Éthique pathocentrée
![]() ![]() |
Traduction

Définition
Domaine, Discipline, Thématique

Définition écrite
- Le verbe grec « pathein » signifie souffrir ou éprouver : « on peut nommer pathocentrée cette éthique qui étend à tous les êtres capables d‘éprouver du plaisir ou de la peine, la considération morale» (Larrère, 1997, page 47)
La considération morale et même le droit aux animaux relève de la réponse à la question de Bentham (1789) : « la question n‘est pas : peuvent –ils raisonner ? Ni ; peuvent –ils parler ? Mais bien : peuvent –ils souffrir ? » Singer reprend cette question qu'il cite avec approbation pour un déplacement de la « ligne infranchissable » qui marquait jusque là les limites d'une considération morale limitée aux humains. Pour Singer (1974), « tous les animaux sont égaux » :
- - La capacité à souffrir et à éprouver du plaisir est une condition nécessaire sans laquelle un être n'a pas d'intérêts du tout (Singer, 1975).
- - La capacité à souffrir et à éprouver du plaisir est, par contre, une condition non seulement nécessaire, mais aussi suffisante, pour dire qu'un être a des intérêts - il aura, au strict minimum, un intérêt à ne pas souffrir. (Singer 1975).
Peter Singer notait dans son livre Practical Ethic (1993) que « La peine et la souffrance sont un mal et doivent être empêchées ou diminuées, sans considération de la race, du sexe, ou de l‘espèce de l‘être qui souffre » (Larrère 1997 le cite aussi).
Ce concept de droit des animaux est développé aussi par Tom Regan : certains humains atteints de pathologies graves ne raisonnent plus (ou guère) mais ils ont toujours des droits, alors pourquoi priver certains animaux (tels que les mammifères très évolués comme les primates : Larrère, 1997) de ce droit à la considération morale. Le critère d'attribution du droit n'est pas celui de Singer :
- "Quant au critère sur la base duquel doit s'attribuer la valeur inhérente, Regan, repoussant les critères traditionnels (la rationalité, l'autonomie, le langage, etc.) qui excluent tous les humains marginaux, se réfère au fait d'être sujet-d'une-vie (posséder des croyances, des désirs, des perceptions, une mémoire, un sens du futur, etc.), c'est-à-dire de faire l'expérience d'une vie qui se déroule bien ou mal. Mais sont sujets-d'une-vie aussi les membres de certaines autres espèces "en premier lieu, les mammifères" (Calavarieri, 1992).
Si nous comparons Regan à Singer, nous pouvons dire que le champ de la considération morale est beaucoup plus restreint chez Regan (champ limité à l'être ayant la conscience de soi) que chez Singer pour qui tout être sensible pourrait souffrir et donc avoir droit à cette considération. Le pathocentrisme recouvre donc des tendances différentes selon les conceptions que l'on a sur les espèces qui sont ou non capables de souffrir (ou d'avoir des sentiments).
Singer nomme spécisme ou espécisme (speciesism en anglais) le fait d‘accorder plus de poids aux intérêts humains qu‘à ceux des autres êtres sensibles. Singer dénonce l'élevage d'animaux pour la nourriture humaine, particulièrement dans les cas d'élevage industriel d'animaux qui entraînent pour ceux-ci souffrance et mal-être. Singer est adepte du végétarisme (mais son végétarisme doit logiquement différer de celui de Regan limité aux seuls groupes animaux capables de ressentir de la souffrance, ce dont seraient capables tous les animaux selon Singer).
Quoi qu'il en soit, le pathocentrisme se différencie clairement du biocentrisme : « Si une mauvaise herbe qui pousse dans mon jardin n‘a aucune expérience d‘aucune sorte, quel mal puis-je lui faire en l‘arrachant ? » (Singer, 1975).
Le champ de la considération morale et du souci éthique s'élargit de plus en plus : il est passé des seuls humains (Kant), aux animaux qui souffrent (pathocentrisme) et enfin aux êtres vivants en général (biocentrisme). Ce biocentrisme reste insuffisant pou Callicot (1995) car pour lui, il faut se préoccuper des espèces et non des individus qui les composent, il faut se préoccuper des ensembles qui ne sont pas réductibles à des organismes vivants (les écosystèmes) et de la nature en général (océans, atmosphère, sol, etc..) : Callicot est pour une éthique écocentrée.
....................................................................... ....................................................................... .......................................................................
....................................................................... ....................................................................... |

Définition graphique
Concepts ou notions associés

Exemples, applications, utilisations
................................................................................ ................................................................................ ................................................................................
................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ |
Erreurs ou confusions éventuelles
- Confusion entre ....... et ........
- Confusion entre ....... et ........
- Erreur fréquente: ....................
Questions possibles
Liaisons enseignements et programmes
Idées ou Réflexions liées à son enseignement
Aides et astuces
Education: Autres liens, sites ou portails
Bibliographie
Pour citer cette page: (pathocentrée)
ABROUGUI, M & al, 2019. Éthique pathocentrée. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/%C3%89thique_pathocentr%C3%A9e>, consulté le 17, avril, 2025
- ..................
- ..................
- ..................
- ..................