Découverte - vitamines

De Didaquest
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Le fait que des aliments puissent contribuer à soulager certains problèmes de santé est connu, sans être complètement compris, depuis des milliers d'années.

Des rapports existent et indiquent que dans la Grèce et l'Égypte antiques, on savait que certains aliments comme le foie pouvaient être utile pour combattre les problèmes de vision nocturne, problèmes pouvant être attribués de notre jour, à une carence en vitamine A qui est présente dans le foie.

La découverte de la vitamine B1 est associée aux recherches sur le béribéri. Le Béribéri est une maladie grave qui se manifeste par des troubles neurologiques et cardiovasculaires, connue en Chine vers 2600 avant Jésus-Christ.

En 1873, Van Lent, un médecin hollandais, fut le premier à avancer l’idée qu’un élément dans l’alimentation était lié à l’apparition du béri-béri : en réduisant la part de riz dans les assiettes de marins hollandais il constata un recul de la maladie.

Mais c’est en 1885 que l’amiral japonnais K.Takaki rattache à une cause nutritionnelle un syndrome polynévritique caractéristique des mangeurs de riz poli, décortiqué.

Christian Eijkman (1858-1930) fut de 1888 à 1896 le médecin pénitencier de Java (île de la Sonde) alors sous tutelle Hollandaise. De nombreux prisonniers étaient atteints de béribéri, reconnue comme maladie du système nerveux qui les conduisait de la paralysie à la mort.

Béribéri signifie en langage indigène « extrême faiblesse ». Eijkman nourrissait le poulailler du pénitencier avec du riz poli, aliment de base des prisonniers. Beaucoup de poules étaient atteintes d’une polynévrite aviaire ressemblant au béribéri. Lorsque le commandant du pénitencier interdit à Eijkman d’utiliser le riz des cuisines pour nourrir les poules, il acheta du riz complet et eut la surprise de constater que les poules guérissaient de leur paralysie.

Comme le riz complet ne diffère du riz poli que par la présence des enveloppes du grain, le son, Eijkman eut l’idée de nourrir certaines poules avec un mélange de riz et de son. Les poules guérirent comme avec le riz complet. Il affirma que la polynévrite des poules est analogue au béribéri et en déduisit, à tort, qu’il existe une toxine dans le riz et un antidote dans le son. En appliquant le même traitement aux prisonniers, il fit néanmoins disparaître le béribéri.

A cette époque les maladies par carence étaient courante non seulement chez les marins mais aussi dans le prolétariat urbain dont l’alimentation était souvent peu variée. En 1870 lors du siège de Paris, une famine s’installe et le manque d’aliments frais fait exploser la mortalité infantile.

En 1901,un médecin hollandais, le Docteur G. Grijns, émit l’hypothèse que le composant faute duquel se développent le béribéri et la polynévrite aviaire, était une substance indispensable au métabolisme du système nerveux. Ainsi il conclut que le béri-béri, chez les volailles comme chez les hommes, est dû à l’absence d’un nutriment essentiel dans l’alimentation.

Plus tard, Casimir Funk, en poste au Lister Institute de Londres, isolait cette mystérieuse substance sous la forme d’une substance cristalline hydrosoluble dans la cuticule du riz (pellicule qui enveloppe le riz). Cette substance à la propriété de prévenir et de guérir rapidement le béribéri expérimental. Un peu plus tard il l’isola à partir de la levure de bière. Il donna à cette substance le nom de vitamine (vitale-amine). » En 1916, Elmer McCollum lui donnait le nom de « B hydrosoluble ».

En 1926, le groupe B fut scindé en deux.

En 1927, Jansen et Donath isolèrent du son du riz le chlorhydrate de B1 cristallisé : ils l’appelèrent aneurine. C’est seulement en 1931 que Robert R.Williams et Windaus trouvèrent la formule exacte de la vitamine B1 et déterminèrent sa structure.

Robert R. Williams lui donna le nom de « thiamine » car elle contient du soufre. Et c’est en 1936 que deux équipes de scientifiques en réussirent la fabrication par synthèse : Andersad et Westphal, puis Jansen et Williams.

En 1943, des études révèlent que la carence en thiamine est très répandue aux Etats-Unis. Aussi le US food and Nutrition Board établit des normes selon lesquelles les vitamines B1, B2, PP et le fer doivent être ajoutés à la farine blanche. Dans les années 1970-85, l’étude approfondie de plusieurs mutations exceptionnelles responsables d’erreur innées du métabolisme permet de franchir une étape dans la connaissance du métabolisme thiamine dépendant. Ces maladies héréditaires thiamines-dépendantes répondent à l’administration permanente de doses massives de thiamine.

On peut donc suivre l’historique des vitamines selon cinq perspectives chronologiquement consécutives :

Une ère descriptive

On retrouve une description clinique du béribéri dans des écrits chinois datant de 2600 avant J.-C. et de celle du scorbut dans le papyrus d’Eber de 1150 avant J.-C.

Une ère empirique

Dès l’Antiquité, les Hommes savent comment soigner certaines maladies grâce aux aliments. Sur les papyrus égyptiens datant de 1500 avant J.-C., on conseille d’appliquer du jus de foie sur les yeux des malades atteints de cécité crépusculaire.

Cependant ils n’ont pas encore découvert la notion de ‘’carence’’ alimentaire à proprement dite. Au XVIe siècle, ces maladies furent décrites chez les marins, les prisonniers, et dans les villes assiégées. Ces maladies, aux symptômes toujours identiques faisaient alors des ravages dans tout groupe humain confiné et mal nourri. Les marins découvrirent l’efficacité des décoctions d’aiguilles de pins et du jus de citron pour traiter et prévenir le scorbut.

Le scorbut, très fréquent sur les navires au long cours, faisait des ravages dans les équipages.

Une ère expérimentale

En 1890, C. Eijkmann met en évidence un facteur nutritionnel extrait de la cuticule de riz susceptible de guérir le béribéri.

C’est ce facteur nutritionnel que C. Funk va appeler Vitamine (amine vitale) en 1911, créant ainsi un concept révolutionnaire : la notion de facteur nutritionnel indispensable à la vie que l’homme doit trouver dans son alimentation quotidienne.

Une ère des chimistes

De 1910 à 1950, les facteurs responsables des maladies carentielles sont isolés, identifiés puis synthétisés par des équipes remarquables dont les travaux seront couronnés par une quinzaine de prix Nobels.

Une ère industrielle

Avec T. Reichstein débute, en 1933, une étape décisive, celle du passage du laboratoire de recherche à l’usine de fabrication.

Ce chercheur propose à la firme F. Hoffman-la Roche de produire industriellement la vitamine C selon un procédé original qu’il a mis au point.

L’ère actuelle

C’est l’ère de la mise en évidence de nouvelles propriétés des vitamines et de leurs dérivés. En 1955, on découvre l’existence d’une action pharmacologique des fortes doses d’acide nicotinique (effet hypolipémiant) puis, en 1968, de celle des dérivés de la vitamine A (rétinoïdes et différenciation cellulaire).

Enfin, dans les années 80, il est mis en évidence qu’un statut vitaminique déficient est un facteur de risque pour certaines maladies: cancers, maladies cardiovasculaire, perturbation de l’immunité, cataracte, pathologie osseuse, malformations fœtales. Les vitamines peuvent donc jouer un rôle de protection.

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Questions sur les vitamines


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