Différences entre versions de « Matérialisme - Spiritualisme »
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}}<!-- ********************* FIN Fiche Typologie - Conceptions *********************--> | }}<!-- ********************* FIN Fiche Typologie - Conceptions *********************--> | ||
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− | |Concept-lié-1= | + | |Concept-lié-1=Matérialisme anthropologique |
− | |Concept-lié-2= | + | |Concept-lié-2=Matérialisme dialectique |
− | |Concept-lié-3= | + | |Concept-lié-3=matérialisme historique |
− | |Concept-lié-4= | + | |Concept-lié-4=matérialisme naturaliste |
− | |Concept-lié-5= | + | |Concept-lié-5=matérialisme réductionniste |
− | |Concept-lié-6= | + | |Concept-lié-6=L'évolutionnisme |
− | |Concept-lié-7= | + | |Concept-lié-7=Spiritisme |
− | |Concept-lié-8= | + | |Concept-lié-8=Spiritualité |
− | |Concept-lié-9= | + | |Concept-lié-9=Théologie |
− | |Concept-lié-10= | + | |Concept-lié-10=croyance |
+ | |Concept-lié-11=dieu | ||
+ | |Concept-lié-12=athéisme | ||
+ | |Concept-lié-12=pauvreté/richesse | ||
}}<!-- ****************** FIN Concepts liés aux conceptions ************--> | }}<!-- ****************** FIN Concepts liés aux conceptions ************--> | ||
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+ | Image:nabilmaterialism2.jpg|ch-dar | ||
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− | * .................. | + | '''Dualité Matérialisme-spiritualisme''' |
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− | * ................. | + | * Le mystère est une illusion. Il n’existe aucune transformation de cette nature. Ce que l’on appelle le processus matériel est simplement l’aspect objectif du processus mental subjectif. Examinons les termes matériels « vibration », « milieu externe », « choc », « terminaison nerveuse », « centre nerveux » et « excitation. » Tous peuvent être traduits en termes d’états de conscience ; et c’est par là seulement qu’ils ont une signification : chaque chose sensible ayant une sensation correspondante. |
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+ | *Dépouillez les termes objectifs de toute leur valeur subjective et vous les laisserez comme un x. Mais quand nous disons que la Matière ne peut être séparée de l’Esprit, nous n’abandonnons pas notre croyance en la Réalité qui est en dehors de nous ; nous affirmons seulement que les perceptions et les conceptions que la philosophie emploie comme matériaux dans la construction de ses théories, sont, sous un aspect, matériels, c’est-à-dire objectifs, et sous un autre mentaux, c’est-à-dire subjectifs ; et que l’affaire du philosophe est de systématiser les conceptions et de reconnaître la distinction logique de leurs aspects. | ||
+ | |||
+ | :*En systématisant les conceptions relatives à l’organisme et à ses fonctions, nous devons tenir ferme aux enseignements de l’Expérience, et toutes nos inductions qui dépassent ou qui devancent la sensation, doivent être modelées sur l’Expérience. Maintenant, c’est un fait d’expérience que la Sensation et la Pensée sont dans un tel contraste avec la Matière et la Force ; que les symboles représentent des concrets si profondément différents | ||
+ | — qu’il y a la plus grande difficulté pour reconnaître l’identité d’existence sous une telle diversité d’aspect. Partant de ce fait de la différence, l’hypothèse spiritualiste invoque une diversité correspondante dans les substrata : elle postule l’existence d’une entité spirituelle qui est dans l’organisme matériel mais non hors de lui. | ||
+ | |||
+ | *Elle regarde le corps comme une machine qui est mise en mouvement par un machiniste qui surveille et règle ses mouvements. Ce machiniste a été diversement conçu comme Principe Vital ou Âme ; bien que directement connu par la conscience, il est un mystère impénétrable, et le mode d’opération par lequel il détermine les mouvements organiques, ne peut jamais être découvert. L’Hypothèse matérialiste de mouvements moléculaires n’est pas simplement contradictoire, elle est inconcevable | ||
+ | — le gouffre qui sépare le mouvement de la sensation étant infranchissable. Le matérialiste lui-même ne proclame t-il pas que le passage de l’un à l’autre est un mystère insoluble ? | ||
+ | |||
+ | :*Aussi longtemps que le vieux dualisme de la Matière et de l’Esprit ne se sera pas transformé dans la théorie du double point de vue de l’objectif et du subjectif, la difficulté intellectuelle que nous venons de signaler sera le point d’appui de l’hypothèse spiritualiste. De plus, à la répugnance intellectuelle s’est ajoutée une répugnance morale. Plusieurs personnes qui rejettent l’hypothèse d’un Principe Vital comme un embarras scientifique qui gêne la recherche plutôt qu’il ne l’aide, s’attachent à l’hypothèse équivalente d’un Principe psychique, non-seulement parce qu’elle a son utilité, mais parce qu’elle est une sanction. Dans leur folle crainte de perdre dans cette hypothèse une grande sanction de la moralité, ce qui vient d’une honorable intention, ils s’attachent à elle malgré l’évidence, et préfèrent l’ignorance qui propose la sanction comme une base, à une connaissance qui menace de la faire rejeter. | ||
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+ | *S’ils pouvaient voir une seule fois qu’après tout, le matérialisme n’est qu’une hypothèse, et qu’elle ne peut, qu’elle soit vraie ou fausse, altérer les faits qu’elle a entrepris de coordonner, ils admettraient que si leur répugnance peut être rationnelle au point de vue intellectuel, elle ne l’est pas au point de vue moral. Notre vie morale, heureusement, n’a pas une base aussi peu sûre que celle des conceptions spéculatives. L’existence d’un principe, spirituel, quand même elle pourrait être démontrée, ne nous aiderait pas plus à comprendre, et si nous les comprenions, à modifier les faits de la vie morale. | ||
+ | |||
+ | *Une observation superficielle suffit à montrer combien un tel Principe est incapable d’engendrer une conduite morale, puisque tant d’âmes font preuve d’une insensibilité déplorable en présence des devoirs moraux. Quiconque a fréquenté les prisons et les asiles d’aliénés, sait qu’il y a des êtres chez qui le « sens moral » manquait d’une façon irrémédiable. Et l’on ne peut pas attaquer cette observation en invoquant les effets d’une mauvaise éducation, puisque cet argument impliquerait que la Moralité dépend plus de l’éducation que du Principe psychique. | ||
+ | |||
+ | —Et si l’on dit que les crétins et les criminels sont tels que nous les voyons à cause de leur « organisation défectueuse, » cela implique également que l’organisation, et non pas le Principe, est la base de la vie morale, et que c’est elle que nous devons étudier. | ||
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+ | :*Avant de procéder à l’examen de la valeur des hypothèses matérialiste ou spiritualiste, je demande au lecteur de débarrasser son esprit, s’il est possible, des considérations déplacées que l’on a tolérées jusqu’à présent et qui étouffent et obscurcissent la question. Le spiritualiste, cela est notoire, réclame pour son hypothèse la consécration de « nos instincts les plus sacrés et de nos aspirations les plus élevées, » | ||
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+ | —réclamation qui peut bien exciter la sympathie et l’espoir, qui place ses adversaires dans une position désavantageuse, mais qui, à l’examen, n’est qu’une hypothèse déplacée. Le spiritualiste s’appuie sur elle pour stigmatiser toute opposition comme fausse, sous prétexte qu’elle est dégradante : et non pas, cela doit être observé, comme dégradante parce qu’elle est fausse ! | ||
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+ | * Il s’appuie sur elle pour proclamer que ses adversaires rejettent tous les faits spirituels, rejettent la responsabilité morale, le désintéressement, et tout but idéal. Dans cette situation, il trouve qu’il n*y a pas de mot si infamant qui ne puisse être lancé contre ceux qui critiquent son hypothèse ; ni de conclusions assez absurdes qui ne puissent leur être attribuées. Ainsi, pendant longtemps le matérialisme a été un terme de reproche ; et la plupart des hommes se sont empressés de désavouer toute sympathie avec une opinion à la fois si « basse » et si « méprisable. » | ||
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+ | :*Faire l’éloge de soi-même, et décrier ses adversaires, est un procédé de rhétorique que l’on ne peut espérer voir disparaître — de nos jours du moins. Mais la rhétorique de certains spiritualistes est vraiment choquante pour les esprits sérieux, qui voient que les matérialistes ne rejettent pas plus les faits de conscience en niant l’hypothèse qui les considère comme le produit d’un esprit, que les partisans de Berkeley, en niant l’hypothèse ordinaire de la Matière, ne rejettent les faits d’existence. Il ne nous est pas plus permis de nous attendre à voir le matérialiste se retourner contre les obligations morales, qu’à voir l’idéaliste se jeter tête baissée contre un réverbère ; bien que ces conclusions aient été gravement « déduites » par les adversaires. | ||
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+ | *Le spiritualisme et le matérialisme contiennent tous les deux beaucoup de vérité, et beaucoup d’erreur. Chacune de ces doctrines réunit avec succès certains faits importants et fixe l’attention sur des points fondamentaux. Mais chacune d’elles commet contre la méthode scientifique le péché commun qui consiste à oublier la nature artificielle de l’analyse, et à attribuer ainsi à un facteur le produit qui résulte clairement de plusieurs. Chacune d’elles est égarée par le désir de trouver une cause simple pour un effet complexe ; ce qui est un désaccord flagrant avec le principe fondamental de la causalité. De plus elles ont chacune le défaut d’une observation incomplète. | ||
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+ | *Les inductions prennent la place des faits ; et les faits qui ne peuvent être expliqués par l’hypothèse sont laissés de côté. Le spiritualiste s’appuie sur une induction qu’aucune observation ne pourra jamais vérifier — l’existence d’un esprit ; et le matérialiste s’appuie sur des inductions qu’aucune observation ne pourra, également, jamais vérifier, — à savoir l’existence de « propriétés vitales » dans l’électricité, ou bien l’existence de la pensée « comme propriété inhérente à la substance cérébrale. » | ||
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+ | *Il est probable que beaucoup de gens n’accepteront pas cette assertion que les deux hypothèses contiennent une grande part de vérité ; mais leur opposition s’évanouira, s’ils considèrent quels hommes éminents ont été les défenseurs de chacune d’elles. Il n’est jamais, sage de prétendre qu’un adversaire est un sot, tout simplement parce qu’il soutient ce qui vous semble une folle opinion. Elle n’est pas folle pour lui ; et nous ferions bien de comprendre comment il en est ainsi. Pour réfuter une opinion, nous devons la comprendre ; et nous ne pouvons comprendre les aspects qu’elle présente à son esprit, à moins de nous mettre nous-même à son point de vue. Si de ce point de vue nous pouvons voir ce qu’il voit, et voir davantage, nous pouvons espérer d’agrandir son horizon ; ce qui ne se pourrait jamais en niant ce qu’il voit. | ||
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+ | :*Bien que ma tournure d’esprit soit profondément opposée à celle du spiritualisme, je puis dire en toute conscience qu’aucun effort de ma part n’a été épargné pour chercher les arguments les plus solides que fournissent en sa faveur les ouvrages de tous les grands penseurs. J’ai même été pendant quelque temps tout près d’une conversion. L’idée d*un esprit nouménal, comme quelque chose de distinct des phénomènes mentaux | ||
+ | — répandu dans l’organisme et donnant à la conscience une unité toute différente de l’unité d’une machine, m’apparut un matin avec une force soudaine et nouvelle, tout à fait différente de la manière vague dont je l’avais conçue jusque-là. Pendant quelques minutes je restai sans mouvement, dans l’extase, pénétré de surprise. | ||
+ | * Il me semblait que j’entrais dans une nouvelle voie, conduisant à de nouvelles issues et avec de vastes horizons. Les convictions de toute ma vie semblaient chancelantes : j’étais animé d’une ardeur fiévreuse, mêlée au vif plaisir de la découverte, mêlée aussi à des hésitations, à des incertitudes ; et de ce moment j’ai compris quelque chose aux conversions subites. Il n’y avait en moi, je me le rappelai ensuite, aucun sentiment d’angoisse à la vue du départ de mes vieilles croyances. Et de fait, il est douteux que les conversions soudaines soient accompagnées de douleurs : — l’excitation est trop grande, les idées nouvelles sont trop absorbantes. L’enthousiasme de posséder la vérité surpasse la fausse honte d’avoir été dans l’erreur. La seule chose que l’on désire c’est d’avoir plus de lumière. | ||
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+ | *La méditation intense et prolongée qui suivit, retentit sur ma santé. Je relus les écrits des grands penseurs spiritualistes, en faisant tout mon possible pour" écarter les vieilles objections et les vieilles hésitations qui surgissaient continuellement, et en essayant de tenir mon esprit ouvert à tous les arguments qui pouvaient se présenter. Mais la lumière vacillait à mesure que j’avançais. Les vieux ordres d’idées revenaient, avec l’évidence physiologique qui ne pouvait être méconnue. Au lieu d’acquérir la conviction par la lecture des écrits des métaphysiciens, plus j’étudiais, plus l’obscurité grandissait ; | ||
+ | —le résultat fat de voir que la distinction entre l’esprit nouménal, et les phénomènes mentaux n’était qu’une distinction logique transformée en distinction réelle ; qu’elle était le produit de la séparation entre une abstraction et son concret, analogue à celle que nous faisons quand nous séparons l’abstraction substance des qualités concrètes, et quand nous érigeons cette séparation faite logiquement en une distinction réelle, en réalisant l’abstraction que l’on suppose alors précéder et produire le concret dont elle est tirée en réalité. De la sorte, l’esprit nouménal n’a pas plus de garantie d’existence, que n’en a un principe des machines en dehors de toutes les machines, que n’en a un principe vital en dehors des phénomènes vitaux. | ||
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+ | *Bien que l’hypothèse spiritualiste ait ainsi perdu pour moi toute valeur, je gagnai au moins la conviction que sa persistance en présence des progrès de la science, et que l’accueil qui lui était fait par des esprits d’une grande puissance, n’étaient pas sans justification, et pouvaient être considérés comme une protestation contre les hypothèses mécaniques et comme la preuve du besoin d’une explication synthétique. Je sentis, comme je ne l’avais jamais sentie jusque-là, sa valeur en tant que réaction contre des essais trop confiants et trop prématurés de ramener les phénomènes vitaux et mentaux aux phénomènes physiques et chimiques, sans avoir égard à la spécialité des conditions qui caractérisent les phénomènes organiques. Désormais je pus sympathiser avec le spiritualiste dans sa croyance que la vie et l’esprit sont d*un ordre différent de tout ce que l’on voit sous les cieux, ou dans un laboratoire, — d’un ordre que l’on voit seulement dans la série organique. | ||
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+ | * Mais cela me rendit plus désireux de déterminer où commençait la différence — de déterminer la spécialité des conditions qu’implique la série organique. Et je ne pus suivre le spiritualiste, quand il chercha une cause en dehors de l’organisme, et quand il proposa une hypothèse dont les termes mêmes excluaient toute vérification possible. On n’éclairait pas les phénomènes observés en les rebaptisant sous les noms de principe vital, d’âme et d’esprit. Les spiritualistes les plus sérieux ne prétendaient pas non plus connaître la nature réelle de cet agent transcendantal : ils se bornaient à affirmer que ce n’est pas la matière. Et tandis qu’ils étaient satisfaits de considérer cet agent comme la cause inconnue d’effets connus (ce qui est en rapport avec l’idée fausse, bien que généralement acceptée, de la notion de causalité) — la plupart d’entre eux voulaient manifester la même ignorance en ce qui concerne la matière. C’est ainsi que des penseurs aussi divers que Voltaire, Condillac, Hume, Kant, Reid et Hamilton, en même temps qu’ils se déclaraient ignorants de l’esprit et de la matière, affirmaient avec confiance que l’esprit ne pourrait avoir aucune communauté avec la matière. Évidemment, il y avait quelque ambiguïté cachée sous les termes que l’on employai | ||
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}}<!--***Fin Fiche Stratégie de changement conceptuelle (Solutions possibles)***--> | }}<!--***Fin Fiche Stratégie de changement conceptuelle (Solutions possibles)***--> | ||
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− | * [[ | + | * [[ Qu'est-ce qui précède l'autre : l'esprit ou la matière ? ?]] |
− | * [[ | + | * [[Comment peut-on être à la fois rationaliste et spiritualiste ?]] |
− | * [[ | + | * [[Comment peut-on être à la fois croyant et matérialiste ?]] |
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− | * .. | + | * https://fr.wikisource.org/wiki/Spiritualisme_et_mat%C3%A9rialisme |
− | * .. | + | * https://laviedesidees.fr/Apres-le-materialisme.html |
− | * ... | + | * http://www.danielmartin.eu/Philo/Materialisme.pdf |
− | * .... | + | * http://www.cosmovisions.com/Spiritualisme.htm#f18sa64Pm5oIA7G1.99 |
}}<!-- ************* Fin Fiche Didactique Bibliographie *************** --> | }}<!-- ************* Fin Fiche Didactique Bibliographie *************** --> | ||
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Version actuelle datée du 24 juin 2021 à 16:39
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Conception : Clarification - Explicitation
- Le matérialisme désigne une attitude philosophique qui soutient que toute chose (monde physique et monde moral) est composée de matière et que, fondamentalement, tout phénomène est le résultat d'interactions matérielles. Une telle posture rejoint la pensée philosophique du monisme car elle est caractérisée par le recours exclusif à la notion de matière pour expliquer la totalité des phénomènes du monde physique et du monde moral.
- Du point de vue de la philosophie de l'esprit, le matérialisme (la réalité ultime est la matière) s'oppose à l'idéalisme (la réalité est esprit)
- Dans son sens philosophique, le matérialisme exprime la croyance que la matière, les choses concrètes, sont la seule réalité véritable.
- Matérialisme dialectique
- Selon Lénine, « le matérialisme dialectique insiste sur le caractère approximatif, relatif, de toute proposition scientifique concernant la structure de la matière et ses propriétés » (Matérialisme et empiriocriticisme). On peut donc concevoir un matérialisme philosophique qui serait un matérialisme sans matière.
- le matérialisme anthropologique déplace le cadre conceptuel du matérialisme dialectique.
- La doctrine matérialiste postule que toute réalité - qu'il s'agisse d'objets, d'êtres vivants ou d'événements – est faite de matière, a pour cause des processus physiques, ou même se réduit à de tels processus ; en particulier, l'esprit humain est lui-même une manifestation de l'activité de ses neurones, activité dont il est la conséquence et sans laquelle il n'existe pas ; en définissant le déterminisme étendu, que tout phénomène
de la nature obéit à des lois physiques, et que toutes les lois physiques sont gouvernées par le déterminisme étendu. Postuler le matérialisme oblige donc à postuler le déterminisme.
- Le mot spiritualisme (du latin spiritus, esprit) désigne toute doctrine qui admet l'existence de l'esprit, de l'âme individuelle. Par suite, cette doctrine se présente sous deux formes nettement différentes : il y a un spiritualisme dualiste et un spiritualisme idéaliste.
- Spiritualisme dualiste: D'après ce système, l'âme et le corps, la pensée et la matière, coexistent;
- Spiritualisme idéaliste: D'après ce système, l'esprit seul existe, la substance étendue n'est que l'apparence, la vraie réalité est inétendue et immatérielle.
- Tout n'est pas matériel, voilà la formule de l'un; rien n'est réellement matériel, voilà la formule de l'autre. On pourra ainsi noter que dans l'histoire de la philosophie, les matérialistes sont rares; le spiritualisme, au contraire, outre qu'il est implicitement compris dans les religions qui, avec l'immortalité de l'âme, admettent la sanction de la loi morale dans une autre vie, est la doctrine de diverses écoles de l'Antiquité, comme celles de Pythagore, de Socrate, de Platon, ou de l'école d'Alexandrie; Aristote, en lui refusant la personnalité après la mort, distinguait cependant l'âme du corps.
- Chez les Modernes, Descartes l'a établie en distinguant d'une manière bien tranchée l'esprit de la matière; s'il n'a pas bien démontré l'existence de cette dernière, il ne l'a pas niée; Bossuet, Fénelon, Locke lui-même, l'ont également soutenue. C'est encore la doctrine de l'Ecole française du XIXe siècle, qui se rattache à Descartes et à Platon.
- La doctrine spiritualiste postule l'existence d'une réalité immatérielle, donc non perceptible pour les sens de l'homme ou ses instruments de mesure. Cette réalité immatérielle est décrite par les concepts d'esprit, d'idée, d'essence, de divinité, d'âme et de volonté, et la réalité matérielle en découle : le monde a été créé par Dieu, c'est un résultat de Sa volonté ; Dieu a aussi défini et créé l'essence de
l'homme (sa définition abstraite, en quelque sorte), qui précède l'existence de son corps matériel, comme l'essence de tout objet réel précède l'existence de celui-ci.
- Pour un spiritualiste comme l'étaient les platoniciens, les objets réels ne sont que des copies d'idées transcendantes, seule réalité objet de la connaissance. Les vérités mathématiques, même si ce sont de pures abstractions comme la théorie des ensembles ou l'arithmétique, sont absolues, éternelles et objectives, bref universelles ; elles seraient tenues pour vraies même par les habitants d'un autre système solaire.
Ce qui oppose matérialistes et spiritualistes
Du temps des anciens Grecs comme aujourd'hui, les philosophes se sont opposés sur la question de savoir ce qui est réel.
- Certains, appelés matérialistes, considèrent que les objets matériels existent vraiment, que la réalité objective existe aussi et qu'elle est perceptible par nos sens : « Je vois une table, donc elle existe et elle existe objectivement aussi pour mon voisin. » Descartes, se demandant s'il existait bien, a fini par conclure : « Je pense, donc je suis [c'est-à-dire j'existe] ».
- Le matérialisme postule que la réalité (l'Univers) existe indépendamment de l'homme qui se la représente mentalement, bien que l'esprit d'un homme soit incapable de distinguer entre la réalité et sa représentation (voir citation de Kant : « cent thalers que j'imagine simplement sont exactement pareils [dans ma pensée] à cent thalers qui existent réellement… ») Ce postulat est connu sous les noms de « postulat de réalisme » ou de « postulat de réalisme métaphysique ».
- Dans le langage courant, un matérialiste est une personne qui s'attache essentiellement aux valeurs, aux biens et aux plaisirs matériels. Nous
n'utiliserons pas ce sens du mot dans la suite de ce texte, où le mot matérialisme ne nous intéressera que dans son sens philosophique, où il désigne un principe métaphysique affirmant que « tout est matière ou issu de la matière ».
- Les autres, appelés spiritualistes, considèrent qu'il existe un principe spirituel, distinct et indépendant du corps de l'homme, et que l'esprit est supérieur à la matière. (Je n'ai jamais vu d'énoncé clair des supériorités de l'esprit sur la matière.)
- Un spiritualiste n'admet pas que la réalité externe soit la cause de nos représentations pour l'une au moins des trois raisons suivantes :
- Il nie cette réalité externe, car seul existe l'esprit qui la perçoit (postulat d'immatérialisme) ; - Il pense qu'elle a pour cause l'Idée (doctrine du platonisme) ; - Il pense qu'elle ne peut être indépendante de l'esprit, parce que la réalité externe est une représentation d'une conscience (Kant).
- Les spiritualistes pensent que les concepts et opérations intellectuelles de l'homme ne peuvent s'expliquer par les seuls phénomènes physiologiques. Ils pensent aussi qu'il y a dans l'homme deux types de besoins différents :
- les besoins physiologiques (manger, dormir, etc.) - les désirs proprement humains (être apprécié…)
- Pour un spiritualiste l'homme a deux dimensions : l'âme et le corps, l'âme étant supérieure au corps (toujours sans qu'on sache clairement en quoi réside cette supériorité).
- A partir de la description du spiritualisme qui précède, une première remarque s'impose à un esprit soucieux de rigueur : les concepts de base du spiritualisme ("principe spirituel", "esprit", "âme", "impossibilité de réduire l'esprit de l'homme à une émanation de son corps", "supériorité"…) sont vagues ; il n'en existe aucune définition précise et leur compréhension fait appel à l'intuition irrationnelle.
Qu'est-ce qui précède l'autre : l'esprit ou la matière ?
- Pour un matérialiste, la matière précède la pensée (qui en est une conséquence) et l'esprit (qui est le cadre où s'organise la pensée). L'homme a existé avant d'inventer les notions d'esprit et de divinité, concepts formés dans sa pensée, dont le siège est le cerveau. Et à sa mort, sa pensée cesse d'exister. - Pour un spiritualiste, l'esprit a existé en premier et a créé la matière. En particulier, l'homme matériel et spirituel a été créé par un esprit, une idée ou Dieu. Et à la mort de son corps il n'y a pas de raison que son esprit meure, ni son âme s'il en a une ; au contraire, son esprit peut avoir une vie après la vie et son âme est immortelle.
- Il est clair que ces deux conceptions s'excluent mutuellement : pour un matérialiste « l'existence précède l'essence », comme disait Sartre , alors que pour un spiritualiste c'est le contraire. Un matérialiste cohérent est athée, alors qu'un spiritualiste croit en Dieu ou en un Esprit créateur du monde et de l'homme.
L'opposition entre matérialistes et spiritualistes
Il est fréquent que matérialistes et spiritualistes soient intolérants vis-à-vis les uns des autres, et qu'ils militent pour convertir ceux qui s'opposent à leur point de vue.Karl Marx, matérialiste pur et dur, écrivait : "L'homme fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme. La religion est en réalité la conscience et le sentiment propre de l'homme qui, ou bien ne s'est pas encore trouvé, ou bien s'est déjà reperdu." "La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple. Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple." Il voulait dire : - Que la religion est une invention humaine, une illusion, une superstition. - Qu'historiquement la religion chrétienne a promis le bonheur après la mort pour que les gens du peuple malheureux (les prolétaires), opprimés et exploités par les capitalistes, ne se révoltent pas pendant cette vie-ci contre ceux qui les oppriment et les exploitent. Il considérait donc que la religion endormait le peuple comme l'opium endort celui qui le fume, et que l'Eglise a donc été de ce fait complice des tyrans et des exploiteurs.
- En somme, alors que le matérialisme explique un fait constaté à partir de ses causes physiques, c'est-à-dire en quelque sorte « de bas en haut », le spiritualisme l'explique à partir d'une volonté et d'une conception supérieures, c'est-à-dire « de haut en bas ». On peut dire aussi que le matérialisme implique une connaissance par constatation, preuve et démonstration (donc de type scientifique), alors que le spiritualisme implique une connaissance par intuition ou révélation religieuse.
comparaison matérialisme et spiritualisme
Le matérialisme cherche de manière scientifique des réalités objectives, définies par le fait que tous les hommes peuvent se mettre d'accord sur elles à partir deconstatations partagées et de raisonnements logiques.
Le spiritualisme, au contraire, admet des vérités de l'esprit issues soit d'une révélation religieuse à laquelle il faut croire sans preuve, soit de l'intuition ou l'imagination d'un individu qui cherche à en convaincre les autres ; cette intuition ou imagination ne dispose pas de plus de preuves ou de preuves différentes que la révélation religieuse.
- La première différence entre ces deux doctrines est apparue dès le départ, c'est la rigueur :
- Le matérialisme repose sur des concepts et des méthodes de pensée rigoureuses, scientifiques, notamment le déterminisme ; - Le spiritualisme repose sur des concepts vagues et des convictions acquises par intuition ou révélation.
- La deuxième différence entre ces deux doctrines est la manière de les faire partager par beaucoup d'hommes :
Le matérialisme utilise la science et la raison, que l'objectivité rend indépendantes d'un homme donné. Toute connaissance acquise de cette manière est réputée conforme aux faits et vérifiable, et tenue pour vraie jusqu'à ce qu'une connaissance plus élaborée la remplace ou la précise. Le spiritualisme utilise une révélation ou une intuition, déclarées vraies à priori et au-dessus de toute preuve scientifique, donc dogmatiques. Ses vérités sont réputées correctes pour ceux qui veulent bien les croire, et jusqu'à ce qu'une nouvelle croyance religieuse ou une autre intuition les remplace.
- La troisième différence est d'ordre psychologique :
Le matérialisme et la science laissent beaucoup de phénomènes et d'événements inexpliqués, ce qui inquiète tout homme. On constate, du reste, qu'un homme est d'autant plus inquiet de ne pas comprendre un phénomène et de ne pas pouvoir prédire son évolution qu'il est moins instruit.
- C'est ainsi que cette inquiétude diminue avec l'étendue du vocabulaire d'une personne : plus elle connaît de mots, plus elle maîtrise de concepts et d'outils de raisonnement, et plus elle connaît de faits et de théories sur lesquels elle peut s'appuyer pour comprendre le présent et prévoir l'avenir.
- On constate sans surprise que la foi religieuse et les superstitions sont plus répandues dans les sociétés moins avancées (exemple : les peuples animistes comme celui d'Haïti,qui pratique le culte du vaudou) que dans les sociétés avancées (exemple : la France) ; dans une même société, la nôtre, les gens instruits et surtout les scientifiques sont bien plus souvent matérialistes que les gens de niveau modeste.
Le spiritualisme, au contraire, satisfait d'emblée beaucoup d'inquiétudes. La religion révélée apporte des réponses toutes faites : - à l'inquiétude concernant le salut (« que deviendrai-je après ma mort ? ») ; - à la frustration de l'injustice (« Dieu récompense les bons et punit les méchants, ici-bas ou au plus tard après la mort ») ; - à la frustration des inégalités (« tous les hommes sont égaux devant Dieu, qui les juge selon ce qu'ils font, pas selon leur naissance ou leur fortune »). Le spiritualisme apporte aussi des réponses à l'ignorance qui taraude certains esprits : quand on ne comprend pas quelque chose, il suffit de l'attribuer à la volonté de la Providence, à une finalité qu'Elle seule connaît. Cela permet de remplacer le « je n'ai pas de chance » et la culpabilité du « je m'y suis mal pris » par la volonté de cette Providence. Cela permet aussi de se dispenser de l'effort de chercher une vérité scientifique et de se remettre en question si on la trouve.
- En fait, spiritualisme et religion proviennent d'une même caractéristique de la psychologie humaine : celle d'imaginer des réponses ou des solutions quand elles font défaut ou qu'elles dérangent ; Sartre montre même que l'homme est souvent de mauvaise foi. Et si on suit Freud, l'esprit humain est bien plus dominé par son inconscient que par sa raison.
- Tous les hommes, y compris les plus grands savants, ont des préjugés et des vérités qu'ils sont incapables d'admettre. C'est ainsi qu'Einstein lui-même, dont l'intelligence exceptionnelle n'avait d'égale que l'honnêteté intellectuelle, a perdu les trois dernières décennies de sa vie à chercher une solution non probabiliste au problème de théorie unifiée des champs.
- Une telle solution n'existe pas, mais Einstein ne pouvait pas admettre, par pur blocage psychologique, qu'à l'échelle atomique la réalité n'est pas déterministe au sens traditionnel, qu'elle ne peut être décrite que dmanière probabiliste et non séparable, comme Niels Bohr le lui disait ; Einstein s'était même exclamé : « Dieu ne joue pas aux dés avec l'Univers ! ».
Conceptions erronées et origines possibles
- Le matérialisme est souvent classé comme une forme de monisme.Le monisme soutient que la réalité consiste en une substance ou en un type de substances. Dans la plupart dese base formes dela du réalité matérialisme, est la matière. on soutient que la substance On peut trouver des arguments en faveur de la thèse selon laquelle le matérialisme au sens strict n'a jamais été moniste. Dans les temps anciens, les matérialistes ne postulaient pas seulement les atomes mais aussi le vide de l'espace.
- le spiritualisme est souvent confondu avec spiritualité et spiritisme ! La différence entre spiritualité et spiritisme est que “spiritualité” est caractère spirituel, nature spirituelle tandis que “spiritisme” est doctrine dont les partisans prétendent communiquer avec les esprits des morts, par le moyen d’un intermédiaire appelé médium.
Conceptions: Origines possibles
origines du matérialisme :
- En philosophie, le matérialisme est la doctrine selon laquelle il n'existe d'autre substance que la matière. Il s'oppose donc au dualisme qui admet l'existence de deux substances distinctes : l'esprit et la matière. Le terme est apparu dans la seconde moitié du xviie siècle pour désigner les philosophies qui nient l'existence de substances spirituelles (les « âmes ») et ne reconnaissent que celle des substances corporelles. Le matérialisme s'oppose tant au dualisme qu'au spiritualisme, pour lequel l'esprit constitue la substance de toute réalité.
- Le sens philosophique du mot « matérialisme » est historiquement premier. Si l'on excepte un sens ancien tombé en désuétude, bien que conservé dans son usage anglophone (« matérialiste », au xvie siècle, désignait l'apothicaire ou le chimiste : celui qui s'occupait des « matières »), l'adjectif « matérialiste » n’apparaît en français qu'à la fin du xixe siècle, et désigne les philosophes qui affirment l'existence exclusive des entités matérielles. Ce n'est donc que rétrospectivement que nous qualifions de matérialistes certaines doctrines antérieures à l'usage du mot, doctrines dont les plus anciennes semblent remonter à l'Antiquité grecque, voire à l'Inde ancienne.
- Le matérialisme et son monisme
Christian Wolff, à qui l'on doit probablement la première définition du matérialisme philosophique. La première définition explicite du matérialisme philosophique semble avoir été formulée tardivement par Christian Wolff dans un ouvrage datant de 1734 : « On appelle matérialistes les philosophes qui affirment qu'il n'existe que des êtres matériels ou corps […] Le matérialisme n'admet qu'une seule sorte de substance. »
- Le matérialisme est donc d'abord défini comme un monisme de la matière, ou monisme physique, qui affirme l'unité du monde aussi bien que son caractère matériel. Le monisme matérialiste s'oppose ainsi ouvertement au dualisme de l'esprit et du corps, mais non au pluralisme, puisque la matière est constituée d'une multiplicité de corps.
- Une conséquence problématique de cette définition concerne le statut de la pensée. Le matérialisme est en effet une position qui se prononce sur la nature de l'esprit, compris dans sa relation avec le corps. Il considère que l'existence et la nature des corps ne dépendent pas de la pensée.
- Mais la question se pose de savoir si la pensée existe comme une caractéristique matérielle du corps, notamment du cerveau, ce qui revient à la considérer comme un des processus vitaux parmi d'autres, ou si elle existe comme une propriété spécifique attribuée à l'organisation de la matière.
- Une position ontologique
- Le matérialisme est une doctrine ontologique, sur la nature de l'être ; il ne doit pas être confondu avec le réalisme scientifique ou l'empirisme, qui sont des doctrines gnoséologiques, sur le fondement de la connaissance. D'une façon générale, le matérialisme rejette l'existence de l'âme, de l'Au-delà et de Dieu. Quant à l'esprit (ou psychisme), il en fait une propriété de la matière, ou considère qu'il n'a pas de réalité propre, qu'il renvoie à une conception erronée de l'être humain et du vivant.
- Au cours des siècles, le matérialisme est apparu sous diverses formes. Il existe notamment une forme naïve et spontanée de matérialisme et une forme mécaniste plus conforme au réalisme scientifique. Il existe également des formes réductionnistes de matérialisme, qui ne reconnaissent pas de spécificité aux sciences humaines (ex. : le physicalisme, le biologisme), et des formes non réductionnistes, qui reconnaissent cette spécificité (ex. : le matérialisme historique, le fonctionnalisme).
- La position ontologique commune aux diverses formes de matérialisme peut avoir des conséquences sur le plan éthique : si tout est matière, c'est le corps et non pas quelque substance spirituelle telle que l'âme ou Dieu qui doit être privilégié6. De là cette constance du matérialisme philosophique à déboucher sur une éthique associée au corps - une éthique du plaisir et du bonheur - à moins que ce ne soit justement cette éthique qui justifie l'adhésion à une ontologie matérialiste.
- La définition matérialiste de la matière
- En tant qu'option philosophique, le matérialisme repose sur une définition philosophique minimale de la matière qui ne dépend pas directement de celle qu'en donnent les sciences physiques, définition qui, elle, s'est modifiée en profondeur au cours de l'histoire.
Les matérialistes définissent la matière le plus souvent négativement et de façon relationnelle, en lien avec les notions d'esprit ou de pensée. La matière est ainsi définie comme : Une réalité universelle qui ne dépend pas de la pensée, et notamment de la représentation que l'on en a ; Un principe fondamental qui est la cause ou la raison de l'émergence de l'esprit. Quant aux caractéristiques positives de la matière, c'est aux sciences physiques qu'il revient la tâche de les définir.
origine du spiritualisme:
- Le mot spiritualisme (du latin spiritus, esprit) désigne toute doctrine qui admet l'existence de l'esprit, de l'âme individuelle. On pourra ainsi noter que dans l'histoire de la philosophie, les matérialistes sont rares; le spiritualisme, au contraire, outre qu'il est implicitement compris dans les religions qui, avec l'immortalité de l'âme, admettent la sanction de la loi morale dans une autre vie, est la doctrine de diverses écoles de l'Antiquité, comme celles de Pythagore, de Socrate, de Platon, ou de l'école d'Alexandrie; Aristote, en lui refusant la personnalité après la mort, distinguait cependant l'âme du corps.
- Chez les Modernes, Descartes l'a établie en distinguant d'une manière bien tranchée l'esprit de la matière; s'il n'a pas bien démontré l'existence de cette dernière, il ne l'a pas niée; Bossuet, Fénelon, Locke lui-même, l'ont également soutenue. C'est encore la doctrine de l'Ecole française du XIXe siècle, qui se rattache à Descartes et à Platon.
- Quelles sont les thèses essentielles à tout spiritualisme?.
- L'effort principal du spiritualisme a nécessairement pour but de démontrer l'existence de l'âme, c.-à-d. de démontrer que la matière, et en particulier le corps organisé, et plus spécialement le cerveau n'explique pas la pensée; que la pensée n'est pas un produit ou une fonction du cerveau; en un mot, ce qui est capital, pour tout spiritualiste, c'est la critique du matérialisme. Cette critique peut se ramener à trois points essentiels : elle porte contre les arguments matérialistes, contre la méthode des matérialistes, contre l'essence même de la conception matérialiste.
- Tout d'abord, les arguments matérialistes ne sont pas rigoureux; ils se résument tous en quelques formules, toujours les mêmes : pas de pensée sans cerveau (méthode de concordance); il suffit de supprimer les fonctions cérébrales pour supprimer la pensée (méthode de différence); il suffit que le cerveau varie pour que la pensée varie (méthode des variations). Donc le cerveau est la cause de la pensée.
- Or ces arguments ne prouvent pas ce qu'il s'agit de prouver; ils prouvent sans doute qu'il y a un lien entre le cerveau et la pensée, mais non pas que ce lien soit un lien de cause à effet ou d'organe à fonction.
- Le cerveau peut être un instrument nécessaire pour penser sans créer lui-même la pensée. D'ailleurs, entre le phénomène cérébral et le phénomène mental, il n'y a pas succession, mais simultanéité : l'un n'est donc pas la cause de l'autre. La méthode qui préside aux théories matérialistes est vicieuse : elle consiste à se fier au témoignage des sens plus qu'au témoignage de la conscience, et, par suite, à expliquer le clair par l'obscur, le connu par l'inconnu, le certain par le douteux : qu'y a-t-il en effet de plus directement et de plus sûrement connu que la pensée, qu'y a-t-il de plus obscur, de plus problématique même que la matière? Et enfin la conception matérialiste est, dans son essence même, inintelligible. En effet, cette formule : «le cerveau pense», n'a pas de sens. Dans le cerveau, qui est étendu, il peut y avoir des mouvements de cellules, il ne peut y avoir des idées, inétendues par nature. Le cerveau reçoit, transmet, distribue des mouvements, il ne peut pas penser.
Telle est, dans ses grandes lignes, la critique du matérialisme telle qu'on pourrait la retrouver chez un grand nombre de philosophes spiritualistes.
- Beaucoup vont plus loin; non contents de cette discussion défensive, ils invoquent à leur tour des arguments offensifs. Ces arguments, qui ne sont pas sans valeur, pour peu qu'on sache les comprendre, sont tirés de l'unité, de l'identité, de l'activité de l'esprit, et aussi de l'existence des « facultés supérieures ».
- J'ai conscience d'être un; or cette unité est inexplicable par la matière de notre corps qui est en un perpétuel tourbillon. J'agis, je fais effort sur mes organes ou sur mes idées : or cette activité ne peut s'expliquer par la matière qui est passive. Enfin, il y a en moi des facultés qui, en tous cas, même si la simple conscience pouvait sortir de la matière, resteraient irréductibles : la raison ne peut se ramener à la sensation, la liberté au désir, la moralité à l'intérêt, bref la pensée humaine à l'intelligence animale.
- Donc, la pensée humaine n'étant pas explicable par la matière, il faut une force spéciale pour l'expliquer, une force immatérielle, c'est l'âme. Cette âme n'a du reste pas besoin d'être démontrée par le raisonnement : elle est connue directement par la conscience, par la conscience de l'effort (M. de Biran) ou par la conscience. de la pensée (Descartes).
- Quelles sont maintenant les thèses essentielles du spiritualisme sur les trois grands problèmes de la connaissance, de l'univers et de la destinée? *Tout d'abord, pour bien comprendre un système quelconque, il est utile de partir de ce point capital : le conception du criterium de la vérité qui lui est spéciale. Tout dépend de là. Suivant que c'est aux sens - ou à la raison - ou à la conscience, qu'un philosophe accorde sa confiance, il est entraîné vers tel ou tel système du monde : si c'est aux sens, il est entraîné vers un système matérialiste; si c'est à la raison, il est entraîné vers un système idéaliste et finalement panthéiste; si c'est à la conscience, il est entraîné vers un système spiritualiste. C'est au témoignage de la conscience que se fie surtout le spiritualisme.
Conceptions liées - Typologie
Concepts ou notions associés
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Stratégie de changement conceptuel
Dualité Matérialisme-spiritualisme
- Le mystère est une illusion. Il n’existe aucune transformation de cette nature. Ce que l’on appelle le processus matériel est simplement l’aspect objectif du processus mental subjectif. Examinons les termes matériels « vibration », « milieu externe », « choc », « terminaison nerveuse », « centre nerveux » et « excitation. » Tous peuvent être traduits en termes d’états de conscience ; et c’est par là seulement qu’ils ont une signification : chaque chose sensible ayant une sensation correspondante.
- Dépouillez les termes objectifs de toute leur valeur subjective et vous les laisserez comme un x. Mais quand nous disons que la Matière ne peut être séparée de l’Esprit, nous n’abandonnons pas notre croyance en la Réalité qui est en dehors de nous ; nous affirmons seulement que les perceptions et les conceptions que la philosophie emploie comme matériaux dans la construction de ses théories, sont, sous un aspect, matériels, c’est-à-dire objectifs, et sous un autre mentaux, c’est-à-dire subjectifs ; et que l’affaire du philosophe est de systématiser les conceptions et de reconnaître la distinction logique de leurs aspects.
- En systématisant les conceptions relatives à l’organisme et à ses fonctions, nous devons tenir ferme aux enseignements de l’Expérience, et toutes nos inductions qui dépassent ou qui devancent la sensation, doivent être modelées sur l’Expérience. Maintenant, c’est un fait d’expérience que la Sensation et la Pensée sont dans un tel contraste avec la Matière et la Force ; que les symboles représentent des concrets si profondément différents
— qu’il y a la plus grande difficulté pour reconnaître l’identité d’existence sous une telle diversité d’aspect. Partant de ce fait de la différence, l’hypothèse spiritualiste invoque une diversité correspondante dans les substrata : elle postule l’existence d’une entité spirituelle qui est dans l’organisme matériel mais non hors de lui.
- Elle regarde le corps comme une machine qui est mise en mouvement par un machiniste qui surveille et règle ses mouvements. Ce machiniste a été diversement conçu comme Principe Vital ou Âme ; bien que directement connu par la conscience, il est un mystère impénétrable, et le mode d’opération par lequel il détermine les mouvements organiques, ne peut jamais être découvert. L’Hypothèse matérialiste de mouvements moléculaires n’est pas simplement contradictoire, elle est inconcevable
— le gouffre qui sépare le mouvement de la sensation étant infranchissable. Le matérialiste lui-même ne proclame t-il pas que le passage de l’un à l’autre est un mystère insoluble ?
- Aussi longtemps que le vieux dualisme de la Matière et de l’Esprit ne se sera pas transformé dans la théorie du double point de vue de l’objectif et du subjectif, la difficulté intellectuelle que nous venons de signaler sera le point d’appui de l’hypothèse spiritualiste. De plus, à la répugnance intellectuelle s’est ajoutée une répugnance morale. Plusieurs personnes qui rejettent l’hypothèse d’un Principe Vital comme un embarras scientifique qui gêne la recherche plutôt qu’il ne l’aide, s’attachent à l’hypothèse équivalente d’un Principe psychique, non-seulement parce qu’elle a son utilité, mais parce qu’elle est une sanction. Dans leur folle crainte de perdre dans cette hypothèse une grande sanction de la moralité, ce qui vient d’une honorable intention, ils s’attachent à elle malgré l’évidence, et préfèrent l’ignorance qui propose la sanction comme une base, à une connaissance qui menace de la faire rejeter.
- S’ils pouvaient voir une seule fois qu’après tout, le matérialisme n’est qu’une hypothèse, et qu’elle ne peut, qu’elle soit vraie ou fausse, altérer les faits qu’elle a entrepris de coordonner, ils admettraient que si leur répugnance peut être rationnelle au point de vue intellectuel, elle ne l’est pas au point de vue moral. Notre vie morale, heureusement, n’a pas une base aussi peu sûre que celle des conceptions spéculatives. L’existence d’un principe, spirituel, quand même elle pourrait être démontrée, ne nous aiderait pas plus à comprendre, et si nous les comprenions, à modifier les faits de la vie morale.
- Une observation superficielle suffit à montrer combien un tel Principe est incapable d’engendrer une conduite morale, puisque tant d’âmes font preuve d’une insensibilité déplorable en présence des devoirs moraux. Quiconque a fréquenté les prisons et les asiles d’aliénés, sait qu’il y a des êtres chez qui le « sens moral » manquait d’une façon irrémédiable. Et l’on ne peut pas attaquer cette observation en invoquant les effets d’une mauvaise éducation, puisque cet argument impliquerait que la Moralité dépend plus de l’éducation que du Principe psychique.
—Et si l’on dit que les crétins et les criminels sont tels que nous les voyons à cause de leur « organisation défectueuse, » cela implique également que l’organisation, et non pas le Principe, est la base de la vie morale, et que c’est elle que nous devons étudier.
- Avant de procéder à l’examen de la valeur des hypothèses matérialiste ou spiritualiste, je demande au lecteur de débarrasser son esprit, s’il est possible, des considérations déplacées que l’on a tolérées jusqu’à présent et qui étouffent et obscurcissent la question. Le spiritualiste, cela est notoire, réclame pour son hypothèse la consécration de « nos instincts les plus sacrés et de nos aspirations les plus élevées, »
—réclamation qui peut bien exciter la sympathie et l’espoir, qui place ses adversaires dans une position désavantageuse, mais qui, à l’examen, n’est qu’une hypothèse déplacée. Le spiritualiste s’appuie sur elle pour stigmatiser toute opposition comme fausse, sous prétexte qu’elle est dégradante : et non pas, cela doit être observé, comme dégradante parce qu’elle est fausse !
- Il s’appuie sur elle pour proclamer que ses adversaires rejettent tous les faits spirituels, rejettent la responsabilité morale, le désintéressement, et tout but idéal. Dans cette situation, il trouve qu’il n*y a pas de mot si infamant qui ne puisse être lancé contre ceux qui critiquent son hypothèse ; ni de conclusions assez absurdes qui ne puissent leur être attribuées. Ainsi, pendant longtemps le matérialisme a été un terme de reproche ; et la plupart des hommes se sont empressés de désavouer toute sympathie avec une opinion à la fois si « basse » et si « méprisable. »
- Faire l’éloge de soi-même, et décrier ses adversaires, est un procédé de rhétorique que l’on ne peut espérer voir disparaître — de nos jours du moins. Mais la rhétorique de certains spiritualistes est vraiment choquante pour les esprits sérieux, qui voient que les matérialistes ne rejettent pas plus les faits de conscience en niant l’hypothèse qui les considère comme le produit d’un esprit, que les partisans de Berkeley, en niant l’hypothèse ordinaire de la Matière, ne rejettent les faits d’existence. Il ne nous est pas plus permis de nous attendre à voir le matérialiste se retourner contre les obligations morales, qu’à voir l’idéaliste se jeter tête baissée contre un réverbère ; bien que ces conclusions aient été gravement « déduites » par les adversaires.
- Le spiritualisme et le matérialisme contiennent tous les deux beaucoup de vérité, et beaucoup d’erreur. Chacune de ces doctrines réunit avec succès certains faits importants et fixe l’attention sur des points fondamentaux. Mais chacune d’elles commet contre la méthode scientifique le péché commun qui consiste à oublier la nature artificielle de l’analyse, et à attribuer ainsi à un facteur le produit qui résulte clairement de plusieurs. Chacune d’elles est égarée par le désir de trouver une cause simple pour un effet complexe ; ce qui est un désaccord flagrant avec le principe fondamental de la causalité. De plus elles ont chacune le défaut d’une observation incomplète.
- Les inductions prennent la place des faits ; et les faits qui ne peuvent être expliqués par l’hypothèse sont laissés de côté. Le spiritualiste s’appuie sur une induction qu’aucune observation ne pourra jamais vérifier — l’existence d’un esprit ; et le matérialiste s’appuie sur des inductions qu’aucune observation ne pourra, également, jamais vérifier, — à savoir l’existence de « propriétés vitales » dans l’électricité, ou bien l’existence de la pensée « comme propriété inhérente à la substance cérébrale. »
- Il est probable que beaucoup de gens n’accepteront pas cette assertion que les deux hypothèses contiennent une grande part de vérité ; mais leur opposition s’évanouira, s’ils considèrent quels hommes éminents ont été les défenseurs de chacune d’elles. Il n’est jamais, sage de prétendre qu’un adversaire est un sot, tout simplement parce qu’il soutient ce qui vous semble une folle opinion. Elle n’est pas folle pour lui ; et nous ferions bien de comprendre comment il en est ainsi. Pour réfuter une opinion, nous devons la comprendre ; et nous ne pouvons comprendre les aspects qu’elle présente à son esprit, à moins de nous mettre nous-même à son point de vue. Si de ce point de vue nous pouvons voir ce qu’il voit, et voir davantage, nous pouvons espérer d’agrandir son horizon ; ce qui ne se pourrait jamais en niant ce qu’il voit.
- Bien que ma tournure d’esprit soit profondément opposée à celle du spiritualisme, je puis dire en toute conscience qu’aucun effort de ma part n’a été épargné pour chercher les arguments les plus solides que fournissent en sa faveur les ouvrages de tous les grands penseurs. J’ai même été pendant quelque temps tout près d’une conversion. L’idée d*un esprit nouménal, comme quelque chose de distinct des phénomènes mentaux
— répandu dans l’organisme et donnant à la conscience une unité toute différente de l’unité d’une machine, m’apparut un matin avec une force soudaine et nouvelle, tout à fait différente de la manière vague dont je l’avais conçue jusque-là. Pendant quelques minutes je restai sans mouvement, dans l’extase, pénétré de surprise.
- Il me semblait que j’entrais dans une nouvelle voie, conduisant à de nouvelles issues et avec de vastes horizons. Les convictions de toute ma vie semblaient chancelantes : j’étais animé d’une ardeur fiévreuse, mêlée au vif plaisir de la découverte, mêlée aussi à des hésitations, à des incertitudes ; et de ce moment j’ai compris quelque chose aux conversions subites. Il n’y avait en moi, je me le rappelai ensuite, aucun sentiment d’angoisse à la vue du départ de mes vieilles croyances. Et de fait, il est douteux que les conversions soudaines soient accompagnées de douleurs : — l’excitation est trop grande, les idées nouvelles sont trop absorbantes. L’enthousiasme de posséder la vérité surpasse la fausse honte d’avoir été dans l’erreur. La seule chose que l’on désire c’est d’avoir plus de lumière.
- La méditation intense et prolongée qui suivit, retentit sur ma santé. Je relus les écrits des grands penseurs spiritualistes, en faisant tout mon possible pour" écarter les vieilles objections et les vieilles hésitations qui surgissaient continuellement, et en essayant de tenir mon esprit ouvert à tous les arguments qui pouvaient se présenter. Mais la lumière vacillait à mesure que j’avançais. Les vieux ordres d’idées revenaient, avec l’évidence physiologique qui ne pouvait être méconnue. Au lieu d’acquérir la conviction par la lecture des écrits des métaphysiciens, plus j’étudiais, plus l’obscurité grandissait ;
—le résultat fat de voir que la distinction entre l’esprit nouménal, et les phénomènes mentaux n’était qu’une distinction logique transformée en distinction réelle ; qu’elle était le produit de la séparation entre une abstraction et son concret, analogue à celle que nous faisons quand nous séparons l’abstraction substance des qualités concrètes, et quand nous érigeons cette séparation faite logiquement en une distinction réelle, en réalisant l’abstraction que l’on suppose alors précéder et produire le concret dont elle est tirée en réalité. De la sorte, l’esprit nouménal n’a pas plus de garantie d’existence, que n’en a un principe des machines en dehors de toutes les machines, que n’en a un principe vital en dehors des phénomènes vitaux.
- Bien que l’hypothèse spiritualiste ait ainsi perdu pour moi toute valeur, je gagnai au moins la conviction que sa persistance en présence des progrès de la science, et que l’accueil qui lui était fait par des esprits d’une grande puissance, n’étaient pas sans justification, et pouvaient être considérés comme une protestation contre les hypothèses mécaniques et comme la preuve du besoin d’une explication synthétique. Je sentis, comme je ne l’avais jamais sentie jusque-là, sa valeur en tant que réaction contre des essais trop confiants et trop prématurés de ramener les phénomènes vitaux et mentaux aux phénomènes physiques et chimiques, sans avoir égard à la spécialité des conditions qui caractérisent les phénomènes organiques. Désormais je pus sympathiser avec le spiritualiste dans sa croyance que la vie et l’esprit sont d*un ordre différent de tout ce que l’on voit sous les cieux, ou dans un laboratoire, — d’un ordre que l’on voit seulement dans la série organique.
- Mais cela me rendit plus désireux de déterminer où commençait la différence — de déterminer la spécialité des conditions qu’implique la série organique. Et je ne pus suivre le spiritualiste, quand il chercha une cause en dehors de l’organisme, et quand il proposa une hypothèse dont les termes mêmes excluaient toute vérification possible. On n’éclairait pas les phénomènes observés en les rebaptisant sous les noms de principe vital, d’âme et d’esprit. Les spiritualistes les plus sérieux ne prétendaient pas non plus connaître la nature réelle de cet agent transcendantal : ils se bornaient à affirmer que ce n’est pas la matière. Et tandis qu’ils étaient satisfaits de considérer cet agent comme la cause inconnue d’effets connus (ce qui est en rapport avec l’idée fausse, bien que généralement acceptée, de la notion de causalité) — la plupart d’entre eux voulaient manifester la même ignorance en ce qui concerne la matière. C’est ainsi que des penseurs aussi divers que Voltaire, Condillac, Hume, Kant, Reid et Hamilton, en même temps qu’ils se déclaraient ignorants de l’esprit et de la matière, affirmaient avec confiance que l’esprit ne pourrait avoir aucune communauté avec la matière. Évidemment, il y avait quelque ambiguïté cachée sous les termes que l’on employai
Questions possibles
Bibliographie
Pour citer cette page: (- Spiritualisme)
ABROUGUI, M & al, 2021. Matérialisme - Spiritualisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Mat%C3%A9rialisme_-_Spiritualisme>, consulté le 10, novembre, 2024
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