Trigéminales
De Didaquest
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- Le système trigéminal est bien décrit (Silver & Finger, 1991) et l’étude de sa fonction a fait l’objet de nombreux travaux (Hummel, 2000; Hummel & Livermore, 2002). La muqueuse olfactive est innervée par deux branches sensitives du nerf trijumeau (les branches ophtalmique et maxillaire, qui constituent la cinquième paire de nerfs crâniens) captant les différentes sensibilités tactile, douloureuse, thermique et de pression. Ce système trigéminal traite par conséquent des sensations somesthésiques de frais, chaud, piquant, brûlant, irritant, etc., provoquées par la majorité des molécules odorantes, et qui font que ces odeurs peuvent même être perçues par les patients anosmiques (Doty et al., 1978). En premier lieu, ces informations, bien qu’étant peu diversifiées, participent à la reconnaissance d’une odeur. L’odeur de menthe, par exemple, sans son caractère trigéminé frais, n’est plus reconnaissable. En second lieu, ces informations peuvent garantir un rôle de protection pour l’individu. Ainsi, quand les sensations trigéminales sont trop fortes, l’organisme réagit fortement en assurant un ensemble de réflexes physiologiques tels que bradycardie, diminution du rythme respiratoire et fermeture de la glotte.
- De nombreux stimuli olfactifs et gustatifs stimulent conjointement le système trigéminal présent au niveau de la face et dans les cavités nasale et buccale. Ce système souvent méconnu contribue aux réflexes de défense de l’organisme, comme l’éternuement et le vomissement, qui protègent les voies respiratoires et digestives notamment. Il nous informe sur les caractéristiques piquantes (poivre, moutarde, citron …) irritantes ou toxiques (ammoniac, acétone …) des molécules parvenant dans la cavité nasale et la cavité buccale. Il est aussi à l’origine de sensations de froid ou de chaud, telles que la fraîcheur de la menthe et de l’eucalyptus ou la chaleur du piment. Cette sensibilité chimique est véhiculée par le nerf trijumeau (V° nerf crânien). Ces fibres projettent de façon controlatérale dans le tronc cérébral puis, via le thalamus (noyau ventral postéro-médian) vers le cortex somatosensoriel qui traite de la sensibilité générale.
Dans la population générale, les troubles olfactifs sont fréquents, liés à des traumatismes, des infections, des affections neurodégénératives ou le vieillissement. Le système trigéminal en revanche apparaît relativement protégé et reste efficient jusqu’à un âge avancé.
Références bibliographiques
- Anatomie et physiologie humaines, 2006. Chapitre 15, les sens, et plus particulièrement aux pages 572-577 « sens chimiques : goût et odorat ». Utile pour comprendre en détail les mécanismes de l’odorat
- Eloge de l’odorat / André Holley, 1999. Pour une histoire de l’odorat et des découvertes scientifiques à son sujet