Théorie anthropologique du didactique
Théorie anthropologique du didactique Permet d'étudier:
- In situ l’action des professeurs en relation avec leurs conceptions du savoir
- Comment les processus d’appropriation et d’enseignement dépendent des rapports aux savoirs qui se nouent au sein des institutions qui les abritent. En d’autres termes, les façons dont le professeur intègre les savoirs de son métier s’organisent autour du système complexe de relations qu’il tisse avec les objets de savoir et les institutions où il les rencontre. L’articulation des influences issues de ces diverses institutions oriente et façonne l’appropriation des savoirs du professeur.
- la notion de « praxéologies », sorte d’interface entre les pratiques et les théories qui les sous-tendent, permet d’envisager le caractère situé et incorporé dans les pratiques des savoirs de l’enseignant.
Praxéologie:
- Une définition plus restreinte, dans l'éducation physique et sportive: Parlebas (1999) introduit la notion de praxéologie motrice dans le cadre d’une théorie structuraliste et la définit comme une science de l’action motrice éclairant les modalités de fonctionnement des situations motrices soumises à des normes et contraintes de tous types. Mais si cette acception de la notion de praxéologie paraît intéressante dans le système du champ sportif, elle ne relève pas d’une analyse spécifique de la discipline scolaire.
Aussi avons-nous opté pour une acception plus large de ce concept, en retenant le sens que lui donne Chevallard (1997) dans le champ de la didactique en vue de caractériser l’étude des œuvres dans une institution donnée.
(Dans le cadre de la théorie anthropologique du didactique, une œuvre est définie comme une production humaine, dont les raisons d’être sont aussi importantes que l’œuvre elle-même (Chevallard, 1996).
Selon cet auteur, une praxéologie se compose:
- d’un bloc practico-technique (la praxis ou le savoir-faire), reliant une tâche à une technique permettant de l’accomplir;
- d’un bloc technologico-théorique (le logos ou le savoir), rattachant une théorie à une technologie. Ici, la théorie explique, justifie, voire produit la technique, elle-même justifiée, à un niveau encore plus abstrait, par la technologie.
Une praxéologie, telle que définie de ce point de vue anthropologique, conduit alors à redéfinir ce que l’on nomme communément savoir-faire et savoirs, en mettant en avant leurs nécessaires interactions.
Deux types de praxéologies sont nécessaires pour caractériser et modéliser l’activité professorale :
- une praxéologie disciplinaire, désignant la réalité spécifique à une discipline (mathématique, biologie, français, gymnique,...) qui peut se construire dans une classe;
- une praxéologie didactique, renvoyant à la manière dont peut se conduire l’étude de ce thème (Chevallard, 1999).
- Ces praxéologies s’actualisent à travers les gestes du professeur, qui s’expriment dans des tâches de « conception et d’organisation de dispositifs d’étude » et dans des « tâches d’aide à l’étude » (Chevallard, 1997). Les gestes professionnels sont ici définis comme l’ensemble des moyens que propose l’enseignant pour mener l’étude de sujets placés en position d’élèves.
Par exemple, les façons dont l’enseignant analyse, organise, conçoit et régule au cours du temps les dispositifs d’apprentissage relatifs révèlent les fondements théorico-technologiques des praxéologies disciplinaire et didactiques de l’enseignant. C’est donc en analysant les gestes de l’enseignant, que les praxéologies sont étudiées pour inférer, à partir de l’identification des blocs pratiques et théoriques les composant, les savoirs activés in situ.
- L’influence des convictions personnelles:
- - les savoirs activés in situ sont-ils marqués par des valeurs caractérisant chacun des enseignants ?
- L'influences institutionnelles
- - les savoirs activés in situ sont-ils marqués ou influencés par les appartenances ou les contraintes scolaires et institutionnelles du professeur;