Différences entre versions de « Réductionnisme »
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* Qu’entend-on par « réduction » dans le langage philosophique ? En toute première approximation, « réduire une entité x à une entité y » (par exemple, réduire la substance « esprit » à la substance « matière ») signifie déduire x de y (ou expliquer x par y), de sorte que (dans un sens qui demande à être précisé) x n’est rien d’autre, ou de plus, que y (Smart,1959). | * Qu’entend-on par « réduction » dans le langage philosophique ? En toute première approximation, « réduire une entité x à une entité y » (par exemple, réduire la substance « esprit » à la substance « matière ») signifie déduire x de y (ou expliquer x par y), de sorte que (dans un sens qui demande à être précisé) x n’est rien d’autre, ou de plus, que y (Smart,1959). | ||
| − | *'''Le réductionnisme ontologique''' est une posture métaphysique selon laquelle une certaine entité ou classe d’entités (par exemple, un organisme) est constituée par, et réductible à, un autre genre d’entités (par exemple, les molécules) et leurs interactions. Le réductionnisme ontologique concerne typiquement les relations entre des entités et leurs composants, et constitue aujourd’hui une posture largement partagée dans la communauté scientifique. | + | = Réductionnisme ontologique = |
| − | *'''Le réductionnisme méthodologique''', en revanche, ne se prononce pas sur les relations entre entités en elles-mêmes, mais soutient l’idée que la manière la plus fructueuse d’étudier le comportement d’un système consiste à le considérer en termes d’interactions entre ses composants. | + | *'''Le [[réductionnisme ontologique]]''' est une posture métaphysique selon laquelle une certaine entité ou classe d’entités (par exemple, un organisme) est constituée par, et réductible à, un autre genre d’entités (par exemple, les molécules) et leurs interactions. Le [[réductionnisme ontologique]] concerne typiquement les relations entre des entités et leurs composants, et constitue aujourd’hui une posture largement partagée dans la communauté scientifique. |
| − | *'''Le réductionnisme épistémique''' considère que la connaissance que l’on a dans un certain domaine (par exemple, sur les organismes) peut être réduite à la connaissance que l’on a dans un autre domaine (par exemple, sur les molécules et leurs interactions). | + | = Réductionnisme méthodologique = |
| − | Matteo Mossio, Jon Umerez 2015 | + | *'''Le [[réductionnisme méthodologique]]''', en revanche, ne se prononce pas sur les relations entre entités en elles-mêmes, mais soutient l’idée que la manière la plus fructueuse d’étudier le comportement d’un système consiste à le considérer en termes d’interactions entre ses composants. |
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| + | *'''Le [[réductionnisme épistémique]]''' considère que la connaissance que l’on a dans un certain domaine (par exemple, sur les organismes) peut être réduite à la connaissance que l’on a dans un autre domaine (par exemple, sur les molécules et leurs interactions). <ref>Matteo Mossio, Jon Umerez 2015</ref> | ||
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| − | *'''L'histoire de la biologie''' est marquée dès ses débuts par une opposition entre mécanistes et vitalistes. Le mécaniste veut constituer une science du vivant sur le modèle de la physique et veut donc appliquer les concepts et méthodes physico-chimiques au vivant. Descartes propose | + | *'''L'[[histoire de la biologie]]''' est marquée dès ses débuts par une opposition entre [[Mécanisme - Vitalisme | mécanistes et vitalistes]]. Le [[Mécanisme|mécaniste]] veut constituer une science du vivant sur le modèle de la physique et veut donc appliquer les concepts et méthodes physico-chimiques au vivant. [[Descartes]] propose même le concept d'[[animal-machine]] pour justifier le recours aux présuppositions de la physique dans l'approche du vivant. D'autre part, le [[Vitalisme | vitaliste]] pense que, pour rendre compte du vivant, il faut recourir à des concepts et méthodes spécifiques. En particulier, le concept de «[[force vitale]]» permet de rendre compte d'une [[spécificité du vivant]], '''irréductible''' aux propriétés de ses composants physico-chimiques [[Emergentisme]]. |
| − | même le concept d'animal-machine pour justifier le recours aux présuppositions de la physique dans l'approche du vivant.D'autre part, le vitaliste pense que, pour rendre compte du vivant, il faut recourir à des concepts et méthodes spécifiques. En particulier, le concept de | + | <ref>[[Feltz Bernard]]. Le réductionnisme en biologie. Approches historique et épistémologique. In: Revue Philosophique de Louvain. |
| − | Feltz Bernard. Le réductionnisme en biologie. Approches historique et épistémologique. In: Revue Philosophique de Louvain. | + | Quatrième série, tome 93, n°1-2, 1995. pp. 9-32;</ref> |
| − | Quatrième série, tome 93, n°1-2, 1995. pp. 9-32; | ||
Version du 1 mai 2020 à 00:22
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Conception : Clarification - Explicitation
- Qu’entend-on par « réduction » dans le langage philosophique ? En toute première approximation, « réduire une entité x à une entité y » (par exemple, réduire la substance « esprit » à la substance « matière ») signifie déduire x de y (ou expliquer x par y), de sorte que (dans un sens qui demande à être précisé) x n’est rien d’autre, ou de plus, que y (Smart,1959).
Réductionnisme ontologique
- Le réductionnisme ontologique est une posture métaphysique selon laquelle une certaine entité ou classe d’entités (par exemple, un organisme) est constituée par, et réductible à, un autre genre d’entités (par exemple, les molécules) et leurs interactions. Le réductionnisme ontologique concerne typiquement les relations entre des entités et leurs composants, et constitue aujourd’hui une posture largement partagée dans la communauté scientifique.
Réductionnisme méthodologique
- Le réductionnisme méthodologique, en revanche, ne se prononce pas sur les relations entre entités en elles-mêmes, mais soutient l’idée que la manière la plus fructueuse d’étudier le comportement d’un système consiste à le considérer en termes d’interactions entre ses composants.
Réductionnisme épistémique
- Le réductionnisme épistémique considère que la connaissance que l’on a dans un certain domaine (par exemple, sur les organismes) peut être réduite à la connaissance que l’on a dans un autre domaine (par exemple, sur les molécules et leurs interactions). [1]
Conceptions erronées et origines possibles
- le réductionnisme associée à un champ d’investigation donné, généralement de nature scientifique , est généralement conçue comme la procédure qui consiste à appréhender un phénomène complexe en l’analysant, l’atomisant ou le décomposant en parties constitutives – plus simples et donc plus facilement intelligibles – pour ensuite recomposer sur base de l’étude de ces parties en isolation une compréhension du phénomène de départ dans sa totalité (Bechtel et Richardson, 2010).
On décompose les choses pour étudier chaque éléments indépendamment puis ayant compris le fonctionnement des divers éléments, on les assemble pour comprendre le système de base étudié (la sociologie à partir de la psychologie, l’écologie à partir de la biologie, la thermodynamique à partir de la physique statistique, etc.). C’est-à-dire que ici toutes les parties sont inférieures à la somme du tout.
A la suite d'une série de révolutions conceptuelles, la méthode analytique a triomphe en biologie et elle a permis de définir un niveau pertinent minimum à partir duquel il devenait adéquat de chercher à comprendre la nature des lois qui gouvernent la vie. Ce niveau est le niveau moléculaire » (A. Danchin, p. 195).
Conceptions: Origines possibles
- La question du réductionnisme traverse toute l'histoire de la biologie. L'opposition entre mécanistes et vitalistes depuis les xviie et xvme siècles en est une forme exacerbée qui a perduré jusqu'au xxe siècle. Pourtant, dès les xvme et xixe siècles s'ébauchent des attitudes anti-réductionnistes moins radicales qui vont avoir une influence décisive dans le devenir de la discipline biologique en gestation.
- L'histoire de la biologie est marquée dès ses débuts par une opposition entre mécanistes et vitalistes. Le mécaniste veut constituer une science du vivant sur le modèle de la physique et veut donc appliquer les concepts et méthodes physico-chimiques au vivant. Descartes propose même le concept d'animal-machine pour justifier le recours aux présuppositions de la physique dans l'approche du vivant. D'autre part, le vitaliste pense que, pour rendre compte du vivant, il faut recourir à des concepts et méthodes spécifiques. En particulier, le concept de «force vitale» permet de rendre compte d'une spécificité du vivant, irréductible aux propriétés de ses composants physico-chimiques Emergentisme.
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Pour citer cette page: ([16])
ABROUGUI, M & al, 2020. Réductionnisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/R%C3%A9ductionnisme>, consulté le 16, juin, 2024
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- ↑ Matteo Mossio, Jon Umerez 2015
- ↑ Feltz Bernard. Le réductionnisme en biologie. Approches historique et épistémologique. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, tome 93, n°1-2, 1995. pp. 9-32;
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