Désert (Dossier)

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Définitions

  • Voir la fiche conceptuelle didactique : Désert

Déserts froids et déserts chauds

Les déserts froids ou polaires

  • Où se situent les déserts froids ?

Les déserts froids sont situés dans les régions polaires : Arctique au pôle Nord et Antarctique au pôle Sud. Dans ces régions le froid extrême, jusqu’à -40°C, règne plus de six mois par an. D’énormes calottes de glace que l’on appelle : les inlandsis recouvrent les terres comme le Groenland situé sur le continent Antarctique. Les mers polaires sont prises par la banquise qui s’étend très largement pendant le long hiver. En été, sur les terres libérées de la glace, pousse une végétation clairsemée et rabougrie. La toundra apparaît dans le domaine subpolaire semi-aride.

Les déserts chauds

  • Où se situent les déserts chauds ?

Les déserts chauds se situent principalement de part et d’autre des deux tropiques. Le désert chaud le plus connu est le Sahara dans la moitié nord de l’Afrique. Ce milieu est très chaud et sans eau apparente. Le désert du Sahara se caractérise par le fait que cela soit une grande étendue de sable.




Caractéristiques des déserts

  • L’indice d’aridité :

L'aridité est le manque d'eau permanent qui affecte une région. Elle ne dépend pas de la température : il existe alors des espaces arides et froids (aux pôles par exemple). On mesure le degré d'aridité d'une région en fonction de l'indice d'aridité qui mesure la différence entre l'évapotranspiration potentielle (EVP) et la pluviosité. De façon générale, les milieux désertiques sont caractérisés par : • des précipitations rares et très irrégulières : il arrive souvent qu'il ne pleuve pas pendant des années. • les rosées matinales y constituent souvent la seule ressource en eau en surface pour les espèces vivantes présentes. • une évaporation plus importante que les précipitations. • une forte amplitude thermique entre les températures diurnes et nocturnes. • un vent constant et souvent fort • un sol pauvre et mince. • une végétation rare, basse et atrophiée dite xérophyte composée notamment de plantes succulentes ou grasses. • une petite faune peu dense, on y retrouve des insectes, des petits reptiles, des arachnides, des rongeurs et quelques oiseaux nocturnes. • de faibles densités humaines.


Typologie et explication

Classement communément admis

La typologie de Monique Mainguet (1995) propose : • Déserts polaires froids : ces zones (arctique et antarctique) reçoivent en effet peu de précipitations, à cause de la présence de cellules anticycloniques. La glace empêche le développement de la végétation dans le domaine subpolaire désertique. La toundra apparaît dans le domaine subpolaire semi-aride • Déserts chauds de la zone intertropicale : Sahara, désert d'Arabie, centre de l'Australie... Ils subissent une forte insolation (3250 heures de soleil dans le Sahel, des températures très élevées (78°C en plein soleil à Tamanrasset) et une forte évaporation. • Déserts chauds côtiers : désert chilo-péruvien, désert d'Atacama, désert de Namib, Basse-Californie, sud-ouest marocain. Souvent brumeux, ces déserts sont créés par des anticyclones, des courants froid (courant froid de Bengela pour le Namib) et des upwellings. Ils peuvent être hyperaride (déserts du Pérou et du Chili). • Déserts d'abri de la zone tempérée : ces déserts se trouvent à l'abri d'une barrière montagneuse qui bloque les dépressions venues de l'océan (Grand Bassin, Désert Mojave aux États-Unis). L'effet de fœhn assèche l'air lorsqu'il redescend derrière la chaîne de montagne. • Déserts continentaux : essentiellement situés en Asie centrale (Désert de Gobi, Tibet, Désert du Karakoum...) à plusieurs milliers de kilomètres à l'intérieur des terres. Ils sont caractérisés par une très forte amplitude thermique. Il distingue également plusieurs milieux arides ou semi-arides : • milieu saharien • milieu aralien • milieu péruvien • milieu sahélien • milieu méditerranéen semi-aride. Jean Demangeot (1973) fait remarquer que ce classement doit tenir compte de la complexité des facteurs. Il distingue les déserts polygéniques (Asie centrale, Borkou, Sonora...) pour lesquels les causes d'aridité sont multiples, et les désert d'altitude (bassin du Tarim très aride, mais montagnes qui l'entourent relativement arrosées).

Classement en fonction de l'aridité

D'une manière plus simple, on considère les déserts selon leur aridité: • Les déserts hyperarides qui reçoivent moins de 50 mm de précipitations en moyenne par an : on les trouve à certains endroits du Sahara, du désert chilo-péruvien, de Libye, d'Arabie, de Namibie. • Les régions arides (déserts) reçoivent moins de 100-150 mm de pluie en moyenne annuelle et connaissent au moins deux mois avec plus de 30°C (déserts continentaux, d'abri, déserts asiatiques froids et quelques secteurs du désert australien). • Les régions semi-arides (centre et ouest de l'Australie, etc.) • L'agriculture pluviale (qui ne nécessite pas d'irrigation) se développe à partir de 300 mm / an. En général, il est admis qu'un milieu est non aride lorsque l'indice xérothermique est inférieur à 100, semi-aride entre 100 et 290, aride entre 290 et 350, et hyperaride entre 350 et 365.

Le critère de l'évapotranspiration

La FAO retient un autre critère de typologie : l'évapotranspiration potentielle, associée à une formation végétale : • zones hyperarides : quelques éphémères, buissons xérophytes dans les oueds • zones arides : plantes vivaces et annuelles ; pas d'agriculture pluviale • zones semi-arides : couvert végétal ouvert (steppe, buissons), plantes vivaces, agriculture pluviale possible et élevage extensif.

Liste des déserts

Géologie et processus morphogéniques

Érosion Étant donné la rareté de l'eau et de la végétation en milieu désertique, l'érosion dépend essentiellement de deux processus : l'érosion éolienne et la thermoclastie. L'érosion par la thermoclastie résulte des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur le long terme, des fissures qui s'agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater la roche. La thermoclastie est d'autant plus efficace que la roche est fragile et que l'amplitude thermique est importante. La gélifraction (action du gel) intervient dans les déserts d'altitude. L'érosion éolienne attaque les roches du reg en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant leur surface (corrasion par vent chargé de sable). Elle est plus efficace lorsque les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières ou d'embruns. Le vent fait avancer les dunes (barkhanes, ghourd) qui forment parfois de vastes ensembles appelés " erg ". Sur Canal IRD (les vidéos en ligne de l'Institut de Recherche pour le Développement) :La dynamique éolienne. (Décembre 2006,3'01") Dans les zones arides et semi-arides, le ruissellement peut être un agent efficace d'érosion. Le caracatère violent et épisodique du phénomène érode les montagnes et transporte les matériaux vers les piémonts, les glacis (sheet flood en anglais) et plaine d'épandage. L'eau ruisselle et atteint les talwegs pour former des cours d'eau temporaires, les oueds. Leur lit charrie des débris de tailles diverses (galets, graviers, sables, particules en suspension). Les milieux hyperarides sont marqués par l'absence de tout cours d'eau (aréité ou aréisme). Les effets de l'évaporation

Mise en valeur moderne du désert

L'extension des périmètres cultivés dans le désert dépend des techniques d'irrigation. Aujourd'hui, le pompage de l'eau nécessite des appareils électriques. Il pose donc le problème de l'approvisionnement en énergie des régions désertiques. Le détournement du Colorado a permis la naissance de l'Imperial Valley en Californie. Le barrage d'Assouan en Égypte, achevé en 1970, permet d'irriguer 700 000 hectares de terres. Le sous-sol des déserts offre souvent des richesses : • Des hydrocarbures (Déserts du Sahara, de l'Arabie Saoudite, Désert du Karakoum) • Des minerais : uranium (Australie), fer (Sahara, Atacama), or, argent (Mexique), cuivre (Nevada, Atacama), diamants (Kalahari) • Des minéraux : nitrate, phosphate (Maroc), borax (Californie), sel (Salt Lake, Sahara, ...), gypse. Les conditions géographiques et climatiques du désert permettent :


• l'exploitation de l'énergie solaire et éolienne • l'installation d'observatoires astronomiques : Very Large Array, au Nouveau-Mexique, Atacama Pathfinder EXperiment • les essais d'engins destinés à l'exploration de la planète Mars • les essais nucléaires : américains (Projet Manhattan dans le désert du Nouveau-Mexique), français (Algérie), chinois (dans le Xinjiang, site de Lop Nor, depuis 1961). Le désir de dépaysement et d'aventure des sociétés développées entraîne le développement de l'offre touristique en milieu désertique. La ville de Las Vegas s'est développée rapidement dans un milieu désertique, grâce aux eaux du Colorado.

Désertification

• Dans le passé, le Sahara n'était pas un désert avant le IVe millénaire. • Des exemples historiques : le désert du Thar en Inde est devenue désertique peut-être entre 2000 av. J.-C. et le 1500 av. J.-C. À cette époque le fleuve Ghaggar cesse d'être un cours d'eau.

Bibliographie

  • Bruno Doucey, Alain Morel, Catherine Boudier, Gilbert Conan, Charlotte de Montigny, Le livre des déserts : Itinéraires scientifiques, littéraires et spirituels, Robert Laffont, 2006, Collection : Bouquins, ISBN 2221099664
  • Michaël Martin, Michael Asher (Préface), Les plus beaux déserts de la terre, Editions du Chêne, 2004, ISBN 2842775767
  • Collectif, Les Déserts du monde par GEO, Solar, 2002, ISBN 2263033246
  • Théodore Monod, Déserts, Agep, 2005, ASIN 2902634412
  • Jacques Verdiel, Les Déserts, Amalthee, 2005, ASIN 2350270238
  • Jean-Loïc Le Quellec, Guy Barthèlemy, L'ABCdaire des déserts, Flammarion, 1999, ISBN 2080124706
  • Huguette Genest, Francis Pelter, Vie dans les déserts, dans Encyclopædia Universalis, 2002, corpus 7, pages 177-183.
  • Jean Demangeot, Les milieux naturels désertiques, Paris, Centre de documentation universitaire, 1973.
  • Monique Mainguet, L'Homme et la sécheresse, Paris, Masson géographie, 1995.