Différences entre versions de « Conception (concept didactique) »

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Version du 15 décembre 2009 à 13:16

Le concept de « conception des élèves » est l’un des plus anciens que la didactique des sciences ait forgé et étudié. Le terme de « conception » a été préféré à celui de « représentation » pour en limiter le domaine d’application et le réduire aux seuls champs cognitif et didactique.

Ce concept désigne l’ensemble des a priori, des idées et des façons de raisonner que l’élève projette sur le monde en général et les objets d’étude en particulier. C’est son cadre premier de référence, ce qu’il mobilise en premier lieu pour appréhender un phénomène ou résoudre un problème donné, « c’est à la fois sa grille de lecture, d’interprétation et de prévision de la réalité, et sa prison intellectuelle » [Giordan, 1996].

Ce corps d’idées préalable peut être totalement inconscient. Il ne constitue pas un « déjà-là conceptuel », mais a été construit de longue date par l’élève, aussi bien par l’acquisition d’expériences personnelles, que par transmission d’un héritage social et culturel. De ce fait, ces conceptions peuvent résister très fortement à l’enseignement [Astolfi, 1990]. Elles peuvent ainsi perdurer de manière parallèle à celui-ci tant qu’elles continuent d’apporter au sujet des réponses satisfaisantes en situation courante, en tant que répertoires de stratégies facilement disponibles.

On a pu croire que tout apprentissage devait commencer par le repérage et la destruction de ces conceptions. Aujourd’hui, le point de vue constructiviste, postulant que le savoir ne se transmet pas mais se réélabore de façon personnelle, s’appuie plutôt sur l’idée qu’apprendre nécessite que ces conceptions soient progressivement transformées (Dalongeville et Huber, 2000]. L’apprentissage est alors saisi comme le passage médiatisé de conceptions personnelles à des conceptions scientifiques et disciplinaires.