %). | |
− | + | L’Espagne et le Portugal restent les principales portes d’entrée de cocaïne en Europe. Les Pays-Bas et la France sont maintenant identifiés comme d’importantes plaques tournantes pour la distribution de la cocaïne en Europe. Les pays de l’Est sont récemment devenus d’importants intermédiaires dans ce trafic. | |
− | + | Selon les estimations des Nations Unies, l’usage de la cocaïne affecte 13,4 millions de personnes dans le monde, soit 0,3 % de la population âgée de 15 à 64 ans. Il y a 6,5 millions de consommateurs en Amérique du Nord et 3,3 millions de cocaïnomanes en Europe, où l’usage de cette drogue continue à augmenter. L’Europe est, par ordre d’importance, la deuxième destination de la cocaïne. Lors des vingt dernières années, les saisies de cocaïne en Europe n’ont pas cessé d’augmenter. Pourtant, les prix ne se sont pas élevés et on n’a pas signalé de dégradation sensible du degré de pureté de la drogue. Par conséquent, la progression des saisies ne correspond pas seulement à l’intensification des efforts de répression, mais malheureusement aussi à l’augmentation de l’offre de cocaïne sur le marché Européen. | |
− | + | ==[[Crack]]== | |
− | + | La cocaine peut avoir une forme solide de cailloux ou de cristaux appelés crack obtenue après adjonction de bicarbonate de soude ou d’ammoniaque au chlorhydrate de cocaïne. | |
+ | Le crack est une drogue très nocive et addictive. Proche de la cocaïne, elle est obtenue grâce à la dilution et au chauffage de chlorhydrate de cocaïne. Elle peut être composée de bicarbonate de soude et d’ammoniaque. Le crack est proposé le plus souvent sous forme de cailloux. Ces derniers ont divers coloris : blanc, gris, noir mat ou rose pâle. C’est pour cette raison que la drogue est aussi appelée caillou ou rocks. Le crack a une odeur très typique qui est proche de celle de l’eau de javel. | ||
− | + | === La consommation de crack === | |
+ | * Bien que le crack et la cocaïne soient des drogues très proches, leur consommation est différente. La cocaïne est proposée sous forme d’une poudre blanche qui se compose de chlorhydrate de cocaïne. Celle-ci est obtenue à partir de feuilles de cocaïer, un arbuste d’Amérique du Sud. La cocaïne est sniffée ou injectée. En revanche, le crack est soit inhalé, soit fumé. Très rarement, le crack est injecté. | ||
− | + | Pour profiter du crack, les consommateurs utilisent des pipes en verre bien spécifiques. Celles-ci sont chauffées afin d’obtenir de la vapeur de crack qui sera inhalée. Souvent la consommation de crack peut être identifiée grâce à des montages destinés à la consommation de la drogue. Il peut s’agir de canettes de soda ou de petites bouteilles en plastique vides dans lesquelles une paille, un tube ou un stylo a été fixé pour permettre l’aspiration de la fumée. | |
+ | Ses effets sont beaucoup plus puissants que ceux de la cocaïne, ce qui la rend très addictive, parfois même dès le premier usage. | ||
− | + | === Effets immédiats après la prise === | |
− | + | Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de crack ou de free base. | |
+ | Le crack est une drogue stimulante qui produit une impression d'énergie et une sensation de plaisir intense et très rapide en seulement 5 à 10 secondes. Mais ses effets ne durent que 5 à 10 minutes, augmentant ainsi le risque de dépendance. | ||
+ | Pendant ces quelques minutes de bonheur, le consommateur se sent heureux, a l'impression d'une toute-puissance intellectuelle, d'une lucidité plus importante, d'une grande énergie physique, d'une meilleure libido avec une indifférence à la fatigue et à la douleur. Il se sent à l'aise pour communiquer avec les autres. | ||
− | + | Quand les premiers effets disparaissent, ils laissent place à une phase de descente ou crash, très brutale associée à une fatigue et une sensation d'abattement intense, une tristesse pouvant aller jusqu'à un état dépressif, une anxiété et une irritabilité. | |
+ | |||
+ | Cet état de descente peut durer jusqu'à 2 jours après une seule consommation. Lors d'un usage répété ou à forte dose, le consommateur peut également être victime de dépression persistante, de délire paranoïaque ou d'hallucinations sensorielles pendant 1 à 5 jours, nécessitant parfois une prise en charge en psychiatrie. | ||
+ | |||
+ | Les effets secondaires liés à la prise de crack | ||
+ | |||
+ | Consommer du crack entraîne une euphorie passagère. En revanche, une fois les effets estompés, les consommateurs subissent une phase de dépression pendant laquelle ils peuvent être désagréables et irritables. | ||
+ | |||
+ | * La consommation de crack peut être à l’origine de fortes fièvres, de violents maux de tête, d’insomnies, de tachycardie, d’arythmie et de convulsions. | ||
+ | |||
+ | *Le comportement est lui aussi modifié. Les personnes qui consomment du crack sont agitées et hyperactives. Elles peuvent être décoordonnées ou déconnectées de la réalité. Des épisodes de paranoïa et des hallucinations apparaissent. | ||
+ | |||
+ | === Les effets du crack sur la santé sont particulièrement dangereux === | ||
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+ | En consommer régulièrement peut entraîner des '''convulsions''' très importantes qui se transforment en crises proche de l’épilepsie. Le crack peut être à l’origine d’un '''accident vasculaire cérébral (AVC)''', d’un '''infarctus du myocarde''', d’'''une détresse pulmonaire''' ou encore d’une hémorragie cérébrale. Les conséquences peuvent être psychiatriques et prendre la forme de dépression. La vie de couple est impactée par la prise de crack. Les consommateurs souffrent d’'''impuissance et d’infertilité'''. Les femmes n’ont plus leurs règles et ont de très grandes difficultés à tomber enceinte. | ||
<!-- ******** Fin Définition Générale ***************************** --> | <!-- ******** Fin Définition Générale ***************************** --> | ||
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− | * Confusion entre [[ | + | * Confusion entre : [[Drogues dures - Drogues douces]] / [[Addiction - Accoutumance - Dépendance]] |
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− | :* ... | + | :* https://www.scientologie.fr/videos/anti-drug/real-stories/~the-truth-about-crack.html |
− | :* ... | + | :* https://www.scientologie.fr/videos/anti-drug/real-stories/~the-truth-about-cocaine.html |
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Version actuelle datée du 15 novembre 2020 à 05:50
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Traduction
Traductions
Définition
Domaine, Discipline, Thématique
Justification
Définition écrite
- La cocaïne est un alcaloïde découvert par Albert Niemann en 1859, extrait chimiquement de la feuille de coca issue des plantes du genre Erythroxylum, originaire de la zone andine d’Amérique du Sud.
*Arbuste cultivé en Bolivie et au Pérou dans la région des Andes. Feuilles vertes très luisantes. Le cocaïer ressemble beaucoup au fusain cet arbrisseau cultivé dans les haies. La cocaïne se présente sous forme de poudre blanche floconneuse et cristalline ressemblant à de la neige.
Ce sont les Conquistadores qui l'ont rapportée en Europe. Elle fut utilisée initialement comme anesthésiant au début du XXe siècle. Classée dans la catégorie des stupéfiants, elle peut entraîner très vite un phénomène de dépendance. Du fait de son action psychotrope, directement sur le système nerveux central, sa consommation provoque un état d'euphorie et d'excitation avec un risque de problèmes cardiaques, d'anorexie et de surdosage potentiellement mortel.
Sa consommation se répand de plus en plus, notamment dans le milieu de la nuit. En France, la cocaïne reste le deuxième produit illicite le plus consommé, après le cannabis.
D'après l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), sa consommation ne fait qu'augmenter ces dernières années avec près de 2,2 millions de Français qui en ont déjà consommé et 450 000 qui en consomment au moins une fois par an. Son prix ayant baissé ces dernières années, les consommateurs n'en seraient que plus nombreux. Il faut compter environ 70 euros pour un gramme de cocaïne avec un taux de pureté qui se situe entre 10 et 20% (il se situait aux alentours des 30% les années précédentes).
Elle a un effet stimulant et énergisant et diminue les sensations de fatigue. Ses effets varient selon le mode de prise, la quantité et la qualité du produit, mais aussi selon la personne qui la consomme et le contexte de consommation.
Formes de consommation
La cocaïne est extraite des feuilles du cocaïer, arbuste cultivé en Amérique du Sud. Elle se présente sous deux formes :
Une forme chlorhydrate (poudre blanche) obtenue à partir de la feuille de coca, destinée à être consommée par voie intranasale (sniff) ou par voie intraveineuse (injection) ;
Une forme base (cailloux, galettes), appelée crack ou free base, obtenue après adjonction de bicarbonate de soude ou d'ammoniaque au chlorhydrate de cocaïne et destinée à être inhalée (fumée). La voie de consommation la plus fréquente est la voie intranasale. C'est pratiquement la seule en milieu festif techno où elle est utilisée par 98 % des consommateurs. C'est également la plus fréquente en population générale. L'injection de cocaïne est surtout le fait des usagers qui utilisent déjà la voie intraveineuse pour d'autres produits.
Effets immédiats après la prise
Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de la cocaïne.
Dans les premières minutes, elle procure une excitation et un sentiment de toute puissance à la fois intellectuelle et physique. Le consommateur ressent davantage de confiance en lui, a un regain d'énergie et l'impression d'être plus lucide. Il devient indifférent à la fatigue et à la douleur. La cocaïne stimule aussi le désir sexuel.
Lorsqu'elle est sniffée, la cocaïne passe dans le sang en 2 à 3 minutes. Les effets peuvent durer jusqu'à une heure.
Lorsqu'elle est injectée, le passage dans le sang est immédiat et l'effet maximal est atteint en 10 minutes et dure 30 minutes.
Lorsqu'elle est ingérée par voie orale, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang,. Les effets peuvent durer jusqu'à deux heures.
Quand les effets disparaissent, une phase de descente désagréable ou "crash" survient. Progressivement, le consommateur est fatigué, abattu, triste, anxieux, irritable. Il y a une inversion de l'humeur. Cet état peut durer 1 à 2 jours lors d'un usage occasionnel ou à faible dose, et 1 à 5 jours lors d'un usage répété ou à forte dose.
Pour l'éviter, certains consommateurs n'hésitent pas à prendre des médicaments anxiolytiques ou de l'alcool, renforçant ainsi le risque de poly consommation et de dépendance à d'autres produits.
Effets sur le système nerveux
Les consommateurs chroniques de cocaïne perdent deux fois plus rapidement leurs cellules nerveuses au cours du vieillissement que les personnes non exposées à cette drogue, révèle une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry.
Les régions préfrontales et temporales du cerveau apparaissent particulièrement touchées, or elles sont importantes pour la mémoire, l'attention et la prise de décision, des fonctions justement très perturbées chez les consommateurs réguliers de cocaïne.
L'origine de ce nouvel effet délétère de la drogue n'est pas encore connue, mais pourrait découler, selon Karen Erschen, d'une augmentation du stress oxydant au niveau des cellules nerveuses qui a déjà été observé chez l'animal.
Cette toxicité vient s'ajouter aux nombreuses complications, notamment cardio-vasculaires, pulmonaires et psychiatriques, liées à la consommation de cocaïne.
Celle-ci, en induisant une décharge massive de dopamine, de noradrénaline et de sérotonine dans le système nerveux, provoque euphorie et sentiment de puissance mais aussi de l'hypertension, une vasoconstriction de tous les vaisseaux qui bloque l'oxygénation des tissus et des douleurs thoraciques, pour ne citer que les symptômes les plus courants.
Les effets métaboliques de la cocaïne sur le cerveau
- La cocaïne provoque l’atrophie du cerveau.
- La consommation de cocaïne provoque un dommage cellulaire à cause du stress oxydatif au niveau des cellules nerveuses
- Elle cause une perte neuronale rapide et irréversible (les cocaïnomanes chroniques perdent 2 fois plus de cellules nerveuses au cours du vieillissement par rapport aux personnes qui ne consomment pas de cocaïne).
- Elle est responsable de la perte rapide de la matière grise (les cocaïnomanes chroniques perdent environ 3,08 ml du volume de leur matière grise par an)
- La cocaïne engendre une baisse rapide du volume du cerveau et accélère considérablement son vieillissement prématuré.
- La cocaïne peut causer un AVC (Accident Vasculaire Cérébrale). Elle peut engendrer un infarctus même à un jeune âge.
- Au niveau du corps, elle est responsable de la contraction des vaisseaux sanguins. Faute d’une circulation sanguine normale, les cellules se détruisent. Elle augmente le risque de convulsion.
- Les complications infectieuses s’expliquent par le partage des pailles, des pipes de crack et des seringues pour injections intraveineuses : infections à VIH, hépatites B ou C. Il faut mentionner aussi le risque indirect d’autres infections sexuellement transmissibles.
== Effets secondaires ==
La cocaïne est à l'origine d'effets secondaires fréquents, en lien le plus souvent avec les produits de coupage d'origine douteuse.
- Lors d'un usage occasionnel ou à faible dose, elle provoque une diminution voire une perte d'appétit, parfois recherchée par les consommateurs qui souhaitent perdre du poids.
- Elle peut aussi diminuer la sensation de soif et augmenter la température corporelle, risquant de provoquer une déshydratation, surtout si elle est associée à une consommation d'alcool.
- L'excitation, l'hyperactivité et l'agitation qu'elle provoque peuvent être à l'origine d'une insomnie et d'un épuisement physique.
- La dilatation des pupilles, la bouche sèche, un langage précipité, une mauvaise coordination des mouvements, et des sautes d'humeur permettent souvent de repérer les consommateurs.
*Les effets stimulants sur la libido initialement recherchés disparaissent à forte dose et peuvent même provoquer des troubles de l'érection.
*Une accélération importante du rythme cardiaque et une douleur thoracique doivent faire consulter en urgence un médecin à cause du risque de crise cardiaque (souvent lié à la consommation concomitante d'alcool).
Si la consommation est répétée ou à forte dose, des idées paranoïaques avec un sentiment de persécution et de mégalomanie peuvent apparaître, ainsi que des crises d'angoisse intenses.
*Dans certains cas, la cocaïne provoque des illusions sensorielles pouvant aller jusqu'à des hallucinations olfactives et tactiles, à la confusion mentale et au délire.
*La température corporelle peut aussi augmenter au point de déclencher de la fièvre avec des tremblements. Tous ces effets secondaires nécessitent une prise en charge médicale en urgence car ils peuvent mettre en danger la vie du consommateur.
Neurobiologie de la cocaïne
L’addiction à la cocaïne commence généralement par un simple usage récréatif, mais tend à dégénérer avec le temps vers un désordre invétéré de consommations à rechutes, d’une désespérante chronicité.
Structures neuroanatomiques impliquées dans l’addiction à la cocaïne
La cocaïne agit sur les « circuits neuronaux du plaisir », identifiés dans les années 1950 par Olds et Milner. Elle active le système de récompense du cerveau, dont les structures clés sont impliquées dans la dépendance.
Elles comprennent l’aire tegmentaire ventrale (ATV), le faisceau télencéphalique médian, le noyau accumbens, le cortex frontal médian, l’amygdale et l’hypothalamus latéral. Beaucoup de ces formations font partie du système dopaminergique mésocorticolimbique , qui est actuellement l’un des principaux sujets de la recherche sur les addictions.
Les neurones dopaminergiques de l’ATV projettent leurs axones via le faisceau télencéphalique médian sur le noyau accumbens, l’amygdale et le cortex frontal. Des projections réciproques de neurones renfermant de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) à partir du noyau accumbens se font en retour, via le faisceau télencéphalique médian, sur les neurones de l’ATV. D’autres régions cérébrales modulent ce système par l’intermédiaire de peptides opioïdes, de GABA, de sérotonine et de glutamate, qui interagissent avec l’ATV, le noyau accumbens et diverses structures au sein de ce système.
Certains neurones du système dopaminergique mésocorticolimbique comportent des similitudes d’architecture, d’expression de récepteurs et de connexion avec les autres régions du cerveau. Ils sont situés dans la région cérébrale antérieure et comprennent la portion centromédiane de l’amygdale, le noyau inférieur de la strie terminale et l’enveloppe du noyau accumbens. Ces éléments constituent une entité fonctionnelle que l’on appelle le « complexe amygdalien ». Celui-ci reçoit des afférences de l’hippocampe, de l’amygdale latérobasale, du mésencéphale et de l’hypothalamus latéral et envoie des efférences au pallidum ventral, à l’ATV et à l’hypothalamus latéral.
Cibles moléculaires de la cocaïne
La dopamine, libérée à partir des terminaisons des neurones de l’ATV dans le noyau accumbens, est un médiateur essentiel du système de récompense mis en jeu par les drogues en général et la cocaïne en particulier.
La cocaïne se fixe sur le transporteur de la dopamine (DAT) et en inhibe la recapture. Ceci a pour conséquence d’élever la concentration extracellulaire de dopamine des synapses dopaminergiques. La dopamine, ainsi libérée en abondance, se fixe aux récepteurs de type D1 (récepteurs D1 et D5) et de type D2 (récepteurs D2, D3 et D4) qui régulent l’activité de l’adénylcyclase dans les dendrites des neurones GABAergiques du noyau accumbens. L’hyperactivité dopaminergique qui résulte de ce processus se traduit cliniquement par l’augmentation de l’activité psychomotrice.
Mais, des études récentes portant sur des souris dépourvues du gène du DAT, ont démontré que la dopamine, principal neuromédiateur impliqué dans l’addiction à la cocaïne, n’était pas le seul. Chez ces animaux, les psychostimulants ne modifient pas les concentrations extracellulaires de dopamine et n’augmentent pas l’activité locomotrice. Et pourtant, les souris dépourvues de ce gène peuvent encore être entraînées à manier un levier pour recevoir une dose de cocaïne intraveineuse, ce qui suggère que d’autres gènes, et d’autres neuromédiateurs, interviennent pour contribuer au processus de renforcement.
Outre l’inhibition du DAT, la cocaïne bloque la recapture de la sérotonine (en inhibant son transporteur SERT) et celle de la noradrénaline (en inhibant son transporteur NET). Chez les souris dépourvues du gène codant le DAT, la liaison résiduelle d’un analogue de la cocaïne peut être déplacée par les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. D’autre part, la cocaïne stimule des neurones situés dans des régions à haute densité en fibres sérotoninergiques.
Ainsi, l’inhibition de la recapture de la sérotonine pourrait-elle contribuer à l’effet psychostimulant. En empêchant la recapture des neurotransmetteurs, la drogue amplifie leur action et provoque une hyperactivation qui induit euphorie (dopamine), sentiment de confiance (sérotonine), et mobilisation de son énergie (noradrénaline), effets caractéristiques de la prise aiguë de cocaïne.
À moyen terme, les effets de la cocaïne conduisent à des modifications de l’expression des gènes
Ces modifications se produisent dans le système limbique, principal site d’action de la cocaïne, et sont d’une durée suffisante pour contribuer significativement au passage de l’abus de drogue à l’addiction proprement dite. Il se produit une altération de l’expression de nombreux gènes au sein du noyau accumbens. Certains d’entre eux influent sur le métabolisme du glutamate, important neuromédiateur, et sur celui des opioïdes naturels du cerveau.
À long terme, la cocaïne entraîne des modifications de la structure des neurones
L’exposition chronique à la cocaïne provoque sur les neurones du noyau accumbens une altération structurale qui semble persister plusieurs mois après la dernière prise de la drogue. La cocaïne stimule chez ces cellules la formation de dendrites
Épidémiologie
Épidémiologie dans le monde
La coca est cultivée principalement en Colombie (61 %), au Pérou (29 %) et en Bolivie (10 %).
La production mondiale de cocaïne (994 tonnes en 2007) a augmenté par rapport à 2005 (910 tonnes), car les rendements ont progressé et les techniques de transformation se sont améliorées.
Il y a deux grands itinéraires pour la cocaïne : de la région andine, notamment la Colombie, vers les Etats-Unis (souvent via le Mexique), et de la région andine vers l’Europe (via les Caraïbes et, de plus en plus, l’Afrique de l’Ouest).
Les saisies de cocaïne, déclarées par 119 pays du monde, ont été de 706 tonnes en 2006. L’Amérique du Sud vient en tête des saisies de cocaïne dans le monde (45 %), devant l’Amérique du Nord (24 %) et l’Europe (17 %).
L’Espagne et le Portugal restent les principales portes d’entrée de cocaïne en Europe. Les Pays-Bas et la France sont maintenant identifiés comme d’importantes plaques tournantes pour la distribution de la cocaïne en Europe. Les pays de l’Est sont récemment devenus d’importants intermédiaires dans ce trafic.
Selon les estimations des Nations Unies, l’usage de la cocaïne affecte 13,4 millions de personnes dans le monde, soit 0,3 % de la population âgée de 15 à 64 ans. Il y a 6,5 millions de consommateurs en Amérique du Nord et 3,3 millions de cocaïnomanes en Europe, où l’usage de cette drogue continue à augmenter. L’Europe est, par ordre d’importance, la deuxième destination de la cocaïne. Lors des vingt dernières années, les saisies de cocaïne en Europe n’ont pas cessé d’augmenter. Pourtant, les prix ne se sont pas élevés et on n’a pas signalé de dégradation sensible du degré de pureté de la drogue. Par conséquent, la progression des saisies ne correspond pas seulement à l’intensification des efforts de répression, mais malheureusement aussi à l’augmentation de l’offre de cocaïne sur le marché Européen.
Crack
La cocaine peut avoir une forme solide de cailloux ou de cristaux appelés crack obtenue après adjonction de bicarbonate de soude ou d’ammoniaque au chlorhydrate de cocaïne.
Le crack est une drogue très nocive et addictive. Proche de la cocaïne, elle est obtenue grâce à la dilution et au chauffage de chlorhydrate de cocaïne. Elle peut être composée de bicarbonate de soude et d’ammoniaque. Le crack est proposé le plus souvent sous forme de cailloux. Ces derniers ont divers coloris : blanc, gris, noir mat ou rose pâle. C’est pour cette raison que la drogue est aussi appelée caillou ou rocks. Le crack a une odeur très typique qui est proche de celle de l’eau de javel.
La consommation de crack
- Bien que le crack et la cocaïne soient des drogues très proches, leur consommation est différente. La cocaïne est proposée sous forme d’une poudre blanche qui se compose de chlorhydrate de cocaïne. Celle-ci est obtenue à partir de feuilles de cocaïer, un arbuste d’Amérique du Sud. La cocaïne est sniffée ou injectée. En revanche, le crack est soit inhalé, soit fumé. Très rarement, le crack est injecté.
Pour profiter du crack, les consommateurs utilisent des pipes en verre bien spécifiques. Celles-ci sont chauffées afin d’obtenir de la vapeur de crack qui sera inhalée. Souvent la consommation de crack peut être identifiée grâce à des montages destinés à la consommation de la drogue. Il peut s’agir de canettes de soda ou de petites bouteilles en plastique vides dans lesquelles une paille, un tube ou un stylo a été fixé pour permettre l’aspiration de la fumée. Ses effets sont beaucoup plus puissants que ceux de la cocaïne, ce qui la rend très addictive, parfois même dès le premier usage.
Effets immédiats après la prise
Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de crack ou de free base.
Le crack est une drogue stimulante qui produit une impression d'énergie et une sensation de plaisir intense et très rapide en seulement 5 à 10 secondes. Mais ses effets ne durent que 5 à 10 minutes, augmentant ainsi le risque de dépendance.
Pendant ces quelques minutes de bonheur, le consommateur se sent heureux, a l'impression d'une toute-puissance intellectuelle, d'une lucidité plus importante, d'une grande énergie physique, d'une meilleure libido avec une indifférence à la fatigue et à la douleur. Il se sent à l'aise pour communiquer avec les autres.
Quand les premiers effets disparaissent, ils laissent place à une phase de descente ou crash, très brutale associée à une fatigue et une sensation d'abattement intense, une tristesse pouvant aller jusqu'à un état dépressif, une anxiété et une irritabilité.
Cet état de descente peut durer jusqu'à 2 jours après une seule consommation. Lors d'un usage répété ou à forte dose, le consommateur peut également être victime de dépression persistante, de délire paranoïaque ou d'hallucinations sensorielles pendant 1 à 5 jours, nécessitant parfois une prise en charge en psychiatrie.
Les effets secondaires liés à la prise de crack
Consommer du crack entraîne une euphorie passagère. En revanche, une fois les effets estompés, les consommateurs subissent une phase de dépression pendant laquelle ils peuvent être désagréables et irritables.
- La consommation de crack peut être à l’origine de fortes fièvres, de violents maux de tête, d’insomnies, de tachycardie, d’arythmie et de convulsions.
- Le comportement est lui aussi modifié. Les personnes qui consomment du crack sont agitées et hyperactives. Elles peuvent être décoordonnées ou déconnectées de la réalité. Des épisodes de paranoïa et des hallucinations apparaissent.
Les effets du crack sur la santé sont particulièrement dangereux
En consommer régulièrement peut entraîner des convulsions très importantes qui se transforment en crises proche de l’épilepsie. Le crack peut être à l’origine d’un accident vasculaire cérébral (AVC), d’un infarctus du myocarde, d’une détresse pulmonaire ou encore d’une hémorragie cérébrale. Les conséquences peuvent être psychiatriques et prendre la forme de dépression. La vie de couple est impactée par la prise de crack. Les consommateurs souffrent d’impuissance et d’infertilité. Les femmes n’ont plus leurs règles et ont de très grandes difficultés à tomber enceinte.
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Bibliographie
Pour citer cette page: ([1])
ABROUGUI, M & al, 2020. Cocaïne. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Coca%C3%AFne>, consulté le 31, octobre, 2024
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