Les déterminismes génétiques et environnementaux du sexe chez les poissons

De Didaquest
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Le groupe des poissons téléostéens , super ordre de poissons osseux regroupant plus de vingt mille espèces, présente une étonnante diversité des types d’expression de la sexualité avec une majorité d’espèces gonochoriques mais aussi beaucoup d’espèces hermaphrodites, ce qui est une spécificité au sein des vertébrés. Les déterminismes du sexe chez les poissons sont extrêmement variables et peuvent être soit génétiques, soit environnementaux, soit génétiques et modulables par l’environnement. les systèmes génétiques les plus fréquents sont soit des systèmes mono-factoriels à hétérogamétie mâle (comme chez les mammifères XX/XY), soit à hétérogamétie femelle (comme chez les oiseaux ZZ/ZW) mais il existe aussi des cas d’espèces possédant des chromosomes sexuels multiples (X, Y et W) ou des systèmes polygéniques pour lesquels c’est la combinaison de plusieurs allèles qui va déterminer le sexe phénotypique des individus. Les gènes déterminants majeurs du sexe qui contrôlent ce déterminisme génétique évoluent extrêmement rapidement et peuvent être différents même au sein d’espèces relativement proches. Ces déterminants majeurs du sexe sont aussi souvent des copies issues de la duplication de gènes impliqués dans la différenciation gonadique, comme par exemple le facteur de transcription « Doublesex and mab-3 related transcription factor1 », ou des facteurs de croissance et des récepteurs de la famille des TGF . Mais l’innovation évolutive reste possible, comme par exemple dans le cas des salmonidés, où le déterminant majeur du sexe est issu de l’évolution d’un gène impliqué dans la réponse immunitaire. Le déterminisme environnemental du sexe le plus connu chez les poissons est celui dépendant de la température, mais d’autres facteurs de l’environnement sont susceptibles de jouer sur le déterminisme du sexe des poissons, tel que le pH ou le taux d’oxygène de l’eau. Enfin, il existe des espèces dont le déterminisme sexuel est dépendant des interactions sociales au sein d’un groupe (effets de la dominance ou de la densité de population). Ces facteurs sociaux ont été particulièrement bien étudiés chez les espèces hermaphrodites lors du processus d’inversion sexuelle, mais il semble aussi qu’un tel contrôle social puisse exister chez certaines espèces gonochoriques.