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'''La science entre l'Objectivisme et l'individualisme'''
 
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*Pour les partisans de l’individualisme, une théorie scientifique n’est rien d’autre que la somme des connaissances (au sens discuté au chapitre précédent : des croyances vraies et justifiées) des scientifiques qui la développent. La question de la connaissance scientifique est alors subordonnée à celle de la connaissance par un individu, telle qu’elle a été évoquée au chapitre 1.
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*Pour les partisans de l’individualisme, une théorie scientifique n’est rien d’autre que la somme des connaissances des scientifiques qui la développent. La question de la connaissance scientifique est alors subordonnée à celle de la connaissance par un individu.
 
*Pour les défenseurs de l’objectivisme (Popper, Lakatos, Chalmers, …), une théorie scientifique ne se résume pas à la somme des croyances individuelles. Pour reprendre Popper, la science est une connaissance objective et, en tant que telle, est « indépendante de la croyance d’une quelconque personne, ou de sa disposition à admettre, ou à affirmer, ou à agir. La connaissance au sens objectif est connaissance sans connaisseur ; elle est connaissance sans sujet connaissant ». Les arguments en faveur de cette position sont multiples. Tout d’abord, il convient de remarquer que le champ couvert par une discipline scientifique moderne comme la physique est si vaste qu’aucun individu ne peut le maîtriser intégralement. Les chercheurs sont aujourd’hui regroupés en communautés spécialisées, et aucune de celles-ci n’est capable d’identifier l’ensemble des liens ou des contradictions contenus par la physique. C’est l’argument de la ramification : puisqu’elle est si complexe, elle existe au-delà des connaissances individuelles. Ensuite, une théorie scientifique à des conséquences, appelées opportunités objectives, qui ne sont pas explicitement connues et formulées par les chercheurs qui la développent. Par exemple, James Clerk Maxwell n’a jamais imaginé l’existence des ondes radio, découvertes après sa mort, bien que leur existence fût contenue dans sa théorie de l’électromagnétisme. C’est l’argument de l’existence des opportunités objectives.  
 
*Pour les défenseurs de l’objectivisme (Popper, Lakatos, Chalmers, …), une théorie scientifique ne se résume pas à la somme des croyances individuelles. Pour reprendre Popper, la science est une connaissance objective et, en tant que telle, est « indépendante de la croyance d’une quelconque personne, ou de sa disposition à admettre, ou à affirmer, ou à agir. La connaissance au sens objectif est connaissance sans connaisseur ; elle est connaissance sans sujet connaissant ». Les arguments en faveur de cette position sont multiples. Tout d’abord, il convient de remarquer que le champ couvert par une discipline scientifique moderne comme la physique est si vaste qu’aucun individu ne peut le maîtriser intégralement. Les chercheurs sont aujourd’hui regroupés en communautés spécialisées, et aucune de celles-ci n’est capable d’identifier l’ensemble des liens ou des contradictions contenus par la physique. C’est l’argument de la ramification : puisqu’elle est si complexe, elle existe au-delà des connaissances individuelles. Ensuite, une théorie scientifique à des conséquences, appelées opportunités objectives, qui ne sont pas explicitement connues et formulées par les chercheurs qui la développent. Par exemple, James Clerk Maxwell n’a jamais imaginé l’existence des ondes radio, découvertes après sa mort, bien que leur existence fût contenue dans sa théorie de l’électromagnétisme. C’est l’argument de l’existence des opportunités objectives.  
  
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Trois erreurs essentielles :
 
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*Ne retenir de l'individualisme que son sens courant et restreint : l'individu égoïste, replié sur soi. Dans ce cas, on confond individualisme et égoïsme.
 
*Ne retenir de l'individualisme que son sens courant et restreint : l'individu égoïste, replié sur soi. Dans ce cas, on confond individualisme et égoïsme.
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*Ne retenir que les dangers qui accompagnent la montée de l'individualisme à travers les crises de nos sociétés modernes, voire leur déclin annoncé. L'individualisme est aussi un facteur de dynamique et de construction d'une nouvelle société : la liberté ne s'oppose pas à la solidarité, l'autonomie ne  
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*Ne retenir que les dangers qui accompagnent la montée de l'individualisme à travers les crises de nos sociétés modernes, voire leur déclin annoncé. L'individualisme est aussi un facteur de dynamique et de construction d'une nouvelle société : la liberté ne s'oppose pas à la solidarité, l'autonomie ne conduit pas à l'isolement. On ne peut fonder le sens de sa vie en dehors du lien à autrui.
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conduit pas à l'isolement. On ne peut fonder le sens de sa vie en dehors du lien à autrui.
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*Penser que l'individualisme est achevé : utilisé par des sociologues, le mot désigne un processus, un mouvement, caractéristique des sociétés modernes V démocratiques.
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*Penser que l'individualisme est achevé : utilisé par des sociologues, le mot désigne un processus, un mouvement, caractéristique des sociétés modernes V  
 
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*Le Mouvement objectiviste est un mouvement d'individus qui cherchent à étudier et à progresser Objectivisme, la philosophie exposée par le romancier-philosophe Ayn rand. Le mouvement a débuté de manière informelle dans les années 1950 et était composé d'étudiants réunis par leur intérêt mutuel pour le roman de Rand, La tête de fontaine. Le groupe, ironiquement nommé "le Collectif" en raison de son plaidoyer pour individualisme, en partie composé de Leonard Peikoff, Nathaniel Branden, Barbara Branden, Alan Greenspan, et Murray Rothbard. Nathaniel Branden, une jeune étudiante canadienne qui avait été grandement inspirée par le travail de Rand, est devenue une proche confidente et a encouragé Rand à étendre sa philosophie à un mouvement formel. À partir de ce début informel dans le salon de Rand, le mouvement s'est développé en une collection de Groupes de réflexion, les organisations académiques, et périodiques.
 
*Le Mouvement objectiviste est un mouvement d'individus qui cherchent à étudier et à progresser Objectivisme, la philosophie exposée par le romancier-philosophe Ayn rand. Le mouvement a débuté de manière informelle dans les années 1950 et était composé d'étudiants réunis par leur intérêt mutuel pour le roman de Rand, La tête de fontaine. Le groupe, ironiquement nommé "le Collectif" en raison de son plaidoyer pour individualisme, en partie composé de Leonard Peikoff, Nathaniel Branden, Barbara Branden, Alan Greenspan, et Murray Rothbard. Nathaniel Branden, une jeune étudiante canadienne qui avait été grandement inspirée par le travail de Rand, est devenue une proche confidente et a encouragé Rand à étendre sa philosophie à un mouvement formel. À partir de ce début informel dans le salon de Rand, le mouvement s'est développé en une collection de Groupes de réflexion, les organisations académiques, et périodiques.
 
'''Individualisme'''
 
'''Individualisme'''
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*L’être humain est, sans doute, conscient de son individualité depuis la naissance de l’humanité voici trois millions d’années. Le précepte de Socrate, « connais-toi toi-même », « γνωτι σεαυτον », l’invite depuis l’antiquité à observer et étudier son individualité. Les stoïciens, tout comme les épicuriens, avaient pour but le perfectionnement de l’individu ; le salut, but de la foi chrétienne, est lui aussi individuel.
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*L’être humain est, sans doute, conscient de son individualité depuis la naissance de l’humanité voici trois millions d’années. Le précepte de Socrate, « connais-toi toi-même », « γνωτι σεαυτον », l’invite depuis l’antiquité à observer et étudier son individualité. Les stoïciens, tout comme les épicuriens, avaient pour but le perfectionnement de l’individu ; le salut, but de la foi chrétienne, est lui aussi individuel. L’individualisme n’a donc jamais pu constituer une nouveauté radicale. La nouveauté de l’individualisme moderne consiste à attribuer à l’individu la primauté métaphysique, à l’identifier à l’être lui-même, à faire de lui le centre et le pivot de l’univers à tel point qu’il est devenu difficile, une fois ce point de vue adopté, de penser des phénomènes collectifs par nature comme la formation et l’apprentissage des langues, l’éducation des enfants, voire la simple (si l’on peut dire) relation d’altérité dans le couple ou la vie sociale.  
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L’individualisme n’a donc jamais pu constituer une nouveauté radicale. La nouveauté de l’individualisme moderne consiste à attribuer à l’individu la primauté métaphysique, à l’identifier à l’être lui-même, à faire de lui le centre et le pivot de l’univers à tel point qu’il est devenu difficile, une fois ce point de vue adopté, de penser des phénomènes collectifs par nature comme la formation et l’apprentissage des langues, l’éducation des enfants, voire la simple (si l’on peut dire) relation d’altérité dans le couple ou la vie sociale.  
 
  
  

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Objectivisme

  • Point de vue qui met l’accent sur le fait que certaines composantes du savoir, depuis les propositions simples jusqu’aux théories complexes, ont des propriétés et des caractéristiques qui dépassent les croyances et les degrés de connaissance des individus qui les conçoivent et les prennent en compte. Par conséquent, les objectivistes privilégient, dans leur analyse de la connaissance, les caractéristiques des éléments ou des corps de savoir auxquels sont confrontés les individus, indépendamment de leurs attitudes, de leurs croyances ou d’autres états subjectifs.

Individualisme

  • Fait de considérer la connaissance en termes d’agencement particulier de croyances individuelles. S’oppose à l’objectivisme.
  • L'individualisme fait de l'individu le fondement de la société et prône l'initiative individuelle, l'indépendance et l'autonomie de la personne par rapport à la société et à tous les groupes sociaux auxquels elle appartient et qui font peser sur elle de multiples pressions.
  • L'individualisme est aussi la tendance à affirmer son indépendance, son autonomie par rapport aux autres et aux groupes.

La science entre l'Objectivisme et l'individualisme

  • Pour les partisans de l’individualisme, une théorie scientifique n’est rien d’autre que la somme des connaissances des scientifiques qui la développent. La question de la connaissance scientifique est alors subordonnée à celle de la connaissance par un individu.
  • Pour les défenseurs de l’objectivisme (Popper, Lakatos, Chalmers, …), une théorie scientifique ne se résume pas à la somme des croyances individuelles. Pour reprendre Popper, la science est une connaissance objective et, en tant que telle, est « indépendante de la croyance d’une quelconque personne, ou de sa disposition à admettre, ou à affirmer, ou à agir. La connaissance au sens objectif est connaissance sans connaisseur ; elle est connaissance sans sujet connaissant ». Les arguments en faveur de cette position sont multiples. Tout d’abord, il convient de remarquer que le champ couvert par une discipline scientifique moderne comme la physique est si vaste qu’aucun individu ne peut le maîtriser intégralement. Les chercheurs sont aujourd’hui regroupés en communautés spécialisées, et aucune de celles-ci n’est capable d’identifier l’ensemble des liens ou des contradictions contenus par la physique. C’est l’argument de la ramification : puisqu’elle est si complexe, elle existe au-delà des connaissances individuelles. Ensuite, une théorie scientifique à des conséquences, appelées opportunités objectives, qui ne sont pas explicitement connues et formulées par les chercheurs qui la développent. Par exemple, James Clerk Maxwell n’a jamais imaginé l’existence des ondes radio, découvertes après sa mort, bien que leur existence fût contenue dans sa théorie de l’électromagnétisme. C’est l’argument de l’existence des opportunités objectives.


Blue-circle-target.png Conceptions erronées et origines possibles

Individualisme

Trois erreurs essentielles :

  • Ne retenir de l'individualisme que son sens courant et restreint : l'individu égoïste, replié sur soi. Dans ce cas, on confond individualisme et égoïsme.
  • Ne retenir que les dangers qui accompagnent la montée de l'individualisme à travers les crises de nos sociétés modernes, voire leur déclin annoncé. L'individualisme est aussi un facteur de dynamique et de construction d'une nouvelle société : la liberté ne s'oppose pas à la solidarité, l'autonomie ne conduit pas à l'isolement. On ne peut fonder le sens de sa vie en dehors du lien à autrui.
  • Penser que l'individualisme est achevé : utilisé par des sociologues, le mot désigne un processus, un mouvement, caractéristique des sociétés modernes V démocratiques.

Blue-circle-target.png Conceptions: Origines possibles

Objectivisme

  • Le Mouvement objectiviste est un mouvement d'individus qui cherchent à étudier et à progresser Objectivisme, la philosophie exposée par le romancier-philosophe Ayn rand. Le mouvement a débuté de manière informelle dans les années 1950 et était composé d'étudiants réunis par leur intérêt mutuel pour le roman de Rand, La tête de fontaine. Le groupe, ironiquement nommé "le Collectif" en raison de son plaidoyer pour individualisme, en partie composé de Leonard Peikoff, Nathaniel Branden, Barbara Branden, Alan Greenspan, et Murray Rothbard. Nathaniel Branden, une jeune étudiante canadienne qui avait été grandement inspirée par le travail de Rand, est devenue une proche confidente et a encouragé Rand à étendre sa philosophie à un mouvement formel. À partir de ce début informel dans le salon de Rand, le mouvement s'est développé en une collection de Groupes de réflexion, les organisations académiques, et périodiques.

Individualisme

  • L’être humain est, sans doute, conscient de son individualité depuis la naissance de l’humanité voici trois millions d’années. Le précepte de Socrate, « connais-toi toi-même », « γνωτι σεαυτον », l’invite depuis l’antiquité à observer et étudier son individualité. Les stoïciens, tout comme les épicuriens, avaient pour but le perfectionnement de l’individu ; le salut, but de la foi chrétienne, est lui aussi individuel. L’individualisme n’a donc jamais pu constituer une nouveauté radicale. La nouveauté de l’individualisme moderne consiste à attribuer à l’individu la primauté métaphysique, à l’identifier à l’être lui-même, à faire de lui le centre et le pivot de l’univers à tel point qu’il est devenu difficile, une fois ce point de vue adopté, de penser des phénomènes collectifs par nature comme la formation et l’apprentissage des langues, l’éducation des enfants, voire la simple (si l’on peut dire) relation d’altérité dans le couple ou la vie sociale.

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  • Si l’individualiste appréhende la connaissance relativement aux croyances individuelles, et la justifie grâce aux fondements de la connaissance (qui ne sont autres que des axiomes), l’objectiviste la considère au contraire comme indépendante des attitudes, croyances ou autres états subjectifs des chercheurs, mettant en avant les caractéristiques propres de la connaissance. Chalmers, à l’instar de Popper, Lakatos ou Marx, est tout acquis à la cause de l’objectivisme, arguant notamment que les théories scientifiques peuvent avoir et ont souvent des conséquences qui n’étaient pas prévues par ceux qui ont été les premiers à proposer la théorie et dont ils n’avaient pas conscience. Autrement dit, il existerait un monde unique, visible et indépendant des observateurs. Il n’est donc pas contradictoire de reconnaître la structure objective des théories scientifiques, en dehors de l’esprit des scientifiques individuels, et de penser que la science est une pratique sociale formée, à toute étape de son développement, d’une série de techniques pour formuler, exprimer et tester ses théories. Aussi, la caractérisation d’une science doit inclure la description des savoir-faire et des techniques qui en font partie.

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Pour citer cette page: (- Individualisme) 

ABROUGUI, M & al, 2021. Objectivisme - Individualisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Objectivisme_-_Individualisme>, consulté le 2, juin, 2024



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