Addiction - Dépendance - Accoutumance
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Conception : Clarification - Explicitation
- Le mot addiction nous vient du latin "addictus" qui signifie "esclave pour dette". Un homme, ne pouvant rembourser ses dettes, devenait "esclave pour dette" en travaillant pour la personne lui ayant prêté de l'argent et ceci à la suite d'une sanction imposée par un juge.
C'est donc dans son éthymologie que se définit le mieux l'addiction : elle comporte la notion de contrainte du corps.
De nos jours, ce terme est employé pour décrire un état du corps en situation de besoin par rapport à un produit addictif. On parle d'addiction quand la personne apparaît particulièrement vulnérable et qu'elle se comporte de façon compulsive en vue d'atteindre du plaisir.
Enfin, on parle d'addiction quand une personne est sujette à la rechute, à cause de la "marque" des produits addictifs dans certains neurones du cerveau.
- Etre "addict" à un produit signifie donc que l'on est esclave de ce produit.
Aujourd'hui, le phénomène de l'addiction est considéré comme un état pathologique, c'est à dire maladif : il se réalise dans les neurones, dans le cerveau.
En effet, si le sytème de récompense, circuit du cerveau stimulé dans le phénomène addictif, est perturbé ou fait état d'un dysfonctionnement, la personne addicte perd le contrôle d'elle-même et ne peut se passer de consommer son produit addictif.
l’addiction est la consommation excessive d’une substance, en dépit des conséquences néfastes. Toutefois, seule «une personne sur cinq est vulnérable à l’addiction». Les autres peuvent prendre ces produits sans pour autant devenir accros.
- On parle de dépendance lorsqu’on souffre du syndrome de sevrage à l’arrêt brusque de la consommation.
*Accoutumance
L'accoutumance désigne l'adaptation de l'organisme au produit consommé. Il s'agit donc d'une sorte de tolérance du corps, liée aux neurones qui gardent en "mémoire" la stimulation produite par le produit addictif.
En cas d'accoutumance, l'effet du produit diminue au fur et à mesure des consommations et le corps réclame une dose de plus en plus forte. En conséquence, afin de ressentir le même degré de sensation, le consommateur devra répéter son action de plus en plus souvent et ingérer une plus grande quantité du produit.
Les opiacés entraînent à la fois dépendance et addiction, alors que la cocaïne ne provoque que l’addiction. En outre, la dépendance touche tout le monde: si on vous prescrit de la morphine comme traitement antidouleur, au bout d’une semaine, vous deviendrez dépendant. Mais vous ne deviendrez pas pour autant accro ensuite.
Comment s’installe l’addiction?
les substances induisent un changement majeur des synapses excitatrices et inhibitrices, ce qui modifie ensuite l’activité de certaines populations de neurones. C’est cela qui crée le comportement pathologique. Dans un premier temps, le processus a lieu dans les parties profondes du cerveau et ce n’est que par la suite que le cortex –l’écorce cérébrale– intervient aussi.
Les cellules nerveuses se connectent entre elles au niveau des synapses. Dans ces zones de jonction, elles se transmettent l’information par l’intermédiaire de messagers chimiques, les neurotransmetteurs. Parmi ceux-ci figure le glutamate, «le plus excitateur chez les mammifères», constate le chercheur genevois.
COMMENT L’ADDICTION MODIFIE LE CERVEAU
En travaillant sur des souris, un neuroscientifique californien avait observé qu’une seule injection de cocaïne changeait la transmission du glutamate dans l’aire tegmentale ventrale – une région du cerveau impliquée dans le circuit de la récompense – et induisait des transformations qui provoquaient une addiction pendant une semaine.
Renouvelant l’expérience, l’équipe genevoise a constaté, précise Christian Lüscher, «qu’en quelques heures, le nombre des synapses glutaminergiques augmentait leur efficacité dans cette aire». Et cela, en réponse à la libération excessive, provoquée par la cocaïne, d’un autre neurotransmetteur, la dopamine, qui intervient aussi dans le processus d’apprentissage lié à l’obtention d’une récompense. «En modifiant la malléabilité de certaines synapses, la cocaïne stimule de façon anormale ce processus d’apprentissage que la personne ne contrôle plus. Cela la pousse à consommer la substance». Au fil de ses recherches, le scientifique a précisé les rouages moléculaires des mécanismes de l’addiction, non seulement à la cocaïne, mais aussi aux autres drogues.
Conceptions erronées et origines possibles
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Conceptions: Origines possibles
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Éléments graphique
Stratégie de changement conceptuel
- Les chercheurs ont libéré des souris de l’addiction à la cocaïne
Les drogues dures – héroïne, cocaïne, ecstasy – mais aussi l’alcool, la nicotine contenue dans le tabac et même le sucre ont tous le même effet sur le cerveau. Ils augmentent la libération de dopamine (un neurotransmetteur) dans le circuit cérébral de la récompense et créent ainsi une sensation de plaisir qui peut devenir addictive. Pourquoi des substances aussi différentes ont la même action sur les neurones? Cette question a été à la base des travaux de Christian Lüscher et de ses collègues qui ont élucidé quelques rouages moléculaires des mécanismes de l’addiction.
En travaillant sur des souris – « sans lesquelles ce type de recherches est impossible», souligne le neuroscientifique –, l’équipe de l’Université de Genève a démontré que les drogues agissent en modifiant les synapses (jonctions entre deux neurones à travers lesquelles transite le signal électrique).
Bien que les traces laissées par les substances addictives dans le cerveau soient profondes, les chercheurs genevois les ont neutralisées. Ils ont réussi à «réparer » les synapses et à restaurer la communication normale des neurones, débarrassant ainsi les souris de leur accoutumance à la cocaïne.
Pour y parvenir, ils ont stimulé les neurones en amont de la synapse à l’aide de l’optogénétique. Cette technique combine une stimulation optique et des modifications génétiques, elle n’est donc pas applicable à l’être humain. Toutefois, une autre méthode, la stimulation cérébrale profonde (SCP), qui modifie l’activité des neurones avec un courant électrique, peut produire les mêmes effets chez la souris accro, si elle est accompagnée d’un traitement pharmacologique.
La SCP a le mérite d’être déjà utilisée pour traiter des maladies comme celle de Parkinson, mais elle est beaucoup moins précise que l’optogénétique. L’équipe de Christian Lüscher a donc cherché à tirer parti des avantages de cette dernière pour proposer un nouveau protocole de SCP, et elle a obtenu des résultats probants sur les souris. Est-ce l’espoir d’un nouveau traitement de la toxicomanie? «Il s’agit de recherches fondamentales, souligne Christian Lüscher. Dans le domaine des neurosciences, les attentes sont grandes et souvent irréalistes. Nous ne voulons pas susciter de faux espoirs.»
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Questions possibles
Bibliographie
Pour citer cette page: (- Dépendance - Accoutumance)
ABROUGUI, M & al, 2020. Addiction - Dépendance - Accoutumance. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Addiction_-_D%C3%A9pendance_-_Accoutumance>, consulté le 28, novembre, 2024
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