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Traduction
Champignons et plantes hallucinogènes (Français)
/ Concept en Anglais (Anglais)
/ Concept en Arabe (Arabe)
Traductions
Définition
Domaine, Discipline, Thématique
Justification
Définition écrite
champignons hallucinogènes
Les champignons hallucinogènes sont des champignons contenant des substances ayant des propriétés psychodysleptiques. Ils sont traditionnellement utilisés dans le sud du Mexique dans le cadre de cérémonies sacrées.
Plantes hallucinogènes
On utilise généralement le terme de plante psychotrope, plante hallucinogène, ou plante de vision, pour décrire des plantes produisant des changements dans les domaines de la pensée, de la perception et/ou de l'humeur chez ceux qui les utilisent.
Ces termes servent généralement à décrire les mêmes plantes mais changent selon le contexte, le terme de plante de vision sera utilisé pour désigner ces plantes dans le contexte du chamanisme à l'inverse les termes de plante psychotrope ou hallucinogène seront utilisés par la pharmacologie.
Ces plantes inhibent l'hémisphère cérébral gauche où siègent les fonctions épi-critiques et la rationalité et activent l'intuition, fonction de l'hémisphère cérébral droit.
*Champignons hallucinigènes
On trouve des hallucinogènes naturels dans plus de cent espèces de champignons dont la plupart contiennent de la psilocybine et de la psilocine, qui sont les principaux principes actifs responsables de l’effet hallucinogène.
Presque tous les champignons contenant de la psilocybine sont de petits champignons bruns ou roux que l’on peut confondre avec un certain nombre de champignons non psychoactifs, non comestibles ou vénéneux se trouvant à l’état naturel.
D’autres espèces de champignons hallucinogènes, tels que l’amanite tue-mouches, contiennent du muscimol et de l’acide iboténique comme principaux principes actifs. Les espèces contenant du muscimol sont elles-mêmes toxiques et sont très apparentées à des espèces éminemment toxiques.
Ces champignons poussent majoritairement dans les régions chaudes et humides.
Certaines espèces proviennent de l’étranger : Mexique, Amazonie, Hawaï, d’autres poussent en France..
Les plus consommées en France sont des psilocybes et contiennent comme principe actif de la psilocybine. Cette molécule a été identifiée au cours de la seconde moitié du 20ème siècle.
Les champignons hallucinogènes de façon générale, la psilocybine et la psilocine sont inscrits en France sur la liste des stupéfiants. La consommation de ces champignons est donc interdite par la loi.
On les trouve cependant sous forme fraîche ou déshydratée. Faciles à se procurer, particulièrement par Internet, et peu onéreux, ils sont généralement consommés par des jeunes qui cherchent de nouvelles sensations. Ils sont souvent proposés dans les festivals de musique et les rave-parties. On peut également les cultiver en appartement dans un aquarium après avoir acheté des spores.
Malgré leur goût et leur apparence souvent répulsive, ils sont consommés par voie orale, et dans de rares cas par inhalation à chaud (fumée) de champignons.
Lorsque les champignons sont consommés par voie orale, il existe divers modes de préparation. Les plus rudimentaires consistent à avaler le produit frais après l’avoir mâché ; les plus sophistiqués à l’utiliser comme ingrédient dans le cadre de préparations culinaires (omelettes, pizzas, gâteaux), à l’ingérer en infusion ou après l’avoir fait macérer dans de l’alcool.
On trouve également en France et aux Pays-Bas des barres ou tablettes de chocolat fourrées à la psilocine.
L'effet est semblable à celui du LSD et dure entre 6 et 8 heures.
=== Effets physiologiques ===
- étourdissements, nausées, faiblesses, douleurs musculaires, tremblements, douleurs abdominales, dilatation des pupilles (mydriase),
- accélération faible à modérée du rythme cardiaque et respiratoire (tachycardie, tachypnée) et élévation de la pression artérielle.
Parfois des symptômes physiques prononcés tels que de violentes douleurs abdominales, des vomissements persistants et des diarrhées peuvent apparaître
On considère que la toxicité aiguë de la psilocybine est faible et cela est corroboré par le fait que les cas d’empoisonnement mortel avec des champignons hallucinogènes sont rares.
Il y a risque d’empoisonnement lorsque des espèces toxiques sont prises pour des champignons hallucinogènes.
Effets sur la santé mentale
la victime est généralement extrêmement anxieuse, très agitée, troublée et désorientée, a du mal à se concentrer et manifeste des troubles du jugement.
Dans les cas graves, elle peut connaître des épisodes psychotiques aigus avec, éventuellement, la perception d’images bizarres et effrayantes, des phases paranoïaques graves et la perte totale du sens de la réalité pouvant entraîner des accidents, des automutilations ou des tentatives de suicide.
plantes hallucinogènes
- La belladone
« bella dona » en italien signifie la belle dame. La belladone a des effets impressionnants. Ses petites boules noires provoquent hallucinations et transe voire la mort à trop forte dose.
Au XIIIème siècle, Sainte Hildegarde met en garde contre son utilisation « « Il est dangereux pour l'homme de manger ou de boire de « la belle dame », car elle frappe son esprit et en quelque sorte le tue. » Cependant elle la recommande en onguent pour soigner les rages de dents.
Les femmes italiennes de la Renaissance en consommaient occasionnellement par gouttes oculaires car les baies ont pour effet de rendre les yeux brillants et de dilater la pupille, les rendant alors plus attirantes. Les ophtalmologues en utilisent pour les mêmes raisons lorsqu’ils réalisent un fond d’œil.
- Le datura
Cette jolie plante en forme de trompette est pourtant mortelle si le dosage est mal effectué ! Déjà mentionnée dans le Kamasutra au VIème siècle, elle est ensuite utilisée par les sorciers en Europe. Aujourd’hui encore, le datura est source d’inquiétude en Guinée et au Libéria : les adolescents en consomment en guise de rite initiatique mais ne sont pas conscients des doses, ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en pleine hallucination et les expériences se terminent souvent mal.
En Europe, le Datura stramonium est connu comme " l’herbe au diable ". Cette plante a longtemps été utilisée comme médicament, notamment contre l’asthme (sous forme de cigarettes) mais son utilisation pharmaceutique est interdite depuis 1992.
Le Datura est généralement ingéré sous forme d’infusion. Plus rarement il est inhalé après l’avoir chauffé.
Les feuilles sont riches en atropine et en scopolamine, ce qui leur confère des propriétés hallucinogènes et une extrême toxicité.
La consommation induit des illusions sensorielles, des troubles de la vision, de fortes hallucinations parfois terrifiantes et cauchemardesques, souvent à caractère morbide ou paranoïaque, des crises d’angoisse, la perte des repères spatio-temporels, de l'agitation, une sécheresse buccale, des troubles du rythme cardiaque, une rétention urinaire douloureuse et souvent de la fièvre.
A forte dose, elle provoque délire, confusion mentale, convulsions, et même coma. Elle peut entraîner des troubles psychiatriques irréversibles. Notons enfin les risques de suicide, en réponse à d'éventuelles crises d'angoisse ou de panique.
La dose hallucinogène est très proche de la dose létale, aussi le décès peut survenir même pour une faible consommation.
- La mandragore
bien connue des fans d’Harry Potter, la mandragore existe bel et bien, à la différence des hippogriffes (quoi que …) On la rencontre souvent dans les écrits magiques ou les herbiers du Moyen-Âge et même chez Hippocrate au Vème siècle av-JC !
Il la conseillait en remède contre la mélancolie ou la dépression mais mettait en garde contre le surdosage qui pourrait causer le délire. Les grecs l’appelaient « kirkaia », en référence à la magicienne Circé.
Ses effets hallucinogènes sont remarquables notamment grâce à la capacité des principes actifs de traverser facilement la peau et d’atteindre la circulation sanguine.
La légende raconte que les sorcières s’enduisaient les muqueuses et les aisselles avec un onguent à base de mandragore et entraient en transe ! Pour aller plus loin on raconte qu’elles enduisaient le manche de leur balai qu’elles chevauchaient sans sous-vêtement et qui leur permettait de « voler » … Par sa composition chimique, ses propriétés sont nombreuses : hallucinogène, hypnotique, sédative, anti-inflammatoire, narcotique, aphrodisiaque.
- Les cactus à mescaline
la mescaline est une substance qui a des effets semblables au LSD ou aux champignons (hallucinations, visions psychédéliques, risque de paranoïa, terreur).
Elle serait l’une des plus anciennes et puissantes substances psychoactives utilisée par l’Homme.
Ces cactus se trouvent un peu partout dans le monde mais surtout au Mexique , au Pérou ou dans les Andes où les chamanes s’en servaient et s’en servent encore aujourd’hui, plusieurs variétés existent : le plus connu étant le peyotl, puis le San Pedro, la torche bolivienne, la torche péruvienne.
- L’ayahuasca
l’Ayahuasca est sujet à controverse depuis quelques années. Utilisé depuis des 4000 à 5000 ans par de nombreuses communautés indigènes d’Amazonie, ce mélange d’écorce et de tige de liane a un but de transcendance divinatoire, sacrée ou thérapeutique.
De nombreux peuples utilisent l’ayahuasca sous différentes formes, chacun y ajoutant des plantes différentes lui conférant diverses couleurs et effets.
Le tourisme de l’ayahuasca s’intensifie depuis le début des années 2000, des occidentaux cherchent à planer, à faire une introspection et à exorciser quelques mauvaises expériences de façon « traditionnelle ».
Des agences proposent des initiations à l’ayahuasca, des locaux peu scrupuleux se font passer pour des chamanes et de nombreux accidents surviennent : mauvais dosage ou méconnaissance de la plante, réaction violente, interaction médicamenteuse … Les effets sont violents et durent plusieurs heures : vomissements, hallucinations, suées, … la cérémonie a un but purgatif qui doit nettoyer le corps, le cœur et l’esprit.
Les initiations à l’ayahuasca demandent une longue préparation mentale, physique, une diète sévère et surtout un accompagnement par un vrai chamane qui vous guidera en toute sécurité avant, pendant et après la cérémonie.
- Le Peyotl
Le peyotl (Echinocactus [Lophophora] williamsii) est un cactus d’Amérique centrale utilisé lors de pratiques chamaniques pour ses propriétés hallucinogènes dues à la présence de mescaline.
Le principe actif, la mescaline, peut être extrait de deux manières:
la macération du cactus prédécoupé dans l’éthanol pendant quelques jours suivi d’une récupération, après évaporation de l’éthanol, de la mescaline cristallisée ; la cuisson du "jus" du cactus en le chauffant (poêle ou bain-marie) afin de le cristalliser.
Les produits obtenus sont le plus souvent consommés par voie orale, soit sous la forme de gélules ou enrobés de papier de cigarette (parachute), soit sous la forme de cactus frais ou en infusion.
Le sniff est peu utilisé car trop désagréable et l’injection est trop dangereuse et trop puissante.
Les effets sont les hallucinations visuelles et auditives, qui peuvent être assez violentes et susceptibles de provoquer dans certains cas des "bad trip"; des tachycardies, des maux de tête, des douleurs abdominales, des nausées, des sueurs et une descente difficile.
Ces produits sont souvent achetés sur Internet ou auprès de personnes en ayant ramené d’Amérique latine. Le Peyotl est inscrit en France sur la liste des stupéfiants.
- La Rose des bois
La Rose des bois (Argyreia nervosa) est une plante qui produit des graines hallucinogènes et toxiques. Elles contiennent, entre autre, de la LSA (amide d’acide lysergique), proche chimiquement, du LSD. La LSA existe sous forme de gélules ou de graines de rose des bois.
Les graines sont ingérées à raison de 3 ou 4 par prise et provoquent des hallucinations proches de celles provoquées par le LSD. La durée habituelle est d’environ six heures.
Les effets négatifs sont des douleurs physiques assez fortes au point que certains prétendent que l’expérience de son usage serait souvent menée une seule fois car les effets secondaires, souvent pénibles, ne compensent pas les effets hallucinogènes.
- L'Ayahuasca, DMT
L’ayahuasca est une boisson hallucinogène issue de l’ouest du bassin amazonien. Il s’agit d’une infusion de plusieurs espèces de plantes : Banisteriopsis caapi, une liane contenant un hallucinogène de type harmaline, et Psychotria viridis, un arbuste de la famille du caféier, contenant de la N-DMT.
C’est la combinaison des deux qui permet la libération de DMT (diméthyltryptamine), molécule hallucinogène de la famille des tryptamines.
Les appellations données à cette substance sont : "DMT", "5-MeO-DMT", "5meo", " foxy", "foxy-méthoxy", "DMT végétal", "DMT synthétique".
Cette consommation est le fait d’initiés amateurs d’expériences psychédéliques.
La DMT est classée comme stupéfiant en France ainsi que les composants initiaux du mélange. L’ayahuasca est interdite en France depuis mai 2005.
*L'Iboga
L’Iboga est une préparation à base de racines d’un arbuste des forêts équatoriales d’Afrique de l’ouest, Tabernanthe Iboga, traditionnellement utilisée par les populations locales dans le cadre de rites initiatiques ou religieux.
Ses racines contiennent de fortes quantités d'un alcaloïde hallucinogène, l'ibogaïne. C'est un stimulant à petites doses et un puissant modificateur de conscience à hautes doses.
Dans son rapport annuel, la Mivilude (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) s’inquiète du développement en France de stages de "mieux être" utilisant cette plante hallucinogène et de la mise en situation de dépendance psychologique qu’elle entraîne.
L’usage de l’Iboga vise essentiellement, si ce n’est uniquement, le sevrage (opiacés, cocaïne, alcool…) et la cure psychanalytique. Les personnes concernées sont donc essentiellement des usagers d’héroïne ou de cannabis de longue date souhaitant interrompre leur consommation et utilisant l’hallucinogène dans le cadre d’un sevrage "sauvage"
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Champignons et plantes hallucinogènes - Historique (+)
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Bibliographie
Pour citer cette page: (et plantes hallucinogènes)
ABROUGUI, M & al, 2020. Champignons et plantes hallucinogènes. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Champignons_et_plantes_hallucinog%C3%A8nes>, consulté le 24, novembre, 2024
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