Différences entre versions de « Matérialisme - Spiritualisme »

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* Le mystère est une illusion. Il n’existe aucune transformation de cette nature. Ce que l’on appelle le processus matériel est simplement l’aspect objectif du processus mental subjectif. Examinons les termes matériels « vibration », « milieu externe », « choc », « terminaison nerveuse », « centre nerveux » et « excitation. » Tous peuvent être traduits en termes d’états de conscience ; et c’est par là seulement qu’ils ont une signification : chaque chose sensible ayant une sensation correspondante.
 
* Le mystère est une illusion. Il n’existe aucune transformation de cette nature. Ce que l’on appelle le processus matériel est simplement l’aspect objectif du processus mental subjectif. Examinons les termes matériels « vibration », « milieu externe », « choc », « terminaison nerveuse », « centre nerveux » et « excitation. » Tous peuvent être traduits en termes d’états de conscience ; et c’est par là seulement qu’ils ont une signification : chaque chose sensible ayant une sensation correspondante.
  
* Dépouillez les termes objectifs de toute leur valeur subjective et vous les laisserez comme un x. Mais quand nous disons que la Matière ne peut être séparée de l’Esprit, nous n’abandonnons pas notre croyance en la Réalité qui est en dehors de nous ; nous affirmons seulement que les perceptions et les conceptions que la philosophie emploie comme matériaux dans la construction de ses théories, sont, sous un aspect, matériels, c’est-à-dire objectifs, et sous un autre mentaux, c’est-à-dire subjectifs ; et que l’affaire du philosophe est de systématiser les conceptions et de reconnaître la distinction logique de leurs aspects.
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*Dépouillez les termes objectifs de toute leur valeur subjective et vous les laisserez comme un x. Mais quand nous disons que la Matière ne peut être séparée de l’Esprit, nous n’abandonnons pas notre croyance en la Réalité qui est en dehors de nous ; nous affirmons seulement que les perceptions et les conceptions que la philosophie emploie comme matériaux dans la construction de ses théories, sont, sous un aspect, matériels, c’est-à-dire objectifs, et sous un autre mentaux, c’est-à-dire subjectifs ; et que l’affaire du philosophe est de systématiser les conceptions et de reconnaître la distinction logique de leurs aspects.
  
:*En systématisant les conceptions relatives à l’organisme et à ses fonctions, nous devons tenir ferme aux enseignements de l’Expérience, et toutes nos inductions qui dépassent ou qui devancent la sensation, doivent être modelées sur l’Expérience. Maintenant, c’est un fait d’expérience que la Sensation et la Pensée sont dans un tel contraste avec la Matière et la Force ; que les symboles représentent des concrets si profondément différents — qu’il y a la plus grande difficulté pour reconnaître l’identité d’existence sous une telle diversité d’aspect. Partant de ce fait de la différence, l’hypothèse spiritualiste invoque une diversité correspondante dans les substrata : elle postule l’existence d’une entité spirituelle qui est dans l’organisme matériel mais non hors de lui.
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:*En systématisant les conceptions relatives à l’organisme et à ses fonctions, nous devons tenir ferme aux enseignements de l’Expérience, et toutes nos inductions qui dépassent ou qui devancent la sensation, doivent être modelées sur l’Expérience. Maintenant, c’est un fait d’expérience que la Sensation et la Pensée sont dans un tel contraste avec la Matière et la Force ; que les symboles représentent des concrets si profondément différents
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— qu’il y a la plus grande difficulté pour reconnaître l’identité d’existence sous une telle diversité d’aspect. Partant de ce fait de la différence, l’hypothèse spiritualiste invoque une diversité correspondante dans les substrata : elle postule l’existence d’une entité spirituelle qui est dans l’organisme matériel mais non hors de lui.
  
* Elle regarde le corps comme une machine qui est mise en mouvement par un machiniste qui surveille et règle ses mouvements. Ce machiniste a été diversement conçu comme Principe Vital ou Âme ; bien que directement connu par la conscience, il est un mystère impénétrable, et le mode d’opération par lequel il détermine les mouvements organiques, ne peut jamais être découvert. L’Hypothèse matérialiste de mouvements moléculaires n’est pas simplement contradictoire, elle est inconcevable — le gouffre qui sépare le mouvement de la sensation étant infranchissable. Le matérialiste lui-même ne proclame4-il pas que le passage de l’un à l’autre est un mystère insoluble ?
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*Elle regarde le corps comme une machine qui est mise en mouvement par un machiniste qui surveille et règle ses mouvements. Ce machiniste a été diversement conçu comme Principe Vital ou Âme ; bien que directement connu par la conscience, il est un mystère impénétrable, et le mode d’opération par lequel il détermine les mouvements organiques, ne peut jamais être découvert. L’Hypothèse matérialiste de mouvements moléculaires n’est pas simplement contradictoire, elle est inconcevable
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— le gouffre qui sépare le mouvement de la sensation étant infranchissable. Le matérialiste lui-même ne proclame t-il pas que le passage de l’un à l’autre est un mystère insoluble ?
  
 
:*Aussi longtemps que le vieux dualisme de la Matière et de l’Esprit ne se sera pas transformé dans la théorie du double point de vue de l’objectif et du subjectif, la difficulté intellectuelle que nous venons de signaler sera le point d’appui de l’hypothèse spiritualiste. De plus, à la répugnance intellectuelle s’est ajoutée une répugnance morale. Plusieurs personnes qui rejettent l’hypothèse d’un Principe Vital comme un embarras scientifique qui gêne la recherche plutôt qu’il ne l’aide, s’attachent à l’hypothèse équivalente d’un Principe psychique, non-seulement parce qu’elle a son utilité, mais parce qu’elle est une sanction. Dans leur folle crainte de perdre dans cette hypothèse une grande sanction de la moralité, ce qui vient d’une honorable intention, ils s’attachent à elle malgré l’évidence, et préfèrent l’ignorance qui propose la sanction comme une base, à une connaissance qui menace de la faire rejeter.  
 
:*Aussi longtemps que le vieux dualisme de la Matière et de l’Esprit ne se sera pas transformé dans la théorie du double point de vue de l’objectif et du subjectif, la difficulté intellectuelle que nous venons de signaler sera le point d’appui de l’hypothèse spiritualiste. De plus, à la répugnance intellectuelle s’est ajoutée une répugnance morale. Plusieurs personnes qui rejettent l’hypothèse d’un Principe Vital comme un embarras scientifique qui gêne la recherche plutôt qu’il ne l’aide, s’attachent à l’hypothèse équivalente d’un Principe psychique, non-seulement parce qu’elle a son utilité, mais parce qu’elle est une sanction. Dans leur folle crainte de perdre dans cette hypothèse une grande sanction de la moralité, ce qui vient d’une honorable intention, ils s’attachent à elle malgré l’évidence, et préfèrent l’ignorance qui propose la sanction comme une base, à une connaissance qui menace de la faire rejeter.  
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:*Faire l’éloge de soi-même, et décrier ses adversaires, est un procédé de rhétorique que l’on ne peut espérer voir disparaître — de nos jours du moins. Mais la rhétorique de certains spiritualistes est vraiment choquante pour les esprits sérieux, qui voient que les matérialistes ne rejettent pas plus les faits de conscience en niant l’hypothèse qui les considère comme le produit d’un esprit, que les partisans de Berkeley, en niant l’hypothèse ordinaire de la Matière, ne rejettent les faits d’existence. Il ne nous est pas plus permis de nous attendre à voir le matérialiste se retourner contre les obligations morales, qu’à voir l’idéaliste se jeter tête baissée contre un réverbère ; bien que ces conclusions aient été gravement « déduites » par les adversaires.
 
:*Faire l’éloge de soi-même, et décrier ses adversaires, est un procédé de rhétorique que l’on ne peut espérer voir disparaître — de nos jours du moins. Mais la rhétorique de certains spiritualistes est vraiment choquante pour les esprits sérieux, qui voient que les matérialistes ne rejettent pas plus les faits de conscience en niant l’hypothèse qui les considère comme le produit d’un esprit, que les partisans de Berkeley, en niant l’hypothèse ordinaire de la Matière, ne rejettent les faits d’existence. Il ne nous est pas plus permis de nous attendre à voir le matérialiste se retourner contre les obligations morales, qu’à voir l’idéaliste se jeter tête baissée contre un réverbère ; bien que ces conclusions aient été gravement « déduites » par les adversaires.
  
    Le spiritualisme et le matérialisme contiennent tous les deux beaucoup de vérité, et beaucoup d’erreur. Chacune de ces doctrines réunit avec succès certains faits importants et fixe l’attention sur des points fondamentaux. Mais chacune d’elles commet contre la méthode scientifique le péché commun qui consiste à oublier la nature artificielle de l’analyse, et à attribuer ainsi à un facteur le produit qui résulte clairement de plusieurs. Chacune d’elles est égarée par le désir de trouver une cause simple pour un effet complexe ; ce qui est un désaccord flagrant avec le principe fondamental de la causalité. De plus elles ont chacune le défaut d’une observation incomplète.  
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*Le spiritualisme et le matérialisme contiennent tous les deux beaucoup de vérité, et beaucoup d’erreur. Chacune de ces doctrines réunit avec succès certains faits importants et fixe l’attention sur des points fondamentaux. Mais chacune d’elles commet contre la méthode scientifique le péché commun qui consiste à oublier la nature artificielle de l’analyse, et à attribuer ainsi à un facteur le produit qui résulte clairement de plusieurs. Chacune d’elles est égarée par le désir de trouver une cause simple pour un effet complexe ; ce qui est un désaccord flagrant avec le principe fondamental de la causalité. De plus elles ont chacune le défaut d’une observation incomplète.
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*Les inductions prennent la place des faits ; et les faits qui ne peuvent être expliqués par l’hypothèse sont laissés de côté. Le spiritualiste s’appuie sur une induction qu’aucune observation ne pourra jamais vérifier — l’existence d’un esprit ; et le matérialiste s’appuie sur des inductions qu’aucune observation ne pourra, également, jamais vérifier, — à savoir l’existence de « propriétés vitales » dans l’électricité, ou bien l’existence de la pensée « comme propriété inhérente à la substance cérébrale. »
 
*Les inductions prennent la place des faits ; et les faits qui ne peuvent être expliqués par l’hypothèse sont laissés de côté. Le spiritualiste s’appuie sur une induction qu’aucune observation ne pourra jamais vérifier — l’existence d’un esprit ; et le matérialiste s’appuie sur des inductions qu’aucune observation ne pourra, également, jamais vérifier, — à savoir l’existence de « propriétés vitales » dans l’électricité, ou bien l’existence de la pensée « comme propriété inhérente à la substance cérébrale. »
  

Version du 18 juin 2021 à 04:59


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