Différences entre versions de « Roches métamorphiques »

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A. Boué [1833, p. LXXIX] indique que les "roches primitives" se trouvent à différents étages. Elles ne sont donc pas primitives. Ce sont des "schistes cristallins". Ce ne sont pas non plus des "laves". Elles résultent de transformations qui seraient encore possibles actuellement. Les fossiles ont évidemment disparu.
 
A. Boué [1833, p. LXXIX] indique que les "roches primitives" se trouvent à différents étages. Elles ne sont donc pas primitives. Ce sont des "schistes cristallins". Ce ne sont pas non plus des "laves". Elles résultent de transformations qui seraient encore possibles actuellement. Les fossiles ont évidemment disparu.
  
Joseph Durocher [1846] résume ainsi son point de vue : "Nous avons reconnu deux dispositions différentes dans les zones métamorphiques : ou elles sont subordonnées, circonscrites aux masses plutoniques, ou elles ont une allure propre, bien qu'étant en connexion avec des roches pyrogènes. Dans le premier cas le métamorphisme a dû se développer latéralement en rayonnant, à partir des masses platoniques ; dans le second cas, il s'est développé verticalement, de bas en haut, et se rattache aux causes ignées qui agissent à l'intérieur du laboratoire souterrain", il précise que "les minéraux du métamorphisme sont le produit d'un travail moléculaire", analogue au phénomène de la cémentation, avec introduction éventuelle d'éléments étrangers (fluor et bore, par exemple). Cela demande un très long laps de temps, à des températures variables, et l'on ne peut exclure, dans certains cas, un "état de semi-fusion". Mais il peut y avoir métamorphisme à la "température ordinaire", "sous l'influence des éléments atmosphériques" ou aussi dans l'écorce terrestre (croissance du silex, par exemple) ; c'est aussi dans ces conditions que se développe "la fissilité propre aux ardoises" (oblique sur la stratification).
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[[Joseph Durocher]] [1846] résume ainsi son point de vue : "Nous avons reconnu deux dispositions différentes dans les zones métamorphiques : ou elles sont subordonnées, circonscrites aux masses plutoniques, ou elles ont une allure propre, bien qu'étant en connexion avec des [[roches pyrogènes]].Dans le premier cas le métamorphisme a dû se développer latéralement en rayonnant, à partir des masses platoniques ; dans le second cas, il s'est développé verticalement, de bas en haut, et se rattache aux causes ignées qui agissent à l'intérieur du laboratoire souterrain", il précise que "les minéraux du métamorphisme sont le produit d'un travail moléculaire", analogue au phénomène de la cémentation, avec introduction éventuelle d'éléments étrangers (fluor et bore, par exemple). Cela demande un très long laps de temps, à des températures variables, et l'on ne peut exclure, dans certains cas, un "état de semi-fusion". Mais il peut y avoir métamorphisme à la "température ordinaire", "sous l'influence des éléments atmosphériques" ou aussi dans l'écorce terrestre (croissance du silex, par exemple) ; c'est aussi dans ces conditions que se développe "la fissilité propre aux ardoises" (oblique sur la stratification).
  
Cependant, les partisans de la notion neptunienne de terrains primitifs (déposés au cours du refroidissement progressif d'un océan surchauffé - et sursaturé -, sous une énorme pression atmosphérique) ne désarment pas encore. Il faut bien reconnaître que les dispositifs observés dans les chaînes anciennes d'Europe centrale et occidentale ne contredisent pas, à première vue, une telle interprétation. Albert de Lapparent, en 1885, la soutenait encore avec sérieux. Même dans les Alpes, Charles Lory [1881] soutient que les schistes cristallins méritent le nom de "terrains primitifs" et sont "identiques, minéralogiquement parlant, à ceux du Plateau Central, etc.": "Ainsi, là comme ailleurs, il est impossible de démontrer que les schistes cristallins proviennent de la transformation de couches qui auraient été d'abord des sédiments". Il invoque, cependant, l'intervention d'un métamorphisme, mais sa conception du phénomène est assez particulière : les schistes lustrés (rapportés par lui au Trias supérieur) sont "formés, en majeure partie, de minéraux cristallisés, développés, certainement, depuis le dépôt des couches qui les renferment. Cette structure cristalline est uniforme, en rapport intime avec la stratification; elle est indépendante des actions mécaniques, du clivage ardoisier. Il est donc bien évident que c'est un métamorphisme uniforme, régional, lié à la nature même des dépôts; il en a été de même, à une époque plus reculée, pour les schistes cristallins. C'est bien la cristallisation générale, universelle et originelle du terrain primitif, antérieur à toutes les formations sédimentaires proprement dites". En 1887, Auguste Michel-lévy se donne la peine de réfuter en détail cette notion de terrain primitif et les explications avancées pour le dépôt des gneiss (et micaschistes). Pourtant, en 1889, encore, Pierre Termier décrit, au mont Pilat (Loire), quatre "étages" superposés de "terrains primitifs". Pourtant, dans la Montagne Noire, Jules Bergeron [1889] indique qu'une partie (au moins) des terrains métamorphiques pourrait bien être d'âge cambrien, et non pas plus ancien.
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Cependant, les partisans de la [[notion neptunienne]] de terrains primitifs (déposés au cours du refroidissement progressif d'un océan surchauffé - et sursaturé -, sous une énorme pression atmosphérique) ne désarment pas encore. Il faut bien reconnaître que les dispositifs observés dans les chaînes anciennes d'Europe centrale et occidentale ne contredisent pas, à première vue, une telle interprétation. Albert de Lapparent, en 1885, la soutenait encore avec sérieux. Même dans les Alpes, [[Charles Lory]] [1881] soutient que les schistes cristallins méritent le nom de "terrains primitifs" et sont "identiques, minéralogiquement parlant, à ceux du Plateau Central, etc.": "Ainsi, là comme ailleurs, il est impossible de démontrer que les schistes cristallins proviennent de la transformation de couches qui auraient été d'abord des sédiments". Il invoque, cependant, l'intervention d'un métamorphisme, mais sa conception du phénomène est assez particulière : les schistes lustrés (rapportés par lui au Trias supérieur) sont "formés, en majeure partie, de minéraux cristallisés, développés, certainement, depuis le dépôt des couches qui les renferment. Cette structure cristalline est uniforme, en rapport intime avec la stratification; elle est indépendante des actions mécaniques, du clivage ardoisier. Il est donc bien évident que c'est un métamorphisme uniforme, régional, lié à la nature même des dépôts; il en a été de même, à une époque plus reculée, pour les schistes cristallins. C'est bien la cristallisation générale, universelle et originelle du terrain primitif, antérieur à toutes les formations sédimentaires proprement dites". En 1887, [[Auguste Michel-lévy]] se donne la peine de réfuter en détail cette notion de terrain primitif et les explications avancées pour le dépôt des gneiss (et micaschistes). Pourtant, en 1889, encore, Pierre Termier décrit, au mont Pilat (Loire), quatre "étages" superposés de "terrains primitifs". Pourtant, dans la Montagne Noire, Jules Bergeron [1889] indique qu'une partie (au moins) des terrains métamorphiques pourrait bien être d'âge cambrien, et non pas plus ancien.
  
 
* '''La théorie de métamrphisme de Charles Lyell:'''
 
* '''La théorie de métamrphisme de Charles Lyell:'''
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Texture et origine des roches plutoniques et métamorphiques .  
 
Texture et origine des roches plutoniques et métamorphiques .  
  
- Parmi les changements les plus singuliers surinduits sur les roches, nous avons occasionnellement pour inclure la texture ardoise, dont les plans divisionnaires coupent parfois les vrais plans de stratification, et passent même directement à travers des fossiles encastrés. Si, alors, le cristallin, l'ardoise et d'autres modes de disposition, autrefois considérés comme caractéristiques de certaines périodes de l'histoire de la terre, ont en réalité été assumés par des roches fossilifères d'âges et d'époques différents, nous sommes prêts à nous renseigner si la même chose peut ne pas être vraie de l'état le plus cristallin, comme celui du [gneiss], du [mica-schiste] et du [marbre] statuaire. Le fait que les caractéristiques particulières de ces roches soient réellement dues à une variété de causes modificatrices a longtemps été suspecté par de nombreux géologues, et la doctrine a gagné du terrain ces derniers temps, même si une divergence d'opinion considérable prévaut encore. Selon la [théorie néptunienne] originale, toutes les [formations cristallines] ont été précipitées à partir d'un cycle menstruel universel ou d'un fluide chaotique antérieurement à la création d'animaux et de plantes, le [granit] non stratifié ayant d'abord été jeté de manière à servir de sol ou de fondation sur lequel le gneiss et d'autres roches stratifiées pourraient reposer. Par la suite, lorsque l'origine ignée du granit n'était plus contestée, beaucoup pensaient qu'un océan thermique enveloppait le globe, à une époque où la première croûte de granit formée se refroidissait, mais où elle conservait encore une grande partie de sa chaleur. Les eaux chaudes de cet océan contenaient en solution les ingrédients du gneiss, du mica-schiste, de la hornblende-schiste, de l'argile-ardoise et du marbre, des roches précipitées l'une après l'autre sous forme cristalline. Aucun fossile ne pouvait y être enfermé,
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- Parmi les changements les plus singuliers surinduits sur les roches, nous avons occasionnellement pour inclure la texture ardoise, dont les plans divisionnaires coupent parfois les vrais plans de stratification, et passent même directement à travers des fossiles encastrés. Si, alors, le cristallin, l'ardoise et d'autres modes de disposition, autrefois considérés comme caractéristiques de certaines périodes de l'histoire de la terre, ont en réalité été assumés par des roches fossilifères d'âges et d'époques différents, nous sommes prêts à nous renseigner si la même chose peut ne pas être vraie de l'état le plus cristallin, comme celui du [[gneiss]], du [[mica-schiste]] et du [[marbre]] statuaire. Le fait que les caractéristiques particulières de ces roches soient réellement dues à une variété de causes modificatrices a longtemps été suspecté par de nombreux géologues, et la doctrine a gagné du terrain ces derniers temps, même si une divergence d'opinion considérable prévaut encore. Selon la [théorie néptunienne] originale, toutes les [[formations cristallines]] ont été précipitées à partir d'un cycle menstruel universel ou d'un fluide chaotique antérieurement à la création d'animaux et de plantes, le [[granit]] non stratifié ayant d'abord été jeté de manière à servir de sol ou de fondation sur lequel le gneiss et d'autres roches stratifiées pourraient reposer. Par la suite, lorsque l'origine ignée du granit n'était plus contestée, beaucoup pensaient qu'un océan thermique enveloppait le globe, à une époque où la première croûte de granit formée se refroidissait, mais où elle conservait encore une grande partie de sa chaleur. Les eaux chaudes de cet océan contenaient en solution les ingrédients du gneiss, du mica-schiste, de la hornblende-schiste, de l'argile-ardoise et du marbre, des roches précipitées l'une après l'autre sous forme cristalline. Aucun fossile ne pouvait y être enfermé,
  
 
Il serait contraire au plan de ce travail d'entrer ici dans un compte rendu détaillé de ce que j'ai appelé ailleurs la théorie métamorphique ; mais je peux dire qu'il est désormais démontrable dans certains pays que des formations fossilifères, certaines de l'âge des strates siluriennes, comme près de Christiana en Norvège, d'autres appartenant à la période oolitique, comme autour de Carrare en Italie, ont été converties partiellement en gneiss, mica-schiste et marbre statuaire. La transmutation a été effectuée apparemment par l'influence de la chaleur souterraine, agissant sous une grande pression, ou par des causes chimiques et électriques fonctionnant d'une manière encore inconnue, et qui ont été appelées plutoniquesl'action, comme exprimant, en un mot, toutes les causes modificatrices qui peuvent être mises en jeu à de grandes profondeurs, et dans des conditions jamais exemplifiées à la surface. Il faut attribuer à cette action plutonique la fusion du granit lui-même dans les entrailles de la terre, ainsi que la superinduction de la texture métamorphique en strates sédimentaires; et conformément à ces vues, l'âge de chaque formation métamorphique peut être considéré comme double, car nous devons d'abord considérer la période à laquelle elle a pris naissance, sous forme de dépôt aqueux, sous forme de boue, de sable, de marne ou de calcaire; deuxièmement, la date à laquelle elle a acquis une texture. Les mêmes strates peuvent donc, selon ce point de vue, être très anciennes par rapport à l'époque de leur dépôt, et très modernes par rapport à la période où elles prennent le caractère métamorphique.
 
Il serait contraire au plan de ce travail d'entrer ici dans un compte rendu détaillé de ce que j'ai appelé ailleurs la théorie métamorphique ; mais je peux dire qu'il est désormais démontrable dans certains pays que des formations fossilifères, certaines de l'âge des strates siluriennes, comme près de Christiana en Norvège, d'autres appartenant à la période oolitique, comme autour de Carrare en Italie, ont été converties partiellement en gneiss, mica-schiste et marbre statuaire. La transmutation a été effectuée apparemment par l'influence de la chaleur souterraine, agissant sous une grande pression, ou par des causes chimiques et électriques fonctionnant d'une manière encore inconnue, et qui ont été appelées plutoniquesl'action, comme exprimant, en un mot, toutes les causes modificatrices qui peuvent être mises en jeu à de grandes profondeurs, et dans des conditions jamais exemplifiées à la surface. Il faut attribuer à cette action plutonique la fusion du granit lui-même dans les entrailles de la terre, ainsi que la superinduction de la texture métamorphique en strates sédimentaires; et conformément à ces vues, l'âge de chaque formation métamorphique peut être considéré comme double, car nous devons d'abord considérer la période à laquelle elle a pris naissance, sous forme de dépôt aqueux, sous forme de boue, de sable, de marne ou de calcaire; deuxièmement, la date à laquelle elle a acquis une texture. Les mêmes strates peuvent donc, selon ce point de vue, être très anciennes par rapport à l'époque de leur dépôt, et très modernes par rapport à la période où elles prennent le caractère métamorphique.

Version du 2 juin 2020 à 17:00


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  • classification des roches métamorphiques:

Elle est basée sur les critères de formation. Accessoirement, on tient compte de leur origine:

- Orthométamorphite: resultant de la transformation d'une roche magmatique.

- Paramétamorphite: resultant de la transformation d'une roche sédimentaire.

D'un point de vue génétique, on les subdivise en:

- Métamorphites de contact (provenant d'un thermométamorphisme ou métamorphisme de contact).

- Schistes cristallins ou roches cristollophylliennes (en relation avec un réchauffement et un plissement régional). La roche acquière une structure feuilletée de schiste ou de gneiss: c'est le métamorphisme général ou thermodynamométamorphisme (TDM).

On tient très souvent compte, pour définir une roche métamorphique, de sa structure. Ainsi un échantillon pourra être classé dans les micaschistes ou les gneiss selon qu'il aura une structure schisteuse (couches feuilletées et minces) ou oeillée (orientation privilégiée des minéraux qui sont visibles à l'oeil nu).

  • Texture:

D'après l'agencement des grains minéraux et leur taille, on peut distinguer une diversité de textures:

- Granoblastique (grains de même taille); exemple: marbre.

- Lépidoblastique; exemple: micaschiste.

- Grano-lépidoblastique; exemple: gneiss.

  • Concept de faciès métamorphique:

Cette notion permet de regrouper toutes les roches recristallisées dans un même champ de pression et de température. La température croit avec l profondeur suivant un gradient géothermique moyen de 30°C/Km prés de la surface. La pression dépend à la fois de la profondeur et de la densité des roches. Ainsi, pour une densité moyenne de 2.67 g/cm3 (écorce terrestre), la pression est de l'ordre de 270 bars à une profondeur de 1 Km; soit plus de 1 Kb à 4 Km.

Selon l'importance de l'un de ses deux facteurs (ou les deux à la fois), on verra apparaître un faciès métamorphique particulier.

  • Minéraux rencontrés dans les roches métamorphiques:

On retrouve l'essentiel des minéraux dans les roches métamorphiques. Cependant le métamorphisme se caractérise par l'apparition de minéraux typiques dont on retiendra les plus importants:

- Les silicates d'alumine: Il existe trois espèces polymorphes: disthène (triclinique), sillimanite et andolousite (orthorhombique); de formule générale: SiO2 Al2O3 (Al2 Si O5)

+ Les sillimanite:

- Forme: section losangiques et rectangulaire / faciès fibrolite: cristaux aciculaires groupés en gerbes / Clivages (010) bissecteur des sections losangiques / Relief: n = 1.66 / Couleur: incolore, limpide / Extinction: droite / Gisements: gneiss.

+ Les andalousite:

- Forme: section plus ou moins carrée / faciès fibrolite: parfois présence d'inclusions charbonneuse en croix (chiastolite) / Clivage: deux clivages formant un angle de 90° sur les sections (001) / Relief: n = 1.63 / Couleur: ng: incolore, np:rose / Extinction: droite / Gisements: schistes et micaschistes, faciès alumineux du métamorphisme de contact.

  • Facies

La classification des roches métamorphiques par le biais des faciès métamorphiques utilise l'assemblage minéralogique à l'équilibre des roches étudiées. Chaque faciès métamorphique correspond à un champ de pression – température donné au sein duquel est présent un unique assemblage minéralogique à l'équilibre donné. Les limites entre les différents faciès correspondent à des réactions chimiques par le biais desquelles apparaissent ou disparaissent certains minéraux index. Le nom des faciès est tiré de ceux des roches de la séquence basique (roches de composition basaltique ou gabbroïque)


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Définition graphique




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