Subjectivisme
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Conception : Clarification - Explicitation
◇Le subjectivisme est une tendance philosophique qui consiste à ramener tout jujement de valeur ou de réalité à des actes ou des états de conscience individuels.
◇C'est une doctrine selon laquelle tout ce qui existe n'a de réalité et/ou de valeur qu'en fonction d'un sujet pensant, d'une conscience qui les lui donne.
◇C'est une attitude de quelqu'un qui juje d'après ses seules opinions personnelles. Selon le subjectivisme, la connaissance n'est pas connaissance subjective qui se suffit à elle-même. Il ya alors autant de subjectivismes possibles qu'il y a de sujets. (Gérard Siegwalt, Nature et histoire, 1966).
◇Définition des différentes sortes de subjectivisme:
¤ le subjectivisme axiologique est une doctrine qui affirme que la valeur n’appartient pas par elle-même aux choses (comme le prétend l’objectivisme), mais que c’est l’homme qui l’attribue aux choses. A partir de cette définition commune, deux types de subjectivisme peuvent être –radicalement- distingués, selon la signification exacte que l’on donne au terme « attribuer », dans l’expression « l’homme attribue une valeur aux choses ».
¤ Selon la première sorte de subjectivisme, il faut entendre par « attribuer » l’idée que la valeur, créée par l’homme, ou plutôt engendrée par son désir, demeure en lui, et ne constitue qu’une fiction, un simple concept qui ne concerne pas le monde réel. « L’homme attribue une valeur aux choses » signifie alors simplement que l’homme projette sur le monde des valeurs que celui-ci n’a pas réellement, que ce ne sont des valeurs humaines, qui ne concernent que l’homme, qui n’ont de sens que pour lui. On peut appeler cette position axiologique subjectivisme, du fait qu’elle consiste dans l’affirmation que les valeurs ne résident que dans la subjectivité, et n’ont aucune objectivité que ce soit.
¤ Le deuxième type de subjectivisme lui est exactement contraire, et cela est quelque peu embarrassant de regrouper sous un même mot deux positions aussi éloignées. Cette deuxième position axiologique considère que l’homme attribue des valeurs au monde, mais qu’il ne se contente pas de les projeter, mais qu’il les crée réellement, c’est-à-dire que la valeur devient aussi réelle que la chose à laquelle elle est attribuée. L’homme crée la valeur, comme le sculpteur crée une statue ou le peintre un tableau ; mais du fait que cette valeur, bien que réelle, ou objective, ait été crée par l’homme, cela demeure un subjectivisme.
¤ Le subjectivisme créateur :cette deuxième position axiologique, est différenciée de la première: subjectivisme classique .Ce type était affirmé triomphalement chez Nietzsche qui a rompu avec le paradigme de la contemplation pour adopter celui de la création .Le subjectivisme créateur aboutit à des conclusions opposées à celles du subjectivisme classique ,alors même qu'il part des mêmes prémisses.
¤ Le subjectivisme classique n’est pas un anthropocentrisme : il vide l’univers de toute valeur, ce en quoi il est nihiliste, et fait de l’homme le siège de ces valeurs ; mais comme elles sont fictives et qu’il ne confère pas à l’homme le pouvoir de les donner au monde, il n’y a pas réellement anthropocentrisme.
¤ Le subjectivisme créateur vide, de même, l’univers de toute valeur ; dans son premier moment, c’est donc un nihilisme ; mais il fait de l’homme le créateur de toute valeur, lui confère ce pouvoir, cette valeur absolue, ce pourquoi son nihilisme se transmue en un second temps en un anthropocentrisme, qu’on pourrait définir ainsi : « Rien n’a de valeur, sauf l’homme » ou même un égocentrisme (« Rien n’a de valeur, sauf moi »), si l’on soutient que c’est chaque individu qui donne de la valeur à ce qu'il veut.
¤ Le subjectivisme normatif :est une expression péjorative employée par Ayn Rand pour désigner l'opinion selon laquelle on ne pourrait édicter de norme de la vie sociale, chaque norme étant jugée subjective : Ce sont ces névrosés mentalement paralysés, anxieux, produits par la désintégration de la philosophie moderne avec son culte de l'incertain, son irrationalisme épistémologique et son subjectivisme normatif, qui sortent de nos universités, brisés d’avance par une terreur chronique et cherchant échapper à l'absolutisme de la réalité qu’ils se sentent incapables d’affronter. En découle un relativisme juridique, qui s'exprime par exemple dans le positivisme juridique, qui prétend que le droit positif n'a pas besoin de justification morale extérieure à lui-même. L'objectivisme et le rationalisme sont opposés à ce point de vue, qui permet de justifier n'importe quelle action étatique ou politique : C’est que le subjectivisme normatif n’est pas toujours une erreur innocente, mais demeure au contraire un instrument majeur de l’arbitraire politique, dans la mesure où il disqualifie a priori la morale commune et le Droit naturel qui condamnent l’intervention de l’État. (François Guillaumat)
◇En économie
Parmi les importants aspects de l'approche méthodologique en économie, comme l'individualisme méthodologique, le subjectivisme représente une approche fondamentale dans la théorie sociale en général. Le subjectivisme se focalise en premier lieu sur la signification que les individus attachent aux actions et situations dans un monde d'incertitude. Comment l'individu s'oriente et résout les problèmes en relation avec ses semblables, mais aussi comment il agit dans l'échelle du temps et dans l'ignorance, sont parmi les axes principaux d'étude du subjectivisme. Il ne s'agit pas seulement de se préoccuper que les hommes cherchent le bien-être matériel, mais c'est avant tout, de façon pertinente, comprendre le comportement de l'homme réel tel qu'il se manifeste dans ses préférences démontrées. L'idée de subjectivisme a complètement changé les approches dans le domaine des phénomènes économiques et sociaux ; pour cette raison on peut la désigner comme une révolution subjectiviste, la première étincelle de cette dite "révolution" a débuté avec la découverte de la théorie subjectiviste de la valeur. Le subjectivisme des auteurs autrichiens : En économie, les auteurs autrichiens ont mis en avant la notion de subjectivisme : Subjectivisme des besoins (Carl Menger) Subjectivisme des coûts (Friedrich von Wieser) Subjectivisme des choix (Ludwig von Mises) Subjectivisme des données (Friedrich Hayek) Subjectivisme des anticipations (Ludwig Lachmann) qui est à la base du subjectivisme radical Subjectivisme du temps (Gerald O'Driscoll, Mario Rizzo) L'école de Vienne, qui fut appelée, à tort durant de longues années, l'école psychologique économique, à cause du marginalisme mal traduit, doit être dorénavant comprise comme une approche économique fondée sur le subjectivisme.
◇En ontologie
Le subjectivisme de Carl Menger est cognitif et ontologique. Une chose ne devient un bien ou un service qu'à partir du moment où elle peut atteindre certaines fins. Pour atteindre ce statut, l'individu agissant doit connaître l'existence de ce bien et la façon dont elle pourrait servir à ses fins. L'approche est effectivement cognitive, c'est à dire savoir que le bien existe mais il s'agit également d'une cognition procédurale afin de connaître comment atteindre des besoins directs ou indirects. Si l'action ne peut pas être menée directement ou indirectement sur le bien, alors celui-ci perd sa qualité de bien. D'autres libéraux distinguent le subjectivisme ontique (le contenu des faits sociaux) du subjectivisme ontologique, lequel se différencie également du subjectivisme épistémologique (s'opposant au réalisme épistémologique et menant au relativisme épistémologique lorsqu'il s'apparente au solipsisme). L'école autrichienne, dans cette approche, allie subjectivisme ontique (le contenu des faits sociaux) et objectivisme ontologique (les lois de causalité entre les faits sociaux). L'objectivisme ontologique repose à la fois sur un a priori : l'agir humain et d'une démarche heuristique. Les lois des causalités économiques sont découvertes à partir de cette prémisse. Par l'intermédiaire de la praxéologie, c'est à dire de l'étude de l'agir humain et de l'individualisme méthodologique (seul l'être humain agit), l'école autrichienne montre que les choix sont subjectivement ontologiques c'est à dire qu'ils n'ont d'existence que dans l'action. En dehors de l'action, il n'y a pas de choix (celui-ci étant inclus dans l'agir). Par conséquent, l'action humaine est à la fois objectivement ontologique (comme a priori de l'agir humain et base de compréhension de l'agir) et subjectivement ontologique (L'agir humain explique les choix et donne les outils de recherche pour découvrir les lois économiques et sociale qui en découlent).
Conceptions erronées et origines possibles
- IL y a une méprise du subjectivisme en tant que pensée certaines voient que c'est une manipulation mécanique de symboles :les mots les représentation mentales qui prennent leur signification uniquement par correspondance avec les objets du monde extérieur et par la suite ses symboles deviennent des réalités extérieures. puisque l'esprit utilises ses représentations internes de la réalité extérieure ,l'esprit est un miroir de la nature et conséquemment un raisonnement correcte est en étroite correspondance avec la logique du monde extérieur.
de même ils considèrent cette pensée atomisable c'est à dire que les symboles sont subdivisables en petites parties parties qui peuvent être combinés par des règles complexes et manipulables. en plus que cette pensée et logique et peut don par l'utilisation de systèmes propositionnels ,générer des modèles du monde.
Conceptions: Origines possibles
- le subjectivisme axiologique soit une application particulière, dans le domaine des valeurs, de la célèbre sentence de Protagoras : l’homme est la mesure de toutes choses. De ce fait, cette doctrine serait aussi ancienne que la pensée contraire, l’objectivisme, et l’on pourrait penser qu’elle correspond à un mode d’appréhension du monde qu’adopteraient instinctivement certaines personnes, quelle que soit l’époque, autrement dit : il n’y aurait pas de priorité, au plan instinctif, accordée à l’objectivisme.
L’époque qui a vu s’affirmer avec force le subjectivisme comme doctrine axiologique consistante (et non comme simple sentence énigmatique telle que celle de Protagoras) :est le XVIIèm siecle
- Par la suite apparition du Subjectivisme de Hobbes:
Hobbes reprend le matérialisme corpusculariste antique qui faisait dire à Démocrite Par convention le doux, par convention l’amer, en réalité, il n’existe que des atomes et le vide. Hobbes rajoute un élément à la liste de ces quelques objets qui sont seuls réels : le mouvement, et toutes les formes qu’il peut prendre en l’homme : le désir est une de ces formes. C'est chez Hobbes qu'on a parlé du premier déploiement systématique du subjectivisme axiologique, qui plus est fondé sur un schéma argumentatif complexe et extrêmement convaincant .D'ou l’acte de naissance du subjectivisme.
- la radicalisation spinoziste
Si l’on voit chez Hobbes l’enfance du subjectivisme axiologique, on peut peut-être pousser la métaphore jusqu’à voir chez Spinoza la venue à maturité de cette doctrine, si l’on considère qu’une radicalisation est une maturation ; car il apparaît que Spinoza radicalise, et porte à leur achèvement, les intuitions hobbesiennes.
En effet, il y a radicalisation dans cette proposition très célèbre de l’Ethique : <<Quand nous nous efforçons à une chose, quand nous la voulons, ou aspirons à elle, ou la désirons, ce n’est jamais parce que nous jugeons qu’elle est bonne ; mais au contraire, si nous jugeons qu’une chose est bonne, c’est précisément parce que nous nous y efforçons, nous la voulons, ou aspirons à elle, ou la désirons>>. C’est cette radicalisation, qui semble conférer au subjectivisme axiologique son sens plein, en lequel il s’oppose de la manière la plus franche à l’objectivisme, que nous croyons identifier chez Spinoza. Ce pourquoi le moment spinoziste se voit comme celui de la maturité du subjectivisme classique.
- la naissance du subjectivisme créateur : Nietzsche
Si le subjectivisme classique se rencontre ultérieurement chez plusieurs auteurs, la reprise de cette doctrine ne paraît pas rajouter quelque chose de significatif à la description fait chez Hobbes et Spinoza. En se concentrant donc sur l’apparition de la deuxième forme: le subjectivisme créateur. Nietzsche aboutit à la célèbre doctrine de l’« amor fati », qui est affirmation pure, accueil dénué de tout ressentiment de tous les événements que le Destin nous offre : Je veux apprendre toujours davantage à considérer comme beau ce qu’il y a de nécessaire dans les choses : ainsi je serai de ceux qui rendent belles les choses. Amor fati : que cela soit dorénavant mon amour. Je ne veux pas entrer en guerre contre la laideur. Je ne veux pas accuser. Détourner mon regard, que ce soit là ma seule négation ! En fait, cette « Ethique du Oui » se constitue également sur un refus, sur une négation donc, mais qui a pour objet non pas le monde, mais certaines doctrines que les penseurs ont élaborées sur celui-ci. Celles-ci ont en commun de nier ou de condamner le principe même sur lequel le monde se fonde : la volonté de puissance : J’ai le bonheur, au-delà de siècles tout entiers d’égarement et de confusion, d’avoir retrouvé le chemin qui mène à un oui et à un non. J’enseigne le non à tout ce qui affaiblit à ce qui épuise. J’enseigne le oui à tout ce qui fortifie, à ce qui emmagasine de la force, à ce qui justifie le sentiment de la force. Nietzsche s’oppose aux théories de la négation ; cette négation de la négation constitue également, indirectement, une affirmation.Donc le subjectivisme créateur aboutit à des conclusions opposées à celles du subjectivisme classique)
- le subjectivisme contemporain
Au XXème siècle, le subjectivisme trouve un nouveau souffle, et ce en chacun de ses deux courants, classique ou créateur .Ce subjectivisme se retrouve chez une grande quantité d’auteurs contemporains, qui se fondent sur des arguments très différents pour défendre une telle doctrine. Ainsi Lavelle part du langage moral, et soutient que la vérité du subjectivisme est affirmée par celui-ci même :<< Que la valeur ne réside jamais dans les choses, mais dans l’activité qui s’y applique, qui les transforme, cela apparaît déjà dans une expression comme : faire valoir>>. C’est en général le désir (suivant en cela Spinoza), qui est considéré comme la cause principale de la subjectivité des valeurs :<< La valeur des choses étant leur aptitude à provoquer les désirs et la valeur étant proportionnelle à la force désir, on doit admettre que la valeur est subjective essentiellement >>. Cela amène un spinoziste comme Misrahi, à définir l’évaluation selon une approche subjectiviste : acte par lequel on « calcule » et on définit la valeur d’un objet ou d’une action.<< Cet acte semble supposer l’objectivité des critères, c’est-à-dire des valeurs qui permettent de mesurer et de juger la valeur d’un homme ou d’une action. En réalité, l’évaluation est aussi et surtout l’acte par lequel la conscience pose des valeurs, c’est-à-dire invente et définit des buts considérés comme dignes d’être poursuivis et d’être proposés à l’action d’autrui. Cette création des valeurs est l’acte originel qui permet l’évaluation empirique. Ainsi l’évaluation créatrice est l’acte fondateur de l’éthique>>.
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Éléments graphique
Stratégie de changement conceptuel
- Aborder les courants de pensés qui lui sont opposés par exemple :
- Subjectivisme-Objectivisme
- Faire comprendre aux apprenants la définition du subjectivisme en se basant sur les concepts qui lui sont liés:
- Réalité, Acte, Désir, choix, Valeur, États de conscience individuels, jugement.
- IL sera judicieux de montrer l'apport de cette doctrine dans la biologie.
- En se référant à des textes et des études.
- Permettre aux apprenants,par une démarche d'investigation, de confronter et de critiquer leurs conceptions.
- Étudier cette théorie pour comprendre les causes de sa naissance ainsi que ses limites.
Questions possibles
Bibliographie
Pour citer cette page: ([1])
ABROUGUI, M & al, 2020. Subjectivisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Subjectivisme>, consulté le 22, décembre, 2024
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