Différences entre versions de « Préformisme - Évolutionnisme »
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Selon le dictionnaire Le Robert, '''la préformation''' est « une des deux théories biologiques en lutte aux XVIIe et XVIIIe siècles, selon laquelle l’organisme vivant est complètement constitué dans le germe ». '''Son opposé''' est '''l’épigenèse''', « théorie selon laquelle un embryon se développe par différenciations successives de parties nouvelles ». Ce sont des définitions actuelles, qui donnent à ces deux termes un sens tranché, à savoir celui que l’on utilise couramment dans l’enseignement des sciences biomédicales. Leur précision occulte cependant l’existence d’une controverse longue de bien plus que deux siècles, qui a vu s’affronter des principes philosophiques et religieux, puis des conceptions et des observations scientifiques en un débat finalement sans vainqueur véritable, du moins avant le milieu du XIXe siècle qui consacrera l’épigenèse dans sa définition actuelle. L’analyse de l’intrication de ces différentes approches du problème de la reproduction est un exemple de la place des représentations dans la construction d’un savoir scientifique. | Selon le dictionnaire Le Robert, '''la préformation''' est « une des deux théories biologiques en lutte aux XVIIe et XVIIIe siècles, selon laquelle l’organisme vivant est complètement constitué dans le germe ». '''Son opposé''' est '''l’épigenèse''', « théorie selon laquelle un embryon se développe par différenciations successives de parties nouvelles ». Ce sont des définitions actuelles, qui donnent à ces deux termes un sens tranché, à savoir celui que l’on utilise couramment dans l’enseignement des sciences biomédicales. Leur précision occulte cependant l’existence d’une controverse longue de bien plus que deux siècles, qui a vu s’affronter des principes philosophiques et religieux, puis des conceptions et des observations scientifiques en un débat finalement sans vainqueur véritable, du moins avant le milieu du XIXe siècle qui consacrera l’épigenèse dans sa définition actuelle. L’analyse de l’intrication de ces différentes approches du problème de la reproduction est un exemple de la place des représentations dans la construction d’un savoir scientifique. | ||
* Épigenèse (animale) | * Épigenèse (animale) | ||
− | La notion d'épigenèse, pour expliquer la formation progressive de l'embryon, est suggérée pour la première fois par William Harvey en 1651, mais le vrai débat théorique a commencé au siècle suivant. Deux théories concurrentes ont tenté d'expliquer le développement de l'individu – l'ontogenèse – à partir des gamètes. Les partisans de la théorie de préformation, comme le naturaliste Albrecht von Haller, soutenaient que la spécificité du processus du développement pour chaque espèce s'explique par l'existence dans les gamètes d'un minuscule être préformé, une sorte de modèle de l'adulte, et le développement de l'individu n'étant autre que la croissance de ce modèle. L'« homonculus », l'homme minuscule dans le spermatozoïde en est la représentation la plus connue. Par opposition à la théorie de la préexistence du modèle miniaturisé, les partisans de la théorie de l'épigenèse, dont Caspar Friedrich Wolff, pensaient que l'œuf est amorphe et que les organes de l'adulte se différencient graduellement. Aucune des deux théories n'était vraiment satisfaisante car, dans les deux cas, des questions fondamentales restaient inexpliquées. Les théories préformationnistes étaient confrontées aux difficultés d'expliquer pourquoi deux parents sont nécessaires pour la reproduction. De plus, la supposition de l'existence dans les gamètes d'un modèle préformé de chaque individu de chaque génération et l'emboîtement de ces modèles les uns dans les autres conduisent inévitablement à la question de l'origine du tout premier « modèle » et nécessite de supposer un acte de création comme point d'origine. Les partisans de l'épigenèse, de leur côté, avaient des difficultés à expliquer la spécificité du processus épigénétique pour chaque espèce. Pourquoi l'œuf de poisson se développe-t-il toujours en poisson, l'œuf de poule en poussin, etc. ? Quelle force pousse l'œuf à grandir | + | La notion d'épigenèse, pour expliquer la formation progressive de l'embryon, est suggérée pour la première fois par William Harvey en 1651, mais le vrai débat théorique a commencé au siècle suivant. Deux théories concurrentes ont tenté d'expliquer le développement de l'individu – l'ontogenèse – à partir des gamètes. Les partisans de la théorie de préformation, comme le naturaliste Albrecht von Haller, soutenaient que la spécificité du processus du développement pour chaque espèce s'explique par l'existence dans les gamètes d'un minuscule être préformé, une sorte de modèle de l'adulte, et le développement de l'individu n'étant autre que la croissance de ce modèle. L'« homonculus », l'homme minuscule dans le spermatozoïde en est la représentation la plus connue. Par opposition à la théorie de la préexistence du modèle miniaturisé, les partisans de la théorie de l'épigenèse, dont Caspar Friedrich Wolff, pensaient que l'œuf est amorphe et que les organes de l'adulte se différencient graduellement. Aucune des deux théories n'était vraiment satisfaisante car, dans les deux cas, des questions fondamentales restaient inexpliquées. Les théories préformationnistes étaient confrontées aux difficultés d'expliquer pourquoi deux parents sont nécessaires pour la reproduction. De plus, la supposition de l'existence dans les gamètes d'un modèle préformé de chaque individu de chaque génération et l'emboîtement de ces modèles les uns dans les autres conduisent inévitablement à la question de l'origine du tout premier « modèle » et nécessite de supposer un acte de création comme point d'origine. Les partisans de l'épigenèse, de leur côté, avaient des difficultés à expliquer la spécificité du processus épigénétique pour chaque espèce. Pourquoi l'œuf de poisson se développe-t-il toujours en poisson, l'œuf de poule en poussin, etc. ? Quelle force pousse l'œuf à grandir?... |
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+ | L'ontogenèse recouvre l'ensemble des processus de développement des êtres vivants, jalonnés, à partir de la fécondation, par l'embryogenèse, l'acquisition de l'état adulte, la sénescence, puis la mort et/ou la reproduction qui conduisent à un nouveau cycle de vie. Il est évident que les modalités de l'ontogenèse diffèrent en fonction du degré de complexité, donc d'évolution, des organismes considérés. | ||
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+ | Les plantes sont caractérisées par des processus originaux de développement, très différents de ceux de l'ontogenèse animale. Leur cycle de reproduction comporte une alternance entre la génération dite sporophytique, qui représente l'individu développé dans la majorité des cas, et la génération dite gamétophytique, toujours présente – sauf exception –, spatialement séparée naturellement, chez les cryptogames vasculaires, fougères par exemple, ou pouvant l'être expérimentalement. Comme son nom l'indique, la génération gamétophytique est celle qui produira les cellules sexuelles, autrement dit les gamètes. À la différence de la majorité des animaux, il n'existe pas de ségrégation d'une lignée germinale au cours de l'embryogenèse ; la mise en place des cellules sexuelles est liée chez les végétaux les plus évolués (Spermatophytes) au phénomène de floraison, déclenché par des signaux de l'environnement. Dans le cas de la génération sporophytique, les facteurs extérieurs jouent un rôle essentiel dans la régulation du développement de la plante, qui est par définition un organisme fixé et donc soumis aux contraintes de l'environnement. | ||
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+ | Les processus de morphogenèse et d'organogenèse ne sont pas limités, comme chez l'animal, au développement embryonnaire. Ils sont dévolus aux tissus méristématiques qui conservent, tout au long de la vie de la plante, la capacité de se diviser, de se différencier et d'établir une organogenèse permanente : ce sont les homologues des cellules souches des animaux | ||
* Évolutionnisme | * Évolutionnisme | ||
Doctrine ou théorie explicative de l'évolution des espèces au cours des âges | Doctrine ou théorie explicative de l'évolution des espèces au cours des âges |
Version actuelle datée du 25 juin 2020 à 12:11
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Traduction
Préformisme - Évolutionnisme (Français)
/ Preformism - Evolutionism (Anglais)
/ ما قبل التشكيل - التطور (Arabe)
Traductions
Définition
Domaine, Discipline, Thématique
Justification
Définition écrite
- Préformisme
Ancienne théorie biologique considérant que les êtres vivants sont formés complètement dans le germe.
Selon le dictionnaire Le Robert, la préformation est « une des deux théories biologiques en lutte aux XVIIe et XVIIIe siècles, selon laquelle l’organisme vivant est complètement constitué dans le germe ». Son opposé est l’épigenèse, « théorie selon laquelle un embryon se développe par différenciations successives de parties nouvelles ». Ce sont des définitions actuelles, qui donnent à ces deux termes un sens tranché, à savoir celui que l’on utilise couramment dans l’enseignement des sciences biomédicales. Leur précision occulte cependant l’existence d’une controverse longue de bien plus que deux siècles, qui a vu s’affronter des principes philosophiques et religieux, puis des conceptions et des observations scientifiques en un débat finalement sans vainqueur véritable, du moins avant le milieu du XIXe siècle qui consacrera l’épigenèse dans sa définition actuelle. L’analyse de l’intrication de ces différentes approches du problème de la reproduction est un exemple de la place des représentations dans la construction d’un savoir scientifique.
- Épigenèse (animale)
La notion d'épigenèse, pour expliquer la formation progressive de l'embryon, est suggérée pour la première fois par William Harvey en 1651, mais le vrai débat théorique a commencé au siècle suivant. Deux théories concurrentes ont tenté d'expliquer le développement de l'individu – l'ontogenèse – à partir des gamètes. Les partisans de la théorie de préformation, comme le naturaliste Albrecht von Haller, soutenaient que la spécificité du processus du développement pour chaque espèce s'explique par l'existence dans les gamètes d'un minuscule être préformé, une sorte de modèle de l'adulte, et le développement de l'individu n'étant autre que la croissance de ce modèle. L'« homonculus », l'homme minuscule dans le spermatozoïde en est la représentation la plus connue. Par opposition à la théorie de la préexistence du modèle miniaturisé, les partisans de la théorie de l'épigenèse, dont Caspar Friedrich Wolff, pensaient que l'œuf est amorphe et que les organes de l'adulte se différencient graduellement. Aucune des deux théories n'était vraiment satisfaisante car, dans les deux cas, des questions fondamentales restaient inexpliquées. Les théories préformationnistes étaient confrontées aux difficultés d'expliquer pourquoi deux parents sont nécessaires pour la reproduction. De plus, la supposition de l'existence dans les gamètes d'un modèle préformé de chaque individu de chaque génération et l'emboîtement de ces modèles les uns dans les autres conduisent inévitablement à la question de l'origine du tout premier « modèle » et nécessite de supposer un acte de création comme point d'origine. Les partisans de l'épigenèse, de leur côté, avaient des difficultés à expliquer la spécificité du processus épigénétique pour chaque espèce. Pourquoi l'œuf de poisson se développe-t-il toujours en poisson, l'œuf de poule en poussin, etc. ? Quelle force pousse l'œuf à grandir?...
- Épigenèse (végétale)
L'ontogenèse recouvre l'ensemble des processus de développement des êtres vivants, jalonnés, à partir de la fécondation, par l'embryogenèse, l'acquisition de l'état adulte, la sénescence, puis la mort et/ou la reproduction qui conduisent à un nouveau cycle de vie. Il est évident que les modalités de l'ontogenèse diffèrent en fonction du degré de complexité, donc d'évolution, des organismes considérés.
Les plantes sont caractérisées par des processus originaux de développement, très différents de ceux de l'ontogenèse animale. Leur cycle de reproduction comporte une alternance entre la génération dite sporophytique, qui représente l'individu développé dans la majorité des cas, et la génération dite gamétophytique, toujours présente – sauf exception –, spatialement séparée naturellement, chez les cryptogames vasculaires, fougères par exemple, ou pouvant l'être expérimentalement. Comme son nom l'indique, la génération gamétophytique est celle qui produira les cellules sexuelles, autrement dit les gamètes. À la différence de la majorité des animaux, il n'existe pas de ségrégation d'une lignée germinale au cours de l'embryogenèse ; la mise en place des cellules sexuelles est liée chez les végétaux les plus évolués (Spermatophytes) au phénomène de floraison, déclenché par des signaux de l'environnement. Dans le cas de la génération sporophytique, les facteurs extérieurs jouent un rôle essentiel dans la régulation du développement de la plante, qui est par définition un organisme fixé et donc soumis aux contraintes de l'environnement.
Les processus de morphogenèse et d'organogenèse ne sont pas limités, comme chez l'animal, au développement embryonnaire. Ils sont dévolus aux tissus méristématiques qui conservent, tout au long de la vie de la plante, la capacité de se diviser, de se différencier et d'établir une organogenèse permanente : ce sont les homologues des cellules souches des animaux
- Évolutionnisme
Doctrine ou théorie explicative de l'évolution des espèces au cours des âges
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Préformisme - Évolutionnisme - Historique (+)
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Pour citer cette page: (- Évolutionnisme)
ABROUGUI, M & al, 2020. Préformisme - Évolutionnisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Pr%C3%A9formisme_-_%C3%89volutionnisme>, consulté le 21, novembre, 2024
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