Différences entre versions de « Gestion de déchet »
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Définition
Domaine, Discipline, Thématique
Justification
Définition écrite
- La gestion de déchet:
-La pensée et l'implémentation d'une gestion linéaire des déchets a longtemps prévalu(Wilson, 2007). Cependant, face au problème de raréfaction des ressources fossiles et aux coûts importants de leur gestion, les déchets sont perçus, depuis le début des années 1990,comme une ressource qu'il faut valoriser. La section suivante présente dans un premier temps les définitions de la notion de déchets ainsi que les principes actuels qui encadrent leur gestion. Elle terminera par une revue des différentes filières de traitement existantes et de leurs éléments constitutifs.
- La notion de déchets:
-Historiquement, la définition d'un déchet est celle d'un bien dont son propriétaire ne veut plus et qui est destiné au rebus. Ainsi, la loi du 15 juillet 1975 relative à l'élimination des déchet et à la récupération des matériaux en France et la loi sur la qualité de l'environnement au Québec définissent un déchet comme « tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon. » (France, 1975, Loi n°75-633; Québec, 1979, Loi L.Q.E., chapitre Q2)
- cette loi a donné lieu à 27 articles du Code de l'environnement qui ont pour objectifs les deux principaux facteurs favorisant l'établissement d'une règlementation sur les déchets à cette époque: la protection de la santé publique et celle de l'environnement. - Il est toujours assimilé à un bien dont le détenteur n'en perçoit plus l'utilité immédiate ou qui n'assure plus la fonction pour laquelle il était destiné. - Il, est qualifiée de déchet toute matière qui aurait été mal utilisée. Un exemple est cité par Pongrácz and Pohjola (2004) en agriculture et en aquaculture, où des substances (nutriments,nourriture) terminent en déchets parce qu'ils sont utilisés en trop grandes quantités etn'atteignent pas leurs cibles (plantes, poissons) -Seadon (2010) suggère ainsi que le conceptde déchet est le résultat d'un mode de pensée inadéquat, dit << en bout de tuyau>> -le déchet des uns fait la fortune des autres , reflète la complexité de la notion de déchets, qui est à la fois un élément dont on souhaite se défaire et une ressource potentielle (Bertolini, 2002) -un déchet peut également se définir par sa valeur d'échange économique, qui est traditionnellement négative à la fin du processus de production du déchet, et qui doit devenir positive dans le cas d'un non-déchet (Bertolini,2004).
- Les principes de gestion des déchets:
-« Le meilleur déchet est celui qui n'existe pas ». Cette expression populaire traduit le premier principe (Réduction) de la hiérarchie des 3RV-E (Réduction, Réemploi, Recyclage Valorisation et Élimination), cadre théorique fondateur de la gestion des déchets moderne. -Il y est alors mentionné que « la réduction, le réemploi,le recyclage, la valorisation et l'élimination doivent, dans cet ordre, devenir les assises d'une gestion intégrée des déchets solides au Québec » (Ministère du Développement Durable del’Environnement et des Parcs, 2010, p. 2) sans pour autant préciser une définition des termes composant la hiérarchie. Elle sera donnée plus tard dans le rapport "Déchets d'hier,ressources de demain" rédigé par le Bureau d'Audiences Publiques sur l'Environnement(BAPE en 1997) - la notion de hiérarchie est préciser de « mettre en oeuvre une hiérarchie des modes de gestion des déchets consistant à privilégier, dans l'ordre(Alinéa II, 2010):
a- la préparation en vue de la réutilisation, b- le recyclage c-toute autre valorisation, notamment la valorisation énergétique d- l'élimination
-la hiérarchie n'intègre pas la question du transport, et du territoire en général, qui peut amputer en partie ou totalement les bénéfices économiques et/ou environnementaux d'un éventuel recyclage(Brambilla Pisoni et al. 2009; Larsen etal.2010) -une approche plus large que la hiérarchie des 3RV-E, la philosophie des 4R-VD(Réduction, Récupération, Réutilisation, Recyclage, Valorisation et Disposition) prône une gestion intégrée des déchets plutôt qu'une hiérarchie des actions(Hausler,1999). -Cette approche systémique s'inscrit dans le cadre de référence du PNUE (Programme des NationsUnies pour l'Environnement) établi « pour concevoir et implémenter de nouveaux systèmes de gestion des déchets et pour analyser et optimiser les systèmes existants »(Seadon,2010). (Seadon,2010) -Le principe fondamentale est « un ensemble d'unités ou d'éléments en interaction et qui formentun tout intégré ayant pour objectif de fournir un service » (Seadon, 2010). - Il est avantageux de considérer l'ensemble des activités liées à la récupération et au traitement (collecte, transport, tri, traitement, enfouissement des résidus ultimes) pour la conception d'un système globalement performant (Bing et al., 2016; McDougall, White, Franke & Hindle, 2001) -Le déchet est considéré comme une ressource, la performance de la valorisation dépend des produits qu'il remplace, de leur mode de production et des caractéristiques du territoire (Steubing et al., 2014). -Une perspective holistique allant donc au-delà du système « gestion des déchets » est ainsi nécessaire pourmesurer les réels bénéfices des services rendus (Bing et al. 2016; Larsen 2009).
-Il est à la base des concepts de bouclage des flux et d'économie circulaire, qui s'intéressent, entre autres, aux déchets pour réduire leur production et trouver de nouvelles voies de valorisation qui alimenteront d'autres systèmes (Haas,Krausmann, Wiedenhofer, & Heinz, 2015) .
-Dans un contexte industriel, ces changements peuvent intégrer l'adoption de nouveaux modèles d'affaires, davantage orientés vers une économie de fonctionnalité, s'opposant ainsi à une économie de produits (Medini, Moreau Peillon, & Boucher,2014). -Les symbioses industrielles sont aussi des exemples de solutions qui encouragent les échanges de flux inter-organisations pour limiter la consommation de nouvelles ressources (Chertow, 2007) -Dans un contexte municipal, une approche moderne de gestion des déchets privilégie l'utilisation simultanée de plusieurs types de traitement, ou filières, pour augmenter la performance globale (Consonni et al. 2011; O. Eriksson et al.2005; Rojo 2009). Consonni et al. (2011) ont ainsi étudié la dynamique entre le recyclage et l'incinération avec récupération d'énergie
- Les filières actuelles de traitement des déchets municipaux:
-Une filière de traitement des déchets est constituée d'un ensemble d'activités, qui peuvent être étudiées de manière indépendante, mais qui sont interconnectées (Larsen 2009) -Une représentation conceptuelle d'une filière de traitement des déchets est comprend trois système principaux:
Le premier est la filière en tant que telle, qui comprend les activités de collecte, transport, tri, traitement et valorisation. le deuxième sous-système la collecte au traitement, chacune des activités nécessite des ressources, sous forme d'énergie, de matières ou d'eau, qu'il faut extraire et transporter pour alimenter la filière. le troisième sous-système(processus aval) est lié aux ressources (fossiles) substituées par le(s) produit(s) de valorisation obtenu(s) (Larsen 2009)
- La collecte et le tri :
-La collecte et le tri sont ici décrits ensemble car ces deux activités sont fortement connectées.Ainsi, au moment où plusieurs types de déchets sont générés (recyclables, matières organiques...), ils peuvent être soit triés à la source, par les résidents,soit mélangés.
-Dans le premier cas, une collecte sélective est effectuée. On parle alors de collecte à deux voies lorsque seuls les recyclables sont récupérés séparément des ordures ménagères ou d'une collecte à trois voies lorsque les matières organiques sont également collectées sélectivement.
-Dans le cas où tous les déchets sont mélangés, ceux-ci sont transportés ensemble (collecte mixte), puis séparés ultérieurement dans le système de gestion. Évaluée individuellement, la collecte sélective est plus coûteuse et génère plus d'impacts environnementaux que la collecte mixte, et ce, d'autant plus si les taux de récupération sont faibles (Teixeira, Russo, Matos, & Bentes, 2014).
- En contrepartie, la collecte sélective garantit dans certains cas moins de pertesde matières à l'entrée des technologies de traitement ainsi qu'une meilleure qualité de produiten sortie (Cimpan, Rothmann, Hamelin, & Wenzel, 2015). Elle est ainsi apparue nécessaire àla faisabilité de certaines technologies de traitement, telle que la digestion anaérobie, dont le bon fonctionnement ne tolère qu'un faible niveau d'impureté des matières organiques
entrantes (Appels, Baeyens, Degrève, & Dewil, 2008) -Le type de véhicules utilisé a un fort impact sur la performance des activités de collecte depar sa consommation de carburant, si celui-ci est fossile (Larsen et al. 2009). Celle-ci dépend des caractéristiques du véhicules tels que son poids, sa capacité de chargement et sa vitesse (Hickman, Hassel, Joumard, Samaras, & Sorensen, 1999). Elle dépend également du mode de collecte. -Traditionnellement, les déchets sont récupérés soit porte-à-porte soit par apportvolontaire, même si, récemment, la collecte pneumatique est de plus en plus étudiée(Bernstad and la Cour Jansen 2011; Iriarte, Gabarrell, and Rieradevall 2009; Larsen et al.2010). -Dans le premier cas, les camions effectuent des tournées en s'arrêtant à chaque habitation. Une source d'impact importante de ce mode de collecte est l'action d'arrêt/redémarrage du véhicule à chaque pas de porte: elle peut représenter à elle seule jusqu'à 90% de la consommation totale de carburant (Nguyen & Wilson, 2010). - Dans le second cas, le schéma par apport volontaire implique que les résidents aient la responsabilité d'amener eux-mêmes les déchets à des points de collecte, réduisant ainsi les activités des camions, mais obligeant les citoyens à se déplacer. -Les coûts et impacts associés à ces déplacements étant difficiles à comptabiliser car pouvant être associés à d'autres déplacements (aller au supermarché, au travail...), ils sont rarement pris en compte dans l'évaluation (Larsen et al., 2010). Ce mode de collecte a néanmoins montré des résultats satisfaisants, similaires à ceux de la collecte porte-à-porte, pour les recyclables (verre, carton,plastiques) (Larsen et al. 2010).
- Le transfert et le transport:
-L'intérêt d'une installation de transfert est de réduire les coûts de transport entre certaines sources et le site de traitement par la mutualisation de flux de déchets (Suzuki & Watanabe,2009).
- Elle permet de créer une rupture de charge en regroupant les déchets vers des moyens de transport de plus grande capacité (par route, par train et, dans certains cas, par voiemaritime ou fluviale) (Eisted, Larsen, & Christensen, 2009). -Le choix du mode de transfert dépend des
volumes de déchets, du type mais également du nombre de flux à traiter. Il est à noter que des activités comme le tri et le broyage peuvent être associées au transfert (SITA, 2003). -le transport est le processus au cours duquel le véhicule, généralement rempli, se déplace de la zone de collecte au site de traitement et/ou au centre de transfert ou de tri. La consommation de carburant lors de ce processus est très différente que lors de la collecte (Nguyen & Wilson, 2010),notamment parce que le véhicule se déplace en moyenne à plus grande vitesse. -De manière globale, l'étape de transport peut représenter entre 5% et 12% de la consommation totale, même si cet intervalle peut varier dépendamment de la distance au site de destination (Nguyen & Wilson, 2010)
- Le traitement et la valorisation :
-Un « traitement » est défini par le dictionnaire Larousse comme « l'ensemble des opérations que l'on fait subir à des matières premières, à des substances ou à des matériaux pour les transformer ». Cette transformation, dans le cas d'un déchet, renvoie aussi bien à l'extraction de sa part valorisable qu'à la réduction de son caractère polluant. Dans tous les cas, l'objectif est d'amener le déchet dans un état compatible avec le milieu qui le reçoit.
-La valorisation,quant à elle, implique la mise en oeuvre d'opérations rendant le déchet utile, et qui peuvent passer, ou non, par sa transformation (ou traitement). Elle est définie dans la LQE comme «toute opération visant par le réemploi, le recyclage, le compostage, la régénération ou par
toute autre action qui ne constitue pas de l'élimination, à obtenir à partir des matières résiduelles des éléments ou des produits utiles ou de l'énergie » (Québec Loi L.Q.E. chapitre Q-2, 1999).
-le réemploi est de la valorisation qui n'implique pas de traitement. Telles que mentionnées dans la LQE, il existe essentiellement quatre voies de valorisation, toutes catégories de déchets confondues: le réemploi (ou réutilisation), le recyclage, la valorisation énergétique, qui peut être effectuée par traitements biologique ou thermique.
-Un récent état de l'art des études évaluant différents types de valorisation a montré que le recyclage et les traitements biologique et thermique sont représentés à peu près de manière égale dans la littérature, alors que la réutilisation est finalement peu étudiée (Laurent et al., 2014).
- Le recyclage est, quant à lui, la transformation des matières en nouveaux produits,commercialisables. Les bénéfices associés sont la préservation de ressources naturelles vierges et de leur processus de transformation et de transport (Vergara & Tchobanoglous,2012)
- Privilégié pour les métaux en raison du fort impact de leur production, le recyclage estsouvent comparé à la valorisation énergétique par voie thermique (incinération,gazéification) pour les déchets municipaux de type papier, carton et plastique (Bovea,Ibáñez-Forés, Gallardo, & Colomer-Mendoza, 2010; Merrild, Larsen, & Christensen, 2012).
-Sur le plan économique, les résultats sont plus mitigés car pour ces matières qui ont encore une faible valeur sur le marché, la rentabilité économique de la filière, très variable en fonction des cours du pétrole ou des métaux, dépend pour beaucoup des aides publiques (DaCruz, Simões, & Marques, 2012).
-Les mêmes problématiques décisionnelles se posent avec les matières organiques (ou biodéchets), qui ont, en revanche, des taux de récupération beaucoup plus bas: aux alentours de 17% pour la France en 2010 et 15% pour le Québec en 2012 (excluant les boues des stations d'épuration) (Sidaine & Gass,2013)
- Le développement de la filière de méthanisation (ou digestion anaérobie) pour produire du biogaz est par ailleursentravée par les pays voisins, comme l'Allemagne, déjà en surcapacité, qui attirent les déchets français les plus méthanogènes. Au Québec, 9% de la population bénéficient d'une
collecte sélective des matières organiques (Sidaine & Gass, 2013).
- Le compostage est le plus souvent rencontré, même s'il existe une volonté politique favorable à la méthanisation avec pour objectif la réduction de la
dépendance aux énergies fossiles (surtout gaz naturel et pétrole) (MDDELCC, 2010).
-sur des critères environnementaux, la digestion anaérobie a été évaluée meilleure que le compostage dans une majorité des études, même s'il
est toujours difficile de généraliser (Laurent et al., 2014). Elle est d'ailleurs largement utilisée pour le traitement des déchets agricoles en Europe, avec par exemple 4500 sites en Allemagne en 2013 (German Biogas Association, 2013). ........................................................................................
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Gestion de déchet - Historique (+)
Définition graphique
Concepts ou notions associés
Gestion de déchet - Glossaire / (+)
Exemples, applications, utilisations
de substances dangereuses, utilisant des techniques et matériaux qui facilitent le démontage ou la réutilisation, contenant plus de matériaux recyclés et recyclables mais moins de matériaux composites qui compliquent ultérieurement le tri…).
PCB1 et l’amiante .
acceptable pour la collecte des déchets de construction contenant de l’amiante.
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Erreurs ou confusions éventuelles
- Confusion entre biodégradabilité et biodégradabilité invisible
- Confusion entre déchet toxique et déchet industriel
- Confusion entre déchet de construction et démolition
- Erreur fréquente: refuse importation de déchet plastique.
- Erreur fréquente: Déchets de cuisine ou les ordures ménagères ne conviennent jamais au compostage.
- Erreur fréquente: Tous les déchets sont à mettre au compost.
- Erreur fréquente: Tous les déchets sont biodégradable
Questions possibles
- Quelle gestion de déchets pour demain?
- A quelle hauteurs,peut-on répondre au besoin énergétique ?
- Quelle sont les quantités à traiter ?
- Quelle sont les sont les déchets concernés?
- Quelle sont les scenarii envisagés et envisageables ?
- Comment s’oriente la politique?
- Quel sont les besoins en énergie?
- Quel sont les modes de traitement et de valorisation existants ?
- Quelles sont les inventions dans le domaine?
- quelles approches didactique utilisées?
Liaisons enseignements et programmes
Idées ou Réflexions liées à son enseignement
- Proposer aux élèves de chercher s’il existe dans l’école un traitement particulier des déchets : « Où et comment sont jetés les déchets? ..................
- visite d’une exposition d’objets d’art utilisant la récupération et la réutilisation de pièces usagées: comprendre l’intérêt de récupérer des objets et de leur offrir une seconde vie.
- ..................
- .................
Aides et astuces
Education: Autres liens, sites ou portails
- https://www.notre-planete.info/actualites/actu_theme.php?mot=d%C3%A9chets..................
- https://environnement.brussels/thematiques/dechets-ressources/action-de-la-region/projets/semaine-europeenne-de-la-reduction-des-4..................
- https://espace.etsmtl.ca/id/eprint/1976/1/TANGUY_Audrey.pdf..................
Bibliographie
Pour citer cette page: (de déchet)
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