Méthodes de lecture
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- La lecture est une nécessité sociale pour s'informer, travailler, décider, réfléchir, agir. Lire c'est se donner des armes pour parler, discuter, négocier, se battre. La lecture est le point de départ de l'action. Elle est le moyen du jugement. Elle est le nerf de l'information. La lecture est par- tout. Le problème posé par ceux qui s'interrogent sur la lecture dépasse largement celui de l'école, dans laquelle les parents la réduisent souvent. La lecture ouvre un débat sur les méthodes de lecture.
Les méthodes de lecture, également connues sous le nom de méthodes d'enseignement de la lecture, désignent les approches et les techniques utilisées pour enseigner la lecture à des enfants ou à des personnes qui apprennent une langue écrite pour la première fois.
- Elles englobent un ensemble de stratégies pédagogiques et d'activités conçues pour développer les compétences de décodage (reconnaissance des lettres et de leurs sons) et de compréhension de la signification des mots et des textes. Les méthodes de lecture peuvent varier considérablement en fonction des contextes culturels, des langues enseignées, des objectifs pédagogiques, et des théories pédagogiques qui les sous-tendent.
Par la règle du « tout déchiffrable » : pas de mots-outils, pas de lecture-devinette. Il faut ne jamais avoir appris à lire à quiconque pour méconnaître la propension des jeunes élèves à se précipiter pour deviner, imaginer, inventer, et éviter un décodage toujours pénible au début. Plutôt que d'encourager ce réflexe, comme c'est le cas des méthodes mixtes, l'apprentissage syllabique ramène constamment et précisément au texte écrit, dont il propose une appropriation progressive, méthodique, systématique. L'application de ce principe, assure l'autonomie de l'élève. Celui-ci peut déchiffrer par lui-même tout ce qu'on lui donne à lire. Le lexique proposé n'a plus besoin d'être préalablement connu
Au début, cette méthode est utilisée pour l'apprentissage des langues basées sur des idéogrammes, comme le Chinois. Mais, au début des années 1980, elle est adaptée par Jean Foucambert et Evelyne Charmeux pour l'apprentissage du Français. Elle consiste à utiliser d'une façon directe des mots entiers, simples et familiers, voire des phrases entières. * La méthode mixte : Elle est appelée aussi la méthode semi globale. C'est une méthode qui combine les avantages deux méthodes précédentes (la méthode analytique, la méthode synthétique). Elle va de la lecture de la phrase ou du mot acquis dans une séance de langage à l'analyse des éléments à étudier (extractions des sons et des lettres), et puis arrivant à faire un montage de syllabes à partir des lettres qui sont déjà connues. L'avantage de cette méthode est ce qu'elle donne à l'apprenant les outils nécessaires pour aborder un texte, agir d'une manière globale face aux mots connus et de manière synthétique avec les mots nouvellement rencontrés. |
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Exemples, applications, utilisations
* Zoom sur les méthodes de lecture Aux Etats-Unis: En 1997, le Congrès des Etats-Unis a demandé au National lnstitute of Child Health and Human Development (NICHD), en relation avec le ministère de l’Education, de réunir un panel national afin d’examiner l’efficience des différentes méthodes de lecture utilisées à l’école. Pendant deux ans (1998-1999), le National Reading Panel conduisit une recherche sur les connaissances actuelles en matière d’enseignement de la lecture et enquêta sur les différentes pratiques à travers le pays. Au moment de cette étude, les Etats-Unis ont connu, depuis les années 60, une évolution similaire à celle de la France : les méthodes idéovisuelles (« whole word » surnommées « look-say ») avaient largement cédé la place à des méthodes intégratives (« whole language »), qui enseignent le code mais de manière non systématique (semblable donc aux méthodes semi-globales utilisées en France). Comparaison et examen des méthodes de lecture Les méthodes de lecture ont été comparées en fonction de la systématicité ou de l’absence de l’approche phonique. L’analyse a notamment montré que les méthodes « systématiques » sont supérieures non seulement aux méthodes idéovisuelles (whole word) mais aussi aux méthodes semi-globales (whole language). * Zoom sur les méthodes de lecture au Royaume-Uni : La ministre Ruth Kelly, a annoncé, début décembre 2005, que la seule méthode acceptée à partir de septembre 2006 et pour les élèves de cinq ans de (première année du primaire), sera exclusivement la méthode syllabique pure. Cette méthode consiste à découper le mot en lettres et permet à l’enfant de reconstituer le son, puis de découvrir le mot. Il s’agit donc bien de mettre en avant le décodage avant le sens du mot (ex: street = s-t-r-e-e-t). Sont donc abandonnées toutes les autres méthodes dont la « Phonic analytic » (semi-globale ) qui découpe le mot en syllabes (street= str-eet) et la « Whole word » : qui fait découvrir l’histoire, les phrases, puis les mots dans leur contexte avec l’aide d’images (globale ideo-visuelle). Suite au rapport de Jim Rose, ancien inspecteur de l’Office for standard in éducation chargé de l’évaluation des compétences des élèves, le gouvernement anglais abandonne la National Literacy Stratégy qui avait été mise en place en 1997, pour remédier à une situation difficile. En effet, 20% des enfants de 11 ans n’étaient pas vraiment capables de lire ou d’écrire. Le gouvernement britannique avait instauré son plan, National Literacy Stratégy, dès son arrivée au pouvoir en 1997. Ce plan d’encadrement des enseignants s’est traduit par une augmentation du taux d’élèves capables de lire à l’âge de 11 ans de (67 % en 1997, 83 % en 2004). C’est ainsi que fut définie la méthode « Searchlight » qui permet à l’enfant d’utiliser plusieurs techniques à sa disposition pour décoder et comprendre ce qu’il lit. Selon ces principes, l’enfant peut utiliser le contexte, les images, les lettres ou toute autre information lui permettant de lire un texte. L’amélioration est sans doute liée au fait que la lecture soit devenue une entité à part entière du curriculum et non plus intégrée dans d’autre enseignement comme auparavant. Le rapport de Jim Rose fait apparaître que malgré tous ces efforts, près de 20 % des enfants sont encore en difficulté. * En Australie : Bien que les derniers indicateurs de I’OCDE sur les acquisitions des élèves placent l’Australie en position favorable parmi les autres nations, le gouvernement se préoccupe de la minorité qui continue à avoir des difficultés face aux acquisitions fondamentales. D’où cette étude conduite au cours de l’année 2005 sur l’enseignement de la lecture (National lnquiry into the Teaching of Literacy, Decembre 2005), à la fois regard sur les acquis de la recherche particulièrement ceux concernant les élèves en difficulté, et enquête nationale sur les pratiques. Voici quelques extraits des résultats de cette enquête : " En dépit du manque de preuves de son efficacité la domination du constructivisme (en tant que théorie de la connaissance) a eu une influence sur la formation des maîtres et sur les pratiques pédagogiques induites. Cependant, il est évident que les approches constructivistes de l’enseignement, incluant les méthodes globales, ne sont pas en faveur des élèves qui manifestent des difficultés d’apprentissage, en particulier de ceux qui ont des difficultés à apprendre à lire. Pour les apprentissages premiers de la lecture, les conclusions de nombreuses recherches nationales et internationales indiquent de manière constante, qu’un enseignement fondé sur une approche phonologique apporte une meilleure efficacité pour le démarrage et pour l’approfondissement des apprentissages de la lecture, de l’écriture, de l’orthographe et de la compréhension, que ne le font les méthodes qui ne conduisent pas à un enseignement phonique systématique ou qui ignorent cette pratique. Tous les témoignages indiquent que les élèves sont assurés de la meilleure réussite quand les enseignants intègrent explicitement dans leurs pratiques les éléments suivants : conscience des phonèmes, travail sur les son, entraînement à la lecture courante, apprentissage du vocabulaire, travail sur la compréhension." |
Erreurs ou confusions éventuelles
Il existe des erreurs fréquentes dans l'adoption d'une méthode de lecture qu'on peut énumérer comme suit :
- Ignorer la diversité des apprenants: Considérer qu'une seule méthode d'apprentissage convient à tous les apprenants est une erreur. Il n'existe pas une approche universelle. Chaque individu a un style et un rythme d'apprentissage différents. L'adoption d'une méthode unique peut négliger les besoins spécifiques de chacun.
- Absence de flexibilité : Certaines méthodes d'apprentissage sont présentées comme étant rigides et invariables, sans tenir compte des changements ou des besoins évolutifs des apprenants. Les approches éducatives efficaces nécessitent une flexibilité pour s'adapter aux progrès et aux défis individuels.
- Focalisation excessive sur la méthode : Mettre trop l'accent sur la méthode elle-même plutôt que sur la qualité de l'enseignement ou sur l'adaptabilité de la méthode peut conduire à des lacunes dans l'apprentissage.
- Évaluation inadéquate des progrès : Ne pas évaluer correctement les progrès des apprenants peut conduire à une mauvaise compréhension de l'efficacité de la méthode utilisée. Des mesures d'évaluation appropriées sont essentielles pour adapter les méthodes en fonction des besoins identifiés.
- Rigidité dans l'application : Une application trop stricte d'une méthode peut conduire à une frustration pour les apprenants qui pourraient bénéficier d'approches alternatives ou d'ajustements personnalisés.
Confusion possible ou glissement de sens
- Confusion entre Confusion entre méthodes - approches
- Confusion entre méthode - outil
- Confusion entre méthode - croyances pédagogiques
- L'erreur fréquente dans l'adoption d'une méthode de lecture serait l'abscence d'évaluation : rejeter une méthode de lecture sans l'évaluer objectivement ou sans lui donner une chance de s'adapter aux besoins des apprenants peut priver ces derniers d'une opportunité d'apprentissage potentiellement bénéfique.
Questions possibles
- Comment choisir la méthode de lecture la mieux adaptée aux apprenants tunisiens?
- Comment une méthode de lecture peut-elle être adaptée pour répondre aux besoins d'apprentissage spécifiques des élèves ayant des niveaux de compétence différents ??
- Comment adapter une méthode de lecture pour mieux répondre aux besoins d'apprentissage des élèves ayants des difficultés d'apprentissage ?
- Quelles sont les preuves ou recherches qui soutiennent l'efficacité des différentes méthodes de lecture ? ?
- Comment l'enseignant peut-il intégrer plusieurs méthodes de lecture pour créer une approche d'enseignement de la lecture plus holistique ??
Liaisons enseignements et programmes
Idées ou Réflexions liées à son enseignement
* Comment assurer l’expertise en lecture: Comprendre comment le cerveau apprend à lire pour mieux le lui enseigner. Dans la pratique, il ne semble pas exister de consensus quant à la méthode d’enseignement de la lecture qui devrait être privilégiée. Dans plusieurs écoles, les deux méthodes, syllabique et globale, sont encore souvent utilisées de façon conjointe. Or, l’avènement des techniques d’imagerie cérébrale et de la neuro-éducation nous permet aujourd’hui d’envisager le débat sous un angle nouveau. En effet, les chercheurs en neuro-éducation, une approche de recherche qui s’intéresse aux problématiques éducatives en les abordant sur le plan cérébral (Brault Foisy et Masson, 2009), peuvent désormais étudier ce qui se passe dans le cerveau d’un élève qui apprend à lire.
Comment le cerveau apprend-il à lire ?
Il semble ainsi que l’expertise en lecture serait caractérisée par une latéralisation à gauche de l’activité cérébrale (Shaywitz et collab., 2002, 2007; Turkelbaud et collab., 2003). En effet, un bon lecteur activerait naturellement certaines régions cérébrales situées dans l’hémisphère gauche de son cerveau, lors d’une tâche de lecture. Pour optimiser l’apprentissage des élèves, il faudrait donc miser sur un enseignement qui induirait cette latéralisation à gauche, puisque cette spécialisation semble être une propriété essentielle de la lecture experte. * Quelle méthode d’enseignement de la lecture permet d’induire une telle latéralisation à gauche? Une étude de Yoncheva et collab. (2010) s’est penchée sur la question en testant les effets des méthodes syllabique et globale d’enseignement de la lecture sur les cerveaux de deux groupes.Les résultats de cette recherche montrent que sur le plan cérébral, on constate une plus grande latéralisation à gauche des activations pour le groupe associé à la méthode syllabique, com�parativement au groupe associé à la méthode globale, qui présente une activation plus latéralisée à droite.Cette latéralisation à gauche correspond davantage au profil cérébral d’un lecteur expert.
Aides et astuces
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Bibliographie
Pour citer cette page: (de lecture)
ABROUGUI, M & al, 2023. Méthodes de lecture. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/M%C3%A9thodes_de_lecture>, consulté le 10, janvier, 2025
- Les méthodes de lecture (6e éd. corr.) Bellenger, Lionel (1947)
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