Différences entre versions de « Paléontologie 1 »

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* Des problèmes et des obstacles communs sont liés aux premiers apprentissages
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scolaires de la paléontologie et à la naissance de cette discipline. Le choix opéré des
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interactions langagières dans deux types de communautés discursives – situation de
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débat en CM1 et controverse historique – définit des temps privilégiés de désaccord
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où des constructions de problèmes et un obstacle épistémologique, l’artificialisme, se
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rencontrent. Leurs interactions peuvent être double, la problématisation est favorisée ou
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freinée par l’obstacle. En CM1, l’obstacle artificialiste a pu être moteur d’argumentation,
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de questionnement et de construction de raisons.  
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* D’un point de vue rationnel, le problème est au centre de la construction de
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la connaissance scientifique. L’histoire de la géologie peut nous offrir une grille
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de référence relatant les problèmes vécus par la communauté scientifique en lien
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avec les fossiles (Rudwick, 1985 ; Ellenberger, 1988 et 1994 ; Gohau, 1990a ; Gould,
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1991 ; Buffetaut, 1998 ; Bouillet & Gaudant, 2000). Les problèmes majeurs qui se
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sont succédé en paléontologie – historique, stratigraphique puis évolutive – sont
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la nature et l’origine des fossiles jusqu’au xviie siècle, l’extinction des espèces et la
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présence de fossiles tropicaux en Europe au xviiie siècle, puis cette même extinction
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des espèces archivées dans les strates et leur filiation au xixe siècle. Les différents
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sens donnés successivement aux objets tirés de la terre ou fossiles – pierres figurées, pétrifications, archives, fossiles caractéristiques ou stratigraphiques – prouvent
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aussi les interconnections avec d’autres problèmes générant des problématiques
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géologiques : la solidité des productions terrestres en minéralogie au xviie
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, et à
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partir du xviiie siècle, les mouvements des mers et la formation des montagnes, les
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corrélations entre les classifications biologiques et la succession des faunes et des
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flores passées archivées dans les couches géologiques.
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* À partir du questionnement initial de l’enseignant, les élèves prennent conscience
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peu à peu du problème de l’origine des fossiles. Une véritable exploration des
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possibles est effectuée par les élèves, de nombreuses hypothèses sont déclinées
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sous forme de réponses (R), de questions (Q) et d’objections (O) qui s’enchaînent
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ou qui entrent en concurrence. La dimension épistémique du débat révèle une
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problématique déclinée en cinq problèmes : la production humaine des fossiles,
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leur formation sur ou dans une pierre par croissance ou non, la cause d’une
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catastrophe et ses conséquences et enfin la taille relative des animaux et fossiles
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résultants. La principale controverse (figure 1) est celle de l’origine artificielle ou
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naturelle des fossiles, illustrant le problème essentiel des rapports de l’espèce
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humaine avec la nature.  
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* Poser et construire le problème s’accompagne bien d’un questionnement partagé
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pour apprendre . Nous voulons insister sur la richesse et la pertinence
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du questionnement explicite des élèves qui échangent entre eux. Les élèves ont
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été mis en mouvement de questionner. Et loin d’être des questions spontanées au
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hasard, leurs formulations prouvent qu’ils rassemblent leurs pensées, effectuent des
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opérations cognitives élevées de corrélation, de déduction. L’obstacle est identifié
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par les élèves, transformé en questionnement et fissuré par une série d’objections.
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En synergie, les élèves ont construit du sens aux connaissances paléontologiques. La
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question de l’enseignant sur l’origine des fossiles a évolué vers une problématique
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des rapports entre un vivant animal et une roche. Autrement dit, c’est une première
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prise de conscience collective qui positionne le problème d’une transformation de
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la matière et d’un état différent, associés à un temps profond.                                                 
  
 
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Version du 19 mai 2018 à 00:23


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  • .À l'aide des fossiles, que l'on retrouve essentiellement dans les roches sédimentaires, on tente de reconstituer les êtres vivants tels qu'ils étaient, leur environnement et de déterminer l'époque à laquelle ils ont vécu.

L'observation des caractères prévalant aujourd'hui pour tirer des conclusions sur les mondes d'hier est souvent utilisée : c'est le principe de l'actualisme. Avec de nombreuses études de ce genre, on a pu établir une échelle des temps géologiques. Cette échelle est découpée en morceaux de différentes longueurs définis par les organismes présents, des événements climatiques, etc. : ères, périodes, époques, étages. L'étude de fossiles « humains » (genres Homo et apparentés) utilise les mêmes méthodes que celle de la paléozoologie. Elle n'en constitue pas moins une science distincte, la paléoanthropologie, dont l'objet est l'étude de l'évolution de l'Homme ; ses spécialistes effectuant une synthèse des connaissances provenant d'autres disciplines comme l'anthropologie et l'archéologie.

  • Les paléontologues reconstituent, à partir des fossiles et par les méthodes de l'anatomie comparée inaugurée par Georges Cuvier, la morphologie des plantes et des animaux disparus. La palynologie leur permet de reconstituer la flore, l'ichnologie - les déplacements, les dentitions et les coprolithes - les régimes alimentaires, divers autres indices - les climats... mais une fois cela établi, des artisans, illustrateurs, ingénieurs du son ou cinéastes doivent « mettre en vie » les reconstitutions. Leur rôle est très important, leurs réalisations ont marqué les imaginations, suscité des vocations, permis le financement d'expéditions. Dès le xixe siècle, à Londres, les reconstitutions du Crystal Palace ont créé un engouement pour les Dinosaures, et les vues d'artiste, polychromes ou non, d'espèces préhistoriques se dressent souvent à l'entrée des musées à vocation paléontologique (comme devant la galerie de Paléontologie du Muséum de Paris) ou en illustrent l'intérieur (comme au Musée d'histoire naturelle de Londres).
  • .Généralement, les fossiles ne donnent pas d'indication des couleurs, et celles-ci ne peuvent être qu'imaginées à l'exemple des êtres vivants actuels occupant des milieux homologues et ayant une éthologie comparable. Il en est de même pour les sons : si, exceptionnellement, certains crânes d'hadrosaures dans les crêtes desquels on a insufflé de l'air, ont pu produire une gamme de sonorités, le rythme et l'harmonie en resteront à jamais inconnus : là encore, on les imagine d'après les sons produits par les animaux actuels apparentés (on devrait d'ailleurs représenter les dinosaures plutôt sifflant comme des oiseaux, que rugissant comme des lions ou meuglant comme des bovins). Les reconstitutions (ou « reconstructions ») paléontologiques sont donc par définition, et l'on doit en avertir les publics, en partie conjecturelles, puisque même dans les cas rares de conservation dans l'ambre ou la glace, l'organisme est dégradé notamment au niveau chromatique ; il s'agit par la force des faits, de vues d'artiste, mais des vues qui, pour rester dans les limites de ce qui est admis par les chercheurs au moment où elles sont réalisées, doivent obligatoirement s'inspirer d'autres images déjà scientifiquement validées dans les publications spécialisées. Si l'on ne comprend pas ce processus de « conjecture restitutive », on ne peut que considérer comme « inexactes » ou « violant quelque copyright » la totalité des vues d'artiste, d'images de synthèse, de reconstitutions en volume existantes7, et l'on amputera la paléontologie de toute son iconographie « grand public » y compris les œuvres de maîtres comme Mauricio Antón, Alain Bénéteau, Dimitri Bogdanov, Zdeněk Burian, Heinrich Harder, Charles R. Knight ou Édouard Riou, seules échappant à ce « grand ménage » les illustrations strictement scientifiques des articles spécialisés.
  • Le matériel sédimentaire est prélevé par sondage ou carottage dans des zones

humides (lacs, tourbières, sédiments marins…), caractérisées par l’accumulation d’archives sédimentaires stratifiées et par des conditions anoxiques défavorables à l’activité des organismes décomposeurs. Les sédiments sont conservés en chambre froide, puis traités chimiquement pour éliminer le matériel non pollinique

la cellulose (acide sulfurique, H2SO4), les carbonates (acide chlorhydrique,

HCl) et la  silice (acide fluorhydrique, HF ou flottaison sur liqueur dense). Le culot obtenu, qui contient les grains de pollen ainsi que des microrestes divers (micro-algues, spores de champignons, rhizopodes, débris ligneux, stomates…), est monté entre lame et lamelle dans de la glycérine pour être observé sous microscope optique. Les grains sont identifiés et dénombrés pour construire un diagramme pollinique. L’identification est le plus souvent limitée à la famille ou au genre, et le transport anémophile du pollen sur de longues distances induit le plus généralement une vision régionale de la végétation.


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