Cannabis

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Historique

Originaire probablement d’Asie centrale, il constitua longtemps une richesse agricole majeure. Ses fibres permettent de fabriquer toiles et cordages pour la marine ainsi que du papier, ses graines sont à la base de fabrication de tourteaux pour le bétail, et ses feuilles sont riches en nombreux principes chimiques d’intérêt thérapeutique. La plante fut décrite scientifiquement par Linne en 1753 sous la désignation de Cannabis sativa qui correspond au chanvre indien des consommateurs. L’usage du cannabis en thérapeutique est difficile à retracer car les législations interdisant sa production, sa consommation et sa détention sont récentes. Le chanvre indien était auparavant utilisé en Inde et en Chine pour traiter les vomissements, les maladies infectieuses parasitaires et les hémorragies. Il fut également expérimenté en Angleterre en 1841 pour traiter le choléra, le tétanos mais aussi pour soulager les douleurs dues aux rhumatismes. Son usage en thérapeutique est reste courant aux Etats-Unis jusque dans les années 1930 ou il était prescrit généralement comme analgésique, sédatif, antispasmodique Ou antiémétique. Au milieu du XIXe siècle, les chimistes recherchant le principe actif de la plante Cannabis sativa explorèrent, par analogie avec d’autres phytocomposés psychoactifs identifiés (morphine et cocaïne), la piste d’un alcaloïde. Celle-ci égara les recherches pendant plus de 100 ans, puisqu’il faut attendre 1964 et les travaux du groupe de Raphael Mechoulam pour obtenir la purification et l’identification du principe actif du cannabis : le Δ9-tétrahydrocannabinol (Δ9-THC), qui s’avéra finalement être un terpénoïde. La chimie des cannabinoïdes (CB) connut un fulgurant essor tandis que, paradoxalement, leurs mécanismes d’actions moléculaires demeuraient flous. En effet, le Δ9-THC était supposé appartenir au groupe des lipides bioactifs, et donc avoir des mécanismes d’action comparables à ceux des anesthésiques et solvants, c’est-à-dire indépendants d’une liaison à un récepteur. Or, la stéréospécificité de l’action du Δ9(-)-THC fut mise en évidence, favorisant l’hypothèse de l’existence d’un récepteur pouvant lier ces molécules psychoactives. En 1990, le premier récepteur des CB (CB1) fut cloné dans le système nerveux central (SNC), ouvrant la voie à la recherche d’un système endocannabinoïde (endoCB). En effet, s’il existait un récepteur d’un composé exogène d’origine végétale (Δ9-THC), une ou des molécules endogènes agonistes de ce récepteur existaient probablement (de manière similaire au trio opiacés/peptides opioïdes endogènes/récepteurs opioïdes)........................................................................ .......................................................................

  • Effet du THC

le THC se singularise par son exceptionnelle solubilité dans les graisses de sorte qu'elle est la seule drogue à se stocker pour des semaines voire des mois dans l'organisme, ainsi ces effets cérebraux perdurent beaucoup plus longtemps que la pèriode pendant laquelle on peut le détecter dans le sang. le THC agit sur des récepteurs cérébraux dits CB1, qui sont ceux des substances endogènes -les endocannabinoides- tel l'anandamide, loin de mimer l'action de ces substances impliquée dans des mécanismes de régulation subtiles de communications interneuronales, le THC caricature leur action rompant avec la subtilité de leur physiologie agissant sur ces récepteurs CB1 ubiquistes au service d'une grande variété de fonction. le THC s'impose partout à la fois, intensément durablement pouvant de plus désensibiliser ces recepteurs qui ne seront plus en mesure d'exprimer l'action de leurs médiateurs physiologiques. parmi les principaux effets, on cite -des effets perturbateurs de la cognition, en défocalisant l'attention, en créant une démotivation,en perturbant la mémoire à court terme et la mémoire de travail.

-des effets sédatifs.

-l'induction de délire

-l'induction d'hallucinations

-des effets anxiolytiques, incitant l'anxieux à en abuser, avec l'induction d'une tolérance à cet effet recherché, et bientot la résurgence de l'anxiété, au delà de ce qu'elle était primitivement.

-des effets perçus comme antidépresseurs, incitant le dépressif à en user, puis à en abuser et là encore par le jeu d'une tolérance, faisant réapparaître les effets dépressifs avec une acuité très supèrieure au trouble initial, au point d'incliner vers la tentative suicide, l'accroissement de la suicidalité des sujets jeunes est parallèle à l'accroissement de leur consommation de cannabis.

-l'induction des troubles psychotiques, certains sont réversibles, mais d'autres correspondant à la décompensation d'une vulnérabilité ayant un substratum organique, ont une évolution chronique (schizophrénie).

-le THC incite à la consommation d'alcool.

comment le taux de THC s'est accru?

Le cannabis est une plante dioïque, ce qui signifie qu'il existe des pieds mâles et des pieds femelles. quand la fleur mâle par son pollen féconde la fleur femelle, celle-ci produit des graines semences, le chènevis, qui peut servir à l'alimentation des oiseaux et tenir lieu d'alibi pour la culture de cette plante illicite alors que la fleur femelle est riche en THC, la graine en est pauvre. le fait de couper la fleur mâle prévient cette fécondation, et la fleur femelle continue sa maturation sans former de semence en constituant alors des taux énormes de THC c'est la fameuse "sinsemella".

Les effets indésirables du cannabis

Effet sur le développement cérébral 

L'imagerie par IRM a révélé "des différences de formes" au niveau du striatum, du globus pallidus et du thalamus chez les personnes avec CUD (cannabis use disorder), peu importe leur état de santé, schizophrénie ou non. Ces structures cérébrales, jouant un rôle dans la mémoire, se sont rétrécies, suggérant un déclin neuronal. Ces modifications sont accompagnées de mauvais résultats aux tests évaluant la mémoire de travail, en charge à la fois du traitement et du maintien des informations à court terme, et à une appartition précoce des CUD. Ces anomalies structurales et mémorielles étaient encore persistantes deux ans plus tard, quand bien même les utilisateurs avaient stoppé leur consommation. La plupart des adolescents ayant une schizophrénie avaient été confrontés à des CUD, bien avant l'apparition de la maladie, ce qui laisse penser que la consommation de cannabis au long terme peut contribuer au développement d'une schizophrénie sous jacente.

Risques cardiovasculairesc et Accident Vasculaire Cérébral 

Les notifications spontanées de complications liées à la consommation de drogues du réseau national d'addictovigilance ont été analysé par l'équipe de Toulouse entre 2006 et 2010. 1979 complications liées à la consommation de marijuana ont été rapportés. Sur ces cas, principalement psychiatriques, 35 (soit 2%) étaient des problèmes graves frappant des hommes autour de 34 ans. Sur ces 35 cas, 20 infarctus du myocarde, 10 artériopathies des membres inférieurs et 3 accidents vasculaires cérébraux ont été recensés. Neuf patients sont décédés (25,6%) des suites de leurs problèmes cardiovasculaires. Les complications cardiovasculaires liées à la consommation de cannabis ont triplé entre 2006 et 2010. Le cannabis a déjà été mis en cause dans l'infarctus du myocarde comme facteur déclenchant aigu (risque augmenté d'un facteur 4,8 dans l'heure qui suit la prise), mais son rôle chronique lui reste moins évident. Son implication dans l'AVC est relativement récente. Jusque là, une revue de la littérature n'a permis de colliger que 59 cas : 49 AVC ischémiques, 5 accidents ischémiques transitoires, 1 AVC hémorragique, et 4 AVC suspectés, mais non confirmés à l'imagerie. Les éléments suggestifs sont les suivants : l'âge moyen des patients était de 33 ans, et le ratio hommes / femmes pratiquement de 5. Ces cas sont survenus pendant la consommation ou dans la demi-heure suivante, ce qui correspond avec les observations faisant du cannabis un facteur aigu d'infarctus du myocarde. Ces 59 cas ne sont pas indicatifs d'une proportion : la question de la consommation de cannabis n'étant simplement pas posée, la découverte ne peut être que quasi fortuite.

Cancer du testicule L'université de Californie du Sud (USC) a réalisé une étude qui fait le lien entre l'usage récréatif du cannabis et un risque accru de développer des soustypes de cancer des testicules de mauvais pronostic. Cette étude, publiée dans la revue Cancer de l'American Cancer Society, suggère que ce sur-risque devrait être pris en considération non seulement pour l'usage récréatif mais aussi lorsque le cannabis et ses dérivés sont utilisés à des fins thérapeutiques chez les hommes jeunes. Ils ont constaté que le fait d'avoir déjà consommé du cannabis double le risque de développer un cancer des testicules de type germinal (RR = 1,94 ; IC 95% : 1,02-3,68). Le risque augmente avec deux sous-types de cancer : les tumeurs germinales non-séminomateuses et les tumeurs germinales mixtes (RR = 2,42 ; IC 95% : 1,08-5,42). Ces tumeurs touchent généralement les hommes jeunes et sont de "mauvais" pronostic. Par rapport à ceux qui n'avaient jamais fumé de cannabis, ceux qui rapportaient en avoir consommé moins d'une fois par semaine avaient plus de deux fois plus de risque de développer un cancer des testicules à cellules germinales (RR = 2,1 ; IC 95% : 1,09-4,03), alors que ceux qui consommaient plus fréquemment avaient une augmentation du risque moindre et non significative (RR = 1,53 ; IC 95% : 0,73-3,24). Il est également à noter que les hommes qui avaient consommé du cannabis pendant moins de 10 ans avaient un risque doublé de développer un cancer des testicules de type germinal (RR = 1,51 ; IC 95% : 1,09-3,98) alors qu'une augmentation moindre et non significative était rapportée pour ceux qui avaient plus de 10 ans de consommation derrière eux (RR = 1,51 ; IC 95% : 0,66-3,47)


Effet thérapeutique du Cannabis

Le système endocannabinoide 

Au sein des processus pathologiques, les endocannabinoïdes possèdent un rôle clé. Lors de lésions du système nerveux central (tel qu'un traumatisme crânien, ischémie...) une augmentation des niveaux d'endocannabinoïdes est déclenchée pour rétablir des taux idéaux de calcium intracellulaire et donc une activité neuronale normale. Au sein de l'hypothalamus, du tissu adipeux et du pancréas, des taux élevés de cannabinoïdes et de récepteurs CB1 contribuent respectivement à l'hyperphagie, à la lipogénèse et à l'accumulation des graisses, à la diminution de la sensibilité à l'insuline : en bref des perturbations typiques de l'obésité. Dans des modèles expérimentaux de colite et de maladie coeliaque, l'expression des récepteurs aux endocannabinoïdes augmente dans l'intestin [75]. Le SEC – système endocannabinoïde – se retrouve perturbé dans d'autres pathologies : syndrôme métabolique, sclérose en plaques (SEP), lésions de la moelle épinière, douleurs neuropathiques, cancer, athérosclérose, infarctus du myocarde, glaucome, maladies neurodégénératives. il est donc logique de penser pouvoir manipuler pharmacologiquement le SEC afin de traiter ces différentes pathologies.

Les stratégies semblent nombreuses. La première consiste à exploiter les propriétés du cannabis et de ses composés, dont le THC, agoniste partiel des récepteurs CB1 et CB2. Trois médicaments sont actuellement sur le marché : le dronabinol, THC synthétique commercialisé par la firme belge Solvay Pharmaceuticals sous le nom commercial de Marinol ; la nabilone, analogue synthétique du THC commercialisé aux Etats-Unis par la firme américaine Valeant Pharmaceuticals sous le nom commercial de Cesamet ; et le nabiximols, un mélange de composés extraits de C. sativa vendu sous le nom commercial de Sativex (exposé plus en détail plus loin) par l'entreprise britannique GW Pharmaceuticals. Le dronabinol et la nabilone sont prescrits dans la plupart des pays pour traiter les nausées et les vomissements associés à la chimiothérapie du cancer (après les antagonistes des récepteurs 5-HT3 utilisés en première intention). Le dronabinol s'utilise aussi pour stimuler l'appétit des patients atteints du sida. Le Sativex, employé pour soulager la spasticité associée à la SEP, est autorisé dans plusieurs pays européens, mais reste bloqué en France en raison d'un désaccord sur son prix .

 Le THC ne présente pas que des propriétés antiémétiques (contre les nausées) et orexigènes (stimulant l'appétit), il possède également des propriétés analgésiques. Une étude menée en double aveugle il y a quelques années chez des patients atteints de SEP a montré que le Sativex, composé à 50% de THC, est plus efficace qu'un placebo pour soulager les douleurs neuropathiques chroniques associées à la pathologie. C'est en se basant sur ces résultats que le Canada a autorisé en 2005 le Sativex pour cette indication.

Le THC présente aussi des potentialités surprenantes dans le domaine du cancer. Les endocannabinoïdes, agonistes endogènes des récepteurs CB1 et CB2 dont le THC mime l'action, ont naturellement un rôle supresseur de tumeurs. En effet, la suppression du récepteur CB1 accélère la croissance tumorale intestinale chez des modèles murins de cancer du côlon. De plus, la réduction d'expression de la monoacylglycérol lipase, une enzyme qui dégrade les endocannabinoïdes, inhibe la croissance tumorale chez des souris ayant subies une greffe de cellules cancéreuses. Des études montrent ainsi qu'il exerce des effets antitumoraux sur de nombreux modèles in vitro et in vivo de cancer (poumon, gliome, peau, pancréas, sein, prostate...). Guillermo Velasco, professeur associé à l'Université Complutense à Madrid (Espagne), précise que "La stimulation pharmacologique des récepteurs aux cannabinoïdes est, la plupart du temps, antitumorogénique. Les cannabinoïdes empêchent la progression tumorale à différents niveaux. L'effet le plus évident est l'induction de la mort par apoptose des cellules cancéreuses et l'inhibition de la prolifération cellulaire." Mais ils perturbent aussi l'angiogénèse et bloquent l'invasion et la métastatisation. En activant les récepteurs CB1 et CB2, le THC augmente la pression de la protéine P8, un régulateur transcriptionnel impliqué dans le contrôle de la tumorogénèse et de la progression tumorale. En 2006, en réaction à ces observations, une étude clinique pilote de phase 1 a été menée sur neuf patients porteurs d'un glioblastome récidivant, auxquels les scientifiques ont administré du THC par voie intracrânienne [83]. Si cela ne suffit pas à tirer des conclusions définitives, les résultats semblent encourageants puisqu'ils suggèrent un ralentissement de la croissance tumorale évalué par IRM chez certains patients. Guillermo Velasco, co-auteur de l'étude pilote, déclare "Nous essayons de mettre sur pied de nouveaux essais cliniques car la prochaine étape est vraiment de prouver que cela marche chez l'homme". Les scientifiques et les laboratoires pharmaceutiques s'orientent vers une autre possibilité, celle qui consiste à s'intéresser à d'autres composés du cannabis, comme le cannabidiol (CBD). Ce phytocannabinoïde non psychotrope – son affinité pour les récepteurs CB1 et CB2 est très faible – est le plus étudié actuellement du fait qu'il exerce de nombreux effets pharmacologiques sur le système nerveux central et en périphérie : analgésique, anti-inflammatoire, antioxydant, neuroprotecteur et proapoptotique. Ses propriétés sont déjà utilisées dans le Sativex, étant une combinaison de THC et de CBD selon un ratio de 1/1. Dans ce médicament, le CBD a été évalué cliniquement dans le traitement de l'anxiété, des psychoses, et des troubles du mouvement. Ses mécanismes d'action semblent multiples. Chez des rats, des études préliminaires ont montré qu'il possède une action anxiolytique via l'activation de récepteurs 5-HT1A post-synaptiques dans la substance grise périaqueducale, une région sollicitée dans les comportements défensifs et la modulation de la douleur [88]. Toujours chez les rongeurs, d'autres travaux montrent que le CBD facilite l'extinction des souvenirs de peur contextualisés, par l'activation indirecte des récepteurs CB1 [89]. En rétablissant l'homéostasie calcique, le CBD préviendrait aussi l'apoptose neuronale et exercerait donc une action neuroprotectrice. Plusieurs études ont ainsi montré son efficacité dans des modèles expérimentaux de maladies neurodégénératives comme les maladies de Parkinson, de Huntington et d'Alzheimer [90]. Dans ce dernier cas, il agit en inhibant la neurotoxicité induite par le peptide β-amyloïde à l'origine de la maladie. "CBD a un profil extrêmement sûr chez l'homme" confirme Raphaël Mechoulam et ses collaborateurs dans une récente revue dédiée aux nouvelles opportunités thérapeutiques du cannabis. Dans le domaine du cancer, le cannabidiol suscite aussi un important intérêt de par son éventuelle propriété de bloquer l'invasion et la métastatisation des Thomas Galand Thèse d'exercice cellules cancéreuses. "Ce n'est pas le THC qui a un effet sur les cellules métastatiques mais bien le CBD, explique Pierre-Yves Desprez. Nous avons de plus en plus de résultats qui le montrent". Sean McAllister et Pierre-Yves Desprez, chercheurs au California pacific medical center research institute à San Francisco (Californie) ont démontré en 2007 qu'en plus de freiner la prolifération cellulaire, le CBD interfère avec deux étapes cruciales de la progression cancéreuse : l'invasion et la métastatisation [92]. Les scientifiques ont pour cela testé trois différents types de composés cannabinoïdes sur une lignée agressive de cellules humaines de cancer du sein : – des composés naturels dotés d'une affinité pour les récepteurs CB1 et CB2 (Δ9-THC et cannabinol), – des analogues synthétiques avec une forte affinité pour les récepteurs CB1 et CB2 (WIN55,212-2 et CP55,940), – des composés naturels du cannabis sans affinité appréciable pour les récepteurs CB1 et CB2 (CBD et cannabigérol, CBG). En résultat, le CBD est l'inhibiteur le plus puissant de la migration cellulaire. Le mécanisme en jeu a été identifié : le CBD bloque l'expression du gène ID1, un inhibiteur des facteurs de transcription à structure hélice-boucle-hélice et un régulateur majeur du phénomène de métastase dans de nombreux cancers. "Les cellules ne meurent pas mais se redifférencient, précise Pierre-Yves Desprez. Elles perdent les caractéristiques de cellules folles métastatiques pour retrouver quasiment un comportement de cellules normales. Le mécanisme semble être le même quelle que soit l'origine du cancer : sein, prostate, gorge...". Aucune étude clinique n'a réussi à démontrer cet effet chez l'homme mais le chercheur est optimiste : "Aujourd'hui, des patients viennent me voir en me disant : 'en plus de la chimiothérapie qui ne marchait pas, on a pris des molécules de CBD [en Californie, le cannabis est autorisé pour un usage médical, ndlr] et regardez les résultats !' Ils m'envoient leurs scans : les cellules métastatiques ont disparu ! Donc c'est empirique mais il semble que ça marche chez l'homme aussi bien que chez l'animal". Le développement de molécules synthétiques, tels des agonistes spécifiques des récepteurs CB2 ou des inhibiteurs d'enzyme de dégradation des endocannabinoïdes comme le FAAH (Fatty Acid Amide Hydrolase) et la MAGL (MonoAcylGlycérol Lipase) représente d'autres stratégies actuellement explorées pour moduler le système endocannabinoïde sans déclencher d'effets indésirables. "Nous avons développé des agonistes CB2 sélectifs et avons montré que ces molécules, sur des modèles animaux de colite, exercent une action anti-inflammatoire et analgésique. La preuve de concept est validée", annonce Régis Millet, qui a réalisé ces travaux en collaboration avec Didier Lambert et Giulio Muccioli, de l'Université catholique de Louvain. Les utilisations de ce type de composés sont multiples car le récepteur CB2 module, entre autres la libération de cytokines et la migration de certaines cellules immunitaires. D'où l'intérêt grandissant qu'il suscite pour traiter des pathologies comme l'inflammation chronique et le cancer, ou calmer la douleur. "Nous avons également développé des inhibiteurs de la FAAH puissants et les avons évalués sur des modèles murins de colite inflammatoire, déclare le chercheur. Les résultats sont très convaincants, sans effets psychotropes"


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{{Fiche Didactique Explicitations |Exemples-Applications-Utilisations=

  = Quelques dates liées au cannabis =

1552 av J.-C. : Sacré chanvre

Un papyrus égyptien témoigne que le chanvre fait déjà partie des drogues sacrées des pharaons.

IVe siècle av. J.-C. : Méditation fumeuse

Les moines bouddhistes, pour méditer, fument des préparations à base de cannabis.

XIVe siècle : Dents arrachées

L'émir Soudoumi Scheikhoumi, en Egypte, fait déraciner tous les pieds de la plante et jette en prison les mangeurs de cannabis après leur avoir fait arracher les dents.

12 Juillet 1916 : Hors la loi

Le Parlement français adopte une loi réprimant l'importation, le commerce, la détention et l'usage en société du haschisch.

1937 : Comme le café

Le Dr Treadway, de l'US Army, déclare devant la Société des nations (SDN) : "La marijuana peut entraîner une dépendance, tout comme le sucre ou le café."

1961 : Accord mondial

La Convention unique sur les stupéfiants, organisée par l'ONU, classe le cannabis parmi les substances les plus nocives, à l'instar du LSD et de l'héroïne. Dès 1964, la convention est ratifiée et appliquée par 40 pays. Toujours en vigueur, elle compte, en 2014, 184 pays signataires.

1964 : Principe actif

A Jérusalem, des chercheurs isolent le principe actif contenu dans la résine de cannabis, responsable des effets psychotropes : le THC ou tétrahydrocannabinol.

1972 : Schizophrénie Deux américains, Davison et Wilson, démontrent qu'une prise précoce et régulière de cannabis peut conduire à la schizophrénie .

2006 : Très apprécié en Europe

On estime que plus de 70 millions d'Européens âgés de 15 à 64 ans ont consommé au moins une fois du cannabis au cours de leur vie.

Le chiffre 13

Dans les années 1960, certains usagers arborent pour se reconnaître un badge avec le chiffre 13 : le M de marijuana étant le 13e lettre de l'alphabet.

Utilisation du cannabis dans l'histoire

 Au départ le cannabis, originaire des versants himalayens, est utilisé dès le néolithique comme céréale alimentaire. Très tôt, grâce aux fibres du chanvre

les premiers agriculteurs lui trouvent de nouveaux usages : vêtements, câbles, et filets de pêche. Ils réalisent aussi que la fumée que produit la plante en brûlant leur permet d'entrer en transe et de voyager vers des mondes imaginaires... En cause, sa forte concentration en THC – le tétrahydrocannabinol -, la principale molécule active du cannabis, celle qui sert généralement à produire les dérivés psychotropes (marijuana, haschisch, etc.).

Les plus anciennes traces de THC ont été trouvées en 2008 en Chine. Dans une tombe de Xinjang vieille de 2700 ans, les archéologues ont découvert un homme blanc aux yeux bleus et aux cheveux clairs. Il était enterré avec 789 grammes de cannabis. Probablement un shaman qui utilisait de l'herbe comme aide à la divination. On sait par ailleurs qu'en Asie, les adeptes de la religion taoïste garnissaient leurs encensoirs de graines de cannabis pour provoquer des hallucinations. Objectif : atteindre les dieux immortels. Dans toutes les cultures orientales, le cannabis est l'herbe qui brise les barrières entre la veille et le sommeil, la vie et la mort, le ciel et la terre. Dans l'Antiquité, on le préfère de loin à l'alcool, une substance jugée hautement toxique ! Ainsi en sanskrit, sura, le nom des boissons alcoolisées, est synonyme de "fausseté, misère, ténèbres". C'est que le vin mène la société brahmanique à sa perte : en levant les inhibitions, il pousserait les hommes à communiquer entre eux et donc à nier le système des castes fermées. Le chanvre, lui est réputé apaisant ; il ne troublerait en rien l'ordre public !

 L’utilisation médicale de la plante de cannabis ne date pas d’hier: le cannabis thérapeutique est employé depuis des millénaires. Déjà, en 2737 avant J.C., un traité sur les plantes médicinales en Chine, le Shennong pên Ts’ao ching, mentionne que l’empereur chinois Shen Nong emploie de la résine produite à partir de de la plante de cannabis comme remède contre la constipation, des troubles gynécologiques, la goutte, les rhumatismes, le paludisme, le béribéri (cause par un déficit en vitamine B1) ou simplement en cas d’absences. D’autres preuves remontent même jusqu’à environ 3500 ans: le papyrus Ebers provenant d’Egypte, un des textes les plus anciens encore conservé, recommande l’utilisation de ce plante pour soigner des problèmes d’ongle de pied. 
Hildegard von Bingen (1098-1179) évoque le cannabis comme remède dans ses écrits. Au temps de Napoléon, le cannabis est employé comme anti-douleurs et sédatif et afin de soulager les crampes. Le cannabis thérapeutique se trouvait alors déjà transformé sous diverses formes: en sirop contre la toux ou contre l’anti-indigestion, ou par exemple, comme coricide. Il est, depuis la nuit des temps, un des extraits de plantes le plus communément administré dans le monde entier.

En 1840, Louis-Rémy Aubert-Roche, médecin en chef de la Compagnie du canal de Suez, rapporte le haschisch en France et le recommande comme remède contre la peste bubonique et la fièvre typhoïde ! Jusqu'à la découverte de l'aspirine aux alentours de 1900, il est l'un des analgésiques les plus employés. Il ne sera banni de la pharmacopée française qu'en... 1953 ! Le cannabis fait son retour en janvier 2014, suite à l'accord de l'Agence française du médicament, pour commercialiser le Sativex : un spray buccal au cannabis destiné à soulager la .sclérose en plaques

Au début du 20ème siècle, le cannabis médical disparaît soudainement du marché. Des lois interdisant son utilisation dans un cadre thérapeutique sont adoptées. Il est considéré dangereux pour la santé, et il est supplanté par la propagation de remèdes considérés comme moins toxiques et plus efficaces. Des rumeurs circulent comme quoi cette explication n’est pas véridique. de toutes ces raisons pour lesquelles l’utilisation du cannabis médical fut soudainement réprimée. 

*Mode d'action des cannabis

La sensation d’euphorie légère, de relaxation et de perceptions auditives et visuelles amplifiées que produit la marijuana s’explique presque entièrement par son action sur les récepteurs cannabinoïdes. Ces récepteurs sont présents un peu partout dans le cerveau et une molécule endogène qui s’y lie naturellement, l’anandamide, a été identifiée. On est donc en présence du même cas de figure qu’avec les opiacés qui se lient directement sur les récepteurs aux endorphines, nos morphines naturelles. L’anandamide participe à la régulation de l’humeur, de la mémoire, de l’appétit, de la douleur, de la cognition et des émotions.

[[Lorsqu’on introduit du cannabis dans l’organisme, son ingrédient actif, le Delta-9-tetrahydrocannabinol (ou THC), peut donc perturber toutes ces fonctions.

Le THC commence par se fixer sur les récepteurs CB1 de l’anandamide. Ce récepteur modifie alors l’activité de plusieurs enzymes intracellulaires, dont l’AMPc dont il diminue l’activité. Moins d’AMPc signifie moins de protéine kinase A. La baisse d’activité de cette enzyme affectera les canaux potassiques et calciques de façon telle que la quantité de neurotransmetteurs relâchés sera diminuée. L’excitabilité générale des réseaux de neurones s’en trouvera donc elle aussi amoindrie. Le THC agit sur l’organisme humain en activant des récepteurs portés par les cellules (récepteurs CB1 et CB2). Le récepteur CB1 est essentiellement retrouvé au niveau du cerveau, alors que les récepteurs CB2 sont présents sur les cellules immunitaires. Dans le cerveau, les récepteurs CB1 sont présents en quantité très importante dans différentes structures du système limbique et jouent ainsi un rôle majeur dans la régulation des émotions. Par ailleurs, leur distribution recouvre dans de nombreuses régions celles des récepteurs dopaminergiques (sans être situés sur les mêmes neurones). L’interaction des deux systèmes explique en partie les propriétés hédonistes et euphorisantes du cannabis. Les troubles de la mémoire et cognitifs souvent rapportés après consommation chronique de cannabis pourraient quant à eux être liés à la présence de récepteurs CB1 dans le cortex et surtout dans l’hippocampe, qui est une structure cérébrale essentielle dans la mise en place des processus de mémorisation. Le cannabis diminue l’attention et ceci a été bien démontré grâce aux souris dépourvues du récepteur CB1. Enfin, la présence de récepteur dans le thalamus, relais des informations sensorielles d’origine périphérique, est probablement en rapport avec la modification des perceptions sensorielles souvent évoquée par les usagers de cannabis. On trouve également beaucoup de récepteurs CB1 dans le cervelet, structure jouant un rôle essentiel dans le comportement moteur. Toutefois, dans le circuit de la récompense, on observe comme pour les autres drogues une augmentation de la libération de la dopamine. Comme pour les opiacés, cet accroissement paradoxal s’explique par le fait que les neurones dopaminergiques de ce circuit ne possèdent pas de récepteurs CB1 mais sont inhibés par des neurones GABAergiques qui eux en possèdent. Le cannabis va donc provoquer une levée de l'inhibition des neurones au GABA et par conséquent activer les neurones à dopamine.

Enfin, la perte de récepteurs CB1 au niveau des artérioles cérébrales des consommateurs chroniques provoque la réduction du flux sanguin et, par conséquent, de l’apport en glucose et en oxygène. Ceci se traduit principalement par des troubles de l’attention, des capacités mnésique et de d’apprentissage. ................................................................................

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