Différences entre versions de « Matérialisme - Spiritualisme »

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- Certaines lois sont connues, d'autres encore à découvrir, mais tous les événements de la vie physique sont soumis à des lois scientifiques, aucun n'est soumis à une volonté divine, à une prédétermination qui constituerait l'essence de l'homme, c’est à-dire son "cahier des charges", sa "spécification fonctionnelle" ou son destin.
 
- Certaines lois sont connues, d'autres encore à découvrir, mais tous les événements de la vie physique sont soumis à des lois scientifiques, aucun n'est soumis à une volonté divine, à une prédétermination qui constituerait l'essence de l'homme, c’est à-dire son "cahier des charges", sa "spécification fonctionnelle" ou son destin.
 
- Cette conception matérialiste de la vie est appelée par les philosophes "mécanisme" ; c'est une théorie qui affirme que tout ce qu'on observe chez un être vivant, tout ce qui lui arrive, se déduit « mécaniquement » de son passé et de l'application des lois scientifiques, lois qui admettent dans certains cas l'existence du hasard et qui relèvent du déterminisme.
 
- Cette conception matérialiste de la vie est appelée par les philosophes "mécanisme" ; c'est une théorie qui affirme que tout ce qu'on observe chez un être vivant, tout ce qui lui arrive, se déduit « mécaniquement » de son passé et de l'application des lois scientifiques, lois qui admettent dans certains cas l'existence du hasard et qui relèvent du déterminisme.
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* l'adoption de la doctrine matérialiste entraîne nécessairement celle du déterminisme ; mais pour prendre en compte le déterminisme statistique de la Mécanique quantique, qui définit le déterminisme étendu.
 
* l'adoption de la doctrine matérialiste entraîne nécessairement celle du déterminisme ; mais pour prendre en compte le déterminisme statistique de la Mécanique quantique, qui définit le déterminisme étendu.
 
- Pour un spiritualiste, au contraire, l'homme ne peut pas fonctionner comme une machine qui obéit aux seules lois scientifiques découvertes par l'homme. Les spiritualistes reprochent aux mécanistes leur conception de l'homme qui fait dépendre tout acte, à un instant donné, de données physiques, de lois scientifiques et de hasard, mais pas de quoi que ce soit d'immatériel ou produit par une idée.
 
- Pour un spiritualiste, au contraire, l'homme ne peut pas fonctionner comme une machine qui obéit aux seules lois scientifiques découvertes par l'homme. Les spiritualistes reprochent aux mécanistes leur conception de l'homme qui fait dépendre tout acte, à un instant donné, de données physiques, de lois scientifiques et de hasard, mais pas de quoi que ce soit d'immatériel ou produit par une idée.
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- Que la religion est une invention humaine, une illusion, une superstition.
 
- Que la religion est une invention humaine, une illusion, une superstition.
 
- Qu'historiquement la religion chrétienne a promis le bonheur après la mort pour que les gens du peuple malheureux (les prolétaires), opprimés et exploités par les capitalistes, ne se révoltent pas pendant cette vie-ci contre ceux qui les oppriment et les exploitent. Il considérait donc que la religion endormait le peuple comme l'opium endort celui qui le fume, et que l'Eglise a donc été de ce fait complice des tyrans et des exploiteurs.
 
- Qu'historiquement la religion chrétienne a promis le bonheur après la mort pour que les gens du peuple malheureux (les prolétaires), opprimés et exploités par les capitalistes, ne se révoltent pas pendant cette vie-ci contre ceux qui les oppriment et les exploitent. Il considérait donc que la religion endormait le peuple comme l'opium endort celui qui le fume, et que l'Eglise a donc été de ce fait complice des tyrans et des exploiteurs.
*En somme, alors que le matérialisme explique un fait constaté à partir de ses causes physiques, c'est-à-dire en quelque sorte « de bas en haut », le spiritualisme l'explique à partir d'une volonté et d'une conception supérieures, c'est-à-dire « de haut en bas ».
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*En somme, alors que le matérialisme explique un fait constaté à partir de ses causes physiques, c'est-à-dire en quelque sorte « de bas en haut », le spiritualisme l'explique à partir d'une volonté et d'une conception supérieures, c'est-à-dire « de haut en bas ». On peut dire aussi que le matérialisme implique une connaissance par constatation, preuve et démonstration (donc de type scientifique), alors que le spiritualisme implique une connaissance par intuition ou révélation religieuse.
On peut dire aussi que le matérialisme implique une connaissance par constatation, preuve et démonstration (donc de type scientifique), alors que le spiritualisme implique une connaissance par intuition ou révélation religieuse.
 
 
  Explication matérialiste et niveaux d'abstraction
 
  Explication matérialiste et niveaux d'abstraction
 
Prétendre que le matérialisme explique les phénomènes complexes « de bas en haut » ne suffit pas : comment expliquer l'humour, par exemple, à partir de molécules organiques ? Expliquer, c'est décrire d'une manière qui fait comprendre, et il est  
 
Prétendre que le matérialisme explique les phénomènes complexes « de bas en haut » ne suffit pas : comment expliquer l'humour, par exemple, à partir de molécules organiques ? Expliquer, c'est décrire d'une manière qui fait comprendre, et il est  
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  Cas d'un être vivant
 
  Cas d'un être vivant
  
Comme tout système matériel, un être vivant dans son milieu environnant est soumis à la loi thermodynamique de l'entropie croissante : lorsqu'il mange et transforme des aliments en sa substance vivante, cette transformation augmente l'entropie du système global
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*Comme tout système matériel, un être vivant dans son milieu environnant est soumis à la loi thermodynamique de l'entropie croissante : lorsqu'il mange et transforme des aliments en sa substance vivante, cette transformation augmente l'entropie du système global
 
être vivant + nourriture + environnement.
 
être vivant + nourriture + environnement.
 
- Lorsque les états microscopiques sont équiprobables pour chaque état global d'un système macroscopique qui évolue, le deuxième principe de la thermodynamique affirme que l'état final le plus probable de l'évolution du système macroscopique global est l'état d'équilibre correspondant au maximum de l'entropie, c'est-à-dire au maximum de désordre.
 
- Lorsque les états microscopiques sont équiprobables pour chaque état global d'un système macroscopique qui évolue, le deuxième principe de la thermodynamique affirme que l'état final le plus probable de l'évolution du système macroscopique global est l'état d'équilibre correspondant au maximum de l'entropie, c'est-à-dire au maximum de désordre.
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- L'ordre fonctionnel, respecté lorsque le métabolisme des cellules coordonne des milliers de réactions chimiques.
 
- L'ordre fonctionnel, respecté lorsque le métabolisme des cellules coordonne des milliers de réactions chimiques.
 
*Pour les spiritualistes, cette exigence d'ordre semble incompatible avec le deuxième principe de la thermodynamique, qui affirme que l'état final d'évolution le plus probable d'un système isolé est l'état d'équilibre désordonné correspondant au maximum d'entropie. Ils pensent que « si le matérialisme avait raison, la matière inerte et désorganisée des aliments se transformerait en être vivant complexe, hautement organisé, ce qui contredit le deuxième principe ».
 
*Pour les spiritualistes, cette exigence d'ordre semble incompatible avec le deuxième principe de la thermodynamique, qui affirme que l'état final d'évolution le plus probable d'un système isolé est l'état d'équilibre désordonné correspondant au maximum d'entropie. Ils pensent que « si le matérialisme avait raison, la matière inerte et désorganisée des aliments se transformerait en être vivant complexe, hautement organisé, ce qui contredit le deuxième principe ».
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*Enoncée de cette manière, l'objection ne tient pas : la nourriture inerte ne se transforme pas toute seule en être vivant complexe, elle le fait dans le cadre d'un système être vivant + nourriture + environnement ; la complexité qui se crée dans l'être vivant (par exemple lorsqu'un bébé qui grandit devient enfant) est accompagnée de désorganisation dans son environnement, l'entropie de l'ensemble *augmentant bien.
 
*Enoncée de cette manière, l'objection ne tient pas : la nourriture inerte ne se transforme pas toute seule en être vivant complexe, elle le fait dans le cadre d'un système être vivant + nourriture + environnement ; la complexité qui se crée dans l'être vivant (par exemple lorsqu'un bébé qui grandit devient enfant) est accompagnée de désorganisation dans son environnement, l'entropie de l'ensemble *augmentant bien.
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*L'évolution des espèces selon la théorie de Prigogine – Attracteurs étranges Mais pour aller au fond des choses, le matérialisme doit expliquer comment, sans intervention divine ou extérieure, de la matière inerte peu organisée peut se transformer en matière vivante très organisée ; en particulier, comment cela s'est-il produit lors de l'apparition de la vie dans l'Univers ?
 
*L'évolution des espèces selon la théorie de Prigogine – Attracteurs étranges Mais pour aller au fond des choses, le matérialisme doit expliquer comment, sans intervention divine ou extérieure, de la matière inerte peu organisée peut se transformer en matière vivante très organisée ; en particulier, comment cela s'est-il produit lors de l'apparition de la vie dans l'Univers ?
*L'explication a été apportée par le chimiste belge Prigogine, prix Nobel de chimie 1977 pour ses contributions à la thermodynamique des processus irréversibles basées sur la théorie du chaos. Selon lui, les structures biologiques sont des états
 
particuliers de non-équilibre. Elles nécessitent une dissipation constante d'énergie et de matière, d'où leur nom de « structures dissipatives ».
 
"C'est, écrit Prigogine, par une succession d'instabilités que la vie est apparue. C'est la nécessité, c'est-à-dire la constitution physicochimique du système et les contraintes que le milieu lui impose, qui détermine le seuil d'instabilité du système. Et c'est le hasard qui décide quelle fluctuation sera amplifiée après que le système a atteint ce seuil et vers quelle structure, quel type de fonctionnement
 
il se dirige parmi tous ceux que rendent possibles les contraintes imposées par le milieu."
 
Au voisinage de l'équilibre du système dissipatif, qui se transforme en ayant des échanges de travail, de chaleur et de matière avec l'extérieur, les fluctuations disparaissent dès leur apparition : c'est la stabilité qui correspond à l'équilibre. Dans la région non linéaire, en revanche, loin de l'équilibre, certaines fluctuations peuvent s'amplifier à proximité d'un premier état critique, perturber l'état macroscopique et le
 
déstabiliser. Le système bifurque alors vers un nouvel état stable, qui peut être plus structuré que le précédent, d'où croissance de la complexité; l'état précédent, devenu instable, peut alors être éliminé. Le nouvel état stable est appelé "attracteur étrange" en théorie du chaos.
 
  
  Comparaison du matérialisme et du spiritualisme
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*L'explication a été apportée par le chimiste belge Prigogine, prix Nobel de chimie 1977 pour ses contributions à la thermodynamique des processus irréversibles basées sur la théorie du chaos. Selon lui, les structures biologiques sont des états particuliers de non-équilibre. Elles nécessitent une dissipation constante d'énergie et de matière, d'où leur nom de « structures dissipatives ».
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*"C'est, écrit Prigogine, par une succession d'instabilités que la vie est apparue. C'est la nécessité, c'est-à-dire la constitution physicochimique du système et les contraintes que le milieu lui impose, qui détermine le seuil d'instabilité du système. Et c'est le hasard qui décide quelle fluctuation sera amplifiée après que le système a atteint ce seuil et vers quelle structure, quel type de fonctionnement
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il se dirige parmi tous ceux que rendent possibles les contraintes imposées par le milieu."
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*Au voisinage de l'équilibre du système dissipatif, qui se transforme en ayant des échanges de travail, de chaleur et de matière avec l'extérieur, les fluctuations disparaissent dès leur apparition : c'est la stabilité qui correspond à l'équilibre. Dans la région non linéaire, en revanche, loin de l'équilibre, certaines fluctuations peuvent s'amplifier à proximité d'un premier état critique, perturber l'état macroscopique et le
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déstabiliser.
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*Le système bifurque alors vers un nouvel état stable, qui peut être plus structuré que le précédent, d'où croissance de la complexité; l'état précédent, devenu instable, peut alors être éliminé. Le nouvel état stable est appelé "attracteur étrange" en théorie du chaos.
  
Le concept même de réalité ultime (initiale) est dangereux
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- Le philosophe allemand Kant a montré que l'on ne pourra jamais démontrer logiquement l'existence de Dieu, de l'âme et de quelques autres concepts du même genre . Plus généralement, on ne peut pas déduire une existence concrète, c'est-à-dire vérifiable par l'expérience, d'un
 
concept qui est une abstraction humaine : ce sont des concepts distincts, l'existence de la chose complémentant son concept. Attribuer la création du monde (sa cause initiale) à un Dieu supposé réel est illogique : ou Il existe dans l'Univers qu'Il a créé, ce qui est impossible ; ou Dieu
 
est extérieur à l'Univers et le précède – comme l'implique le concept de cause initiale – et son existence n'est pas démontrable avec des arguments logiques basés sur des postulats de notre Univers.
 
- Le philosophe Nietzsche a dénoncé le caractère illusoire de la notion de réalité ultime : chaque fois qu'une connaissance progresse, elle amène de nouvelles questions et le processus ne s'arrêtera jamais. Nous ne trouverons donc jamais la cause ultime .
 
Le jugement de Nietzsche est excessif : on peut en général se contenter d'une réalité utile et profiter de la convergence de la connaissance scientifique.
 
- Le mathématicien Gödel est allé plus loin. Ses théorèmes, dits d'incomplétude, affirment que dans tout système axiomatique comprenant l'arithmétique il existe des propositions indécidables, c'est-à-dire dont on ne peut démontrer ni la véracité ni la fausseté ; on ne peut même pas prouver que les axiomes de base de ce système sont cohérents (c'est-à-dire non contradictoires) .
 
 
   Conclusions :
 
   Conclusions :
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- Dans le cadre d'une axiomatique donnée il existe des propositions vraies et des propositions fausses dont la véracité ou la fausseté est indémontrable par des déductions logiques.
 
- Dans le cadre d'une axiomatique donnée il existe des propositions vraies et des propositions fausses dont la véracité ou la fausseté est indémontrable par des déductions logiques.
 
- La réalité doit toujours être décrite à partir de vérités indémontrables, acceptées comme axiomes et constituant de ce fait une réalité ultime
 
- La réalité doit toujours être décrite à partir de vérités indémontrables, acceptées comme axiomes et constituant de ce fait une réalité ultime
 
artificielle. Voilà qui justifie l'affirmation de Nietzsche. Le concept de réalité ultime est une invention très ancienne de l'homme, rongé par
 
artificielle. Voilà qui justifie l'affirmation de Nietzsche. Le concept de réalité ultime est une invention très ancienne de l'homme, rongé par
l'inquiétude de ne pas savoir [16]. Le succès des religions révélées est dû, pour une part, au fait qu'elles apportent des réponses aux questions essentielles comme :  
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l'inquiétude de ne pas savoir . Le succès des religions révélées est dû, pour une part, au fait qu'elles apportent des réponses aux questions essentielles comme :  
 
« Comment le monde a-t-il été créé ? » ; « Qu'est-ce qui est bien et qu'est-ce qui est
 
« Comment le monde a-t-il été créé ? » ; « Qu'est-ce qui est bien et qu'est-ce qui est
 
mal ? » ; « Que deviendrai-je après la mort ? » ; etc.
 
mal ? » ; « Que deviendrai-je après la mort ? » ; etc.
 
Des détails sur la réalité ultime sont disponibles dans le livre .
 
Des détails sur la réalité ultime sont disponibles dans le livre .
Il faut adopter un concept de réalité utile
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*Il faut adopter un concept de réalité utile
*Un mathématicien sait que l'infini n'est pas un nombre et qu'on ne peut l'atteindre : chaque fois qu'on cite un très grand nombre, on peut en citer un plus grand encore,et cela peut continuer indéfiniment.
 
*Mais un physicien sait aussi qu'une limite peut - sans être atteinte - être approchée si près que la différence n'a plus d'importance. Considérons le nombre N = 1.99999… qui a autant de décimales 9 que l'on voudra. Quel que soit le nombre de décimales 9 de N, ce nombre n'est pas égal à 2. Mais il s'en approche autant que l'on veut, arrivant plus près de 2 que n'importe quel nombre constant donné à l'avance. En pratique, la différence entre N et 2 n'a pas d'importance physique
 
  
 
   comparaison matérialisme et spiritualisme  
 
   comparaison matérialisme et spiritualisme  

Version du 18 juin 2021 à 02:33


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