Différences entre versions de « Georges Canguilhem »

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* D'après Canguilhem, l'organisme étant une organisation, une structure qui fonctionne, il requiert stabilité et régularité – un peu comme une machine suppose la circularité de ses mécanismes ; et pourtant, si cette régularité était trop stricte et rigide, l'organisme ne serait pas viable à moyen terme : sa mécanique bien huilée déraillerait à la moindre irrégularité. C'est là le paradoxe de la maladie : elle montre qu'en un sens l'organisme est inférieur à une machine parfaite, mais en un sens aussi il lui est supérieur, parce que, toutes ces faiblesses que n'a pas la machine, l'organisme est pourtant capable de les surmonter.  
 
* D'après Canguilhem, l'organisme étant une organisation, une structure qui fonctionne, il requiert stabilité et régularité – un peu comme une machine suppose la circularité de ses mécanismes ; et pourtant, si cette régularité était trop stricte et rigide, l'organisme ne serait pas viable à moyen terme : sa mécanique bien huilée déraillerait à la moindre irrégularité. C'est là le paradoxe de la maladie : elle montre qu'en un sens l'organisme est inférieur à une machine parfaite, mais en un sens aussi il lui est supérieur, parce que, toutes ces faiblesses que n'a pas la machine, l'organisme est pourtant capable de les surmonter.  
 
* Canguilhem affirme en effet que c'est cette « souplesse » que montre la capacité de l'être vivant de tomber malade et de s'en sortir : les règles du fonctionnement normal dans l'organisme tolèrent une marge d'écart, elles parviennent à intégrer (dans certaines limites) leurs exceptions. Contrairement à une machine qui fonctionne (ou non), qui s'use, et ainsi consomme plus ou s'abîme plus vite, l'organisme compense les défaillances (dans certaines limites) et tente d'accomplir différemment ses fonctions. On peut certes grossièrement comparer un dysfonctionnement organique avec un défaut de fabrique, ou le vieillissement avec l'usure d'une machine – mais cela ne doit pas faire disparaître les différences entre un système physico-mécanique et un système organique. Ces différences tiennent, selon Canguilhem, à une spécificité biologique des règles de fonctionnement : les « lois » qui gouvernent les mécanismes biologiques ne sont pas fixes et uniques, mais elles sont au contraire multiples et se superposent comme autant d'alternatives possibles. C'est ce que Canguilhem appelle la '''« labilité »''' (c'est-à-dire, littéralement, la capacité à disparaître pour laisser place à quelque chose d'autre) de ces enchaînements causaux qui règlent le fonctionnement organique. Ce concept de labilité n'est pas gratuit (au sens d'une invention de philosophe, purement théorique) car c'est, selon Canguilhem, une hypothèse nécessaire pour comprendre comment un fonctionnement organique « normal » peut trouver des nouvelles formes cohérentes pour s'adapter aux circonstances sans développer de maladie – du moins en la limitant. Et Canguilhem prend l'exemple des monstres comme des êtres vivants qui développent une anomalie tout en restant viables : « il ne peut rien manquer à un vivant, si l'on veut bien admettre qu'il y a mille et une façons de vivre ». En d'autres termes, la vie étant une organisation complexe qui fonctionne de façon très précise, il y a bien un fonctionnement normal, mais, précisément, il est unique parce qu'il est théorique (il reste une modélisation) ; par contre, il est à l'œuvre de manière infinitésimalement différente dans tous les organismes vivants
 
* Canguilhem affirme en effet que c'est cette « souplesse » que montre la capacité de l'être vivant de tomber malade et de s'en sortir : les règles du fonctionnement normal dans l'organisme tolèrent une marge d'écart, elles parviennent à intégrer (dans certaines limites) leurs exceptions. Contrairement à une machine qui fonctionne (ou non), qui s'use, et ainsi consomme plus ou s'abîme plus vite, l'organisme compense les défaillances (dans certaines limites) et tente d'accomplir différemment ses fonctions. On peut certes grossièrement comparer un dysfonctionnement organique avec un défaut de fabrique, ou le vieillissement avec l'usure d'une machine – mais cela ne doit pas faire disparaître les différences entre un système physico-mécanique et un système organique. Ces différences tiennent, selon Canguilhem, à une spécificité biologique des règles de fonctionnement : les « lois » qui gouvernent les mécanismes biologiques ne sont pas fixes et uniques, mais elles sont au contraire multiples et se superposent comme autant d'alternatives possibles. C'est ce que Canguilhem appelle la '''« labilité »''' (c'est-à-dire, littéralement, la capacité à disparaître pour laisser place à quelque chose d'autre) de ces enchaînements causaux qui règlent le fonctionnement organique. Ce concept de labilité n'est pas gratuit (au sens d'une invention de philosophe, purement théorique) car c'est, selon Canguilhem, une hypothèse nécessaire pour comprendre comment un fonctionnement organique « normal » peut trouver des nouvelles formes cohérentes pour s'adapter aux circonstances sans développer de maladie – du moins en la limitant. Et Canguilhem prend l'exemple des monstres comme des êtres vivants qui développent une anomalie tout en restant viables : « il ne peut rien manquer à un vivant, si l'on veut bien admettre qu'il y a mille et une façons de vivre ». En d'autres termes, la vie étant une organisation complexe qui fonctionne de façon très précise, il y a bien un fonctionnement normal, mais, précisément, il est unique parce qu'il est théorique (il reste une modélisation) ; par contre, il est à l'œuvre de manière infinitésimalement différente dans tous les organismes vivants
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*'''[[La norme]]'''
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* la stabilité atteinte par l'organisme vivant (malgré sa précarité) repose sur le fait que les régularités de son fonctionnement ne sont pas uniques et exactes mais constituent un éventail de possibilités qualitativement différentes lui permettant de s'adapter
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* le concept que Canguilhem propose pour thématiser cette « loi » (au sens de principe de fonctionnement) spécifiquement biologique est celui de norme
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* la norme biologique et la loi physique se distinguent parce que, bien qu'elles soient toutes les deux des « règles » de fonctionnement déterminant les processus dans un système :
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– contrairement à la loi, la norme n'est pas uniformément déterminée, elle n'est pas strictement fonction des conditions initiales. Pour être une norme, une régularité de fonctionnement suppose toujours sous elle plusieurs autres régularités possibles.
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– contrairement à la loi qui est mécaniquement déterminée, la norme selon laquelle fonctionne l'organisme est déterminée de manière interne, c'est-à-dire selon les fonctions qu'il opère.
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Version du 2 juin 2021 à 01:22



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