Différences entre versions de « Handicap médical - Handicap social »
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* Selon le modèle social, le handicap est compris comme résultant des interactions entre les personnes avec des limitations réelles ou perçues et des obstacles dans les attitudes ou les environnements qui entravent leur participation pleine et entière à la société de la même manière que les autres (préambule à la Convention relative aux droits des personnes handicapées). | * Selon le modèle social, le handicap est compris comme résultant des interactions entre les personnes avec des limitations réelles ou perçues et des obstacles dans les attitudes ou les environnements qui entravent leur participation pleine et entière à la société de la même manière que les autres (préambule à la Convention relative aux droits des personnes handicapées). | ||
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+ | Tant le modèle médical que le modèle social reposent sur une conception de ce qu’est la « normalité ». Que l’accent soit mis sur des facteurs médicaux, individuels ou sociaux, ou encore sur leur interaction, il affecte la manière dont des êtres humains sont perçus. Si désormais certains termes sont bannis, parce que jugés stigmatisants, la hiérarchie sociale perdure entre personnes considérées ou non comme « normales ». Elle est toutefois contestée par de nouvelles approches scientifiques telles que les études critiques sur le handicap (Critical Disability Studies). Ces études, si elles sont passablement développées dans le champ anglophone de recherches sur le handicap, sont encore peu connues dans le monde francophone. Un ouvrage scientifique co-dirigé par J.-P. Tabin, M. Piececk, C. Perrin et I. Probst<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=|nom1=Tabin, Jean-Pierre|nom2=Piecek, Monika|prénom3=Céline|nom3=Perrin|prénom4=Isabelle|nom4=Probst|titre=Repenser la normalité : perspectives critiques sur le handicap|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=9782356876294|isbn2=2356876294|oclc=1091992643|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1091992643|consulté le=2019-05-07}}</ref> propose de combler cette lacune, au travers de différentes contributions qui analysent le traitement social du handicap, l’expérience qu’en font les personnes concernées, et interrogent ce qu’est cette « normalité ». | ||
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+ | Pour palier au modèle médical et social, [[Alexandre Baril]], professeur et chercheur à l'Université d'Ottawa, propose un troisième modèle intersectionnel qu'il nomme « modèle composite du handicap »<ref name=":2">[[Alexandre Baril]], “[https://www.academia.edu/10903551/Transness_as_Debility_Rethinking_intersections_between_trans_and_disabled_embodiments_Feminist_Review_ Transness as Debility: Rethinking intersections between trans and disabled embodiments]”, Special Issue: Frailty and Debility, Feminist Review, 111, (2015), p. 59-74.</ref> . Ce modèle reconnait dans la définition du handicap que les difficultés peuvent être d'ordre physique ou psychologique, visible ou invisible, mesurable ou non, chronique ou aigu. Les difficultés qui en découlent proviennent non seulement des systèmes d'oppression, de ce qui est définit comme étant normal, mais également de l'expérience subjective de chaque personne face à son handicap. Cette expérience subjective inclue la souffrance ressentie et perçue face à son handicap. Bien que l'expérience subjective soit influencée par les systèmes d'oppression social et médical, la souffrance est réelle et les réalités sont complexes et diversifiés. Le modèle composite du handicap permet d'aller plus loin que les modèles social et médical en ajoutant la [[Phénoménologie (philosophie)|phénoménologie]] et [[Intersectionnalité|l'intersectionnalité]] dans sa conception du handicap.<ref name=":2" />{{,}}<ref>[[Alexandre Baril]], « [https://www.academia.edu/36845884/Hommes_trans_et_handicap%C3%A9s_une_analyse_crois%C3%A9e_du_cisgenrisme_et_du_capacitisme_Revue_Genre_Sexualit%C3%A9_and_Soci%C3%A9t%C3%A9_ Hommes trans et handicapés : une analyse croisée du cisgenrisme et du capacitisme] », Numéro spécial : Handicap, Genre, Sexualité & Société, 19, 2018.</ref> | ||
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Version du 7 février 2020 à 09:49
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Conception : Clarification - Explicitation
Conceptions erronées et origines possibles
- Conception médicale, Modèle médical et caritatif :
- Le handicap a longtemps été considéré comme un problème individuel, n’étant abordé que d’un point de vue médical ou caritatif.
- * En 1980, l'épidémiologiste Philip Wood définit ainsi une vision médicale du handicap pour le distinguer de la maladie. Il sera adopté par l'Organisation mondiale de la santé comme "La difficulté ou l'incapacité désignée est alors relative à l'individu ou à son état de santé, physique ou psychique".
- Conception sociale:
Le modèle social du handicap est né de la critique des interprétations des modèles médicaux, au cours des années 1970, au Royaume-Uni et aux États-Unis18.
- Dès le milieu des années 1980 d'autres modèles ont pris corps à partir des travaux d’organisation internationale (ONU, OMS, BIT…), ne faisant plus référence ni à la déficience, ni à l'incapacité mais aux interactions entre une personne et son milieu. On trouve ainsi les définitions suivantes issues des règles pour l'égalisation des chances des personnes handicapées, à la suite du programme des Nations unies (1982-1993) :
« Le handicap est fonction des rapports des personnes handicapées avec leur environnement. Il surgit lorsque ces personnes rencontrent des obstacles culturels, matériels ou sociaux qui sont à la portée de leurs concitoyens. Le handicap réside donc dans la perte ou la limitation des possibilités de participer, sur un pied d'égalité avec les autres individus, à la vie de la communauté (1982)21. »
« par handicap, il faut entendre la perte ou la restriction des possibilités de participer à la vie de la collectivité à égalité avec les autres. On souligne ainsi les inadéquations du milieu physique et des nombreuses activités organisées, information, communication, éducation, qui ne donnent pas accès aux personnes handicapées à la vie de la société dans l'égalité (1993)22. »
- Le rapport à la normalité est alors abandonné au profit d’une définition du handicap relative à ce qui fait obstacle à la vie communautaire ; ce qui rejoint l'idée de Canguilhem qu'une norme n’est jamais biologique, mais est le produit d'un rapport entre vivant à son milieu.
- On comprend ainsi plutôt le handicap comme un « désavantage social dont la société est en partie responsable », et pour incarner ce changement l'expression « handicapé » est souvent délaissée au profit d'autres expressions comme « personne en situation de handicap » afin de distinguer la personne des « situations de handicap rencontrées dans sa vie ». Selon le professeur Claude Hamonet « on accentue la stigmatisation de la personne que l’on qualifie de « handicapée », comme si la responsabilité de ce qui se passe pour elle lui revenait ». Une autre expression proposée, cette fois-ci par Patrick Fougeyrollas, est « personne vivant des situations de handicap » puisqu’une personne peut vivre une alternance ou même un spectre de situations entre participation sociale et handicap. Par exemple, une personne qui a un handicap mental ne rencontre pas d'obstacle physique ou autre au fait d'entrer dans un bus, à la manière d'une autre personne en fauteuil roulant, mais peut nécessiter un support particulier pour le développement de ses facultés cognitives.
- Selon le modèle social, le handicap est compris comme résultant des interactions entre les personnes avec des limitations réelles ou perçues et des obstacles dans les attitudes ou les environnements qui entravent leur participation pleine et entière à la société de la même manière que les autres (préambule à la Convention relative aux droits des personnes handicapées).
- Conception sociale:
Tant le modèle médical que le modèle social reposent sur une conception de ce qu’est la « normalité ». Que l’accent soit mis sur des facteurs médicaux, individuels ou sociaux, ou encore sur leur interaction, il affecte la manière dont des êtres humains sont perçus. Si désormais certains termes sont bannis, parce que jugés stigmatisants, la hiérarchie sociale perdure entre personnes considérées ou non comme « normales ». Elle est toutefois contestée par de nouvelles approches scientifiques telles que les études critiques sur le handicap (Critical Disability Studies). Ces études, si elles sont passablement développées dans le champ anglophone de recherches sur le handicap, sont encore peu connues dans le monde francophone. Un ouvrage scientifique co-dirigé par J.-P. Tabin, M. Piececk, C. Perrin et I. Probst[1] propose de combler cette lacune, au travers de différentes contributions qui analysent le traitement social du handicap, l’expérience qu’en font les personnes concernées, et interrogent ce qu’est cette « normalité ».
Pour palier au modèle médical et social, Alexandre Baril, professeur et chercheur à l'Université d'Ottawa, propose un troisième modèle intersectionnel qu'il nomme « modèle composite du handicap »[2] . Ce modèle reconnait dans la définition du handicap que les difficultés peuvent être d'ordre physique ou psychologique, visible ou invisible, mesurable ou non, chronique ou aigu. Les difficultés qui en découlent proviennent non seulement des systèmes d'oppression, de ce qui est définit comme étant normal, mais également de l'expérience subjective de chaque personne face à son handicap. Cette expérience subjective inclue la souffrance ressentie et perçue face à son handicap. Bien que l'expérience subjective soit influencée par les systèmes d'oppression social et médical, la souffrance est réelle et les réalités sont complexes et diversifiés. Le modèle composite du handicap permet d'aller plus loin que les modèles social et médical en ajoutant la phénoménologie et l'intersectionnalité dans sa conception du handicap.[2],[3] https://www.academia.edu/10903551/Transness_as_Debility_Rethinking_intersections_between_trans_and_disabled_embodiments_Feminist_Review_
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Pour citer cette page: (médical - Handicap social)
ABROUGUI, M & al, 2020. Handicap médical - Handicap social. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Handicap_m%C3%A9dical_-_Handicap_social>, consulté le 8, juin, 2024
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- ↑ Tabin, Jean-Pierre, Piecek, Monika, Céline Perrin et Isabelle Probst, Repenser la normalité : perspectives critiques sur le handicap (ISBN 9782356876294 et 2356876294, OCLC 1091992643, lire en ligne)
- ↑ 2,0 et 2,1 Alexandre Baril, “Transness as Debility: Rethinking intersections between trans and disabled embodiments”, Special Issue: Frailty and Debility, Feminist Review, 111, (2015), p. 59-74.
- ↑ Alexandre Baril, « Hommes trans et handicapés : une analyse croisée du cisgenrisme et du capacitisme », Numéro spécial : Handicap, Genre, Sexualité & Société, 19, 2018.