Différences entre versions de « Empirisme - Dogmatisme »

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* La réflexion et le problème du réductionnisme                                                 
 
* La réflexion et le problème du réductionnisme                                                 
 
:* À la maxime qui constitue la première doxa sur l’empirisme, il faut tout d’abord répondre avec André Charrak que son Nihil recouvre en réalité un problème qui est celui de toutes les histoires naturelles de l’esprit : la place accordée à la réflexion comme voie d’accès aux idées et à travers elles à l’esprit lui-même, au-delà des sens. La réflexion, qui occupe la première partie de l’ouvrage, est une invention récente qui trace une frontière entre, d’une part, la noétique des classiques héritée d’Aristote et de Proclus, qui subordonne la définition des entités mentales à des enjeux purement gnoséologiques (et dont relève encore Descartes dans une certaine mesure), et la psychologie du XVIIIe siècle d’autre part, qui constitue une enquête empirique sur les phénomènes psychiques indépendamment de leur investissement dans les procédures de connaissance.
 
:* À la maxime qui constitue la première doxa sur l’empirisme, il faut tout d’abord répondre avec André Charrak que son Nihil recouvre en réalité un problème qui est celui de toutes les histoires naturelles de l’esprit : la place accordée à la réflexion comme voie d’accès aux idées et à travers elles à l’esprit lui-même, au-delà des sens. La réflexion, qui occupe la première partie de l’ouvrage, est une invention récente qui trace une frontière entre, d’une part, la noétique des classiques héritée d’Aristote et de Proclus, qui subordonne la définition des entités mentales à des enjeux purement gnoséologiques (et dont relève encore Descartes dans une certaine mesure), et la psychologie du XVIIIe siècle d’autre part, qui constitue une enquête empirique sur les phénomènes psychiques indépendamment de leur investissement dans les procédures de connaissance.
* Absente donc chez Descartes, on voit la réflexion balbutier chez un Gassendi, mais elle ne s’introduit véritablement que chez Locke, qui l’interprète comme une perception ou expérience interne des idées prises comme objet. On sait que Brentano, suivant les pas de Locke dans sa Psychologie de 1874, fera de la perception interne des phénomènes psychiques le second critère de distinction de ces mêmes phénomènes psychiques d’avec les phénomènes physiques, après sa fameuse thèse d’intentionnalité. Introduite ainsi comme instrument d’une ascension des sens vers l’esprit, la réflexion est toutefois convertie en problème, une fois passée au crible de la critique leibnizienne de Locke (sur laquelle nous reviendrons dans un second temps). Leibniz identifie chez Locke un principe radicalement étranger à la voie de l’expérience qu’il prétendait embrasser : l’impossibilité de dériver les idées de réflexion de la sensation elle-même accuse chez l’auteur de l’Essai quelque chose comme une « innéité résiduelle de l’esprit ». Après Leibniz, les empiristes devront choisir entre les deux voies d’une seule et unique alternative : soit tenter dans une certaine mesure de réduire précisément les idées de réflexion à la sensation elle-même – c’est ce qu’André Charrak appelle la « phénoménalisation de la réflexion », et qu’il attribue exemplairement à un Condillac. Soit, mais c’est une autre réponse empirique au même problème, prendre acte du caractère inéliminable des actes réflexifs en tant qu’ils nous dévoilent quelque chose comme la nature de l’esprit – et c’est cette fois la dernière philosophie de Rousseau qui est convoquée.                                                                                              
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* Absente donc chez Descartes, on voit la réflexion balbutier chez un Gassendi, mais elle ne s’introduit véritablement que chez Locke, qui l’interprète comme une perception ou expérience interne des idées prises comme objet. On sait que Brentano, suivant les pas de Locke dans sa Psychologie de 1874, fera de la perception interne des phénomènes psychiques le second critère de distinction de ces mêmes phénomènes psychiques d’avec les phénomènes physiques, après sa fameuse thèse d’intentionnalité. Introduite ainsi comme instrument d’une ascension des sens vers l’esprit, la réflexion est toutefois convertie en problème, une fois passée au crible de la critique leibnizienne de Locke (sur laquelle nous reviendrons dans un second temps). Leibniz identifie chez Locke un principe radicalement étranger à la voie de l’expérience qu’il prétendait embrasser : l’impossibilité de dériver les idées de réflexion de la sensation elle-même accuse chez l’auteur de l’Essai quelque chose comme une « innéité résiduelle de l’esprit ». Après Leibniz, les empiristes devront choisir entre les deux voies d’une seule et unique alternative : soit tenter dans une certaine mesure de réduire précisément les idées de réflexion à la sensation elle-même – c’est ce qu’André Charrak appelle la « phénoménalisation de la réflexion », et qu’il attribue exemplairement à un Condillac. Soit, mais c’est une autre réponse empirique au même problème, prendre acte du caractère inéliminable des actes réflexifs en tant qu’ils nous dévoilent quelque chose comme la nature de l’esprit – et c’est cette fois la dernière philosophie de Rousseau qui est convoquée.  
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*L’ « expérience pure » [écrit James] est le nom que j’ai donné au flux immédiat de la vie, lequel fournit la matière première de notre réflexion ultérieure, avec ses catégories conceptuelles. Il n’y a que les nouveaux-nés, ou les hommes plongés dans un demi-coma dû au sommeil, à des drogues, à des maladies ou à des coups, dont on peut supposer qu’ils ont une expérience pure au sens littéral d’un cela qui n’est encore aucun quoi défini, bien qu’il s’apprête à être toutes sortes de quoi, riche aussi bien d’unité que de pluralité, mais dans des rapports non apparents, changeant au fur et à mesure mais de façon si confuse que ses phases s’interpénètrent et que l’on ne peut discerner aucun point, qu’il soit de distinction ou d’identité                                                                                           
  
 
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Version du 11 juin 2022 à 16:10


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