Différences entre versions de « Ecocitoyenneté et personnalité »
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Il est apparait que ceux qui réalise le moins d’action écocitoyenne ou qui n’en réalise pas du tout, comme les « réfractaires » ont tendance à rejeter la responsabilité des conséquences sur d’autres personnes ou d’autres entités | Il est apparait que ceux qui réalise le moins d’action écocitoyenne ou qui n’en réalise pas du tout, comme les « réfractaires » ont tendance à rejeter la responsabilité des conséquences sur d’autres personnes ou d’autres entités | ||
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Le faible contrôle comportemental perçu s’explique par la présence de contraintes situationnelles. Ces dernières résident essentiellement dans l’organisation du service tel que nous le connaissons aujourd’hui : son prix, ses équipements, le nombre et la disposition des équipements, les horaires de collecte, etc. | Le faible contrôle comportemental perçu s’explique par la présence de contraintes situationnelles. Ces dernières résident essentiellement dans l’organisation du service tel que nous le connaissons aujourd’hui : son prix, ses équipements, le nombre et la disposition des équipements, les horaires de collecte, etc. | ||
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+ | Source: Fiorello, A. (2010), L'approche marketing public du comportement de gestion durable des déchets: le cas des Alpes Maritimes, Troisième Dialogue Euro Méditerranéen de Management Public, les 6, 7 et 8 octobre 2010, Tunis, Tunisie. |
Version actuelle datée du 8 mai 2011 à 15:11
Plusieurs traits de personnalité peuvent avoir une influence sur la transformation d’une intention en action. Ceci est particulièrement vrai dans le cadre de la consommation responsable, qui peut associer à des actes de consommation des valeurs ou des idéaux particuliers. Ainsi, certains éléments de la personnalité semblent pouvoir expliquer le comportement écocitoyen. Ainsi les individus qui font preuve d’un sentiment d’efficacité dans les actions qu’ils entreprennent, c'est-à-dire les individus qui pensent que chacun de leur acte aura les conséquences attendues, et ceux qui font preuve d’une conviction de contrôle interne, c'est-à-dire les individus qui pensent qu’ils sont seuls responsables de leurs actes et des conséquences qui en découlent, auront davantage tendance à faire preuve d’acte écologique positif pour la société tel que par exemple recycler leurs déchets, ne rien jeter sur la voie publique,… Enfin, le contrôle comportemental perçu (Ajzen, 1991) en tant que facilité ou difficulté perçue quant à l’adoption d’un comportement c'est-à-dire sa faisabilité, quant à lui, explique le rôle de frein joué par les facteurs situationnels (directement liés à l’organisation du service) et les facteurs inhérents à l’individu (tels que le manque de connaissance).
Le sentiment d’efficacité
Les personnes qui réalisent une action écocitoyenne se montrent soucieuses des conséquences de leurs actes. Ainsi, elles se démarquent en fonction de leur sentiment d’efficacité : si certaines personnes jugent que les actions d’un individu seul sont inefficaces (« je ne vois pas très bien les implications directes que mon action va avoir », « si tout le monde fait pas cette action, alors ça ne sert à rien que moi je la fasse », « ou c’est tout le monde, ou c’est personne ») d’autres pensent que n’importe quel acte, aussi petit soit-il peut faire une différence c'est-à-dire que les comportements individuels sont efficaces (« c’est une petite contribution qui ne me prend pas beaucoup de temps et d’énergie et qui, peut-être, à grande échelle sert à quelque chose »). De nombreuses recherches sur les comportements éco-responsables ont démontré que l’efficacité perçue est un modérateur important du lien entre attitude et comportement et donc un facteur déterminant dans l’adoption de comportements éco-responsables comme le recyclage (Berger et Corbin, 1992 ; Kinnear et al., 1974 ; Roberts, 1996, Straughan et Roberts, 1999 ; Webster, 1975 ; Ellen, Winner et Cobb-Walgren, 1991 ; Antil, 1984). Ellen, Wiener et Cobb-Walgren (1999) définissent l’efficacité perçue comme « une croyance - relative à un domaine (i.e. un objet ou une classe d’objet) - que les efforts d’un individu peuvent faire la différence pour apporter la solution à un problème » (p.103). Pour Taylor et Todd (1995) l’efficacité personnelle détermine en partie le degré de contrôle perçu sur le comportement de recyclage. Un individu qui a une attitude favorable envers le recyclage aura davantage tendance à traduire cette attitude en comportement effectif s’il fait preuve d’un sentiment d’efficacité. Il aura également tendance à moins percevoir les freins potentiels à l’adoption du comportement.
Le centre de contrôle (locus de contrôle)
Il est apparait que ceux qui réalise le moins d’action écocitoyenne ou qui n’en réalise pas du tout, comme les « réfractaires » ont tendance à rejeter la responsabilité des conséquences sur d’autres personnes ou d’autres entités
Exemple de citations :
« la gestion des déchets est trop centrée sur le particulier »
« ce qui m’inciterait peut-être c’est de voir, qu’au-dessus de moi des efforts sont faits ».
Le terme « au-dessus de moi » révèle que, pour l’individu, il existe des éléments incontrôlables qui lui sont supérieurs. Une personne qui a tendance à expliquer ce qui lui arrive par des phénomènes et évènements extérieurs est une personne qui possède un centre de contrôle externe. Le centre de contrôle est le degré auquel un individu considère que sa condition dépend fortement de ses capacités et de ses actions. Ainsi, celui qui possède un centre de contrôle externe attribue sa condition à des facteurs extérieurs à lui-même (d’autres personnes, la chance, le destin, etc.) alors qu’une personne qui possède un centre de contrôle interne pense que ce qui lui arrive est le fruit de ses propres capacités, compétences et efforts. Le centre de contrôle est important dans l’explication des comportements éco-responsables car, tout comme l’efficacité perçue dont il est très proche, il tempère la relation entre attitude et comportement. Ainsi, « l’efficacité d’une attitude sur le comportement est déterminée par le degré de conviction de contrôle interne » (Gierl et Stumpp, 1999, p. 73). Les individus qui ont une attitude favorable envers une action écocitoyenne, comme par exemple le tri des déchets ou encore le recyclage, et dont la source de contrôle est interne se comportent de façon cohérente avec leurs attitudes, c'est-à-dire qu’ils ont davantage tendance à trier ou a recycler leurs déchets.
Le contrôle comportemental perçu
Dans la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991), le contrôle comportemental perçu influence l’intention d’adopter un comportement.
Les non-écocitoyens ou les écocitoyens occasionnels (qui ne réalisent pas systématiquement des actions écocitoyenne) se caractérisent par un faible contrôle comportemental perçu car ils justifient leurs inactions par l’existence de nombreux freins personnels et situationnels. Les freins personnels s’expriment essentiellement en termes de connaissance. Les freins situationnels se décompose sous différentes formes: contrainte financière, contrainte de temps, contrainte d’espace et d’effort physique.
Exemple : Cas du tri
Le tri parait trop complexe : certains ne savent pas quels matériaux peuvent être triés et dans quels conteneurs les déposer (« il faudrait que j’arrive à comprendre clairement ce qui va ensemble et ce qui doit être séparé »). Malgré le rôle joué par l’absence ou le faible niveau de connaissance sur le tri des déchets, l’élément le plus cité est la contrainte situationnelle (« on a déjà assez de contraintes » ; « c’est trop contraignant » ; « il ne faut pas exagérer, il ne faut pas que ce soit quelque chose qui soit gênant »). Cette contrainte se décompose sous différentes formes: contrainte financière, contrainte de temps, contrainte d’espace et d’effort physique.
La contrainte financière représente l’argent dépensé pour le service de gestion et d’élimination des déchets ménagers versé sous la forme de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) que certains jugent trop élevée par rapport au service rendu (« on est déjà assez ponctionné comme ça, on paye des taxes sur les ordures, si en plus il faut faire le tri » ; « on nous demande de payer des participations au recyclage, taxe carbone et autres frais liés aux déchets ») mais aussi aux dépenses liées à l’achat de l’équipement nécessaire pour trier les déchets chez soi (« je fais encore l’effort de mettre 30 euros pour acheter une poubelle rien que pour trier mes déchets »).
La contrainte de temps est liée au temps passé à trier les déchets chez soi mais aussi au temps nécessaire pour déposer les déchets dans les conteneurs adéquats (« on ne va pas descendre tous les jours dans le local à poubelle, on a aussi notre vie, il faut que ça prenne moins de temps » ; « je ne me vois pas sortir à chaque fois avec 4 ou 5 sacs différents et passer 10 minutes à jeter mes poubelles »). La contrainte d’espace est liée à l’espace nécessaire chez soi pour disposer différentes poubelles ou autres conteneurs qui servent à faire le « pré-tri » (« cela prend pas mal de place, il faut plusieurs poubelles », « deux poubelles, ça fait déjà beaucoup dans ma cuisine »).
Enfin, la contrainte liée à l’effort physique se rapporte aux déplacements nécessaires pour déposer les déchets triés. En effet, cela implique de transporter parfois plusieurs bacs d’un certain poids mais aussi de se déplacer jusqu’à des conteneurs que certains jugent trop éloignés. Il est également important de noter que trieurs et non trieurs ont mentionné – pour des raisons différentes : certains pour se justifier de ne pas trier, d’autres pour indiquer qu’ils souhaiteraient trier davantage – un manque de moyens. Ce manque de moyens se traduit par des équipements, (poubelles pour les emballages, conteneurs des points d’apport volontaire, etc.) insuffisants (« Il n’y a pas de poubelle jaune dans ma résidence »; « les infrastructures ne sont pas adaptées ») et souvent surchargés à cause du rythme des collectes (« le ramassage des déchets recyclés ne se fait qu’une fois par semaine et les conteneurs débordent déjà en milieu de semaine »)
Le faible contrôle comportemental perçu s’explique par la présence de contraintes situationnelles. Ces dernières résident essentiellement dans l’organisation du service tel que nous le connaissons aujourd’hui : son prix, ses équipements, le nombre et la disposition des équipements, les horaires de collecte, etc.
Source: Fiorello, A. (2010), L'approche marketing public du comportement de gestion durable des déchets: le cas des Alpes Maritimes, Troisième Dialogue Euro Méditerranéen de Management Public, les 6, 7 et 8 octobre 2010, Tunis, Tunisie.