Différences entre versions de « LSD »
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Version actuelle datée du 16 novembre 2020 à 14:49
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Traduction
diéthylamide de l’acide lysergique (Français)
/ lysergic acid diethylamide (Anglais)
/ نائي إيثيلاميد حمض الليسرجيك (Arabe)
Traductions
Définition
Domaine, Discipline, Thématique
Biologie / Biochimie / Toxicologie / Addictiologie / Pharmacologie / Economie / Santé / Education à la santé / Neurologie / Psychologie /
Justification
Définition écrite
- LSD sont les initiales du nom chimique allemand lyserge saüre diäthylamid, (diéthylamide de l'acide lysergique). C'est un dérivé semi-synthétique de l'acide lysergique, alcaloïde de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea). Sa synthèse, assez délicate en raison de l'instabilité de l'acide lysergique et de la sensibilité de ses dérivés à l'oxydation et à la lumière, est réalisée en faisant réagir de la diéthylamide et de l'acide lysergique. Le produit de la réaction est la diéthylamide de l'acide lysergique.
- Le LSD est une drogue puissante. Cette substance est obtenue grâce à la synthétisation d’un champignon et plus particulièrement d’un parasite qui s’attaque au seigle, au froment et à l’avoine.
Le LSD, qui agit à des doses de 1 à 2 microgrammes (µg) par kilo de poids corporel, est le plus puissant hallucinogène connu. La molécule comporte un noyau indole, comme de nombreux autres hallucinogènes (tryptamines, psilocybine, harmaline, etc.), mais il est surmonté ici de deux autres cycles communs à tous les dérivés hallucinogènes issus de l'acide lysergique.
En raison de ses effets psychotropes très intenses, le LSD est considéré comme une drogue dure. Il provoque des hallucinations à la fois visuelles, auditives, tactiles et olfactives.
Le LSD (diéthyllysergamide ou acide lysergique), est un stupéfiant phare des années 1970 qui a vu sa consommation resurgir avec l'avènement du mouvement techno dans les années 1990.
Utilisé depuis les années 1940 en neurologie et en psychiatrie pour traiter divers troubles mentaux, comme la schizophrénie, il est considéré comme l'un des plus puissants hallucinogènes connus.
Les effets de LSD
- Les effets physiques comprennent engourdissement, battements de cœur accélérés, coordination réduite, frissons, nausées, tremblements, faiblesse et dilatation des pupilles.
La perception de la gravité peut être altérée, allant d'une impression de lourdeur à une sensation de légèreté et de flottement. La réaction comparée à un « voyage » (« trip »), est variable et imprévisible et peut aller de l'extase à la terreur, même lors d'une seule prise.
Les effets du LSD sur une personne dépendent de son état d'esprit, ses attentes, ses expériences passées et son humeur.
Le LSD entraîne des visions colorées intenses ; les formes peuvent devenir fluides et changer rapidement.
Les usagers sont conscients que ce qu'ils voient n'est pas réel mais est dû à la drogue. De vraies hallucinations sont peu fréquentes, mais peuvent être terrifiantes. Le LSD modifie sensations, humeur, pensées, perception du monde extérieur et peut entraîner une confusion des sens, comme voir un son ou entendre une couleur.
Les effets du LSD surviennent par étapes. Ils passent par un pic dans les deux à quatre heures, puis les effets disparaissent progressivement.
Le « voyage » peut durer jusqu'à 12 heures. Parfois les personnes qui prennent du LSD ont l'impression que la situation leur échappe. Elles peuvent avoir l'impression de perdre leur identité ou même de se désintégrer. Elles deviennent parfois paranoïaques ou s'en prennent à leur entourage. Le LSD peut entraver la capacité de jugement : croire que l'on peut voler et... essayer, d'où des accidents mortels. Chez certains le LSD peut faire ressortir une psychose. Et ceci ne dépend pas forcément de la dose.
L'utilisation de LSD peut avoir des conséquences à long terme. Les effets secondaires indésirables peuvent inclure des flash-back du voyage sous l'effet de la drogue, une profonde anxiété, une dépression et des psychoses. Ces flash-back durent peu mais peuvent se répéter à plusieurs reprises.
Pharmacologie
Le LSD fut synthétisé pour la première fois par Albert Hoffman à Bâle en 1938 alors qu’il travaillait pour les Laboratoires Sandoz.
Quelques années plus tard, au cours d’une réévaluation du composant, il en ingère accidentellement une petite quantité et décrit le premier «trip».
Pendant les années 1950 et 1960, Sandoz a analysé la drogue à des fins thérapeutiques et l’a mise sur le marché sous le nom de Delysid®. Elle fut utilisée pour la recherche sur les origines chimiques des maladies mentales. L’usage récréatif a commencé dans les années 1960, et est souvent associé à la « période psychédélique ».
Les effets physiques (pupilles dilatées, légère hypertension et température corporelle parfois élevée) apparaissent en premier. Des modifications des sensations et de la perception sont les caractéristiques essentielles du LSD. Des troubles visuels sont perçus, que les yeux soient fermés ou ouverts, et peuvent consister en des figures géométriques ou des motifs. On voit des flashes de couleur intense et des objets stables peuvent sembler bouger et se dissoudre.
Une confusion des sens (synesthésie) telle que «l’écoute de couleurs» peut se produire lorsque des sons tels que des voix ou de la musique évoquent des couleurs ou des formes particulières. La perception du temps peut sembler allongée.
Le mode d’action du LSD n’est pas bien compris. On pense qu’il interagit avec le système sérotoninergique en se liant avec et en activant le récepteur 5–hydroxytriptamine du sous-type 2 (5-HT2) qui interfère avec les systèmes inhibiteurs, ce qui entraîne des troubles de la perception.
Il fait partie des drogues connues les plus puissantes qui soient, étant actif à des doses d’environ 20 microgrammes. Aujourd’hui, les doses usuelles vont de 20 à 80 microgrammes même si dans le passé des doses aussi fortes que 300 microgrammes étaient courantes. Comme pour les autres hallucinogènes, le LSD n’engendre aucune dépendance.
Lorsque le LSD est pris oralement, ses effets apparaissent dans les 30 minutes qui suivent et peuvent se prolonger pendant 8 à 12 heures, voire plus. La durée et l’intensité des effets dépendent de la dose.
La demie-vie du plasma est d’environ deux heures et demie. Après une dose de 160 microgrammes donnée à 13 sujets, les concentrations de plasma variaient énormément, jusqu’à 9 microgrammes/L. Chez l’homme, le LSD est transformé de manière importante dans le foie par hydroxylation et conjugaison de glucuronide en métabolites inactifs.
En 24 heures, seulement 1% en est excrété de manière identique dans l’urine. Le 2-oxylysergide est un métabolite majeur trouvé dans l’urine.
Certaines crises d’angoisse («bad trips») peuvent être tellement sévères qu’elles nécessitent une aide médicale.
Les patients sont généralement rétablis en quelques heures mais les hallucinations peuvent occasionnellement durer jusqu’à 48 heures et les états psychotiques pendant 3-4 jours.
Les effets sont influencés de façon importante par le l’état mental de l’individu et l’environnement dans lequel la drogue est prise. Des troubles sensoriels connus sous le nom de «flashbacks» se produisent parfois.
Les effets secondaires graves qui sont souvent attribués au LSD, tels que des actes irrationnels menant au suicide ou des morts accidentelles, sont extrêmement rares. Les cas de décès dû à une overdose de LSD sont quasiment inexistants.
Les effets du LSD sur le cerveau
=== Mécanisme d'action du LSD
le LSD et la psilocine se fixent aux autorécepteurs 5-HT1A des neurones du raphé (neurones à sérotonine), ce qui va inhiber l’activité électrique de ces derniers et provoquer une diminution du relarguage de sérotonine
Comme cette action diminue l’activité électrique des neurones (ce qui s’appelle un feedback négatif), elle ne suffit pas à engendrer des effets psychédéliques. Ces derniers viendront à la suite de la liaison des molécules hallucinogènes sur un autre type de récepteurs à
sérotonine: les récepteurs 5-HT2A.
Le LSD agit dans la régulation de 3 neurotransmetteurs principalement :
La partie cyclique du LSD se fixe sur le récepteur post-synaptiques 2A de la 5–hydroxytriptamine (ou sérotonine) au niveau du néocortex et du locus coerulus qui interfère avec les systèmes inhibiteurs au niveau des fentes synaptiques (au moment de la transmission du message nerveux) perturbant ainsi le message nerveux.
La sérotonine est un neurotransmetteur responsable de la régulation de différentes fonctions notamment au niveau du système nerveux central telles que les émotions, la mémoire, la perception visuelle...La prise de LSD provoque des perturbations au niveau de l'action de la sérotonine et donc des changements au niveau de la perception en transformant la perception de la réalité en illusion.
En effet, le LSD, en se fixant sur les récepteurs spécifiques prend la place de cette dernière mais n'active pas (contrairement à la sérotonine) les neurones à Gaba. De ce fait, il y a moins de Gaba libéré dans la fente synaptique entre le neurone à Gaba et le neurone à dopamine cela augmente donc la libération de dopamine et conduit à l'euphorie. Contrairement à la sérotonine le LSD se fixe sur ces récepteurs pendant des heures bloquant et déréglant l'action de celle-ci.
Le LSD stimule donc aussi la production de dopamine, un autre neurotransmetteur responsable du plaisir et de la récompense (qui inhibe la production de sérotonine) . Cette stimulation provoque donc une sensation d'euphorie chez le consommateur.
Le LSD agit également dans les voies de régulation du glutamate (neurotransmetteur excitateur) en provoquant une hyper libération de glutamate sur les neurones pyramidaux. Le glutamate lorsqu'il est produit en excès modifie donc l'activité électrique des neurones pyramidaux ce qui engendre des hallucinations,des troubles cognitifs (mémoire) et une accélération de la pensée et de la réflexion. Cela explique aussi l'hypersensibilité aux sons et aux couleurs.
LSD et circuit de récompense
Le LSD agit comme un antagoniste de la sérotonine au niveau du circuit de récompense.
Comme énoncé précédemment, le LSD peut se fixer sur les récepteurs de la sérotonine. Les neurones à sérotonine activeraient les neurones Gabaergiques du système de récompense. Or l'activation de neurones à Gaba inhibe les neurones à dopamine et donc diminue la libération de dopamine par ces derniers.
L'action du LSD est de se fixer sur les récepteurs spécifiques de la sérotonine qui prennent la place de cette dernière mais n'activent pas comme celle-ci les neurones à Gaba. Il y a donc moins de Gaba libéré dans la fente synaptique et donc cela augmente la libération de dopamine à l'origine de la sensation de plaisir.
Le LSD perturbe ainsi le circuit de récompense. En modifiant le fonctionnement normal du système nerveux les substances hallucinogènes provoquent des perturbations au niveau des fonctions mentales et du comportement.
LSD et vision
On observe un lien entre la sérotonine et la perception visuelle. En effet en présence de sérotonine, l'activité du cortex visuel impliqué dans la perception visuelle diminue.
Des récepteurs spécifiques de la sérotonine sont localisés au niveau des corps cellulaires des neurones des corps grenouillé latéraux. Cette zone correspond à une zone de relais entre les neurones provenant de la rétine et les neurones du cortex visuel.
La sérotonine est un neurotransmetteur impliqué dans la la perception visuelle au niveau du cortex occipital. Elle est libérée au niveau du corps grenouillé.
Le LSD, du fait de sa similitude avec la sérotonine se fixe sur les récepteurs de celle-ci au niveau du corps grenouillé et reste plus longtemps que le sérotonine dans la fente synaptique (car ne pouvant être recapturé par les neurones à sérotonine) il stimule les neurones post-synaptiques et exacerbe les perceptions visuelles.
Il provoque la formation d'image même en l'absence de stimulation lumineuse et provoque par la suite un départ de messages nerveux vers le cortex : les hallucinations. Le LSD exerce donc la même action que la sérotonine; il s'agit d'un antagoniste. Les hallucinations sont donc dues à une perturbation de l'activité des neurones pyramidaux
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LSD - Historique (+)
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Bibliographie
Pour citer cette page: ([1])
ABROUGUI, M & al, 2020. LSD. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/LSD>, consulté le 21, novembre, 2024
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