Méthode scientifique

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On appelle méthode scientifique l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, que ce soit des observations, des expériences, des raisonnements, ou des calculs théoriques.

Par « méthode de recherche », nous désignons, une succession logique, cohérente et singulière d’opérations (relevant de la mise en œuvre de techniques), effectuées dans un environnement de recherche déterminé (Tomamichel, S. (2003))

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Le philosophe des sciences Dominique Lecourt ajoute ainsi « qu'il n'y a pas de méthode scientifique, du moins considérée abstraitement comme un ensemble de règles fixes et universelles régissant l'ensemble de l'activité scientifique » (Lecourt, 1999, article « méthode »).

Cette question de l'unité profonde de la méthode, et donc de la science, est encore aujourd'hui l'objet de discussions. Mais chacun s'accorde à reconnaître, tant parmi les analystes que les acteurs de la science, qu'il n'existe aucune « recette » générale que suivraient ou devraient suivre les chercheurs pour produire de nouvelles connaissances.

On peut cependant repérer dans l'activité scientifique différentes méthodes applicables selon les situations, tant dans le contexte de justification que dans le contexte de découverte.

Il faut également souligner que la distinction même entre contexte de découverte et contexte de justification est l'objet de critiques. Il offre cependant un cadre conceptuel permettant de penser la méthode scientifique.

Méthodes dans le contexte de justification

Il s'agit dans ce cas des méthodes permettant de distinguer le vrai du faux. La logique retenue est celle de l'implication, dont on peut extraire trois façons dans l'étude du Raisonnement :

Déduction

Voir Déduction logique

Induction

Voir Induction logique

Abduction

Voir Abduction (épistémologie)

Liste des méthodes

Nous l'avons dit en introduction, il ne s'agit pas tant ici de décrire un ensemble cohérent et fixe de règles d'élaboration de la connaissance scientifique, une « recette », que de décrire les différents canons méthodologiques qui participent à cette élaboration.

Méthode expérimentale

La méthode expérimentale est souvent constituée des 8 étapes suivantes :

  1. Préciser la question
  2. Recueillir des informations et des ressources (observer)
  3. Forme des hypothèses
  4. Effectuer l'expérience et de recueillir des données
  5. Analyser les données
  6. Interpréter les données et tirer des conclusions qui serviront pour valider ou infirmer les hypothèses et peut-être aussi comme de point de départ pour de nouvelles hypothèses
  7. Publier les résultats
  8. Reproduire les expériences (souvent fait par d'autres scientifiques)

Méthodes dans le contexte de découverte

Les principales méthodes mobilisées dans le contexte de découverte sont l'expérimentation, l'observation, la modélisation et aujourd'hui la simulation numérique, qui se retrouvent à des degrés divers dans la plupart des disciplines scientifiques. À ces méthodes générales s'ajoutent des méthodes plus singulières, propres à une pratique scientifique particulière.

Observation

L'astronomie est l'une des disciplines scientifiques où l'observation est centrale.

Expérimentation

Shapin et Schaffer, en étudiant l'histoire de la pompe à air, analysent la naissance de la méthode expérimentale.

L'expérimentation est également un instrument au service de la découverte.

En publiant Introduction à l'étude de la médecine expérimentale en 1866, Claude Bernard tente d'adopter cette méthode dite expérimentale dans le domaine de la médecine.

Le principal problème des sciences de la vie, notamment de la biologie et de la médecine, est la recherche de causes, à des maladies, des phénomènes naturels. En effet, les organismes vivants sont sensibles à une multitude de paramètres qu'il est difficile d'isoler et de plus leur isolation nous éloigne de la réalité.

Avant l'expérience on doit trouver une hypothèse qui explique le phénomène. Ce n'est qu'après qu'on élabore et on met en œuvre l'expérience scientifique qui pourra valider cette cette hypothèse. L'explication sera alors vraie.

Modélisation

Beaucoup de sciences de la Terre et de l'Univers (notamment : astrophysique, sismologie, météorologie) reposent en grande partie sur l'élaboration de modèles et sur leur confrontation avec des observations de phénomènes.

Simulation numérique

Les scientifiques de ces disciplines ont également recours aux simulations numériques.

Un rôle pour l'analogie ?

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Imagination et intuition

Les Méthodes régionales

Médecine et méthode du double aveugle

Certaines personnes guérissent spontanément, d'autres réagissent plus ou moins bien aux médicaments, et par ailleurs, le fait même de prendre un traitement peut parfois avoir des effets bénéfiques ou négatif même si le traitement lui-même est sans effet (effet placebo). Il faut donc mener des études dites « randomisées en double aveugle ».

Histoire et approche idiographique

Par essence, le fait historique est singulier : il n'y qu'une seule Révolution russe, qu'une seule Égypte antique. L'analyse de ces événements singuliers repose donc sur une approche idiographique. Certains auteurs, donc Karl Marx et Carl Hempel, ont cependant tenté de développer une approche nomothétique de l'Histoire, en soutenant qu'il existe des « lois de l'Histoire ». Cette conception de l'Histoire fut vivement critiquée par Popper, dans « Misère de l'historicisme ».

Études quantitatives et qualitatives en Sciences humaines

Les études sur le comportement humain (psychologie, anthropologie) permettent parfois des observations et même des expérimentations.

Sciences sociales

Deux grands courants de méthodologie viennent rendre compte de la réalité en sciences sociales. Les méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives. Ces méthode d'analyses peuvent être utilisées seules ou indépendamment l'une de l'autre, en complémentarité, elles peuvent apporter chacune des éléments de réponses différents ou peuvent encore être utilisées conjointement pour analyser deux fois un même aspect et ainsi le valider. Selon Gilles-Gaston Granger, dans « Modèles qualitatifs, modèles quantitatifs dans la connaissance scientifique »[1] les méthodes qualitatives, habituellement perçues comme excluant la scientificité, ont apporté significativement aux sciences contemporaines en permettant de rendre compte des structures qui peuvent être observées et ces formes, bien que mesurables, sont d'abord de l'ordre de l'évaluation qualitative : Modèle:Début citationL'évolution de la prise de conscience de la nature profonde de la pensée scientifique pourrait être symbolisée très schématiquement, par trois devises, dont chacune réinterprète d'une certaine manière et rectifie la précédente. On a d'abord proclamé qu'il n'y avait de science que l’universel ; puis qu'il n'y avait de science que du mesurable. Nous devrions dire aujourd'hui : il n'y a de sens que le structurable. Profession de foi qui ne récuse nullement les deux précédentes, mais les relativise, et donne un nouveau sens à l'universel et au mesurable.[2]Modèle:Fin citation

Ainsi, il convient de reconnaître l'apport de ces méthodologies en sciences sociales. Il est d'ailleurs possible de faire des expériences en analyse des réseaux sociaux. L'étude du petit monde représente l'expérience la plus popularisée du genre.

La majorité des économistes contemporains admet que les méthodes utilisées en économie doivent s'approcher autant que possible des méthodes des sciences physiques. Les économistes de l'École Autrichienne soutiennent au contraire que l'économie doit, comme les mathématiques et la logique, être construite par pure dérivation logique à partir d'axiomes irréfutables.

Question de l'unité de la méthode

Dans les « sciences » humaines (économie, ethnologie, psychologie, etc.), la démarche expérimentale est délicate, l'aspect prédictif de la méthode appliquée aux phénomènes humains étant souvent mis en défaut.

Face à cette difficulté deux attitudes opposées ont vu le jour :

<shtml hash="85e76c3f598aba7e3b3530e9763dc9b0"><html><iframe src="http://fr.wikipedia.org/wiki/XIXe_si%C3%A8cle" width="100%" height="700"></iframe></html></shtml>

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Retour au Portail Sexualité Didaquest ) et au Modèle:XXe siècle a conduit à remettre en question le modèle vieillot de la méthode scientifique, qui définit de façon réductrice la notion de science.

  • Pour d'autres auteurs, comme Michel Foucault dans Les mots et les choses, il faut au contraire se méfier de la tautologie qui consiste à définir une discipline comme scientifique parce que son nom contient le mot science. Il serait donc souhaitable, qu'à l'instar de la philosophie, ces disciplines s'assument en tant que démarche rationnelle d'étude du réel sans expérimentation possible.

Histoire de la méthode

Indépendamment des querelles philosophiques se développant autour de la notion de méthode scientifique, les pratiques des scientifiques ont grandement évolué au cours des siècles. Les chercheurs n'administrent plus la preuve aujourd'hui comme on le faisait il y a cinq siècles.

Universalité de la méthode

La méthode évolue dans le temps. Elle évolue également dans l'espace.

Les activités exercées dans les différentes sciences expérimentales sont tellement diverses qu’il serait vain de chercher à les modéliser. En revanche les démarches scientifiques, censées créer des connaissances, ont des caractères communs et universels qu’il est possible d’exhiber. Le modèle de la démarche expérimentale comporte deux descriptions complémentaires et indissociables :

  • La démarche expérimentale passe obligatoirement par trois étapes. Ce sont :
  1. une phase de questionnement ;
  2. une phase de recherche de réponse à la question posée ;
  3. une phase de validation de la réponse trouvée.

Les champs de validités des réponses trouvées étant limités, la validation ne peut pas se faire par une confirmation directe, mais par une successions de non infirmations.

  • La démarche expérimentale fait obligatoirement intervenir trois domaines :
  1. le domaine « réel » : pour la physique il s’identifie au monde matériel qui comporte des « objets » participant à des événements dont on veut décrire l’évolution ;
  2. le domaine théorique comporte les outils intellectuels forgés pour répondre aux questions : théories, concepts etc. ;
  3. le domaine technique comporte les dispositifs expérimentaux, appareils de mesures etc. Les mesures ou les déterminations d’indicateurs mesurables font partie intégrante de la démarche.

Notes et références

  1. GRANGER, G.G. (1982) Sociologie et sociétés, Modèle:Vol.14(1), p. 7-13
  2. GRANGER, G.G. (1982) Sociologie et sociétés, Modèle:Vol.14(1), p. 12, et dans le résumé

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Lecourt (Dominique) (dir.), 1999 : Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, Paris, 4e réed. «Quadrige»/PUF, 2006.
  • Dominique Lecourt (dir.), 2004 : Dictionnaire de la pensée médicale, Paris, réed. PUF/Quadrige, 2004.