La contagion
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Définition
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Justification
Définition écrite
Histoire
Avant Pasteur, le phénomène de contagion était relativement connu (constaté), mais mal expliqué.
¤La contagiosité (appelé « contage » au début du xxe siècle) étant le potentiel de transmission d'une maladie d’individu à individu. En matière de gestion des risques, le pire des cas est celui d'un microbe hautement pathogène et très contagieux.
Médecine
¤Le mot "contagion" vient du latin "cum" qui veut dire "avec" et "tangere" pour " toucher". Dans le langage médical, la contagion est définie par la transmission d'un agent infectieux et le cas échéant de la maladie correspondante, depuis un sujet contaminé vers un individu sain, par contact direct (peau, muqueuse) ou indirect (transmission aérienne (salive, postillons...), digestive...)
¤Transmission d'une maladie d'une personne à une autre. Contagion directe ou indirecte; contagion médiate ou immédiate Transmission d'une maladie d'un sujet malade à une personne saine. (La contagion peut être directe, indirecte [par l'intermédiaire d'un animal ou d'un objet contaminé] ou, le plus souvent, mixte.).
Types de contagion
On peut la classer selon :
son type de transmission1 : directe : quand le microbe est transmis directement d'un sujet porteur (éventuellement porteur sain) à un sujet sain. Ce transfert se fait par contact (mains, baiser, rapports sexuels, échanges sanguins, etc) et/ou par l'air (via des bioaérosols (gouttelettes propulsées par éternuements, toux, postillons, ou émises par de simple expirations). Outre les états de santé de la personne infectée et de l'autre personne exposée en proximité, le risque de contagion varie selon leur distance et leurs postures respectives (vis-à-vis, contacts...), la durée d'exposition, et le contexte (turbulences et vitesses de l'air, exposition aux UV solaires, hygrométrie, etc.) : ces facteurs influent considérablement sur l'« efficacité » de la transmission aéroportée de microbes. À l'expiration, pour une personne debout ou assise, le flux respiratoire est généralement orienté vers le bas s'il est exprimé par les narines ou face au visage s'il est émis par la bouche. Les caractéristiques de ce flux dépendent aussi beaucoup de l'activité respiratoire2,3 et des modes respiratoires4,5,6. La toux et les éternuements ont depuis des décennies suscité le plus de préoccupations et d'études et de mesures de protection (masques notamment) car ils induisent une vitesse expiratoire et un taux de gouttelettes plus élevées, propice à une contamination immédiate ; ce ne sont pourtant souvent que de brefs évènements, comparés à la fréquence des expirations normales ou même liées à la parole. Or on sait maintenant qu'un malade, par ses expirations normales, émet aussi des bioaérosols contaminants, plus encore quand il parle et encore plus s'il crie. L'inhalation a peu d'effets aérodynamiques sur le flux d'air d'une pièce6 mais l'expiration par la bouche ou le nez génèrent des schémas de débit d'aérosols très variés, qui compliquent les modélisations7,3,2,8. Directe et verticale : on parle de transmission verticale quand un pathogène ou une anomalie génétique est transmis d'un géniteur à l'enfant, soit avant la naissance via les cellules germinales du père ou de la mère, via le liquide spermatique ou via le placenta, le canal génital lors du travail et de l'accouchement ; ou après la naissance (par contact étroit, par des gouttelettes, par l'allaitement post-partum, etc.)9. indirecte et/ou différée -(via un vecteur tel qu'un objet (dits « fomite » dans la littérature scientifique), de l'eau, de la terre ou des poussières contaminées, des matières fécales, du sang, du vomi, un cadavre , un aliment contaminé, un insecte piqueur, ou encore des eaux de lavage, des instruments médicaux, etc.). sa voie de transmission : peau, muqueuse, oeil, arbre respiratoire, tube digestif, lésion ; son ampleur géographique : épidémie, endémie, pandémie ; le type de maladie : zoonose, virose, bactérioses...
Données récentes sur la contagion par les bioaérosols
la plupart des maladies respiratoires infectieuses s'accompagnent de fièvre, de nez qui coule (rhinorrhée) et/ou de congestion voire d'obstruction nasale ou de remontées de glaires épaisses, voire de sang ou de pus, autant d'éléments sources de bioaérosols susceptible de contribuer à la contagion ; pour bien modéliser ces épidémies, il convient de notamment connaître le degré et la part de contagiosité dédiés par ces bioaérosols et leurs quantités.
Dans les années 1930-1940, à l'université Harvard, on invente des appareils destinés à quantifier la contamination de l'air par d'invisibles bactéries (notamment émises par la toux ou les éternuements)11,12. On s'intéresse aux doses nécessaires et suffisantes pour une contamination13, et en 1950, suite à de nombreuses expériences animales ayant utilisé des souris, rats, hamsters et cobayes il ne fait plus de doute que, par exemple, des aérosols de noyaux de gouttelettes fines contenant le bacille de la tuberculose bovine ou humaine sont contaminants14.
Depuis les années 2000, les chercheurs savent mesurer, de plus en plus précisément, la quantité d'aérosols et de bioaérosols expirée par le nez ou la bouche d'un malade, dont lors d'une respiration « normale », ou par une personne qui parle15. On mesure aussi les classes de tailles des gouttelettes émises (tailles nanométriques à micrométriques allant d'environ 1 μm à 500 μm)16,17,18 (notamment entre 0,01 et 2.0 μm)19. Il est même possible de savoir de quelle partie de l'arbre respiratoire ou la cavité buccale proviennent les particules expectorées ou expirées20. On a ainsi montré que :
même lors d'une expiration normale, la plupart des humains (malades ou non) exhalent une certaine quantité de bioaérosols. Ils sont normalement invisibles, mais un rayon laser de longueur d'onde adéquate et de lumière cohérente peut les rendre visibles15. Ces micro-gouttelettes proviennent essentiellement du mucus remonté par les cils des voies respiratoires et de la salive. Certains malades (dits superinfecteurs ) en émettent des quantités très supérieures à la moyenne ; via ces « bioaérosols » ils peuvent, plus que d'autres21, contribuer à propager certaines maladies infectieuses (ex : grippe22, tuberculose23,24, rougeole25, syndrome respiratoire aigu sévère26,27 ...). Dans une pièce où l'air est stable, et même dans une pièce où l'air est mélangé par le système de climatisation, la zone de respiration d'une personne malade est plus riche en microbes aéroportés que l'air ambiant. Plus l'air est sec, plus l'eau des nanogouttelettes émises dans l'expiration s'évapore rapidement, et même instantanément pour les gouttes de moins de 20 μm28 (or si la toux ou l'éternuement éjectent des particules atteignant 500 μm29, la plupart des gouttes expirées ont un diamètre inférieur à 5 à 10 μm)17,18,30,31,32,20,33,19,34 ; dans l'air, il en reste alors des « noyaux de gouttelettes »28 dans lesquels se trouvent des virus et bactéries provenant de l'arbre respiratoire et de la bouche d'où l'air a été expulsé, voire du système sanguin du patient si la maladie est hémorragique. Au-dessous de 5 à 10 μm de diamètre (« taille de coupure »)35,36,29,37 , il n'y a plus vraiment de gouttelette, mais un transfert aérien direct de nano-agrégats contentant notamment des virus ou bactéries. Par exemple, Lindsley et al. en 201038 ont dosé le virus grippal dans les « noyaux de gouttelettes » générés par la toux de personnes grippées : 42% des virus de la grippe A détectés l'ont été dans des noyaux de moins de 1 μm ; 23% dans des noyaux de 1-4 μm ; et 35% dans des noyaux de plus de 4 μm. Ces noyaux sont si légers qu'ils se comportent presque comme une molécule de gaz (au point que dans un environnement intérieur, le suivi d'un gaz traceur approprié (ex:N2O) permet de correctement prévoir où les noyaux de gouttelettes expirées circuleront)39,40 ; et ils peuvent persister longtemps, en suspension dans l'air tout en restant infectieux, et en étant véhiculés sur une longue distance par les flux d'air intérieurs. D'autres chercheurs ont récemment montré10,41,42 que ces noyaux sont si légers que le léger mouvement convectif induit par la chaleur du corps humain41 suffit à créer un « panache » ascendant susceptible d'apporter ou d'emporter des virus et bactéries43,44 (y compris dans une pièce où l'air est mélangé par la climatisation45) ; dans certaines configurations, la convection thermique induite par la chaleur du corps peut aussi fonctionner comme un rideau d'air protégeant la personne de l'incursion de flux d'expiration d'autres personnes10. Rappel : dans un bioaérosol, de nombreux pathogènes survivent des heures ou des jours46,47,48 et plus le noyau est petit, plus il pénétrera profondément les voies respiratoires inférieures s'il est inhalé46,29,49,50 ; c'est ainsi que de nombreux virus se dispersent pour éventuellement ensuite se recombiner dans leur hôte. en 2004, il a été expérimentalement démontré (in vitro et in vivo) qu'il suffit de modifier la tension superficielle du fluide qui couvre la muqueuse de l'arbre respiratoires (en inhalant préalablement un aérosol (non toxique) de solution saline isotonique nébulisée) pour faire chuter le nombre de particules de bioaérosol expirées de 72% ± 8,% durant les 6 heures qui suivent30. en 2009, on précise que par rapport à une expiration normale, une expiration profonde (ample) génère 4 à 6 fois de nanoparticules et microgouttelettes dans le flux d'air expiré ; et le fait d'avoir rapidement inhalé, induit une augmentation supplémentaire de 2 à 3 fois la concentration normale51 ; alors qu'une expiration rapide mais peu profonde a eu peu d'effet sur la concentration de l'air expiré en aérosols51. On note aussi que, statistiquement, le taux d'aérosol respiratoire croît avec l'âge du sujet51. en 2015 , on a montré qu'un médecin infecté risquait beaucoup moins de contaminer un patient si un simple petit ventilateur portable était positionné devant sa bouche (jusqu'à 60 cm) et dirigé de sorte à déporter son air expiré dans la direction opposée52. en 2019-2020, on a précisé que la manière de parler et d'articuler influence fortement la quantité et le type de postillons et bioaérosols exhalés53 ; en particulier, plus la voix est forte ou criée, plus on émet de bioaérosols54. Et, de manière générale, le risque de transmission augmente quand le malade (qui peut être encore symptomatique) est debout plutôt qu'assis, et quand sa respiration est plus ample55 et qu'il parle plus fort15. le type de ventilation/climatisation, la configuration des bouches d'alimentation et d'évacuation d'air56, ainsi que le débit d'air sont des facteurs clés, qui modulent la distribution de l'air intérieur. Selon sa configuration, le flux d'air distribuera plus ou moins et plus ou moins loin les microbes issus de la toux et des éternuements (dans les bâtiments, dans la cabine d'un avion, l'habitacle d'une voiture, etc.)57. - Ainsi, dans un hôpital, une ventilation bien conçue peut fortement diminuer le risque d'infection croisée par transmission aéroportée58 (et il existe des cas particuliers comme celui d'une salle d'opération ou des cabinets et cliniques dentaires)59. - Cependant, dans une même pièce, par rapport à une situation moyenne ; une modification du taux de renouvellement d'air, la place du donneur de microbe et du receveur, la manière dont l'air est distribué dans la pièce, un courant d'air, le déplacement d'une ou deux personnes dans une chambre de malade peuvent momentanément fortement changer le schéma (pattern) de dispersion des noyaux de gouttelettes infectieux expirées par la (les) personne(s) infectée(s), la distance de sécurité d'un mètre pouvant alors éventuellement ne plus être adéquate.
a plupart des maladies respiratoires infectieuses s'accompagnent de fièvre, de nez qui coule (rhinorrhée) et/ou de congestion voire d'obstruction nasale ou de remontées de glaires épaisses, voire de sang ou de pus, autant d'éléments sources de bioaérosols susceptible de contribuer à la contagion ; pour bien modéliser ces épidémies, il convient de notamment connaître le degré et la part de contagiosité dédiés par ces bioaérosols et leurs quantités.
Dans les années 1930-1940, à l'université Harvard, on invente des appareils destinés à quantifier la contamination de l'air par d'invisibles bactéries (notamment émises par la toux ou les éternuements)11,12. On s'intéresse aux doses nécessaires et suffisantes pour une contamination13, et en 1950, suite à de nombreuses expériences animales ayant utilisé des souris, rats, hamsters et cobayes il ne fait plus de doute que, par exemple, des aérosols de noyaux de gouttelettes fines contenant le bacille de la tuberculose bovine ou humaine sont contaminants14.
Depuis les années 2000, les chercheurs savent mesurer, de plus en plus précisément, la quantité d'aérosols et de bioaérosols expirée par le nez ou la bouche d'un malade, dont lors d'une respiration « normale », ou par une personne qui parle15. On mesure aussi les classes de tailles des gouttelettes émises (tailles nanométriques à micrométriques allant d'environ 1 μm à 500 μm)16,17,18 (notamment entre 0,01 et 2.0 μm)19. Il est même possible de savoir de quelle partie de l'arbre respiratoire ou la cavité buccale proviennent les particules expectorées ou expirées20. On a ainsi montré que :
même lors d'une expiration normale, la plupart des humains (malades ou non) exhalent une certaine quantité de bioaérosols. Ils sont normalement invisibles, mais un rayon laser de longueur d'onde adéquate et de lumière cohérente peut les rendre visibles15. Ces micro-gouttelettes proviennent essentiellement du mucus remonté par les cils des voies respiratoires et de la salive. Certains malades (dits superinfecteurs ) en émettent des quantités très supérieures à la moyenne ; via ces « bioaérosols » ils peuvent, plus que d'autres21, contribuer à propager certaines maladies infectieuses (ex : grippe22, tuberculose23,24, rougeole25, syndrome respiratoire aigu sévère26,27 ...). Dans une pièce où l'air est stable, et même dans une pièce où l'air est mélangé par le système de climatisation, la zone de respiration d'une personne malade est plus riche en microbes aéroportés que l'air ambiant. Plus l'air est sec, plus l'eau des nanogouttelettes émises dans l'expiration s'évapore rapidement, et même instantanément pour les gouttes de moins de 20 μm28 (or si la toux ou l'éternuement éjectent des particules atteignant 500 μm29, la plupart des gouttes expirées ont un diamètre inférieur à 5 à 10 μm)17,18,30,31,32,20,33,19,34 ; dans l'air, il en reste alors des « noyaux de gouttelettes »28 dans lesquels se trouvent des virus et bactéries provenant de l'arbre respiratoire et de la bouche d'où l'air a été expulsé, voire du système sanguin du patient si la maladie est hémorragique. Au-dessous de 5 à 10 μm de diamètre (« taille de coupure »)35,36,29,37 , il n'y a plus vraiment de gouttelette, mais un transfert aérien direct de nano-agrégats contentant notamment des virus ou bactéries. Par exemple, Lindsley et al. en 201038 ont dosé le virus grippal dans les « noyaux de gouttelettes » générés par la toux de personnes grippées : 42% des virus de la grippe A détectés l'ont été dans des noyaux de moins de 1 μm ; 23% dans des noyaux de 1-4 μm ; et 35% dans des noyaux de plus de 4 μm. Ces noyaux sont si légers qu'ils se comportent presque comme une molécule de gaz (au point que dans un environnement intérieur, le suivi d'un gaz traceur approprié (ex:N2O) permet de correctement prévoir où les noyaux de gouttelettes expirées circuleront)39,40 ; et ils peuvent persister longtemps, en suspension dans l'air tout en restant infectieux, et en étant véhiculés sur une longue distance par les flux d'air intérieurs. D'autres chercheurs ont récemment montré10,41,42 que ces noyaux sont si légers que le léger mouvement convectif induit par la chaleur du corps humain41 suffit à créer un « panache » ascendant susceptible d'apporter ou d'emporter des virus et bactéries43,44 (y compris dans une pièce où l'air est mélangé par la climatisation45) ; dans certaines configurations, la convection thermique induite par la chaleur du corps peut aussi fonctionner comme un rideau d'air protégeant la personne de l'incursion de flux d'expiration d'autres personnes10. Rappel : dans un bioaérosol, de nombreux pathogènes survivent des heures ou des jours46,47,48 et plus le noyau est petit, plus il pénétrera profondément les voies respiratoires inférieures s'il est inhalé46,29,49,50 ; c'est ainsi que de nombreux virus se dispersent pour éventuellement ensuite se recombiner dans leur hôte. en 2004, il a été expérimentalement démontré (in vitro et in vivo) qu'il suffit de modifier la tension superficielle du fluide qui couvre la muqueuse de l'arbre respiratoires (en inhalant préalablement un aérosol (non toxique) de solution saline isotonique nébulisée) pour faire chuter le nombre de particules de bioaérosol expirées de 72% ± 8,% durant les 6 heures qui suivent30. en 2009, on précise que par rapport à une expiration normale, une expiration profonde (ample) génère 4 à 6 fois de nanoparticules et microgouttelettes dans le flux d'air expiré ; et le fait d'avoir rapidement inhalé, induit une augmentation supplémentaire de 2 à 3 fois la concentration normale51 ; alors qu'une expiration rapide mais peu profonde a eu peu d'effet sur la concentration de l'air expiré en aérosols51. On note aussi que, statistiquement, le taux d'aérosol respiratoire croît avec l'âge du sujet51. en 2015 , on a montré qu'un médecin infecté risquait beaucoup moins de contaminer un patient si un simple petit ventilateur portable était positionné devant sa bouche (jusqu'à 60 cm) et dirigé de sorte à déporter son air expiré dans la direction opposée52. en 2019-2020, on a précisé que la manière de parler et d'articuler influence fortement la quantité et le type de postillons et bioaérosols exhalés53 ; en particulier, plus la voix est forte ou criée, plus on émet de bioaérosols54. Et, de manière générale, le risque de transmission augmente quand le malade (qui peut être encore symptomatique) est debout plutôt qu'assis, et quand sa respiration est plus ample55 et qu'il parle plus fort15. le type de ventilation/climatisation, la configuration des bouches d'alimentation et d'évacuation d'air56, ainsi que le débit d'air sont des facteurs clés, qui modulent la distribution de l'air intérieur. Selon sa configuration, le flux d'air distribuera plus ou moins et plus ou moins loin les microbes issus de la toux et des éternuements (dans les bâtiments, dans la cabine d'un avion, l'habitacle d'une voiture, etc.)57. - Ainsi, dans un hôpital, une ventilation bien conçue peut fortement diminuer le risque d'infection croisée par transmission aéroportée58 (et il existe des cas particuliers comme celui d'une salle d'opération ou des cabinets et cliniques dentaires)59. - Cependant, dans une même pièce, par rapport à une situation moyenne ; une modification du taux de renouvellement d'air, la place du donneur de microbe et du receveur, la manière dont l'air est distribué dans la pièce, un courant d'air, le déplacement d'une ou deux personnes dans une chambre de malade peuvent momentanément fortement changer le schéma (pattern) de dispersion des noyaux de gouttelettes infectieux expirées par la (les) personne(s) infectée(s), la distance de sécurité d'un mètre pouvant alors éventuellement ne plus être adéquate ....................................................................... .......................................................................
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On sait que certains malades de la COVID-19 présentent durant plusieurs jours un titrage (taux) élevé de virus SARS-CoV-2 dans tout ou partie de leur arbre respiratoire61 : Selon une étude publiée par la revue des CDC Emerging Infectious Diseases, faite dans un service de réanimation de 15 patients de l'hôpital Huoshenshan (l'un des 16 hôpitaux-refuges construit pour lutter contre la COVID-19 à Wuhan) et dans un service traitant 24 malades moins gravement touchés de l'hôpital construit en 10 jours, « Le SARS-CoV-2 était largement distribué dans l’air et sur la surface d’objets dans les services de réanimation et de soins généraux, ce qui implique un risque potentiellement élevé de contamination pour les personnels soignants et les autres contacts proches » . Sans surprise, le service des soins intensifs est plus contaminé et, en particulier (par ordre décroissant de contamination), les souris, les poubelles, les lits et les poignées de porte. Les auteurs ajoutent que « plus de 50% des semelles des chaussures de soignants portant des traces de virus ; il et souhaitable qu'elles soient désinfectées quand les agents de santé sortent du service consacré à la Covid-19 ». Le virus a aussi été trouvé en suspension dans l’air surtout près des lits de malades, et jusqu'à 4 mètres du malade ; de même que sur la bouche d’extraction d'air de la chambre, ce qui pose question pour « l’isolement de malades à domicile ». Des virions sont aussi émis en petite quantité sous forme d'aérosols par les malades qui parlent ou respirent (même sans tousser ni éternuer), mais, au 10 avril 2020, on ignore encore dans quelle mesure ils participent à la contagion, car le test employé détecte l'ARN viral, mais sans pouvoir préciser si le virus a encore son pouvoir infectieux. Les auteurs conseillent aussi de désinfecter chaque masque après utilisation, et avant de le jeter. le 15 avril 2020, dans la revue NEJM, 4 chercheurs américains (de l'Institut national du diabète et des maladies digestives et rénales) alertent sur le fait que parler suffit à émettre une quantité significative de virions, et notent que parler moins fort est associé à une moindre émission de gouttelettes aéroportées62 (ils publient avec 3 vidéos le démontrant, basées sur l'illumination par laser de ces particules)63. le 13 mai 2020, la même équipe, dans PNAS15, confirme que des virions émis par une personne parlant à voix haute peuvent rester en suspension dans l'air d'un espace fermé pendant plus de 8 minutes à plusieurs dizaines de minutes ; conformément à la Loi de Stokes, plus les particules sont petites, plus elles restent longtemps en suspension dans l'air, alors que les plus lourdes retombent par gravité, au sol. Un laser traversant une enceinte fermée dans laquelle une personne parle permet de le vérifier. Lors de cette expérience, la personne répétait avec une voix plus ou moins forte durant 25 secondes « stay healthy » (c'est-à-dire « portez-vous bien » en anglais), expression choisie car le la phonation du « th » (dans le mot « healthy ») génère efficacement les gouttelettes dans le fluide expiré lors de la parole. Chaque microgouttelette étant illuminée quand elle traverse le plan balayé par le laser, il est possible d'évaluer le nombre de particules restant en suspension dans la boite au fil du temps15. Dans un air stagnant, des particules restent illuminées par le laser durant 8 à 14 min, ce qui les désigne comme des noyaux de gouttelettes d'environ 4 μm de diamètre, ou des microgouttelettes de 12 à 21 μm avant déshydratation. Au vu du titre (concentration) de virions de coronavirus mesurée dans la salive et le mucus oropharyngé, parler d’une voix forte durant une minute suffit à générer plus de 1 000 microgouttelettes contaminantes dans l'air ; susceptibles d'y rester en suspension 8 minutes à plusieurs dizaines de minutes si le volume d'air n'est pas renouvelé et qu'il est stagnant15. La simple voix normale d’un malade (souvent asymptomatique dans le cas de la COVID-19) serait donc « éminemment capable de transmettre une maladie dans un espace confiné » confirment ces chercheurs15. Ce phénomène est l'une explication de la forte contagiosité de certains virus ciblant les muqueuses des voies pulmonaires ou aéro-digestives (grippe64, tuberculose23, rhume...). L'analyse des images indique que ce locuteur émettait, en moyenne, environ 2600 noyaux de gouttelettes par seconde de parole15. Au moment de cette expérience, on ignore encore quelle est la dose infectieuse minimale pour le SARS-CoV-2. Certains virus nécessitent d'être nombreux lors de l'inoculation afin qu'ils puissent déborder le système immunitaire, d'autres, au moins chez des hôtes « naïfs » (c'est-à-dire non-immunisés) peuvent induire une infection réussie à partir d'un ou quelques virions (les virologues parlent alors de virus à « action indépendante » (comprendre : indépendante du nombre de virus inoculés ; dans ce dernier cas chaque virion inoculé a une « probabilité théorique égale et non nulle de provoquer une infection »15 ; c'est le cas par exemple pour le baculovirus quand il infecte un insecte65 et de certains virus infectant des végétaux66. Pour la COVID-19, la charge moyenne d'ARN viral du liquide buccal est estimée être d'environ 7 × 106 virions par millilitre (avec au maximum 2,35 × 109 copies du virus par millilitre)67 ; en termes de probabilités selon Stadnytsky & al. (en mai 2020) : 37 % des gouttelette de 50 μm de diamètre (avant déshydratation) contiendraient au moins un virion. Mais seules 0,37% des gouttelettes de 10 μm en contiendraient (en réalité les virions émis peuvent aussi venir du fond de la gorge et des poumons). Pour une humidité relative de 27% à 23°C les gouttelettes se déshydratent en quelques secondes et les auteurs estiment « qu'une minute de parole forte génère au moins 1 000 noyaux de gouttelettes contenant des virions qui restent en suspension dans l'air durant plus de 8 minutes »15. Les auteurs précisent que pour les aérosols d'un diamètre de quelques microns, d'autres moyens de mesure, complémentaires, sont nécessaires (Morawska et al. avaient ainsi en 2009 ainsi compté jusqu'à 330 particules de 0,8 à 5,5 μm émises par seconde émises lors d'une vocalisation « aah » soutenue)20. Le degré de contagiosité du virus constaté dans les hôpitaux, maisons de retraite et autres lieux de soins de santé, laisse penser que le SARS-CoV-2 est plutôt de type à « action indépendante », tout comme les virions de la grippe et la rougeole15.. Covid-19 : on est surtout contagieux les 5 premiers jours.. Une méta-analyse britannique indique que la contagiosité est maximale durant les 5 jours suivant l'apparition des symptômes du covid-19. Et qu'aucun virus vivant n'a pu être détecté au-delà du 9e jour. Si la question de la transmission du SARS-CoV-2 par une personne asymptomatique est particulièrement importante, c'est qu'elle permet de mieux comprendre les mesures de prévention et de lutte contre l'extension de l’épidémie de Covid-19. Selon l'Inserm, les premières données internationales suggèrent "l’existence de porteurs du SARS-CoV-2 qui ne présentent pas ou très peu de symptômes, mais qui excrètent des particules virales au niveau de leur salive et de leurs fosses nasales." C'est en partie pour cette raison qu'il est si important de rester confiné. Pour soi, mais aussi pour les autres. De nombreuses personnes atteintes du coronavirus en étant asymptomatiques, peuvent malgré tout transmettre le virus à d’autres, susceptibles quant à elles de développer une forme clinique grave, de la maladie nécessitant une hospitalisation. LA CONTAGION EST MAXIMALE LES 5 PREMIERS JOURS Une chose semble avérée : un malade commencerait à être contagieux bien avant avant l’apparition des premiers signes de la maladie (pendant la période d'incubation). La transmission du Sars-CoV-2 à partir des personnes infectées serait maximale "entre 2 jours avant l’apparition des signes cliniques et 5 jours après" déclarait le Conseil scientifique dans son avis du 3 septembre 2020. Mais une nouvelle étude britannique précise que c'est surtout durant les 5 premiers jours suivant l'apparition des premiers symptômes que la contagiosité est la plus forte. Dans cette méta-analyse de 79 études sur le Covid-19 qui vient d'être publiée dans The lancet microbe, les chercheurs ont constaté que la durée moyenne de l'excrétion de l'ARN du covid-19 dans les voies respiratoires supérieures était de 17 jours. "Mais aucune étude n'a détecté de virus vivant au-delà du 9e jour de la maladie, malgré des charges virales constamment télevées" soulignent les chercheurs. "La viabilité du virus est courte, avec un pic précoce observé au moment de l'apparition des symptômes jusqu'au 5e jour de la maladie" concluent-ils. Cette étude montre que les pratiques d'isolement doivent commencer dès le début des premiers symptômes, qui peuvent inclure des symptômes légers et atypiques. Et confirme l'inutilité d'une période d'isolement supérieure à à 7 jours pleins après le début des symptômes cliniques pour les cas confirmés. "Au-delà de cette durée d’isolement, le risque de transmission est très faible, et le risque résiduel peut être parfaitement maitrisé par le port rigoureux du masque chirurgical, et le suivi scrupuleux des mesures d’hygiène (lavage régulier des mains) et de la distanciation physique pendant la semaine qui suit la levée de l’isolement" soulignait le Conseil scientifique. LES ENFANTS SONT-ILS PLUS CONTAGIEUX ? Les enfants sont-ils plus contagieux que les adultes . Depuis le début de la pandémie, les avis n'ont cessé d'évoluer. Une étude américaine laisse à penser que les tous jeunes enfants (ceux qui ont moins de 5 ans) seraient de grands propagateurs du Covid-19. En revanche, dans un avis du 17 septembre dernier, le Haut conseil pour la santé publique affirme que les enfants sont "peu actifs dans la transmission du SARS-CoV-2" et que "le risque de transmission existe surtout d’adulte à adulte et d’adulte à enfant et rarement d’enfant à enfant ou d’enfant à adulte"... .......................................................................
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Bibliographie
Pour citer cette page: (contagion)
ABROUGUI, M & al, 2021. La contagion. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/La_contagion>, consulté le 24, novembre, 2024
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