Différences entre versions de « Empirisme - Dogmatisme »
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Version du 11 juin 2022 à 11:51
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Conception : Clarification - Explicitation
- Etymologie : du grec ancien empeiria, expérience.
- L'empirisme est une doctrine philosophique qui considère que l'origine de toutes connaissances humaines ne provient que de l'expérience sensible, de l'observation. Ainsi nos sens sont à la source de nos connaissances. De l'accumulation d'observations et de faits mesurables, on peut en extraire des lois générales par un raisonnement inductif (inductivisme), allant du concret à l'abstrait.
- Francis Bacon (1561-1626), John Locke (1632-1704) et David Hume (1711-1776) étaient des philosophes empiristes.
- L'empirisme s'oppose au rationalisme et à la théorie des idées innées dans notre esprit (innéisme). Il se méfie des théories et des argumentations, pour n'accepter que ce qui est réel. Empirisme - Rationalisme, Empirisme - Innéisme
- Par extension, on appelle "empirisme" toute méthode qui prétend ne s’appuyer que sur l’expérience, sur les données, sans recourir au raisonnement ou à la théorie.
- Dans la vie courante l'empirisme est une manière de se comporter en tenant compte principalement des circonstances et sans principes prédéterminés.
- Synonyme : pragmatisme.
- On dit qu'une politique est empiriste si elle ne se fonde que sur les faits sans faire appel à de la théorie.
- Défendu depuis l’Antiquité, l’empirisme renvoie à l’idée que l’observation et l’expérience sensible jouent un rôle central dans l’acquisition et la justification de nos croyances, qu’elles soient ordinaires (je crois que le chat est dans le jardin parce que je viens de l’y voir), ou beaucoup plus sophistiquées, comme celles qu’entretiennent les scientifiques (d’après les résultats d’analyses et la nature des artéfacts retrouvés à proximité, ce squelette est celui d’un Aurignacien).
- Si l’empirisme s’accorde bien avec les intuitions du sens commun, il ne va épistémologiquement pas de soi. En effet, toute expérience n’est pas nécessairement porteuse de vérité : les apparences sont parfois trompeuses, et même le paléoanthropologue le plus scrupuleux est susceptible de faire des erreurs. Il semble donc faux d’affirmer que l’expérience suffit à fonder la connaissance : d’une part, elle est toujours limitée (même si toutes les corneilles que j’ai vues jusqu’à présent étaient noires je ne peux pas conclure que toutes les corneilles sont noires), et d’autre part il faut qu’elle soit conduite et interprétée avec un minimum de méthode et de raison, sans quoi, comme Bouvart et Pécuchet dans le roman éponyme de Flaubert, on peut en tirer les conclusions les plus farfelues. Mais alors quelle est la place que joue l’expérience sensible dans l’élaboration de notre connaissance ?
- Pour mieux saisir en quoi consiste la doctrine de l’empirisme, nous partirons d’une définition qui la caractérise par l’adhésion à trois thèses : une thèse psychologique ; une thèse épistémologique ; et enfin, une thèse sémantique. Nous verrons comment, au cours de l’histoire de la philosophie occidentale, différents auteurs ont tenté d’articuler ces trois thèses de manière cohérente et les difficultés auxquelles ils ont alors été confrontés. La plus délicate d’entre elles est le fait que l’empirisme semble faire le lit du scepticisme, bien plus que de permettre de fonder la connaissance. Nous aurons ainsi l’occasion de nous pencher sur les origines de l’empirisme comme méthode dans l’art médical, puis son développement et son élaboration comme doctrine proprement philosophique durant la Modernité. Nous verrons alors comment, par le recours à l’analyse logique et sémantique des énoncés, des philosophes de première moitié du 20ième siècle ont tenté d’écarter la menace sceptique qui semble toujours attachée à l’empirisme et l’empêche de jouer pleinement son rôle en théorie de la connaissance. L’échec de cette tentative et les alternatives qui ont alors été proposées pour rendre compte de la valeur de la connaissance empirique malgré tout nous permettront finalement de mieux saisir les termes dans lesquels se présente aujourd’hui le débat épistémologique, notamment concernant la valeur de l’expérience perceptuelle comme preuve ou justification.
- En philosophie, le terme « empirisme » désigne un courant de pensée très ancien, mais dont on considère qu’il a connu son plein épanouissement aux 17ème et 18ème siècles, sous la plume de philosophes britanniques tels que Thomas Hobbes, John Locke, George Berkeley ou encore David Hume. Tel qu’on le présente d’ordinaire, cet « empirisme britannique » se serait constitué en réaction au « rationalisme continental », mouvement sous la bannière duquel on enrôle habituellement des auteurs tels que Platon, René Descartes, Nicolas Malebranche ou encore Gottfried Leibniz. L’opposition entre empirisme et rationalisme reposerait alors sur un désaccord concernant la source de la connaissance : tandis que pour l’empirisme, celle-ci dérive essentiellement de l’expérience sensible et est en ce sens a posteriori, pour le rationalisme elle n’est au contraire rendue possible et garantie que par la raison, et a donc un fondement a priori (indépendante de l’expérience).
Conceptions erronées et origines possibles
- Empirisme naïf est un empirisme qui valorise une conception de réalisme scientifique, c'est à dire il consiste à prendre le discours scientifique comme réalité du monde. Le terme naïf n'est pas péjoratif, mais indique qu'il s'agit de s'en tenir au discours scientifique pour appréhender la réalité - ce qui est le point de vue de nombreux scientifiques. Ainsi, un adepte du réalisme tiendra pour existants les électrons et les champs magnétiques.
- Au début du 20ième siècle, et rompant définitivement avec l’héritage aristotélicien, la révolution initiée notamment par G. Frege, A. Whitehead et B. Russell en logique a des conséquences très importantes sur la manière dont on conçoit la signification et la validité des énoncés logico-mathématiques et scientifiques, et aussi, plus généralement, celle des énoncés descriptifs du langage naturel. L’expérience sensible demeure cependant centrale pour la détermination de la signification et de la valeur de vérité des énoncés : à part peut-être dans les cas où l’on a affaire à des tautologies, il ne suffit pas qu’une expression soit logiquement bien formée pour qu’elle ait un sens, et encore moins pour qu’elle soit vraie et nous apprenne effectivement quelque chose sur le monde. Pour des auteurs tels que G. E. Moore, B. Russell et L. Wittgenstein (voir Moore, 1925 et 1939 ; Russell, 1911 et 1989 ; Wittgenstein, 2001), il faut encore que cette expression soit validée par l’expérience, au sens où l’on doit pouvoir établir une relation de correspondance entre les mots ou ce qu’ils disent, et les faits perceptibles qu’ils prétendent décrire (voir, dans cette Encyclopédie, l’article Vérité).
Conceptions: Origines possibles
- L’empirisme : doctrine relative à la nature de la connaissance, qu’on peut résumer par la formule : « il n’y a rien dans l’entendement qui n’ait d’abord été dans les sens». L’empirisme fait donc de la sensation, et plus largement de l’expérience la source des idées et de la connaissance. Par exemple l’idée de la connexion nécessaire entre des phénomènes ou causalité (eau pure / 0° / glace) est-elle une idée a priori que l’esprit possède de manière innée ou un dérivé de l’habitude de voir le phénomène se reproduire (un principe a posteriori) ? David Hume l’affirme, contre Leibniz ou Kant par exemple, pour qui « il n’y a rien dans l’entendement qui n’ait d’abord été dans les sens excepté l’entendement lui-même » Leibniz ou « toute notre connaissance commence avec l’expérience mais toute notre connaissance ne dérive pas de l’expérience », Kant.
- L'empirisme en tant que courant s'est développé et s'est renforcé au Royaume-Uni, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme, étymologiquement, vient du grec empeiria qui signifie expérience, et le suffixe -ismo indique qu'il s'agit d'une doctrine.
- L'un des plus lointains antécédents de l'empirisme se trouve chez les sceptiques. Le scepticisme était basé sur le fait de douter de tout, jusqu'à ce que quelque chose soit soigneusement vérifié et prouvé, il était mis en doute. Et même ainsi, ils pouvaient continuer à douter, car ils croyaient que l'être humain n'était pas capable, cognitivement parlant, de connaître la vérité des choses. L'empirisme y est lié en ce que le doute les émeut aussi, et l'expérience et la soumission des choses à leur vérification est ce qui valide le savoir.
- Les représentants les plus importants de l'empirisme étaient principalement des philosophes :
François Bacon (1561-1626). Thomas Hobbes (1588-1679). John Locke (1632-1704). George Berkeley (1685-1753). David Hume (1711-1776).
- De l'empirisme quelques caractéristiques générales peuvent être extraites :
La méthode inductive comme stratégie de recherche. La connaissance est subjective, il n'y a pas d'idées innées, mais l'être humain par l'expérience acquiert la connaissance. La capacité des êtres humains à acquérir des connaissances est limitée. La vérité n'est pas absolue, à cause de ce qui a été dit au point précédent.
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Bibliographie
Pour citer cette page: (- Dogmatisme)
ABROUGUI, M & al, 2022. Empirisme - Dogmatisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Empirisme_-_Dogmatisme>, consulté le 22, novembre, 2024
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