Différences entre versions de « Matrice disciplinaire »
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− | * Michel Develay introduit la notion de «matrice disciplinaire » pour pouvoir lire efficacement les évolutions intradisciplinaires. Les matières scolaires se réfèrent à une sorte de socle conceptuel, de fondement qui change à certains moments. Ainsi, la matrice de la biologie a-t-elle été la théorie de l’évolution alors | + | * Matrice = «le principe d’intelligibilité d’une discipline donnée, ce que certains appellent aussi son cadre de référence…. Une matrice disciplinaire nous paraît constituée par le point de vue qui, à un moment donné, est porté sur le contenu disciplinaire et en permet la mise en cohérence. Ce point de vue entraîne à privilégier certains concepts, certaines méthodes, certaines techniques, certaines théories, certaines valeurs, et amène à valoriser certains objets d’enseignement.» |
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+ | * [[Michel Develay]] (1992) introduit la notion de «matrice disciplinaire », identifiée par [[Thomas Kulm]] (1972) comme étant le cadre de référence d’une discipline. «C’est le creuset qui constituerait le fondement de la discipline, son essence». | ||
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+ | Elle permet de pouvoir lire efficacement les évolutions intradisciplinaires. Les matières scolaires se réfèrent à une sorte de socle conceptuel, de fondement qui change à certains moments. Ainsi, la matrice de la biologie a-t-elle été la théorie de l’évolution alors aujourd’hui, il s’agit plutôt des « systèmes autonomes ». La matrice actuelle des langues vivantes semble être la notion de communication, alors qu’hier il s’agissait davantage de l’acquisition d’une culture. Le regard épistémologique permet ainsi d’éviter la « balkanisation des savoirs », le manque de cohérence et du coup, l’essence de la discipline étant mieux défini, la coopération devient possible avec d’autres. | ||
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Cette matrice disciplinaire concerne aussi bien les objets d’enseignement (sur quoi travaille-t-on en français, en histoire, en mathématiques?) que les méthodes (l’idée de projet technique en technologie, les approches textuelles et discursives en français et le travail par séquences, autour de l’idée du décloisonnement, etc..). D’ailleurs, une [[discipline scolaire]] n’est pas une collection d’objets, pas plus qu’un ensemble de méthodes, mais regard porté sur le monde grâce à un double réseau, notionnel et méthodologique dont le but est l’appropriation par les élèves de connaissances déclaratives et procédurales (pour simplifier: des savoirs et des savoir-faire). | Cette matrice disciplinaire concerne aussi bien les objets d’enseignement (sur quoi travaille-t-on en français, en histoire, en mathématiques?) que les méthodes (l’idée de projet technique en technologie, les approches textuelles et discursives en français et le travail par séquences, autour de l’idée du décloisonnement, etc..). D’ailleurs, une [[discipline scolaire]] n’est pas une collection d’objets, pas plus qu’un ensemble de méthodes, mais regard porté sur le monde grâce à un double réseau, notionnel et méthodologique dont le but est l’appropriation par les élèves de connaissances déclaratives et procédurales (pour simplifier: des savoirs et des savoir-faire). | ||
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− | [[Category: | + | Develay.M.(1992) suppose que ces matrices disciplinaires ne sont pas données d’emblée par le seul examen du savoir savant, mais doivent être socialement construites, sans oublier les choix de valeurs toujours engagées dans ce type de débat. «Elle entraîne à privilégier de faits, certaines méthodes, certaines concepts, certaines techniques, certaines théories, certaines valeurs, et amènent en dernier ressorts à valoriser certains objets d’enseignement. Le choix d’une matrice disciplinaire renvoie du surcroît à un choix idéologique rarement explicité» |
+ | La matrice disciplinaire évolue avec l’histoire de la société. Elle est notamment influencée par les visées éducatives qui se renouvellent dans un contexte sociétal en pleine évolution. | ||
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Version du 3 novembre 2016 à 10:14
- Matrice = «le principe d’intelligibilité d’une discipline donnée, ce que certains appellent aussi son cadre de référence…. Une matrice disciplinaire nous paraît constituée par le point de vue qui, à un moment donné, est porté sur le contenu disciplinaire et en permet la mise en cohérence. Ce point de vue entraîne à privilégier certains concepts, certaines méthodes, certaines techniques, certaines théories, certaines valeurs, et amène à valoriser certains objets d’enseignement.»
- Michel Develay (1992) introduit la notion de «matrice disciplinaire », identifiée par Thomas Kulm (1972) comme étant le cadre de référence d’une discipline. «C’est le creuset qui constituerait le fondement de la discipline, son essence».
Elle s’incarne, au niveau conceptuel dans un ensemble de situations permettant l’analyse du concept et la production des énoncés relatives aux sous notions constructives. Elle permet ainsi d’identifier les différents savoirs mobilisés, l’ordre chronologique de leur diffusion et l’articulation de différentes connaissances pour retracer le profil du sortant d’un établissement scolaire.
Elle permet de pouvoir lire efficacement les évolutions intradisciplinaires. Les matières scolaires se réfèrent à une sorte de socle conceptuel, de fondement qui change à certains moments. Ainsi, la matrice de la biologie a-t-elle été la théorie de l’évolution alors aujourd’hui, il s’agit plutôt des « systèmes autonomes ». La matrice actuelle des langues vivantes semble être la notion de communication, alors qu’hier il s’agissait davantage de l’acquisition d’une culture. Le regard épistémologique permet ainsi d’éviter la « balkanisation des savoirs », le manque de cohérence et du coup, l’essence de la discipline étant mieux défini, la coopération devient possible avec d’autres.
Cette matrice disciplinaire concerne aussi bien les objets d’enseignement (sur quoi travaille-t-on en français, en histoire, en mathématiques?) que les méthodes (l’idée de projet technique en technologie, les approches textuelles et discursives en français et le travail par séquences, autour de l’idée du décloisonnement, etc..). D’ailleurs, une discipline scolaire n’est pas une collection d’objets, pas plus qu’un ensemble de méthodes, mais regard porté sur le monde grâce à un double réseau, notionnel et méthodologique dont le but est l’appropriation par les élèves de connaissances déclaratives et procédurales (pour simplifier: des savoirs et des savoir-faire).
Develay.M.(1992) suppose que ces matrices disciplinaires ne sont pas données d’emblée par le seul examen du savoir savant, mais doivent être socialement construites, sans oublier les choix de valeurs toujours engagées dans ce type de débat. «Elle entraîne à privilégier de faits, certaines méthodes, certaines concepts, certaines techniques, certaines théories, certaines valeurs, et amènent en dernier ressorts à valoriser certains objets d’enseignement. Le choix d’une matrice disciplinaire renvoie du surcroît à un choix idéologique rarement explicité»
La matrice disciplinaire évolue avec l’histoire de la société. Elle est notamment influencée par les visées éducatives qui se renouvellent dans un contexte sociétal en pleine évolution.