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Version du 18 octobre 2020 à 18:22


Fiches Question - Réponse
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Puce-didaquest.png Questions possibles

Les drogues c'est quoi ?

Qu'est ce qu'une drogue ?


Blue-circle-target.png Le mot “drogue” désigne toute substance, naturelle ou synthétique, qui a un effet modificateur sur l’état de conscience et/ou l’activité mentale. Plus spécifiquement, ces substances ont des effets psychotropes qui suscitent des sensations apparentées au plaisir, incitant à un usage répétitif qui conduit à instaurer la permanence de cet effet et à prévenir les troubles psychiques (dépendance psychique), voire même physiques (dépendance physique), survenant à l’arrêt de cette consommation qui, de ce fait, s’est muée en besoin.

A un certain degré de ce besoin correspond l’asservissement addiction à cette substance; le drogué ou toxicomane concentre sur elle cette préoccupation en négligeant les conséquences sanitaires et sociales de sa consommation compulsive.
En aucun cas le mot drogue ne doit être utilisé au sens de médicament ou de substance pharmacologiquement active.


Blue-circle-target.png Pour plus de détails : consulter Drogues Drogues - Typologies

qu'est ce qu'une addiction?


Blue-circle-target.pngProcessus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par l'échec répété dans le contrôle de ce comportement et la persistance de ce comportement en dépit des conséquences négatives significatives ». L’addiction est une maladie du cerveau définie par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences nocives ; l’addiction nécessite des soins médicaux et/ou psychologiques.( Goodman, 1990)

Le concept d’addiction à une substance est sans doute né avec l’héroïne, la morphine et les autres opiacés. Dans les années 1980, les neurobiologistes considéraient ces produits comme les archétypes des substances toxicomanogènes. Les psychostimulants, comme l’amphétamine et la cocaïne, paraissaient appartenir à une autre classe, d’autant plus que leur mécanisme d’action, l’augmentation de la libération des catécholamines, était bien connu et considéré comme différent de celui des opiacés. Ce n’est qu’en 1988 que Di Chiara et Imperato montrèrent que tous les produits qui déclenchent de la dépendance chez l’homme, comme l’amphétamine et la cocaïne, mais aussi comme l’héroïne, la morphine, le cannabis, la nicotine et l’alcool, augmentent la libération de dopamine dans une structure souscorticale, le noyau accumbens.. Toutes stimulent donc, par ce biais, le circuit de la récompense.

l'addiction de point de vue neurobiologique


Blue-circle-target.png il existe une voie finale commune aboutissant, lors de ces comportements, à la libération de (dopamine) dans le système de récompense, notamment le (noyau accumbens). Cette libération est médiée par l’action des substances sur différents récepteurs et systèmes de neurotransmission. C’est ce mécanisme qui provoque une sensation de plaisir ou de récompense ((renforcement positif)), et/ou la suppression d’un malaise et un soulagement ((renforcement négatif)). Le comportement est alors répété pour en retrouver les effets.

La zone (dopaminergique mésocorticolimbique )est considérée comme la voie finale commune de la récompense. En effet, la stimulation de cette zone entraine une libération de dopamine dans deux des trois structures, le noyau accumbens et le cortex frontal, par des neurones dopaminergiques provenant de la troisième structure, l’aire tegmentale ventrale. La stimulation de ces zones à l’aide d’électrodes déclenche des sensations de plaisir et de bien-être. Des stimuli physiologiques, liés au maintien et à la survie de l’espèce (alimentation, sexualité…) ainsi que des substances endogènes (morphines endogènes, endorphines, enképhalines, anandamide…) stimulent cette voie.

De nombreuses substances naturelles, de structure chimique proche ou non des substances endogènes, et des comportements appris, stimulent aussi cette voie finale commune, mais provoquant pour la plupart une libération explosive de dopamine, rendant l’effet de ces stimuli plus agréable que les stimuli physiologiques.

Les clés de l’extase sont trouvées et les complications peuvent aussi commencer. On peut dire que les drogues addictives court-circuitent les stimuli physiologiques (« leurres pharmacologiques ») voire surstimulent directement des récepteurs à l’origine d’une libération plus importante de dopamine. Il devient donc plus facile d’obtenir un plaisir intense, rapide avec ces drogues, c’est le renforcement positif, que d’utiliser un mécanisme naturel (nourriture, sexe…).

Chez l’individu non-addict, le nombre de récepteurs de la dopamine est restreint, ce qui fait que les effets sont encore agréables mais limités.

Les drogues exercent toutes une action sur d’autres régions cérébrales interagissant avec le centre dopaminergique du plaisir, comme, par exemple, les centres contrôlant la mémoire, à l’origine de la mémoire émotionnelle impliquée dans l’addiction, l’amygdale avec modification de l’expression du corticotropin-releasing-factor (CRF) et activation de l’axe corticotrope lié au stress, l’hippocampe avec baisse de la neurogénèse du gyrus denté.

Pendant le temps où la dopamine est libérée en forte concentration, moments de plaisir maximum, tous les éléments de l’environnement ainsi que les sensations psychiques associées sans discrimination aucune, peuvent être associées à cet effet récompense. Les neurones dopaminergiques deviennent plus réactifs par apprentissage, à la signification d’un signal qu’au signal lui-même. Ils sont activés par les caractéristiques primaires du signal, odeur, forme, texture, associés progressivement aux signaux de l’environnement.

La drogue reproduit donc tous les signaux informant de l’existence d’une récompense, voire mettrait en relief l’environnement associé à cette récompense. Ceci est une des raisons de la vulnérabilité du sujet à la rechute, vulnérabilité qui peut persister souvent plusieurs années après l’arrêt de la consommation. Il apparaît actuellement que les drogues modifient aussi l’activité du système opiacé endogène, et produisent des changements adaptatifs qui jouent des rôles importants dans le développement et le maintien de l’addiction.

Chez l’individu addict, d’autres récepteurs de la dopamine apparaissent dans un premier temps (premiers effets agréables), puis s’internalisent dans la membrane cellulaire, devenant moins stimulables voire désensibilisés lors de la chronicisation de la consommation, ce qui va nécessiter une augmentation des stimuli pour obtenir le même effet, incitant l’individu à reconsommer, à avoir une conduite compulsive lors du sevrage et/ou à augmenter les doses, c’est le (phénomène de tolérance). Certains autres processus, comme la modification des niveaux d’expression de certaines protéines de signalisation, la mise en jeu de systèmes opposants (systèmes glutamatergiques, systèmes « anti-opioïdes »), vont aussi contribuer à la mise en place de la tolérance.

D’autres modifications cellulaires apparaissent. On observe une altération des voies dopaminergiques, à l’origine des symptômes pénibles de l’arrêt de la consommation. D’autres effets neurobiologiques sont plus spécifiques à certaines drogues.

La dépendance est un phénomène complexe, et un neurotransmetteur unique ne peut expliquer à lui seul tous ses aspects. La dopamine joue donc un rôle central dans la dépendance à la drogue, mais a parfois un rôle moins important dans la dépendance à certaines substances particulières qu’on qualifie habituellement de drogues, comme les opiacés ou le cannabis.
comment définir la toxicomanie ?


Blue-circle-target.png La toxicomanie est une maladie primaire, chronique et neurobiologique comportant des facteurs génétiques, psychosociaux et reliés au milieu et à l’entourage. Elle se caractérise par un ou plusieurs des comportements suivants : perte de contrôle à l’égard de la consommation de drogues, usage compulsif, maintien de la consommation malgré ses méfaits et état de besoin intense (Savage et coll., 2003). Le terme de toxicomanie (addiction) étant généralement employé de façon très vague, de nombreuses tentatives ont été faites pour mieux le cerner. En 2011, l'ASAM (American Society of Addiction Medicine) en donnait la définition suivante :

La toxicomanie est une maladie primaire chronique des aires cérébrales de la récompense, de la motivation et de la mémoire et des circuits neuronaux associés. Une dysfonction de ces circuits conduit à des manifestations caractéristiques d'ordre biologique, psychique, social et spirituel. Cela se traduit par la poursuite pathologique de la récompense ou du soulagement, que ce soit par le recours à des substances psychoactives ou par d'autres comportements.

La toxicomanie se caractérise par une incapacité à renoncer catégoriquement à un certain comportement, un manque de contrôle du comportement, des envies impérieuses, un manque de lucidité à l'égard des graves problèmes engendrés par son comportement et ses rapports avec autrui et des réactions émotives dysfonctionnelles. Comme il en va des autres maladies chroniques, la toxicomanie est souvent associée à des cycles de rémission et de rechute.

symptômes de la toxicomanie ?


Blue-circle-target.pngSymptômes de nature affective liés à la toxicomanie chez les adolescents

 En général, une personne toxicomane peut éprouver les symptômes suivants :
 sautes d’humeur inexpliquées;
 tristesse ou dépression;
 suspicion;
  anxiété. 

Symptômes physiques de la toxicomanie chez les adolescents

 Les symptômes possibles comprennent :
 yeux rougis (injectés de sang);
 toux persistante ou congestion nasale;
 fatigue persistante;
 perte ou gain de poids évident  

Symptômes comportementaux de la toxicomanie chez les adolescents

Si votre adolescent a un trouble lié à la toxicomanie, vous pourriez observer les changements de comportement suivants à la maison, avec les amis ou à l’école.

À la maison ou avec les amis Certains changements de comportement notables consistent à :
 Se laver moins fréquemment ou manquer d’intérêt pour d’autres formes de soins corporels.
 Ne plus prendre part aux activités familiales habituelles.
 Arriver à la maison à une heure tardive.
 Ne pas dire à sa famille où l’on va.
 Voler de l’argent ou des objets précieux à ses proches (afin de s’approvisionner en drogues).
 Avoir des ennuis avec la justice.
 Changer d’amis (bien que ce soit naturel pendant l’adolescence).
À l'école
on observe des manifestations sur le plan du comportement à l’école dont :

une baisse des résultats scolaires ou du rendement scolaire; l’absence aux cours, la pratique de l’école buissonnière; le fait qu’il s’endort sur son pupitre; les devoirs qui ne sont pas faits; l’abandon de pratiques sportive ou d’activités parascolaires; une incapacité à se concentrer ou une mémoire défaillante.

Drogues et effet psychotrope ?

Qu'est ce qu'une drogue psychotrope?


Blue-circle-target.png étymologiquement, un psychotrope est une substance qui donne une direction (un trope) à l’esprit. Selon Jean Delay, on appelle psychotrope une substance chimique d’origine naturelle ou artificielle, qui a un tropisme psychologique, c’est-à-dire qui est susceptible de modifier l’activité mentale, sans préjuger du type de cette modification. On parle également de substance psycho-active.

L’alcool, la nicotine du tabac, la caféine, le tétrahydrocannabinol du cannabis sont des psychotropes naturels, largement consommés à cause de ou en dépit de cet effet psycho-actif.

Les médicaments psychotropes sont regroupés en trois familles thérapeutiques en fonction de l’influence qu’ils exercent sur l’activité cérébrale : les psycholeptiques la ralentissent; les psychoanaleptiques la stimulent ; enfin, les psychodysleptiques (les substances hallucinogènes, comme le célèbre LSD) la modifient, la plupart de ces derniers étant considérés comme des drogues.

En thérapeutique, les psychotropes sont utilisés pour traiter les troubles psychiques : les antidépresseurs sont employés dans les états dépressifs, les hypnotiques contre les troubles du sommeil, les thymorégulateurs pour améliorer les troubles bipolaires, les antipsychotiques et les neuroleptiques pour traiter les psychoses, etc.

pour plus de détails consulter https://didaquest.org/wiki/Psychotrope_-_Drogue
Une dépendance est-elle possible face aux médicaments psychotropes ?


Blue-circle-target.png Selon une vision de la dépendance, qu’on pourrait qualifier d’objective ou de physiologique et en comparaison aux toxicomanies en général, la dépendance aux médicaments psychotropes se mesure alors à la tolérance, ou au sentiment de manque que le sujet éprouve quand il n’a plus accès au produit.


Blue-circle-target.png Selon une vision plus psychologique ou subjective de la dépendance la toxicomanie sera plus centrer les modes de consommation exprimant une perte de contrôle manifeste (tentatives d’arrêt répétées sans succès, consommation persistante en dépit de ses conséquences, recherche compulsive du produit...). Cette vision contribue à exclure la plupart des cas de dépendance aux médicaments psychotropes dans la mesure où l’abus et la compulsion sont rarement associés à l’usage de ces produits. Ainsi, les manifestations de dépendance liées aux médicaments psychotropes seront décrites dans les termes d’un phénomène psychologique. C’est en particulier le sens du syndrome dit de substance dépendance without physiological dependence (APA, 1994), définition par laquelle la dépendance aux médicaments psychotropes est décrite, littéralement, comme « une dépendance aux substances sans dépendance physiologique ». La dépendance, avec perte de contrôle, est dès lors associée au mésusage, et s’applique uniquement aux personnes souffrant par ailleurs d’une toxicomanie. Hors de la toxicomanie, le syndrome est dit psychologique. Ce syndrome est assimilé à un « effet associé » à l’usage des médicaments. Par « effet associé », il faut entendre des phénomènes qui peuvent interférer avec la prise des médicaments psychotropes mais qui ne sont pas causés nécessairement par cette prise.
Blue-circle-target.png La prescription thérapeutique est à distinguer clairement de l’abus récréatif, le terme de dépendance doit être préféré à celui d’addiction, et le syndrome d’abstinence nommé syndrome d’arrêt ou d’interruption discontinuation syndrome.

Comment savoir s'il y a une dépendance physiologique d'une prescription thérapeutique ?


Blue-circle-target.png La présence d’un syndrome d’arrêt, fort probable à la suite d’une interruption brutale de la consommation, constitue la preuve du développement d’une dépendance physiologique.

Quelle est la durée d'une dépendance d'une prescription thérapeutique?


Blue-circle-target.png Quatre à huit mois semblent être la durée critique pour le développement d’une dépendance liée à une prescription thérapeutique.

Quels sont les facteurs de toxicité d'une prescription thérapeutique? ?


Blue-circle-target.png Les risques de toxicité chronique, en particulier de dysfonctionnement cognitif, de dépendance physiologique et de symptômes de sevrage sont plus probables dans les conditions suivantes (facteurs seuls ou en combinaison) :

1) fort dosage ;
2) consommation régulière au-delà de 4 mois ; 
3) âge avancé ; 
4) dépendance intercurrente ou préalable aux opiacés ou à l’alcool, incluant l’usage antérieur et chronique de benzodiazépines ;
5) le recours à des benzodiazépines à fort potentiel d’activité et à courte demi-vie.

Drogue et dépendance ?

Comment définir la dépendance aux drogues

Blue-circle-target.pngLe manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), définit la dépendance aux substances psycho-actives par la présence de trois des sept manifestations suivantes survenues au cours d'une même année: 1 -tolérance définie par l'un ou l'autre des critères suivants : a) besoin de quantité nettement majorée de la substance pour obtenir une intoxication ou l'effet désiré ; b) effet nettement diminué en cas d'usage continu de la même dose de substance ; 2- symptômes de sevrage se manifestant par : a) un syndrome de sevrage caractéristique pour la substance ; b) ou la substance toxique est prise dans le but de diminuer ou d'éviter les symptômes de sevrage ; 3- la substance toxique est souvent prise en quantité supérieure ou sur une période plus longue que celle que la personne avait envisagée ; 4- il existe un désir persistant de la substance toxique ou un ou plusieurs efforts infructueux pour réduire ou contrôler son utilisation ; 5- un temps considérable est passé à faire le nécessaire pour se procurer la substance toxique,la consommer ou récupérer de ses effets 6- d'importantes activités sociales, professionnelles ou de loisirs sont abandonnées ou réduites en raison de l'utilisation de la substance toxique ; 7- poursuite de la consommation de la substance toxique malgré la connaissance de problèmes physiques ou psychologiques persistants ou récurrents déterminés ou exacerbés par l'utilisation de cette substance ».
Quelle différence entre addiction et dépendance?


Blue-circle-target.png La confusion entre dépendance et addiction est fréquente, cependant ces deux termes définissent des comportements différents face à la prise de substances psychoactives ou face à une activité.

  • (La dépendance) est due à un déséquilibre du fonctionnement physiologique et plus particulièrement neurobiologique à la suite d’une consommation régulière d’une substance psychoactive. Ce déséquilibre entraîne l’envie de consommer à nouveau la substance psychoactive, pour ne pas subir les effets désagréables consécutifs à l’arrêt de sa prise. Il s’agit ici de retrouver son état normal, et non plus de se sentir mieux. (dimension fortement physiologique)
  • (L’addiction), quant à elle, définit l’incapacité pour l’individu de s’empêcher de consommer la substance, bien qu’ayant connaissance des conséquences négatives qui s’ensuivront. Elle est liée à la vulnérabilité de l’individu face aux signaux de plaisir envoyés par un neurotransmetteur dans son cerveau. Elle se traduit par des comportements compulsifs incontrôlés et irraisonnés, qui peuvent donc s’appliquer non seulement à des produits mais aussi à des activités telles que le jeu, le sexe, l’exercice physique ou le shopping.

la vulnérabilité variable se détermine par une grande sensibilité au stress chez les personnes anxieuses, impulsives et incapables de limiter les prises, mais cependant douées pour déployer une énergie énorme pour obtenir la drogue. (dimension fortement psychologique)

  • L’affinité individuelle des récepteurs cérébraux pour les drogues joue un rôle important car il n’existe aucune égalité en termes d’addiction ou de dépendance. Certaines personnes sont génétiquement plus dépendantes ou addicts que d’autres.

pour plus de détail consulter

Différence entre Drogue douce et Drogue dure?


Blue-circle-target.png Les termes de« drogues dures » et « drogues douces » sont apparus lors de la mise en place des réglementations internationales concernant les drogues, en vue d'en différencier le traitement pénal selon le risque qu'elles font encourir aux usagers et à la société. Ils ne sont toutefois pris en compte, au niveau national, que dans la pénalisation du trafic, et non de la consommation, qui fait l'objet d'un même dispositif répressif quelle que soit la nature du produit saisi.

La notion de « drogue dure » recouvre des substances à même de provoquer une dépendance psychique et physique forte. Elle désigne généralement les dérivés de cocaïne et d'héroïne.

La notion de « drogue douce » désigne quant à elle presque exclusivement le cannabis, du fait que celui-ci induise une faible dépendance mentale et un risque de décès par surdose théoriquement nul.

pourplus de détails consulter https://didaquest.org/wiki/Drogues_dures_-_Drogues_douces

Drogue et traitement ?


Blue-circle-target.png- a. Traitements à visée préventive

Ils cherchent à éviter les premières consommations et à éviter que celles-ci ne se transforment en comportement installé. C'est plus un ensemble d'éléments qu'un élément tout seul qui y concourent: - Une famille présente et bienveillante - Un mode d'éducation et une histoire de vie favorables au développement de la sécurité interne au moment de la petite enfance et de l'enfance, et à l'apprentissage de la frustration. - Une bonne estime de soi, notamment face aux pairs - Des enseignants et éducateurs qui portent une attention bienveillante, voire vigilante, sur lesquels l'adolescent peut se projeter - Une capacité à bénéficier d'informations éclairées sur les produits psychoactifs, ce qu'ils peuvent engendrer et à engager une véritable réflexion à ce sujet (campagnes de prévention, affichages, interventions en milieu scolaire, ...) - Des sources d'activités diversifiées - La valorisation des modèles identificatoires positifs (sportifs, musiciens, ...) qui réussissent hors de l'utilisation de produits - Une société qui se positionne clairement : les récentes lois encadrant les consommations d'alcool et de tabac ( Loi HPST, 21 juillet 2009) sont destinées prioritairement à protéger les jeunes des premières consommations et de l'installation d'une consommation régulière (augmentation du prix du tabac, photographies sur les paquets de cigarettes, vente de tabac interdite aux moins de 18 ans, interdiction des cigarettes aromatisées, interdiction de vente d'alcool aux moins de 18 ans, interdiction des open bars, réglementations des happy hours, ...).

- b. Traitements à visée curative :

Il s'agit de traiter à la fois le comportement de consommation régulière et l'éventuel mal-être qui le sous-tend. En général, ce traitement va consister en une prise en charge d'ordre psychothérapeutique, dont les méthodes peuvent varier (approche cognitivo comportementale, psychothérapies d'inspiration analytique, écoute et soutien, travail motivationnel, ...). Dans le cadre de cette relation de confiance qui s'instaure entre l'adolescent et le professionnel, se mettent en place tous les éléments en mesure de soutenir, d'accompagner ou de susciter les motivations à arrêter. Un travail avec les parents peut s'envisager en soutien. Pour certains produits engendrant de fortes dépendances physiques, il existe des traitements de substitution, notamment pour le tabac (patch, gomme), qui peuvent permettre d'apaiser le sentiment de manque provoqué par l'arrêt du produit. Parfois, une hospitalisation pour faciliter la rupture avec la consommation et les contacts la favorisant sera nécessaire. Depuis quelques années, des consultations « jeunes » spécialisées dans la prise en charge de ces addictions, ont été crées sur toute la France, proposées dans divers lieux tels des associations spécialisées, des hôpitaux, des centres médico-sociaux ou centres de santé. Il existe aussi des consultations spécialisées en tabacologie ou en alcoologie, pas forcément dédiées aux adolescents. Parfois, c'est avec le médecin traitant que le traitement se fera.

La première démarche d'aller vers une consultation est déjà primordiale, car nombreux sont les adolescents qui refusent l'idée qu'ils en ont besoin ; le déni, la peur, la crainte d'avoir à se séparer d'une béquille identitaire indispensable, la volonté d'assurer, sont autant de raisons de refus d'aller vers le soin et de rester dans la non demande d'aide. Il y a déjà tout un travail à mener souvent avant d'envisager cette première démarche.

Drogues de synthèse ?


Blue-circle-target.pngOn appelle «drogues de synthèse » (souvent désignées par leur nom anglais, designer drugs) des substances psychotropes synthétisées artificiellement par opposition aux drogues d'origine végétale (haschich, opium, cocaïne) ou semi synthétique (héroïne, LSD). Fabriquées à partir de précurseurs produits par l'industrie chimique, les drogues de synthèse ont connu un développement considérable de leur production au cours des dernières années et le nombre de leurs consommateurs, qui est de l'ordre de 30 millions aujourd'hui dans le monde, est désormais en deuxième position derrière celui des consommateurs de cannabis chez les utilisateurs de drogues illicites. Parmi les plus répandues de ces substances, on compte notamment les stimulants de type amphétamine et leurs différents dérivés (métamphétamine, MDA, ecstasy etc.) dont les saisies mondiales sont passées de 280 kg en 1976 à 1,4 tonnes en 1990 puis à 14,5 tonnes en 1996.

L'augmentation spectaculaire de la production et de l'usage de ces substances est liée à la fois à la facilité de leur synthèse, qu'il est souvent possible de réaliser à partir de matière première non contrôlée, et à l'apparition de nouveaux modes de consommation des drogues (culture des raves notamment). Le plus souvent, leur formule chimique les exclut initialement des listes nationales et internationales des substances interdites et c'est seulement lorsqu'elles sont identifiées en raison d'un usage abusif qu'elles peuvent y être placées. C'est ainsi que la MDMA (ecstasy) synthétisée pour la première fois en 1912 et redécouverte en 1970 put être utilisée sans contrôle jusqu'en 1985 avant d'être interdite aux USA puis placée sur la liste I de l'ONU. De même, la 2CB apparue au début des années 90 n'a été interdite aux USA qu'en 1994 et en Europe en 1997. Des centaines de psychotropes nouveaux, inconnus dans la nature, sont susceptibles d'être produits de façon entièrement synthétique, notamment des opiacés et des dérivés d'amphétamines, obligeant les autorités sanitaires à une veille permanente pour identifier les nouveaux produits mis en circulation et les précurseurs utilisés pour les synthétiser.

Différents types de Drogues de synthèse 
Les cathinones
sont une famille de substances de synthèse dérivées de la cathinone naturelle (un des principes actifs du khat). Elles imitent plus ou moins les effets de la cocaïne, de la MDMA/ecstasy et des amphétamines.

Il existe plus d’une cinquantaine de cathinones différentes. Les plus connues sont la méphédrone, la 4-MEC, la 3-MMC, la MDPV, et l’alpha-PVP.

Elles se présentent le plus souvent sous forme de poudre, parfois sous forme de gélules et plus rarement sous forme de comprimés. Elles peuvent aussi être vendues sous différentes présentations : sels de bain, engrais, produits chimiques destinés à la recherche... Dans ce cas, elles portent généralement la mention « Not for human consumption » (impropre à la consommation).

Cannabis de synthèse

Contrairement au cannabis qui est issu d’une plante, le cannabis de synthèse est une substance chimique. Il ne contient pas de THC (le principe actif du cannabis), mais des molécules qui imitent les effets du cannabis. Mais attention, le cannabis de synthèse est plus puissant, plus dangereux et plus addictif que le cannabis naturel.

Le cannabis de synthèse se présente le plus souvent sous forme d’un mélange de plantes séchées (conditionné dans un petit sachet métallique) sur lesquelles une solution de cannabinoïdes de synthèse a été pulvérisée. Il peut également être vendu sous forme d’encens, de poudre ou d’e-liquide pour cigarette électronique. Ils portent toujours la mention « Not for human consumption » (non destiné à la consommation humaine).

Les pipérazines

Les pipérazines sont une famille de substances chimiques dont les effets stimulants sont à rapprocher de ceux de l’ecstasy et des amphétamines. Trois pipérazines circulent depuis quelques années : la BZP (benzylpiperazine), la TFMPP (trifluoromethylphenylpiperazine) et la mCPP (m-chlorophenylpiperazine). A noter que la TFMPP est pratiquement toujours proposée mélangée avec la BZP, dont elle renforce les effets. Les pipérazines existent sous plusieurs formes : poudre, gélule, comprimé et liquide.

Les opioïdes

Les opioïdes sont une famille de substances d’origine naturelle ou de synthèse obtenues à partir de l’opium, une substance extraite du pavot. Au sein de cette famille, on distingue les médicaments opioïdes prescrits sur ordonnance (antalgiques opioïdes et traitements de substitution), et les opioïdes illicites vendus sur le marché noir (héroïne, nouveaux opioïdes de synthèse…).

L’usage répété d’opioïdes, même ceux prescrits par un médecin, peut entraîner un risque de dépendance. En cas de consommation abusive, il existe un risque de surdose. Ce risque augmente avec les opioïdes de synthèse car leurs effets sont beaucoup plus puissants et leur teneur en principe actif très aléatoire.

Les stimulants de type amphétamine (STA)

Les stimulants de type amphétamine (STA) constituent une vaste famille chimique de psychotropes de synthèse construits à partir de la molécule de phényléthylamine. Ils regroupent des dizaines de dérivés chimiques de cette molécule parmi lesquels des psychostimulants, des anorexigènes et des hallucinogènes. Seuls les dérivés dextrogyres sont psychoactifs.

L’amphétamine au sens strict est l’alpha-méthyl-phényl-éthylamine dextrogyre, le nom amphétamine correspondant à l'acronyme de la formule chimique : [a(alpha)-m(méthyl)-ph(phényl)ét(éthyl)amine]. C'est un puissant stimulant du système nerveux central et un anorexigène très efficace. Cependant, l’amphétamine n’a quasiment pas d’utilisation thérapeutique, à quelques rares exceptions près comme le traitement du surdosage de barbituriques et de la narcolepsie, et elle a donc logiquement disparu de la pharmacopée française en pratique courante. Les propriétés anorexigènes des amphétamines ont également conduit à la synthèse de nombreux dérivés destinés à contrôler l’appétit mais plusieurs d'entre eux se sont révélés dangereux et ont été écartés de la pharmacopée. D'autres modifications de la molécule d'amphétamine renforcent les propriétés stimulantes (métamphétamine) ou lui confèrent des propriétés hallucinogènes (méthoxyamphétamines). La synthèse chimique des amphétamines étant relativement simple, elle sont produites dans le monde entier par des laboratoires clandestins qui approvisionnent un vaste marché illicite puisque les utilisateurs de STA constituent désormais le second groupe en nombre des utilisateurs de substances prohibées.

La tryptamine

La tryptamine est un produit de dégradation de l'acide aminé tryptophane naturellement présent chez tous les organismes et qui est dénué de propriétés psychotropes. C'est également le squelette chimique de la sérotonine (5 hydroxy-tryptamine), un important neurotransmetteur du système nerveux central dont les fonctions physiologiques sont perturbées par diverses molécules, notamment les hallucinogènes comportant un noyau indol (DMT, LSD). Des dérivés hallucinogènes comportant le noyau indol comme l'ibogaïne, l'harmaline ou la diméthyltryptamine (DMT) sont naturellement présents chez certaines plantes et divers dérivés synthétiques ont été produits.

Phencyclidine

La PCP connue aussi sous le nom de "poussière d'ange" est le 1-(1-phénylcyclohexyl) pipéridine. C'est principalement un anesthésique-analgésique. Elle se présente sous diverses forme : poudre cristalline grise à brune, substance gommeuse, comprimés, liquide. Elle manifeste ses effets qu'elle soit injectée, fumée, avalée ou prisée. Les effets diffèrent selon le dosage. À faible dose (de 2 à 5 mg), elle provoque une légère stimulation peu durable (1 à 2 heures). À doses plus élevées (une dizaine de mg), elle altère ou supprime les perceptions sensorielles et la compréhension de l'environnement, altère l'humeur et les émotions mais produit parfois aussi des effets secondaires dangereux (hypertension artérielle, troubles de la motricité, comportement agressif ou paranoïaque). Au delà de 20 mg, les effets peuvent durer plus d'une journée et sont souvent suivis d'une amnésie

Kétamine

La kétamine, appelée aussi "K" ou "vitamine K" est le chlorhydrate de (2-chlorophényl1)-(méthylamino)-cyclohexanone. Anesthésique utilisé en médecine vétérinaire parfois détourné de son usage, elle est consommée à des doses de l'ordre de un à deux milligrammes par kilo de poids, pris oralement ou en inhalation nasale sous forme de crissatux. Elle a des effets psychotropes de courte durée (de une à quelques heures) et les manifestations peuvent aller d'un état onirique jusqu'au délire en passant par des hallucinations et inclure un état de confusion mentale et des troubles du comportement. La kétamine peut aussi entraîner un état temporaire de semi inconscience. Environ une personne sur dix ressent l'expérience désagréablement. La molécule de kétamine a une structure proche de celle de la phencyclidine (PCP), employée également comme anesthésique en médecine vétérinaire et détournée aussi de son usage dans un but hallucinogène.

Méthaqualone

Hypnotique non barbiturique à effet sédatif général, produisant une légère euphorie accompagnée d'une désinhibition similaire à celle provoquée par l'alcool, la méthaqualone a été retirée de la pharmacopée. Elle est vendue sur le marché clandestin sous le nom de mandrax (son ancienne dénomination commerciale), de quaaludes ou de ludes. Son usage est répandu principalement dans le sous continent indien et en Afrique. Le principal producteur de méthaqualone illicite est longtemps resté l'Inde où quatre laboratoires clandestins étaient encore détruits et 20 tonnes de méthaqualone saisis en 1995. En 1996 et 1997, les volumes des saisies sont tombés à 2,2 et 1,7 tonnes respectivement en raison des efforts réalisés par les autorités pour contrôler les deux principaux précurseurs, l'acide anthranilique et l'acide N-acétylanthranilique et de la lutte menée contre les trafiquants. La méthaqualone, fabriquée surtout dans la région de Bombay, est exportée principalement vers l'Afrique orientale et australe. L'augmentation de la production observée ces dernières années en Afrique pourrait expliquer la diminution constatée en Inde.

Rôle du cerveau dans l'addiction ?

Système de récompense ?


Blue-circle-target.png Grâce aux progrès des neurosciences, on connaît de mieux en mieux les mécanismes neurobiologiques de l’addiction. Ceux-ci sont étroitement liés au système de récompense .

un circuit du cerveau responsable des sensations de plaisir ressenties après certaines actions. Présent dans le cerveau de l’homme comme dans celui de nombreux animaux, c’est grâce à lui que nous répétons volontiers les comportements indispensables à notre survie et à celle de notre espèce : manger, boire, avoir des rapports sexuels, procréer…
Dans les troubles addictifs, ce mécanisme fondamental du vivant est perturbé, tantôt par la prise d’une substance (alcool, drogues…) qui démultiplie la sensation de plaisir, tantôt par un dysfonctionnement initial du cerveau, qui ne régule pas correctement son système de récompense. Lorsque ces deux dimensions sont réunies, on aboutit à la maladie addictive.

Le rôle clé des synapses

La synapse est une aire de jonction par laquelle le message chimique neurotransmetteur passe d’un neurone à l’autre. C’est une structure particulièrement importante, où le signal neuronal peut être renforcé (via une augmentation de la libération de neurotransmetteur ou du nombre de récepteurs postsynaptiques) ou diminué (via une augmentation du nombre de récepteurs présynaptiques). C’est ce que l’on appelle la « plasticité synaptique ». Parmi les neurotransmetteurs impliqués dans les mécanismes de l’addiction,la dopamine joue un rôle important mais d’autres neurotransmetteurs sont aussi impliqués : GABA, glutamate, noradrénaline, sérotonine, etc…

En situation normale (alimentation, activité sexuelle), la libération de dopamine et le plaisir qui suit ne durent que quelques instants. En cas de prise de drogue, cela dure beaucoup plus longtemps et/ou est plus intense. Parce que les neurones gardent la « mémoire » de cette stimulation et finissent par développer une sorte de tolérance, il faudra répéter plus souvent et en plus grande quantité la source de la stimulation pour obtenir le même degré de plaisir – un cercle vicieux à l’origine du phénomène d’addiction.

Sommes nous tous égaux devant l'addiction ?

L’addiction est une maladie du système nerveux face à laquelle nous ne sommes pas tous égaux. En effet, certains d’entre nous sont plus vulnérables face à la consommation de substances psychoactives ou à certains comportements du fait de leurs gènes mais aussi de l’environnement dans lequel ils évoluent. Le cerveau de la personne dépendante associe au moins deux faiblesses :


Un système de récompense hypertrophié, et donc une augmentation de la motivation

La dopamine est le neurotransmetteur impliqué dans le système de récompense. Lorsque le cerveau reçoit une récompense qu’il n’attendait pas à la suite d’un comportement particulier, il « grave » la conséquence positive de ce comportement, encourageant son renouvellement. Cela va se traduire par le fait qu’un individu accro ne saura pas résister à la consommation de la substance qui lui a procuré du plaisir lorsqu’il sera en contact avec elle. Cela vaut également pour les addictions sans substance.


Un déficit de plasticité synaptique

Chez certaines personnes, la capacité des synapses à diminuer leur activité sous l’effet de certaines stimulations pourrait être altérée, ce qui ne permettrait plus de développer de nouvelles traces mnésiques et expliquerait le glissement de comportements sous le contrôle de décisions conscientes vers des comportements automatisés et compulsifs.

Effet des Drogues sur la santé?

Effet des Drogues sur le système nerveux?


Blue-circle-target.pngLes neurones sont des cellules du système nerveux qui communiquent par des signaux électriques, ils se composent de plusieurs parties ; le corps cellulaire, les dentrites, l'axone et les synapses.

L'influx nerveux passe d'un neurone à l'autre au niveau de la synapse, le message électrique devient alors chimique. Le neurone produit une molécule appelée neuromédiateur (comme la dopamine ou la sérotonine par exemple) qui traverse l'espace entre les deux neurones et se fixe sur des récepteurs spécifiques, c'est là que les drogues vont agir.

Les drogues ont une caractéristique commune : elles agissent sur le circuit de la récompense et la stimulation de la libération de dopamine. Cette molécule crée l'illusion de bien être et engendre la dépendance. les produits psychoactifs agissent de plusieurs façons au niveau de la synapse.

La molécule du produit imite la molécule naturellement produite par le corps, prend sa place sur les récepteurs et produit le même effet mais de façon plus importante. La molécule toujours de forme similaire se place sur le récepteur mais pour bloquer l'accès aux autres molécules. Certain produit bloquent ou ralentissent les transporteurs (chargés de récupérer les neurotransmetteurs présents dans la synapse) la recapture n'ayant pas lieu les neurotransmetteurs restent en abondance. le même résultat est produit avec certaines molécule qui suppriment l'activité d'enzymes chargées de détruire les neurotransmetteurs naturellement.


Effet de certaines Drogues ? 

La cocaïne inhibitrice de la recapture

la cocaine bloque la recapture de certains neurotransmetteurs comme la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine.

En se fixant sur les transporteurs chargés d'éliminer l'excès de ces neurotransmetteurs de la fente synaptique, la cocaïne empêche ceux-ci d'être recaptés par le neurone émetteur et augmente leur concentration dans la synapse.
Ceci amplifie l'effet de la dopamine sur le neurone post-synaptique. Cette hyperactivation induit l'euphorie (dopamine), le sentiment de confiance (sérotonine) et d'énergie (noradrénaline) typiques de la prise de cocaïne. De plus, les neurones à noradrénaline du locus coeruleus projetant leurs axones sur toutes les principales structures télencéphaliques et diencéphaliques (effet éveillant puissant), on comprend mieux l'effet global de la cocaïne.

Avec la prise chronique de cocaïne, le cerveau s'en remet à cette drogue exogène pour maintenir un niveau élevé de plaisir associé à l'élévation artificielle du taux de dopamine dans les circuits de la récompense. La membrane post-synaptique s'adapte à ce haut taux de dopamine en synthétisant de nouveaux récepteurs. Cette sensibilité accrue provoquera la dépression et le sentiment de manque quand cesse la prise de cocaïne et le retour à la normale du taux de dopamine.

 La dépendance à la cocaïne est donc intimement liée à son action sur les neurones du circuit de la récompense.
  1. REDIRECTION [[1]].

L'ecstasy inhibitrice de la recapture affinité avec la 5HT .

L'effet à la fois stimulant et hallucinogène de l'ecstasy, drogue synthétique, lui vient de sa structure moléculaire proche des amphétamines et du LSD.

Comme les amphétamines ou la cocaïne, l'ecstasy bloque la recapture de certains neurotransmetteurs, augmentant ainsi leurs présences dans la fente synaptique et leurs effets sur les récepteurs des neurones post-synaptiques.
Tout en potentialisant aussi l'effet de la noradrénaline et de la dopamine, l'ecstasy se distingue des autres psychostimulants par sa forte affinité avec les transporteurs de la sérotonine.
On assiste, donc dans un premier temps, à une libération accrue de sérotonine par les neurones sérotoninergiques. L'individu ressent un regain d'énergie, une euphorie et la suppression de certains blocages ou interdits dans ses relations avec les autres. Quelques heures après, on assiste à une diminution de la sérotonine amplifiée par la baisse d'activité de la tryptophane hydroxylase, enzyme responsable de la synthèse de sérotonine, réduction qui peut être beaucoup plus prolongée que celle de l'augmentation initiale de sérotonine.

Comme toutes les drogues psychoactives procurant une sensation de plaisir, l'ecstasy augmente également la libération de dopamine dans le circuit de la récompense. De plus, la sérotonine additionnelle produite par l'ecstasy excite indirectement les neurones dopaminergiques. La toxicité de l'ecstasy chez l'homme n'a pas été clairement établie même si chez l'animal on sait que des doses élevées chroniques amènent une destruction sélective des terminaisons sérotoninergiques.

L’Héroïne recepteurs aux opioïdes GABA

Notre organisme utilise naturellement des substances similaires aux opiacés comme neurotransmetteurs. Il s'agit des endorphines, des enképhalines et de la dynorpine, que l'on désigne souvent sous l'appellation d'opioïdes endogènes.

Ces molécules modulent les réactions aux stimuli douloureux, régulent les fonctions vitales comme la faim ou la soif, interviennent dans le contrôle de l'humeur, de la réponse immunitaire, etc. Les effets très puissants des opiacés comme l'héroïne ou la morphine s'expliquent par le fait que ces substances exogènes vont se fixer sur les mêmes récepteurs que nos opioïdes endogènes. Il existe 3 sortes de récepteurs : mu, delta et kappa très largement distribués dans le cerveau. Ces récepteurs, par l'entremise de seconds messagers, influencent la probabilité d'ouverture de canaux ioniques ce qui leur permet par exemple de diminuer l'excitabilité des neurones. Cette baisse d'excitabilité serait à l'origine de l'effet euphorisant des opiacés et serait médiée par les récepteurs mu et delta.

Cet effet euphorisant impliquerait aussi un autre mécanisme faisant intervenir les interneurones inhibiteurs au GABA de l'aire tegmentale ventrale. En se fixant sur leurs récepteurs mu, les opioïdes exogènes provoqueraient une diminution de la quantité de GABA relâché. Or le GABA diminue normalement la quantité de dopamine relâchée dans le noyau accumbens. En inhibant un inhibiteur, les opiacés augmentent donc en bout de ligne la production de dopamine et la sensation de plaisir ressenti.

La prise chronique d'opiacés inhibe la production d'AMPc, inhibition qui est compensée à long terme par d'autres mécanismes de production d'AMPc. Lorsque la disponibilité de la drogue vient à manquer, cette capacité accrue de production de l'AMPc produit une hyperactivité neuronale et le sentiment de manque.

LE Cannabis récepteurs cannabinoïdes GABA

La sensation d'euphorie légère, de relaxation et de perceptions auditives et visuelles amplifiées que produit la marijuana s'explique par son action sur les récepteurs cannabinoïdes.

Ces récepteurs sont présents un peu partout dans le cerveau et une molécule endogène qui s'y lie naturellement, l'anandamide, a été identifiée. On est donc en présence du même cas de figure qu'avec les opiacés qui se lient directement sur les récepteurs aux endorphines, nos morphines naturelles.
L'anandamide participe à la régulation de l'humeur, de la mémoire, de l'appétit, de la douleur, de la cognition et des émotions. Lorsqu'on introduit du cannabis dans l'organisme, son principe actif, le Delta-9-tetrahydrocannabinol (ou THC), peut donc perturber toutes ces fonctions.
Le THC commence par se fixer sur les récepteurs CB1 de l'anandamide. Ce récepteur modifie l'activité de plusieurs enzymes intracellulaires, dont l'AMPc dont il diminue l'activité. Moins d'AMPc signifie moins de protéine kinase A. La baisse d'activité de cette enzyme affecte les canaux potassiques et calciques de façon telle que la quantité de neurotransmetteurs relâchés sera diminuée. L'excitabilité générale des réseaux de neurones s'en trouve donc amoindrie.

Toutefois, dans le circuit de la récompense, on observe comme pour les autres drogues une augmentation de la libération de la dopamine. Comme pour les opiacés, cet accroissement paradoxal s'explique par le fait que les neurones dopaminergiques de ce circuit ne possèdent pas de récepteurs CB1 mais sont inhibés par des neurones GABAergiques qui eux en possèdent. Le cannabis va donc provoquer une levée de l'inhibition des neurones au GABA et par conséquent activer les neurones à dopamine.

Enfin, la perte de récepteurs CB1 au niveau des artérioles cérébrales des consommateurs chroniques provoque la réduction du flux sanguin et, par conséquent, de l'apport en glucose et en oxygène. Ceci se traduit principalement par des troubles de l'attention, des capacités mnésique et de d'apprentissage.

d'autre informations utiles dans ce lien http://neurobranches.chez-alice.fr/neurophy/catecholamines.html https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24133461/

Effet des Drogues sur le système respiratoire?


Blue-circle-target.png L'inhalation chronique de cannabis est associée à des symptômes respiratoires aigus et chroniques, déjà chez de jeunes adultes.

Une étude révèle que les fumeurs chroniques de marijuana ont autant de bronchites aiguës ou chroniques que les fumeurs de tabac. 

Les symptômes sont beaucoup plus fréquents chez les fumeurs de marijuana que chez les non-fumeurs : toux chroniques (18% vs 0%), expectorations chroniques (20% vs 0%), sibilances (25% vs 3,5%), bronchite aiguë (13% vs 2%). Dans cette étude, on ne révèle toutefois pas d'effet additif chez les fumeurs de tabac et de marijuana, bien que ce soit le cas pour d'autres auteurs. Une enquête épidémiologique concernant l'impact de la consommation de marijuana sur la santé de ces consommateurs (non tabagiques) a montré que ceux-ci ont un risque plus élevé de consultation ambulatoire ou d'hospitalisation pour un problème respiratoire que les non-fumeurs.

Une autre étude a révélé que chez de jeunes adultes de 21 ans dépendant du cannabis, les symptômes respiratoires (expectorations matinales, sibilances, dyspnée d'effort, sensation d'oppression thoracique) sont également beaucoup plus fréquents que pour les non-fumeurs.

La prévalence moyenne des symptômes est similaire à celle d'un fumeur d'un demi-paquet de cigarettes par jour. Cette disparité est en partie expliquée par la différence d'inhalation du joint par rapport à la cigarette : l'inhalation délivre en moyenne deux fois plus de fumée, la profondeur de l'inspiration est un tiers plus importante, la durée de l'inspiration est quatre fois plus importante.
De plus, la marijuana est le plus souvent fumée sans filtre, permettant l'absorption de 50% de substance carcinogène en plus. L'inhalation de cannabis augmente plus de cinq fois la carboxyhémoglobine par rapport à la cigarette.
 DÉCLIN FONCTIONNEL PULMONAIRE
Les valeurs moyennes de VEMS et du rapport de Tiffeneau sont abaissées chez les fumeurs de marijuana par rapport aux non-fumeurs et même aux fumeurs de tabac. Ces résultats démontrent que l'inhalation de cannabis est un facteur de risque significatif pour le développement d'une obstruction respiratoire. Le suivi de fumeurs de marijuana sur six ans a confirmé un déclin accéléré des fonctions respiratoires.
Même une courte période de consommation régulière de cannabis peut entraîner un syndrome obstructif, comme démontré par une étude où 36% des fumeurs de cannabis contre 20% des non-fumeurs avaient un rapport de Tiffeneau pathologique à 21 ans déjà. Dans un autre travail, des fumeurs réguliers de marijuana (> 3 joints par jour pendant plus de 15 ans) ne montraient pas d'altération significative de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO), contrairement à un groupe de fumeurs de tabac.
Les mêmes auteurs ont comparé l'évolution du VEMS sur huit ans chez des fumeurs de marijuana (> 3 joints/jour), de tabac, de marijuana et de tabac et chez des non-fumeurs. Il n'a pas été relevé d'altération significative du VEMS chez les fumeurs de marijuana, contrairement aux fumeurs de tabac. Aucun effet additif de tabac et de la marijuana n'a été décelé.

L'association entre le développement d'un syndrome obstructif et l'inhalation de dérivés du cannabis est donc difficile à confirmer au vu des résultats discordants à disposition à l'heure actuelle.

BAROTRAUMATISMES

Des cas de pneumothorax et de pneumomédiastin ont été rapportés chez des consommateurs, même occasionnels, de marijuana.10 Ce phénomène pourrait résulter d'un barotraumatisme sur augmentation de la pression intrathoracique consécutif aux manœuvres de Valsalva exécutées en fin d'inhalation de la marijuana en vue d'augmenter l'absorption du THC.

De larges bulles d'emphysème ont été mises en évidence chez des jeunes adultes peu exposés au tabac mais fumant de la marijuana. Les auteurs de ces observations cliniques suggèrent qu'il peut y avoir une combinaison entre la toxicité directe des composants de la marijuana et le barotraumatisme engendré par l'apnée inspiratoire pratiquée lors de l'inhalation de cannabis.

ALTÉRATIONS ENDOSCOPIQUES ET HISTOLOGIQUES
Les bronchoscopies effectuées avec biopsies et lavages broncho-alvéolaires (LBA) chez des fumeurs de marijuana et/ou de tabac ont été comparées aux mêmes examens pratiqués sur des non-fumeurs. Un index d'inflammation bronchique visuel a été défini de manière semi-quantitative sur vidéoscopie, en fonction de l'importance de l'érythème, de l’œdème et des sécrétions. Les lavages broncho-alvéolaires révèlent également des signes d'inflammation chez tous les fumeurs. Les biopsies bronchiques ont permis de corréler les observations visuelles aux évidences histologiques.

L'inhalation régulière de marijuana ou de tabac, chez le jeune adulte, est associée à une fréquence élevée de lésions des voies aériennes principales visualisées par endoscopie et confirmées par l'examen microscopique. Il est important de relever que ces observations ont été effectuées en l'absence de symptômes décrits par les patients. Les coupes histologiques ont montré que presque tous les fumeurs de marijuana ont au moins deux critères d'inflammation (hyperplasie vasculaire,œdème sous-muqueux, infiltrat de cellules inflammatoires, hyperplasie de cellules caliciformes) alors qu'aucune biopsie chez un non-fumeur ne montre plus d'un critère d'inflammation.

Dans une autre étude, des biopsies bronchiques ont été réalisées chez des fumeurs de marijuana, des fumeurs de tabac, des fumeurs des deux et des non-fumeurs dont la plupart n'avaient pas de symptômes ou de perturbations fonctionnelles respiratoires. Par rapport aux non-fumeurs, on a relevé une augmentation des anomalies de l'épithélium (hyperplasie, stratification, métaplasie, augmentation du rapport nucléo-cytoplasmique, augmentation de l'épaisseur de la membrane basale) chez les fumeurs de marijuana (3-4 joints/j), de même importance que chez les fumeurs de tabac (22 cigarettes/j). Les anomalies observées étaient plus marquées chez les fumeurs de marijuana et de tabac que chez les fumeurs d'une seule substance.

Ces constatations endoscopiques et histologiques mettent en évidence cinq implications cruciales pour la santé des fumeurs de chanvre :

1. L'inhalation chronique de marijuana entraîne des modifications cliniques et/ou fonctionnelles importantes du système respiratoire même chez des sujets asymptomatiques, y compris chez des jeunes.

2. La consommation de 3-4 joints de marijuana par jour apparaît endommager autant l'épithélium qu'une consommation de 22 cigarettes de tabac par jour. Cela suggère une atteinte plus importante sur les voies respiratoires par cigarette fumée de cannabis que de tabac. L'absence de filtre, l'inhalation plus longue et plus profonde semblent expliquer le dépôt quatre fois supérieur des particules insolubles du cannabis par rapport à une cigarette conventionnelle de même poids.

3. La marijuana présente une toxicité qui entraîne un effet probablement additif à celui du tabagisme. Ceci est d'importance puisque la prévalence du tabagisme est plus élevée que la moyenne chez les fumeurs de cannabis (environ 50%).

4. Les altérations constatées sur l'épithélium (remplacement de l'épithélium cilié par un épithélium pavimenteux incluant des cellules caliciformes hyperplasiques) constituent les bases anatomiques qui expliquent les symptômes de bronchite chronique éprouvés par les fumeurs de cannabis.

5. Les changements histopathologiques décrits (métaplasie, désorganisation cellulaire, augmentation du rapport nucléo-cytoplasmique, augmentation des mitoses, variation du nucléole) sont des altérations associées à un risque accru de développement ultérieur d'un carcinome bronchique.

EXPRESSION DE MARQUEURS D'ÉVOLUTION NÉOPLASIQUE

L'immunohistopathologie de biopsies bronchiques pratiquées chez des fumeurs de marijuana a révélé une surexpression de marqueurs liés à un risque accru de cancer du poumon, tels que Ki-67 (un marqueur de la prolifération cellulaire) et l'EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor). De plus, le gène p53, le gène suppresseur le plus fréquemment altéré dans les processus néoplasiques, est exprimé chez 11% des fumeurs de cannabis et de tabac. Ces résultats confirment que l'inhalation de marijuana est à l'origine d'altérations de la croissance des cellules de l'épithélium bronchique et par conséquent entraîne un risque accru de développement de cancer du poumon.

La fumée de dérivés du cannabis semble stimuler la formation d'espèces oxygénées activées (ou ROS, Reactive Oxygen Species) dans la cellule proportionnellement à la concentration de THC. La production de ROS est un marqueur de stress oxydatif conduisant à des altérations de l'ADN, pouvant aboutir à des transformations malignes. La marijuana augmenterait trois fois plus la formation de ROS que le tabac déjà redouté pour son action oxydante sur l'épithélium respiratoire.

EFFETS SUR LES MACROPHAGES ALVÉOLAIRES

Les macrophages alvéolaires sont essentiels dans le système de défense immunitaire pulmonaire. Or, l'inhalation de marijuana est à l'origine de modifications de la structure, de la fonction et du nombre des macrophages alvéolaires :

­ doublement du nombre ;

­ augmentation de la taille et des inclusions cytoplasmiques ;

­ perturbation des mécanismes régulateurs de l'équilibre intercellulaire oxydants/antioxydants (in vitro) ;

­ altération de l'activité fongicide (contre Candida albicans et pseudotropicalis) (in vitro) ;

­ altération de la fonction bactéricide sur le staphylocoque doré (in vitro).

Ces résultats tendent à prouver que l'inhalation de dérivés du cannabis entraîne une altération de la fonction antimicrobienne des macrophages qui constitue un facteur de risque pour la survenue d'infections des voies aériennes.

EFFETS CARCINOGÈNES DE LA MARIJUANA

Les analyses chimiques de la fumée de cannabis et l'examen des cellules, des tissus, ainsi que les études expérimentales sur l'animal et les études cliniques ont permis d'apporter la preuve de l'effet carcinogène de l'inhalation de marijuana. Ces évidences sont variées :

­ concentration élevée d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (effet hautement procarcinogène); mutagénicité comparable à celle de la cigarette ;

nombreuses preuves de l'effet carcinogène en expérimentation animale ;

­altérations hyperplasiques, métaplasiques et dysplasiques retrouvées sur les biopsies de muqueuses bronchiques de fumeurs de marijuana ;

­ prévalence augmentée de tumeurs des voies respiratoires et digestives chez des fumeurs de cannabis de moins de 45 ans ;

­ augmentation doses dépendantes du risque de cancer de la tête et du cou.

Effet des Drogues sur le système digestif?


Blue-circle-target.png Le système digestif possède son propre système nerveux, appelé système nerveux entérique.

Il communique avec le cerveau de manière bilatérale, chacun envoyant des messages à l’autre. La liaison et la régulation entre les deux s’effectuent par voie nerveuse à travers le nerf vague et les ganglions prévertébraux, mais aussi par voie hormonale à travers le système endocrinien et notamment par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, l’axe du stress.

La communication au sein du système entérique et avec le système nerveux central est assurée par des neurotransmetteurs comme l’acétylcholine, l’adrénaline et la sérotonine. Des messages sont aussi transmis jusqu’au cerveau par le sang via des hormones comme la ghréline et la leptine sécrétées par le tube digestif.

Les signaux transmis concernent entre autres la douleur, la proprioception (= perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps), et la satiété. Ces échanges sont indispensables pour maintenir l’homéostasie, c.-à-d. le fonctionnement harmonieux du corps humain. Toutefois le système entérique peut fonctionner de manière autonome puisque la section du nerf vague n’empêche pas son activité.

Le microbiote est l’ensemble des bactéries présentes dans la portion du tube digestif allant de l’estomac au colon. Il est constitué d’environ 1014 bactéries, soit 10 fois plus que le nombre de cellules du corps humain. Entre 500 à 1000 variétés de bactéries sont présentes mais deux sont majoritaires et constituent 90% du microbiote : les Bacteroïdetes et les Firmicutes.

Le microbiote intestinal se constitue dès la naissance et devient stable à partir de l’âge de 2 ans environ. Sa composition varie en fonction du développement et a une composition spécifique à chaque individu. Il joue un rôle fondamental dans la mobilité intestinale, le métabolisme et le système immunitaire. Il protège contre les éléments pathogènes, participe à la digestion des aliments et des drogues, et influence l’absorption des graisses et leur distribution dans l’organisme.

La présence fréquente de troubles digestifs chez les personnes présentant des troubles psychiatriques comme l’anxiété, la dépression, l’autisme, le stress, mais aussi chez celles ayant des troubles du comportement alimentaire, ou chez les consommateurs de substances psychoactives fait suspecter un dysfonctionnement de l’axe microbiote-intestin-cerveau.

Elle est à l’origine de nombreuses recherches. Pour l’histoire, les liens entre intestin et cerveau ont été suspectés dès le 19ème siècle pour expliquer des problèmes digestifs au niveau de l’estomac, la dyspepsie et la neurasthénie (fatigue) gastrique !

A ce jour, la plupart des études ont été menées sur des modèles animaux et très peu chez l’homme en raison de difficultés techniques.

MICROBIOTE ET ADDICTION

On dispose encore de peu de travaux dans ce domaine.

Un travail récent publié en 2016 a examiné les effets de la manipulation du microbiote sur la consommation de cocaïne. Les souris étaient traitées ou non avec des antibiotiques qui réduisaient la quantité de microbiote. Après 10 jours de traitement, les souris étaient soumises à un protocole de conditionnement par préférence de place. Il s’agit d’associer un lieu et un produit pour signer le renforcement - la souris préfère le compartiment où elle a reçu le produit - et caractériser l’addiction.

A forte dose de cocaïne (10 mg/kg) les 2 groupes de souris se comportaient de façon identique. Par contre, à faible dose (5mg/kg), les souris contrôlés ne manifestaient pas de signe d’addiction à la cocaïne contrairement aux souris avec microbiote réduit ; après restauration du microbiote, ces dernières se comportaient à nouveau comme les souris contrôles. Les modifications comportementales étaient associés à des altérations de l’activation neuronale dans le noyau accumbens, zone clef du système de récompense.

Les résultats de cette étude permettent de supposer un lien entre microbiote et addiction, mais d’autres recherches sont nécessaires.

D’autres travaux chez les rongeurs ont montré que la composition du microbiote était altérée par l’alcoolisation excessive chronique : la proportion de Firmicutes était diminuée alors que celle de Bacteroïdetes était augmentée. Dans l’une des rares études menées chez des patients alcoolo-dépendants, un certain nombre d’entre eux présentaient des anomalies de la perméabilité intestinale permettant à des molécules toxiques et inflammatoires provenant du microbiote de passer dans la circulation sanguine. La concentration de ces molécules était corrélée à la quantité d’alcool consommée, à l’intensité de l’envie de boire, et à la sévérité de l’anxiété. Une diminution des molécules inflammatoires et des troubles psychiques était observée après arrêt de l’alcool. Ces résultats obtenus sur un petit nombre de patients doivent être confirmés. Ils ne permettent pas de déterminer si les modifications du microbiote sont la conséquence de l’alcoolisation excessive ou si elles pré-existent et facilitent la survenue de l’alcoolo-dépendance. Enfin on ne dispose pas encore de données concernant l’impact d’une alcoolisation aiguë, type binge-drinking, sur le microbiote.

Une des fonctions du microbiote intestinal est de produire, à partir des fibres alimentaires, des acides gras à chaîne courte dont les principaux sont le butyrate, l’acétate et le propionate. Ces molécules passent dans la circulation sanguine et se lient à des récepteurs ou des transporteurs présents dans de nombreux types de cellules dont les neurones. Elles sont fortement impliquées dans le métabolisme énergétique et la réduction de la production de butyrate est aujourd’hui fortement suspectée de jouer un rôle dans la survenue de l’obésité. Mais des travaux suggèrent qu’elles pourraient aussi avoir un impact, directement ou non, sur les fonctions cognitives en agissant sur la neuro-inflammation, une piste qui pourrait concerner l’addiction. De fait un travail récent a montré que, chez le rat, la méthamphétamine modifie la composition du microbiote et diminue la production d’acétate.


Plusieurs arguments sont en faveur d’un possible lien entre microbiote et addiction, qu’il soit direct ou indirect, via le stress, l’anxiété ou la dépression dont les interactions avec le microbiote sont mieux démontrées. La recherche devra décrypter la nature et la force de ces liens. Il n’est pas exclu que l’administration de probiotiques (bifidus, lactobacille etc.) puisse rentrer un jour dans l’arsenal thérapeutique des troubles psychiques voire des addictions mais cela reste à démontrer.

Effet des Drogues sur le système reproducteur?


Blue-circle-target.png IMPACT SUR LES HOMMES

De nombreuses études indiquent que la consommation régulière de marijuana pourrait être l’un de ces facteurs, notamment en raison de son effet négatif sur la qualité du sperme. Il faut tenir compte de ces effets, car jusqu’à 22 % des hommes qui ont l’intention d’avoir des enfants affirment avoir consommé de la marijuana au cours des 12 derniers mois. Le métabolisme du THC au niveau du foie est lent et son élimination complète du corps peut requérir jusqu’à 30 jours chez les gros consommateurs, ce qui ne peut qu’accentuer son caractère nocif sur la qualité du sperme.

En 2012, un examen de la recherche sur les effets de l’usage de drogues illicites sur la fertilité masculine a été réalisé pour l’American Society of Andrology.

Les chercheurs ont constaté que la plupart des études concluaient de façon systématique que la consommation de cannabis avait un impact négatif sur la physiologie de la reproduction masculine.

Une autre étude effectuée en 1992 (Vescovi et coll.) a trouvé un niveau réduit d’hormone lutéinisante (HL), une hormone importante sécrétée par l’hypophyse et impliquée dans les fonctions reproductrices, chez les consommateurs chroniques de cannabis comparativement au groupe témoin d’âges appariés n’utilisant pas de cannabis.

Une étude antérieure (1986) faite par Cone et coll. a aussi trouvé une diminution importante du niveau d’HL immédiatement après avoir fumé du cannabis.

Une étude encore plus ancienne (Kolodny et coll., 1974) qui s’est penchée sur le niveau de testostérone chez les utilisateurs « chroniques » de cannabis a constaté que 6 des 17 sujets souffraient d’une oligospermie (un faible nombre de spermatozoïdes), et que le niveau moyen de testostérone dans le groupe des utilisateurs de cannabis était un peu plus de la moitié de celui du groupe de contrôle. Les études notaient que les effets du cannabis sur le niveau de testostérone variaient selon la dose.

Les jeunes hommes qui déclarent son utilisation quotidienne affichent une concentration significativement plus faible de spermatozoïdes par rapport aux non-utilisateurs, tandis que leur niveau sanguin de testostérone est plus élevé. Sur une période de cinq ans, la consommation plurihebdomadaire de cannabis entraîne non seulement une diminution du volume et du nombre de spermatozoïdes, mais également une atteinte de leur morphologie et de leur mobilité ainsi qu’une diminution de leur pouvoir fécondant.

Le système endocannabinoïde et la fertilité masculine

De toute évidence, le système endocannabinoïde a un rôle à jouer dans la régulation des processus essentiels à la santé reproductive masculine, tels que le nombre de spermatozoïdes, les niveaux de testostérone, et les niveaux d’autres hormones clés tels que l’HL.

Pour les hommes adultes en bonne santé, il semble que l’utilisation de THC provoque effectivement des effets négatifs sur la fertilité qui ont tendance à augmenter avec des doses plus élevées. Cependant, l’anandamide endogène analogique du THC semble être critique pour le fonctionnement du système reproducteur masculin.

Une étude de 1993 a observé que les récepteurs cannabinoïdes de type I étaient présents dans les testicules humains. En 2002, une étude ultérieure a observé de l’anandamide dans le fluide séminal humain et des récepteurs CB₁ dans des spermatozoïdes humains.

L’étude réalisée en 2002 a révélé que les cellules du sperme se liaient à l’agoniste CP-55 940, démontrant la présence de récepteurs CB₁. L’étude a également conclu que le THC et une anandamide analogique synthétique, AM-356, provoquent tous les deux la réduction par deux de la motilité des spermatozoïdes in vitro. Chose intéressante, on a constaté que AM-356 exerce un effet biphasique dépendant de la dose sur la motilité des spermatozoïdes, provoquant une inhibition à des doses élevées, mais une hyperactivité à faibles doses.

L’anandamide et la « capacitation » des spermatozoïdes humains

Une étude de 1994 a constaté que le sperme de mammifère, y compris celui des humains, est en fait incapable de féconder les ovocytes (œufs) immédiatement après avoir quitté les testicules. Il nécessite une durée d’exposition à certains hormones, enzymes et protéines cruciales alors qu’il voyage dans le canal déférent et les canaux éjaculateurs du système reproducteur masculin (ainsi que les fluides reproducteurs du vagin et des oviductes) avant d’être capable de féconder un ovule. L’étude de 2002 fournit des preuves solides que la présence d’anandamide dans le liquide séminal et sa capacité à se lier aux récepteurs CB₁ des spermatozoïdes sont la clé de la « capacitation » des spermatozoïdes empruntant les canaux éjaculateurs. Elle doit toutefois être présente dans des concentrations appropriées. A niveaux trop élevés, l’anandamide semble avoir un effet inhibiteur important sur la capacité des cellules de sperme de féconder les ovocytes.


IMPACT SUR LES FEMMES

Du côté féminin, l’impact du cannabis a été beaucoup moins étudié, mais les résultats obtenus soulèvent de nombreuses inquiétudes. Chez la souris, le THC supprime la sécrétion d’hormones impliquées dans la physiologie de l’ovulation comme l’hormone folliculo-stimulante (FSH), l’hormone lutéinisante (LH) et la prolactine, et retarde l’ovulation de 24 heures. Une étude a également montré que chez les femmes qui ont recours à l’aide médicale à la procréation, la consommation de marijuana est associée à la production d’ovules de moins bonne qualité et à un taux de grossesse plus faible.

Il est aussi important de mentionner que le cannabis exerce un impact négatif sur le développement fœtal.

Le cannabis est la drogue la plus consommée par les femmes enceintes, avec, selon différentes études, de 3 à 34 % des femmes qui avoueraient en consommer pendant leur grossesse, en particulier durant le premier trimestre. Or, le THC traverse librement le placenta et sa consommation pendant la grossesse a été associée à un retard de croissance, à un faible poids à la naissance, à la prématurité ainsi qu’à des effets néfastes sur le développement neurologique du fœtus, ce qui peut entraîner à plus long terme des effets délétères en termes cognitif et comportemental.

Des recherches antérieures ont indiqué que la consommation de cannabis peut perturber le cycle menstruel, supprimer l’ovogenèse (la production d’œufs dans les ovaires) et nuire à l’implantation et le développement des embryons. L’utilisation chronique de cannabis a également été associée à plusieurs reprises avec un poids de naissance plus faible (un risque accru jusqu’à 50 %) et des interruptions anticipées (spontanées) de grossesse.

La plupart de ces résultats sont pourtant loin d’être concluants. Notamment, les études n’incluaient que trop peu de participants, ou encore, des facteurs de confusion non pris en considération, comme le tabagisme. En fait, les recherches plus récentes – celle-ci sur des enfants ayant été exposés à la marijuana in utero – concluent qu’il n’y a pas d’effets nuisibles.

Par exemple, une étude de 1985 sur l’anomalie fœtale (Qazi et coll.) après l’exposition prénatale au cannabis a examiné cinq nourrissons dont les mères ont reconnu avoir utilisé du cannabis avant et pendant la grossesse et qui sont nés avec divers symptômes de retard de croissance, des troubles neurologiques et des déformations. Bien que de tels résultats soient utiles, un échantillon si petit est loin d’être suffisant pour tirer des conclusions concrètes, et une corrélation ne signifie pas une causalité.

Des études animales (Geber & Schramm 1969, Phillips et coll. 1971) dans lesquelles les chercheurs ont injecté à des lapins, des hamsters, des rats et des souris de grandes doses d’extrait de cannabis brut (jusqu’à 666 mg/kg dans un cas) ont montré que le cannabis peut causer des anomalies fœtales. Pourtant, de telles doses seraient pratiquement impossibles à consommer pour un être humain par des moyens conventionnels, et sont essentiellement inutilisables comme point de comparaison.

En fait, de nombreuses études antérieures qui ont indiqué une corrélation entre la consommation de cannabis (ou d’autres substances contrôlées telles que la cocaïne) ont été plus tard démenties par les résultats suggérant que le statut socio-économique et le niveau de pauvreté sont beaucoup plus responsables du faible poids de naissance et des mauvais résultats de développement que l’utilisation de substances. Cela ne signifie pas que l’utilisation du cannabis ou d’autres substances pendant la grossesse n’a aucun effet négatif, mais donne du poids à l’idée que les risques ont été surestimés et trop soulignés en raison de la politique et de parti pris anti-drogue.

Effet des Drogues sur la croissance?


Blue-circle-target.png Effet sur le développement neurocognitif La consommation d’alcool et d’autres drogues peut affecter le développement du cerveau des adolescents encore en transformation majeure (Crews et collab., 2007). Il peut en résulter des dommages permanents ou à long terme de certaines structures et fonctions du cerveau (Briones et collab., 2006; Leshner, 2003). Des études récentes ont d’ailleurs montré des anomalies dans la maturation neuronale du cerveau chez de jeunes consommateurs (Brown et collab., 2008; Leshner, 2003; Squeglia et collab., 2009). Une consommation abusive d’alcool peut interrompre le développement cortical du cerveau, altérer les fonctions supérieures et engendrer davantage de comportements impulsifs. Ceci est accompagné d’un risque accru d’abus et de dépendance (Crews et collab., 2007). Chez les adolescents grands consommateurs de cannabis, on retrouve davantage de déficits neurocognitifs au niveau des capacités d’apprentissage et de la mémoire comparativement aux adultes ayant le même profil de consommation (Paglia-B. & Adlaf, 2007; Schweinsburg et collab., 2008). Enfin, la prise d’amphétamines à doses élevées peut aussi amener la perte de mémoire à court terme (Léonard & Ben Amar, 2002).

Effet des Drogues sur la croissance

Selon une étude, les ados qui consomment du cannabis depuis la puberté mesurent 10 cm de moins. De nouveaux arguments scientifiques, s'il en fallait, contre la consommation de cannabis chez les adolescents : une étude présentée au Congrès européen d'endocrinologie, montre que les adolescents qui fument du cannabis sont sujets à des problèmes de croissance. Explications.

Des kilos et des centimètres en moins. L'étude a suivi plus de 430 jeunes garçons jusqu'à l'âge de 20 ans : la moitié était des fumeurs réguliers de cannabis, l'autre non. Tous ont été pesés et mesurés régulièrement, ils ont aussi eu des prises de sang et des prélèvements de salive. Les résultats sont édifiants : ceux qui ont consommé du cannabis depuis la puberté pèsent en moyenne 4 kilos de moins. Surtout ils sont beaucoup plus petits : de 10 cm en moins en moyenne.

Un stress biologique ? Alors comment expliquer une telle différence ? L'hypothèse principale est que le cannabis entraîne une sorte de stress biologique sur l'organisme des ados en pleine croissance. Avec, par exemple, une augmentation du taux de testostérone qui accélère la puberté tout en bloquant la croissance. "La testostérone qui est l'hormone de la puberté permet d'accélèrer la croissance mais accélère aussi la consommation des cartilages de croissance. Du coup, cela entraine une poussée de croissance qui est probablement d'une durée plus courte", a expliqué à Europe1 le Dr Isabelle Flechtner, pédiatre- endocrinologue à Paris

L'étude montre aussi un taux plus important de cortisol chez les fumeurs. "C'est une hormone du stress que tout le monde fabrique mais quand on fabrique du cortisol en excès, cela a un effet de frein sur la croissance", a précisé la pédiatre-endocrinologue.

Des arguments de plus. Ces effets néfastes du cannabis pendant la puberté viennent s'ajouter à une longue liste de conséquences déjà connues sur les adolescents. Il faut savoir, par exemple, que chez les garçons qui consultent pour une poussée mammaire, très souvent, une consommation de cannabis est en cause.

Effet des drogues sur le système immunitaire ?


Blue-circle-target.pngLe cannabis diminue l'activité du système immunitaire. Il peut ainsi apporter un soulagement des maladies inflammatoires et auto-immunes mais il augmente aussi le risque d'infections et de certains types de cancers. Une étude américaine publiée dans l'European Journal of Immunology précise un mécanisme par lequel le cannabis agit sur le système immunitaire.

Prakash Nagarkatti de l'Université de Caroline du Sud et ses collègues ont injecté le principal ingrédient actif du cannabis, le delta-9 tétrahydrocannabinol (THC) chez des souris. L'activation par le THC de certains récepteurs cannabinoïdes des cellules immunitaires conduisait à une mobilisation de cellules myéloïdes suppressives, lesquelles jouent un rôle important pour réduire la réponse du système immunitaire et la ramener à un niveau normal, l'empêchant de combattre les infections ou les tumeurs.

La découverte fournit une explication possible du risque plus élevé d'infections chez les consommateurs de cannabis, dit Nagarkatti. Elle peut aussi indiquer que le THC du cannabis pouvait être utilisé pour diminuer l'activité du système immunitaire, après une greffe d'organe, par exemple.

Le THC peut avoir des effets immunodépresseurs

Plusieurs recherches menées sur des cellules isolées, chez des animaux ou des êtres humains montrent que le THC affaiblit le système immunitaire en provocant aussi la destruction de certaines cellules dans le thymus et la rate, deux organes clés dans la production des cellules défenseures .

Cette baisse de la protection contre les infections peut être notamment grave chez les bébés. Plus particulièrement, des mères infectées par le SIDA, ou par d’autres troubles qui affaiblissent le système immunitaire, si elles consomment de la marijuana peuvent augmenter le risque que leur enfant contracte ces maladies .

De plus, des expériences chez la souris ont montré que le THC supprime les défenses immunitaires dans le cas par exemple d’une infection par la Légionella Pneumophila, une bactérie qui affecte les voies respiratoires. Chez les êtres humains la consommation régulière de marijuana a été aussi corrélée avec une déformation des macrophages présents dans les alvéoles pulmonaires, ce qui provoque des déficiences dans les mécanismes de défense envers les pathogènes .

Maladies liées à l'addiction?

Blue-circle-target.pngles drogues apportent bien souvent du bien-être à leurs consommateurs, on ne peut ignorer leurs effets dévastateurs sur la santé.
Le tabac est responsable aujourd’hui de nombreux cancers notamment de la gorge, du poumon ou de la langue.
L’alcool, consommé de manière régulière et en forte quantité peut, tout à la fois détruire les cellules du cerveau, diminuer l’acuité visuelle, perturber le transit alimentaire voire engendrer des cancers de l’œsophage.
Responsable de l’hypertension artérielle l’alcoolisme peut également provoquer de nombreuses maladies du foie, du pancréas ou de l’estomac.
Les opiacées, cannabinoïdes, amphétamines, substances psychoactives ainsi que la cocaïne ont des effets divers. On constate ainsi chez les consommateurs de ces drogues des problèmes sexuels et de fertilité, des problèmes cardiaques (infarctus ou crises cardiaques), des états dépressifs, des cancers du poumon, des problèmes de vue et d’audition, etc. 

Certains consommateurs contractent même des maladies telles que le SIDA ou des hépatites. Les effets de ces drogues sur le cerveau sont si puissants qu’ils peuvent conduire à des troubles mentaux irréversibles.

Les psychotropes peuvent avoir des effets particulièrement négatifs sur l’organisme. De fait, nombreux sont ceux qui ne suivent pas les prescriptions à la lettre et qui prennent ces médicaments à la moindre anxiété.

Aujourd’hui, 4 millions de Français prennent ce type de médicaments de manière régulière alors que les traitements ne doivent être que ponctuels. Plus ces médicaments sont pris longtemps, plus il difficile d’arrêter de les prendre.
En période de sevrage, l’anxiété et le mal-être sont d’autant plus importants que le corps s’est habitué. En cas de surdosage, là encore ces médicaments sont dangereux. On constate des risques de problèmes d’hypertension artérielle, d’accidents vasculaires, d’infarctus, mais aussi d’automutilation voire de suicide.

Actuellement, 1 jeune sur 4 consommerait du cannabis en France. Les effets de la drogue sur les jeunes sont d’autant plus dangereux que leur croissance n’est pas achevée. Ceux-ci varient considérablement d’un jeune à l’autre. Toutefois, on peut citer : L’échec scolaire.

Conséquences de consommation des drogues sur la santé physique ?


Blue-circle-target.pngL’usage régulier et prolongé d’alcool peut causer le cancer, des maladies du foie, l’hypertension et des lésions cérébrales. L’usage régulier et prolongé de cannabis est, quant à lui, associé à des maladies respiratoires et des problèmes bucco-dentaires. Par contre, le cannabis a un faible taux de toxicité et les risques de surdose sont presque nuls (Kalant, 2004).

La consommation de stimulant peut amener une augmentation du rythme cardiaque (tachycardie), des palpitations, des arythmies, de l’hypertension, la perte de poids et de la faiblesse musculaire (Léonard & Ben Amar, 2002).

L’ecstasy peut provoquer une hémorragie cérébrale, un infarctus, des problèmes valvulaires cardiaques, une hypertension pulmonaire, une hyperthermie, une hépato toxicité, une hyponatrémie (faible taux de sodium dans le sang) et une rétention urinaire. Par contre, il semble que ces conséquences, bien que graves, soient peu fréquentes (Fallu et collab., 2004; Gowing et collab., 2002). 

Bien que ce phénomène soit rare, le décès peut suivre un épisode important de déshydratation et d’hyperthermie dû à la consommation d’ecstasy (Fallu et collab., 2004; Léonard & Ben Amar, 2002). L’intoxication par opiacés et autres narcotiques similaires et le suicide sont notés comme principaux diagnostics de personnes décédées à l’hôpital suite à une hospitalisation liée aux drogues (Vaugeois, 2004).

S’injecter des drogues avec une seringue que quelqu’un d’autre a déjà utilisée favorise la transmission de virus transmissibles par le sang tels que le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C, en plus d’occasionner des infections cutanées qui peuvent se détériorer en cellulites, abcès,

septicémies ou endocardites.

La capacité de conduire peut être affectée par la prise de toutes substances psychoactives et il est actuellement impossible de déterminer un seuil sécuritaire de consommation de ces différentes substances (Émond & Tremblay, 2007).

De façon générale, un conducteur sous l’influence du cannabis risque de moins bien percevoir l’environnement; sa coordination ainsi que son attention à l’environnement routier risquent également d’être affectées; il peut éprouver de la difficulté à maintenir une trajectoire en ligne droite, à rouler à vitesse constante et à évaluer les distances; le temps de réaction est augmenté, les réflexes ralentis et la conduite hésitante; il risque enfin de ne pas reconnaître les signaux de danger et de ne pas réagir adéquatement lors d’une situation imprévue. 
Conséquences de consommation des drogues sur la santé mentale ?


Blue-circle-target.pngLa consommation et l’abus de substances peuvent accentuer des problèmes de santé mentale ou diminuer l’efficacité d’une médication. Aussi, la sensation de bien-être que peut procurer la drogue peut amener une sous-estimation des symptômes de maladie mentale (Perreault et collab., 2009).

Les troubles de santé mentale les plus souvent observés en concomitance avec l’usage de SPA sont : les troubles d’hyperactivité avec déficit de l’attention, les troubles bipolaires, les troubles des conduites (caractérisés par des conduites persistantes d’agression, de destruction, de fraudes, de vols ou de violation des règles), la dépression, les troubles de l’alimentation, les troubles causés par l’alcoolisation fœtale, les troubles d’apprentissage, le stress post-traumatique, la schizophrénie et l’anxiété sociale (Tupker, 2004). 
L’usage de substances psychoactives  peut faire apparaître des troubles mentaux – par exemple, un jeune qui boit beaucoup d’alcool risque de développer des symptômes de dépression. 

L’usage de substances psychoactives peut déclencher certains troubles chez un jeune qui aurait une prédisposition à un problème de santé mentale – par exemple, la consommation de PCP peut déclencher des symptômes de manie chez un jeune prédisposé.

L’usage de substances psychoactives peut exacerber une maladie mentale, c’est-à-dire que les symptômes déjà présents de la maladie

peuvent s’aggraver suite à la consommation. Par exemple, les effets dépressifs et désinhibiteurs de l’alcool peuvent amener un jeune ayant des pensées suicidaires à passer à l’acte.

Les effets de l’usage de substances psychoactives peuvent imiter les symptômes de troubles mentaux. Par exemple, un jeune peut avoir un délire paranoïde après avoir consommé beaucoup d’amphétamines. L’usage de SPA peut masquer les symptômes de maladies mentales et s’avérer être une forme d’auto traitement pour certains jeunes.

L’usage de cannabis en particulier est associé à une augmentation de l’anxiété et de la dépression chez les jeunes adultes, et ce, indépendamment de l’usage d’autres drogues. Il augmente les risques de psychose ou de symptômes psychotiques et ce phénomène augmente avec la fréquence de la consommation (Fergusson et collab., 2006b).

Les désordres psychotiques sont des troubles mentaux dans lesquels la personnalité est désorganisée et le contact avec la réalité est altéré. Pendant un épisode psychotique, une personne est confuse au sujet de la réalité et peut éprouver des illusions et/ou des hallucinations (DSM-IV-TR, 2003).
Drogues et grossesse ?


Blue-circle-target.png La consommation de drogues ou d’alcool pendant la grossesse constitue un risque pour le bon développement du fœtus et peut avoir des répercussions sur sa santé après sa naissance.

Le premier trimestre est la période la plus sensible et dangereuse pour  la prise de médicaments, de drogues ou face aux infections. C’est à cette période que les organes, les membres et le cerveau du bébé se forment. Les deux derniers trimestres sont davantage dédiés à la croissance des organes et des membres du fœtus. La consommation de substances toxiques représente un réel danger, d’autant plus si celle-ci est importante et régulière.
Les dangers de l’alcool

Les recommandations sont claires : pendant la grossesse, l’alcool est prescrit par précaution. Celui-ci traverse la barrière placentaire et pénètre le système sanguin du fœtus. La consommation d’alcool modifie les apports en oxygène et en nutriments du fœtus. Cela peut entraîner un accouchement prématuré, un faible poids à la naissance, une fausse couche ou bien encore un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Ce dernier occasionne des malformations physiques, notamment dans la forme du visage, un retard de croissance et des troubles mentaux.

On remarque ainsi une altération des capacités intellectuelles du bébé, un QI plus faible, des troubles des apprentissages, de la mémoire, de l’attention, de la communication… Une étude menée par une équipe de l’université de Melbourne et publiée dans la revue Jama Pediatrics en juin 2017 a démontré que même de faibles niveaux de consommation d’alcool (moins de sept verres par semaine et jamais plus de deux verres à la fois) pouvaient influencer le développement cranio-facial du fœtus.

"On pense que le risque d’anomalies augmente en fonction de la dose ingérée, mais ce n’est pas une règle absolue. Un verre d’alcool suffit parfois pour qu’il y ait une anomalie. C’est pour ça que l’on insiste bien sur l’importance de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse" prévient le Dr Marie-Elisabeth Gardin, pédiatre au sein du service de gynécologie obstétrique du CHU d’Angers.

En France, entre 2006 et 2013, selon une étude menée par Santé Publique France, 3207 nouveau-nés (soit une naissance par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale dont 452 (soit une naissance par semaine) un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).


En 2016, selon l’enquête nationale périnatale rédigée par l’Inserm* et la Drees**, "30 % des femmes interrogées ont déclaré avoir fumé juste avant leur grossesse" et "16,5% des femmes fumaient au moins une cigarette par jour au troisième trimestre de leur grossesse". Et au-delà des méfaits pour les fumeuses, la cigarette est nocive pour le fœtus. "Celui-ci se retrouve en manque d’oxygène, comme sa mère, car le sang de celle-ci contient davantage de carboxyhémoglobine. Cela perturbe les échanges placentaires et le développement de l’embryon" explique le Dr Gardin.

Il n’y a pas de risque de malformations mais cela entraîne parfois des anomalies dans le placenta qui peuvent conduire à des retards de croissance, des accouchements prématurés, ou une mort fœtale in utero. "Fumer une à deux cigarettes par jour n’est pas la meilleure chose, mais ces doses n'entraînent pas de lésions du placenta. Quand la cigarette joue le rôle d’un antidépresseur sur la femme, arrêter brutalement peut créer un mal-être. Or, elle a besoin d’une grossesse sereine pour développer une bonne relation avec son bébé par la suite", explique le Dr Gardin. Il est alors important de se faire accompagner pour diminuer autant que possible sa consommation de tabac.

Le cannabis et la cocaïne, un puissant stimulant du système nerveux, sont extrêmement toxiques pour le placenta. Leurs principes actifs traversent la barrière placentaire et atteignent le sang du fœtus. "Il n’y a pas de risque de malformation mais en revanche, on remarque des troubles du développement, de l’attention et autres soucis semblables à ceux évoqués pour l’alcool" explique le Dr Gardin. Les risques d’accouchement prématuré et de mort fœtale in utero sont également accrus avec ces substances toxiques.

Classement des Drogues ?

Classement selon leurs effets?


Blue-circle-target.png Médicaments stimulants (Amphétamines et autres dopants), Ecstasy, GHB:

Ces produits favorisent temporairement un état d'éveil et d'excitation et réduisent la fatigue. Ils induisent un sentiment fallacieux d'assurance et de contrôle de soi. L'effet est généralement suivi d'un état d'épuisement et de dépression.

Ils conduisent fréquemment à la dépendance psychique et peuvent induire, à forte dose, des conséquences graves : paranoïa, dépression importante, fatigue généralisée. Ils sont aussi la cause d’accidents par surestimation de ses capacités.


Blue-circle-target.png Les hallucinogènes ou perturbateurs qui perturbent le fonctionnement du système nerveux :

Cannabis et produits dérivés, Produits volatils (colles et solvants, anesthésiques volatils), Kétamine, LSD, champignons hallucinogènes etc.
Ces produits provoquent une perturbation de la perception de l'environnement et de la réalité : modifications de la perception du temps et de l'espace, sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons.

A long terme, ils peuvent modifier durablement la personnalité du consommateur qui ne peut plus composer avec les éléments de la réalité.


Blue-circle-target.png Les dépresseurs qui ralentissent le fonctionnement du système nerveux :

Alcool, Médicaments tranquillisants et somnifères (Barbituriques, Benzodiazépines...), Opiacés (Héroïne, Méthadone, Codéine, Morphine... ).
Ces produits entraînent une sensation de détente et de rêve ainsi qu'une perte d'inhibition.

Ils conduisent fréquemment à la dépendance physique et peuvent induire, à forte dose, des conséquences graves (arrêt cardiaque ou respiratoire). Ils sont également la cause d'accidents par perte de vigilance et de contrôle de soi.


https://www.quandladrogue.com/recherches/drg03-20.htm


Classement selon leur dangerosité ?

Ce classement est plus particulièrement utilisé à des fins juridiques.


Blue-circle-target.png La réglementation française classe les "substances vénéneuses", selon l'article L.5132-1 du Code de la Santé Publique, en 4 catégories en fonction de leur toxicité et de leur dangerosité

Les substances stupéfiantes (morphine, cocaïne, héroïne, cannabis, etc.)
Les substances psychotropes (médicaments, antidépresseurs, tranquillisants, hypnotiques, etc.)
Les médicaments "inscrits sur les listes I et II".
Les substances dangereuses (éther, acides, etc.)
Ce classement reprend principalement les règles du classement fixées par les trois conventions internationales de 1961, 1971 et 1988 sur le contrôle des drogues.


Blue-circle-target.png Les stupéfiants sont les produits les plus toxiques. La production, la distribution et l'usage de ces stupéfiants sont sévèrement réglementés et, pour certains d'entre eux totalement interdits.

Il y a sur la liste des stupéfiants plus de 170 plantes et substances dont :

Les stupéfiants de la convention de 1961 : coca, opium, cannabis et leurs dérivés (morphine, héroïne, méthadone, cocaïne, résine de cannabis, etc ...).
Certains psychotropes de la convention de 1971 : hallucinogènes, amphétamines, la MDMA (ecstasy), etc ...
Les champignons hallucinogènes et le khat
Deux précurseurs chi

miques : le phénylacétone et l'acide lysergique (précurseur du LSD).

Les nouvelles drogues de synthèse : MBDB, 4MTA, kétamine, etc ...


Blue-circle-target.png Les psychotropes sont des produits agissant sur le psychisme, ils correspondent aux substances de la convention de 1971 non classées comme stupéfiants : benzodiazépines, barbituriques, etc. Certains sont utilisés comme médicaments.



Blue-circle-target.png Les médicaments "inscrits sur les listes I et II" sont définis par l'article L.5132-6 du Code de la Santé Publique. Ce sont des médicaments délivrables seulement sur ordonnance et dont l'ordonnance est "non renouvelable" (liste I) ou "renouvelable" (liste II).


Blue-circle-target.png Les substances dangereuses : Ce sont des substances, destinées au commerce, à l'industrie ou à l'agriculture, et classées par les ministères concernés en huit sous-catégories : très toxiques, toxiques, nocives, corrosives, irritantes, cancérogènes, tératogènes ou mutagènes.

La répartition des substances au sein de ces quatre catégories n'obéit à aucun critère générique, elle est effectuée par arrêté du ministre de la santé. Il n'existe ainsi pas une définition générale du "stupéfiant" sinon que c'est "un produit inscrit sur la liste des stupéfiants", cette qualification se faisant en fonction du potentiel d'abus de la substance et de son danger pour la santé.

Les produits dopants relèvent d'une liste spécifique, fixée par l'arrêté du 2 février 2000 des ministres des Sports et de la Santé, à partir notamment de la liste officielle du Comité International Olympique (CIO).

Lois et drogues ?

Cette partie présente quelques dimensions juridiques relatives aux drogues

Toutes les drogues sont-elles interdites ?


Blue-circle-target.png Définition juridique ? Juridiquement, le terme « drogue » renvoie aux substances illicites par opposition à d’autres substances telles l'alcool, la nicotine ou les médicaments psychotropes.


Blue-circle-target.png Substance psychoactive et stupéfiant ? Environ 200 substances psychoactives sont interdites. Pour interdire une substance, un arrêté est promulgué par le Ministre de la Santé, l’ajoutant à la liste des stupéfiants. Le terme « stupéfiant » désigne ainsi toutes les drogues interdites.


Blue-circle-target.png La liste des drogues interdites La plupart du temps, le classement d’une drogue dans la liste des stupéfiants se fait après évaluation de sa toxicité, de son intérêt thérapeutique et de son potentiel d’abus et de dépendance par les agences nationales (de chaque pays ou états) responsables de la sécurité des médicaments et des produits de santé. Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) peuvent également conduire au classement de certaines drogues parmi les stupéfiants. À l’origine, la liste des stupéfiants d'un pays est créée à partir des conventions internationales sur les stupéfiants et psychotropes.

Que signifie l'interdiction d'une drogue ?


Blue-circle-target.png Le classement d’une drogue comme stupéfiant signifie qu’on ne peut pas en faire usage librement. Il est également interdit de la produire ou de la fabriquer, de l’importer ou de l’exporter, de la transporter, de la posséder, de la proposer ou de la vendre librement. Toutes ces actions sont lourdement sanctionnées par la loi.


Blue-circle-target.png L’objectif du classement d’une substance dans la liste des stupéfiants est de protéger la santé publique et d’éviter la libre circulation de substances jugées dangereuses. Les lois sur les stupéfiants cherche à réprimer la demande de ces substances (usage illicite) et leur offre sur le marché (trafic des stupéfiants).

pourquoi interdire une drogue?


Blue-circle-target.png une drogue doit être interdite si elle représente un danger pour la population. Il existe une très grande variété de stupéfiants. Tous ont des effets sur la santé ou encore le comportement. Certaines drogues ont des effets dévastateurs sur la santé. Elles provoquent des dysfonctionnements de l’organisme comme de l’hypertension, de l’arythmie, une forte fièvre ou encore des convulsions. La consommation de ces drogues peut avoir des conséquences irréversibles.

Les drogues peuvent aussi avoir un impact très important sur le comportement. Qu’elles génèrent des hallucinations ou qu’elles modifient la perception de l’environnement, elles poussent les utilisateurs à prendre des risques.

Dans les deux cas, la consommation de drogue peut entraîner la mort. Celle-ci survient soit à cause d’un acte soit à cause de conséquences sur l’organisme. Elle peut toucher l’utilisateur ou une personne de son entourage.

Drogues, modes d'action ?

Modes d'actions selon les substances ?


Blue-circle-target.png Les drogues perturbent le fonctionnement normal du cerveau en agissant au niveau des neuromédiateurs.

Rappelons qu’un neuromédiateur est une substance chimique qui assure la continuité de l’influx nerveux. Il est libéré dans la synapse, zone de jonction entre deux neurones ou entre un neurone et une autre cellule.

Lorsque l'influx nerveux arrive depuis le neurone émetteur sur la synapse, il déclenche la libération du neuromédiateur. Celui-ci vient alors se fixer sur les récepteurs appropriés du neurone récepteur qui transmet à son tour l’influx nerveux.

Les différentes zones du cerveau, sièges de nos facultés, de nos humeurs et de nos sentiments, sont plus ou moins sensibles à différents neuromédiateurs. En perturbant le fonctionnement d’un ou plusieurs neuromédiateurs déterminés, une drogue perturbera le fonctionnement des zones cervicales sensibles à ces neuromédiateurs. Les effets de cette drogue seront donc déterminés en fonction des zones du cerveau ainsi perturbées ainsi que de la façon dont elle les perturbe.

On distingue trois modes d'action selon les substances :


Blue-circle-target.png Action de substitution : Certaines (morphine, héroïne, nicotine, cannabis ...), de par leur structure moléculaire, imitent les neuromédiateurs naturels et se substituent à eux dans les récepteurs appropriés. Par exemple, la morphine prend la place de l'endorphine dans les récepteurs correspondants, et la nicotine la place de l'acétylcholine Lors d’un usage chronique, les neurones s’adaptent et diminuent ou perdent leur capacité à produire eux-mêmes ce neuromédiateur ce qui engendre un phénomène physique de manque et donc de dépendance physique.


Blue-circle-target.png Action de stimulation : Certaines, particulièrement les stimulants (cocaïne, ecstasy, ...) augmentent la sécrétion d'un neuromédiateur naturel puis épuisent ses réserves d'ou le phénomène de dépression ou "descente" qui apparaît après l’effet stimulant. Par exemple, la cocaïne augmente la sécrétion de dopamine, et l’ecstasy, celle de sérotonine et de dopamine. Ils agissent par saturation des récepteurs qui deviennent de moins en moins sensibles, c'est le phénomène d'accoutumance. Ainsi, lors d’un usage chronique, l’usager a besoin de plus en plus de produit pour retrouver l’état qu’il recherche ou même pour se trouver dans un état normal.


Blue-circle-target.png Action de bloquante : Certaines (alcool, ...) bloquent un neuromédiateur naturel nécessaire au fonctionnement neuropsychique normal et agissent par manque. Les produits stupéfiants, qui entraînent une dépendance, ont un point commun : celui d'augmenter la quantité de dopamine, neuromédiateur agissant sur une zone du cerveau appelée le « circuit de récompense ». C’est cette zone qui est stimulée et nous donne du plaisir chaque fois que nous agissons dans le sens de notre conservation ou de la survie de l’espèce : le plaisir de manger ou le plaisir sexuel par exemple.

La stimulation des neurones à la dopamine produit une sensation de plaisir intense. L'individu cherchera alors à ressentir de nouveau ce plaisir avec le ou les produits utilisés. Ce mécanisme explique les comportements de consommation répétitive qui conduisent à la dépendance. Mais en sollicitant anormalement le circuit de récompense, les produits stupéfiants peuvent engendrer à terme son déséquilibre permanent.

Les autres neuromédiateurs impliqués sont principalement les endomorphines, les endocannabinoïdes, la noradrénaline, la sérotonine, l’acétylcholine et le GABA.


Drogues, modes de consommation ?

Les drogues sont consommées de diverses manières selon leur nature, leur présentation et l'effet recherché.

Modes de consommation les plus fréquents ?


Blue-circle-target.png La voie orale : La drogue est absorbée par la bouche comme un aliment ou un médicament. Selon sa présentation, elle sera gobée, machée ou bue.


Blue-circle-target.png Le "sniff" : La drogue sous forme de poudre est aspirée par le nez à l'aide d'une paille. Ce mode de consommation entraîne fréquemment des irritations des muqueuses nasales, parfois des nécroses des paroies nasales ainsi que des problèmes pulmonaires. D'autre part, le partage de paille peut favoriser la transmission de maladies telles que le SIDA ou l’hépatite C.



Blue-circle-target.png L'injection La drogue liquide ou mélangée à un liquide est injectée par piqure intraveineuse ou intramusculaire à l'aide d'une seringue. Les dangers de ce mode d'usage, indépendamment des dangers propres à la drogue, sont liés aux effets directs de la drogue sur la zone piquée qui peut déclencher des œdèmes, des irritations, un durcissement des vaisseaux sanguins, au manque d'hygiène et au mauvais emploi de la seringue : injection d'air, de poussières ou de microbes si la seringue n'est pas parfaitement stérile, à la transmission de maladies graves comme le SIDA et l'hépatite C lorsque une même seringue est utilisée par plusieurs usagers.


Blue-circle-target.png L'inhalation Si la drogue est un produit volatil ou gazeux, elle est simplement respirée. Sinon elle est préalablement déposée dans une cuillère, une boîte métallique ou sur une plaque de métal et chauffée avec une flamme de briquet ou tout autre moyen. Les vapeurs ou fumées dégagées sont aspirées par le nez. Ce mode de consommation est parfois dénommé "chasser le dragon".



Blue-circle-target.png La fumée La drogue est fumée par la bouche sous forme de cigarette, dans une pipe ou un narguilé parfois bricolé avec des canettes ou des bouteilles plastiques et appelé "bang".

Elle est parfois mélangée avec du tabac et roulée en cigarette pour former un "joint". Ce mode de consommation est très utilisé pour la résine de cannabis.



Blue-circle-target.png D'autres modes de consommation sont parfois utilisés de façon très ponctuelle et rare : gouttes dans l'oeil ou ingestion rectale par exemple.

Il faut remarquer qu'une même drogue fait souvent l'objet de différents modes de consommation.


Blue-circle-target.png Tableaux des modes de consommation

Les tableaux suivants présentent les modes de consommation des drogues illégales les plus courantes. (Les modes de consommation de l'alcool et du tabac sont supposés connus)


Légende :

****  mode de consommation le plus courant, supérieur à 50% des consommations.
***    mode de consommation fréquent, entre 30% et 50% des consommations
**      mode de consommation moins fréquent, entre 10% et 30% des consommations
*        mode de consommation rare ou anecdotique, inférieur à 10% des consommations
Modes de consommation des stimulants
Présentation Orale Sniff Injection Inhalation Fumée
Cocaïne Poudre * **** *** **
Crack Caillou - galette - plaquette ** ** ****
Ecstasy / MDMA Comprimés gélules - poudre **** ** ** *
Amphétamine / Speed Poudre - pâte - comprimés *** **** ** *
Métamphét / Ice YaBa Poudre - pâte - comprimés - cristaux ** **** *
GHB Liquide - gélules poudre - comprimés ****


Modes de consommation des hallucinogènes ou perturbateurs
Présentation Orale Sniff Injection Inhalation Fumée
Cannabis Feuilles sechées - pâte durcie - huile * * ****
LSD Gélules poudre - comprimés - liquide gouttes - buvards * *
Kétamine Liquide - Poudre - Comprimés ** **** *** *
Gaz/Solvants Divers ****
Champignons Frais ou secs **** *
Salvia divin Feuilles séchées ****
Datura Feuilles infusion **** ** *
Peyotl Gélules cristaux - cactus frais - infusion **** **
Rose des bois / LSA Graines - gélules ****
Ayahuasca / DMT Infusion ****


Blue-circle-target.png Modes de consommation des dépresseurs

Présentation Orale Sniff Injection Inhalation Fumée
Héroïne Poudre *** **** ** *
Buprénorphine Comprimés **** ** *** * *
Méthadone Sirop - Comprimés **** *
Sulfate de morphine Gélules - Microbilles **** * *
Codeine Sirop - Comprimés ****
Rachacha Pâte **** ***


Effet des drogues et la mode de prise ?


Blue-circle-target.png Suivant la façon de s'administrer le produit, il y aura ainsi plus ou moins de «pertes». Une injection intraveineuse a par exemple la caractéristique de mettre directement la drogue au contact du sang, et tout le produit passe ainsi dans le corps. À l'inverse, lors d'une prise alimentaire, une partie de la drogue n'est pas assimilée et n'a donc pas d'action sur l'organisme.

De plus, la cinétique d'action n'est pas du tout la même suivant la façon de prendre la drogue. Le cannabis fumé agit rapidement sur le corps et ses effets sont observables quelques minutes après le début de la consommation. En revanche, le cannabis intégré à un gâteau, encore appelé "space cake", met plus d'une heure à vraiment pénétrer l'organisme et à pouvoir modifier le fonctionnement de celui-ci. Cet effet retard explique que certaines personnes consomment une grosse quantité de gâteau car ils ne ressentent pas les effets du cannabis et soient ensuite dans un très mauvais état en raison de la quantité ingérée. L'ingestion par voie digestive retarde donc les effets du cannabis : ils sont plus longs à se mettre en place, mais durent plus longtemps qu'avec une prise nasale, pulmonaire ou veineuse.


Drogues et dépistages ?

Dépistages: Comment, Qui, Pourquoi ?


Blue-circle-target.png Le dépistage des drogues est un acte médical qui peut tous nous concerner. Il peut être effectué dans de nombreuses circonstances qui vont du contrôle routier au test à l'embauche pour des emplois à risque ou nécessitant une vigilance particulière, en passant par le contrôle du dopage dans les compétitions sportives. Il peut également être effectué en milieu scolaire si le responsable de l'établissement le juge nécessaire.


Blue-circle-target.png Le dépistage de drogue, de par ses conséquences sociales, doit toujours être soumis à un protocole strict. Par ailleurs la loi interdit les tests effectués à l'insu de la personne concernée et à l'insu des parents s'il s'agit d'un mineur.

Les parents peuvent demander à un médecin d'effectuer un dépistage sur leur enfant pour vérifier s'il consomme de la drogue. Ce n'est généralement pas la bonne méthode pour aborder un problème de consommation de drogue. Ce dépistage ne leur apprendra rien sur les difficultés de leur enfant et les raisons pour lesquelles il se drogue. Cette attitude risque de durcir les relations qu'ils ont avec lui au lieu de faciliter le dialogue qui est un élément primordial. Si les parents ont un doute sur la consommation de leur enfant, le plus intelligent est d'en parler avec lui et de lui faire part de leur inquiétude.
Dépistages: Comment ?


Blue-circle-target.png Méthodes et interprétation

  • Les tests utilisent des méthodes biochimiques pour retrouver dans le corps les traces de la drogue consommée ou des produits issus de sa transformation par le métabolisme.

On détecte ainsi la présence des produits généralement dans les urines ou le sang mais également dans l'air expiré, la salive, la sueur ou les cheveux.

On peut détecter dans l'organisme la plupart des drogues mais avec plus ou moins de facilité, les traces de certaines drogues pouvant disparaître très rapidement.

Par ailleurs la détection de traces ne permet pas d'assurer que la personne concernée est encore sous l'effet de la drogue, certaines drogues laissent des traces dans l'organisme très longtemps, alors que l'effet de la drogue est dissipé depuis longtemps.

  • Un résultat positif ne permet que de confirmer que la personne a consommé la drogue recherchée, il ne donne aucune information sur son niveau de dépendance ni sur la raison qui a poussé à la consommation..

Il n'indique pas non plus, si la personne a consommé la drogue volontairement ou non, ni pour quel usage elle l'a consommé. Ainsi une personne peut être détectée positive au tabac si elle a séjourné dans une pièce enfumée (tabagisme passif).

  • Enfin plusieurs médicaments peuvent contenir des dérivés opiacés similaires à l'héroïne et donner un résultat positif, c'est le cas de certains sirops pour la toux ou de médicaments anti-douleur. Si vous prenez de tels médicaments, il faut le signaler impérativement avant tout test de dépistage.


Blue-circle-target.png Tableau des durées de positivité

Le temps pendant lequel le dépistage sera positif après consommation de drogue est éminemment variable, il dépend de la drogue et de la quantité absorbée, ainsi que de la personne qui l'a consommé. Les valeurs données ci-dessous sont donc approximatives.

Il faut remarquer la latence très forte du cannabis dans l'urine due à l'accumulation du THC dans le corps lors d'un usage régulier.

Produit Dans l'urine Dans le sang
Amphétamines / Ecstasy 2 à 4 jours 2 à 4 jours
Cannabis usage occasionnel 3 à 5 jours 1 jour
Cannabis usage régulier 30 à 70 jours 1 jour
Cocaïne / Crack 2 à 4 jours 1 jour
Héroïne / Codéine / BHD 1 à 2 jours < 1 jour
Méthadone 3 à 7 jours n.c.
LSD 1 à 2 jours Quelques heures
GHB < 12 heures Quelques heures

Drogues: Usage et consommation ?

Les drogues sont naturellement consommées pour leurs effets sur le système nerveux et leur utilisation présente selon leur usage des bienfaits (surtout dans le domaine médicale) mais le plus souvent des risques et des dangers. Ces effets, risques et dangers varient selon les produits utilisés, mais aussi selon l'usage qui en est fait, selon la sensibilité, l’état physique et psychique du consommateur et selon les circonstances de la consommation.

Drogues: Usage ?


Blue-circle-target.png Usage médicale

Drogues: Consommation ?


Blue-circle-target.png Les raisons pour lesquelles chacun peut être amené à consommer des drogues diffèrent pour chaque individu, son histoire, son état de santé, son environnement familial :

  • Il est possible de boire un verre d'alcool pour se détendre, vivre des moments de convivialité avec des amis, pour le plaisir de goûter un bon vin, pour se sentir mieux ou surmonter un moment douloureux,
  • Fumer du tabac ou du cannabis pour faire comme les autres, pour se détendre ou se stimuler, pour un moment de plaisir partagé avec d'autres, ou plus fréquemment parce qu'on ne peut plus s'arrêter,
  • Consommer de la cocaïne ou des amphétamines pour surmonter la fatigue et "briller en société" ou être "performant" dans son milieu professionnel,
  • Consommer abusivement une substance, cannabis ou héroïne par exemple, pour atténuer une sensation de malaise, rechercher l'oubli d'une souffrance ou d'une réalité vécue comme insupportable ou oublier une dépression.
La consommation de ces produits procure un plaisir ou un soulagement immédiat, qui ne sont pas toujours contrôlés.

Mais cette consommation expose aussi à des risques et des dangers pour la santé et le comportement social. Elle peut également entraîner des accidents parfois graves. Elle peut dans la plupart des cas conduire à la dépendance.

Drogues: Effets recherchés par le consommateur ?


Blue-circle-target.png Les effets recherchés par le consommateur dépendent du produit utilisé, mais aussi de la sensibilité et de l’état physique et psychique du consommateur, ainsi que de l’environnement dans lequel il se trouve au moment de la consommation.

  • Par exemple un cachet d’ecstasy n’aura pas tout a fait le même effet s’il est pris au cours d’une rave-party, environnement bruyant et agité, ou chez soi, seul, en couple ou avec des amis.

Les effets varient donc selon la nature de la drogue, voir le "classement des drogues selon leurs effets", pour mémoire :

  • Les dépresseurs : Alcool, Médicaments tranquillisants et somnifères (Barbituriques, Benzodiazépines...), Opiacés (Héroïne, Méthadone, Codéine, Morphine, etc.).

Ces produits entraînent une sensation de détente, de bien-être et de rêve ainsi parfois qu'une perte d'inhibition.

  • Les stimulants : Tabac, Cocaïne, Crack, Amphétamines, Médicaments stimulants et dopants, Ecstasy, GHB.

Ces produits favorisent temporairement un état d'éveil et d'excitation et masquent la fatigue. Ils induisent un sentiment fallacieux d'assurance et de contrôle de soi. L'effet est généralement suivi d'un état d'épuisement et de dépression.

Ces produits provoquent une perturbation de la perception de l'environnement et de la réalité : modifications de la perception du temps et de l'espace, sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons, confusion des sens (on "voit les sons" ou on "entend les images"). Rappelons que certaines drogues peuvent, selon la dose absorbée et le contexte d’utilisation, présenter des effets de plusieurs catégories, c’est par exemple le cas du cannabis.

Le consommateur, selon son désir, pourra donc à volonté :

  • Trouver la détente et l’éloignement du quotidien avec l’alcool, le tabac, le cannabis ou l’héroïne.
  • Faire preuve de convivialité avec l’alcool, le cannabis ou la cocaïne.
  • Faciliter l’empathie avec l’ecstasy.
  • Rechercher une désinhibition et vaincre sa timidité avec l’alcool, le cannabis et tous les stimulants.
  • Chercher l’ivresse et le délire pour "se défoncer" avec l’alcool, le cannabis ou, pour un bref instant, avec les produits volatils.
  • Passer une nuit folle avec de l’ecstasy pour danser toute la nuit.
  • Délirer dans un monde fantastique avec les hallucinogènes et particulièrement le LSD ou les champignons hallucinogènes.
  • Avoir l’impression (souvent fallacieuse) d’être brillant en société et de dominer le monde avec les stimulants, particulièrement la cocaïne ou les amphétamines.
  • Trouver un plaisir orgasmique en solitaire avec l’héroïne.
  • "Soigner" sa dépression ou son anxiété avec l’alcool, le tabac, le cannabis ou l’héroïne.
  • Etc. etc.

L’éventail des possibilités et de l’intensité des effets est donc particulièrement large.

L’accoutumance lors de consommations répétées a pour conséquence de diminuer les effets, ce qui pousse à augmenter progressivement les doses et conduit ensuite à la dépendance.

Drogues et produits dopants ?


Blue-circle-target.png Produits dopants ? On parle de "conduite dopante" lorsqu'une personne consomme un produit pour affronter une difficulté réele ou ressentie (compétition sportive, examen, entretien d'embauche, prise de parole en public, situations professionnelles ou sociales difficiles) ou pour améliorer ses performances (pratique sportive, culturisme).

Dans ces produits, on distingue les stimulants, les narcotiques, les agents anabolisants, les corticostéroïdes et les bêtabloquants. L'usage d'autres substances comme les diurétiques, l'hormone de croissance, l'EPO et les anesthésiques locaux comportent des risques et des dangers pour la santé. Cependant, ils n'entraînent ni modification de la conscience, ni dépendance physique.

Les Produits dopants sont achetés dans les pharmacies (souvent sur ordonnance médicale) ou sur le marché clandestin ou sont fournis par l'entourage des usagers. Médicaments détournés de leur usage normal, produits de laboratoires clandestins ou importations frauduleuses, leur nature exacte est invérifiable et leur qualité sujette à caution.


Blue-circle-target.png Produits dopants, quelles motivations ? De nombreux facteurs interviennent dans les motivations des usagers :

Les uns prédisposent à une pratique dopante :
  • le sexe : en moyenne, les garçons se dopent plus que les filles
  • l'âge : le nombre d'usagers augmente au cours de l'adolescence
  • le milieu familial : le comportement des aînés vis-à-vis des substances psychoactives est important.
D'autres facteurs incitent à une pratique dopante :
  • l'obligation de résultats
  • l'isolement social : l'éloignement des lieux d'études, de travail ou d'entraînement sportif du domicile des usagers
  • le système de carrière dans le milieu sportif et la recherche de célébrité
  • le milieu familial : la pression ou le désintérêt de l'entourage vis-à-vis des résultats
  • les amis, les collègues de travail : le besoin de s'intégrer.

Dans de nombreux pays, le nombre de contrôles antidopage a sensiblement augmenté ces dernières années. La présence de produits dopants est relevée dans près de 4% des cas. Les principales substances détectées sont les cannabinoïdes, le salbutamol (Ventoline.), les corticoïdes et les stimulants.


Blue-circle-target.png Sport et produits dopants ? Le dopage est bien connu dans le sport où il fait régulièrement la une des journaux. Les conduites dopantes ne concernent pas uniquement les athlètes de haut niveau et / ou professionnels. Une étude internationale avance que 3 à 5 % des enfants sportifs et 5 à 15 % des amateurs adultes utiliseraient des produits dopants.

Dans le domaine du sport, les interdictions sont classées en trois catégories (décret 99-790 du 8.09.99) :

Les substances interdites :
  • les stimulants
  • les narcotiques
  • les agents anabolisants
  • les diurétiques (produits qui favorisent la sécrétion urinaire)
  • les hormones (hormones peptidiques, hormones de croissance, erythropoïetine ou EPO).
Les méthodes interdites
  • le dopage sanguin
  • la manipulation pharmacologique, chimique et physique.
Les substances soumises à certaines restrictions
  • l'alcool
  • les cannabinoïdes (substances apparentées du point de vue chimique au THC, principe actif du cannabis)
  • les anesthésiques locaux
  • les corticostéroïdes
  • les bêtabloquant


Blue-circle-target.png Effets et dangers des produits dopants ?

  • Les stimulants

Les plus utilisés sont les amphétamines, la cocaïne, la caféine, l'éphédrine et les produits dérivés. Les stimulants accroissent la concentration et l'attention, réduisent la sensation de fatigue, augmentent l'agressivité et permettent la perte de poids. Ils interviennent sur le système cardio-vasculaire et neurologique, et peuvent entraîner à la longue des troubles psychiatriques. Le dépassement du seuil physiologique de la fatigue peut provoquer des états de faiblesse pouvant aller jusqu'à l'épuisement voire jusqu'à la mort.

  • Les narcotiques

Ces substances assoupissent et engourdissent la sensibilité. Ils sont utilisés pour supprimer ou atténuer la sensibilité à la douleur, et provoquer une impression de bien-être. Ils entraînent des effets indésirables : risques de dépression respiratoire, d'accoutumance et de dépendance, diminution de la concentration et de la capacité de coordination.

  • Les agents anabolisants

Pour la plupart, ils sont dérivés de la testostérone, l'hormone sexuelle mâle. Ces produits développent les tissus de l'organisme : les muscles, le sang. Ils permettent d'augmenter notamment la force, la puissance, l'endurance, l'agressivité, la vitesse de récupération après une blessure. Certains agents anabolisants diminuent les douleurs, en particulier articulaires, pouvant survenir à l'exercice. Selon la dose consommée, ces produits provoquent notamment des tendinites, de l'acné, des maux de tête, des saignements de nez, des déchirures musculaires, des troubles du foie, des troubles cardio-vasculaires pouvant entraîner le décès, voire des cancers.

Les agents anabolisants peuvent entraîner une dépendance physique
  • Les corticostéroïdes

Ces substances anti-fatigue ont une action psychostimulante et anti-inflammatoire. Ils augmentent la tolérance à la douleur et permettent de poursuivre un effort qui serait insupportable dans des conditions normales. La consommation de corticostéroïdes entraîne en particulier une fragilité des tendons, des déchirures musculaires, des infections locales et générales. Les symptômes vont de la simple fatigue chronique avec une chute des performances, à une défaillance cardio-vasculaire pouvant conduire au décès.

Les corticostéroïdes peuvent entraîner une dépendance physique.
  • Les bêtabloquants

Ces médicaments régulent le rythme et ralentissent la fréquence cardiaque. Ils permettent une diminution des tremblements et ont également un effet anti-stress. Parmi leurs effets indésirables, on note une impression de fatigue permanente, des chutes de tension artérielle, des crampes musculaires, un risque de dépression psychique et une impuissance sexuelle en cas d'utilisation habituelle et répétée.



Blue-circle-target.png Produits dopants et la loi A quelques exceptions près (cocaïne, créatine, ...), les produits dopants sont des médicaments. La distribution, le transport et l'usage sont soumis aux règles strictes des médicaments.

  • Dans le domaine du sport
La France est l'un des pays à posséder une loi spécifique contre le dopage.
Dès 1989, le Conseil de l'Europe a signé une convention contre le dopage et proposé une liste de substances interdites. Actuellement, cette convention est appliquée dans la plupart des pays européens, dont la France.

En France, la loi du 23 mars 1999 (loi Buffet) vise à :

  • encadrer la surveillance médicale des sportifs ;
  • créer une autorité administrative indépendante, le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, doté de pouvoirs de contrôle, de * * régulation et de sanction;
  • renforcer les sanctions pénales et administratives à l'encontre des pourvoyeurs.
Les sanctions concernent le trafic, la vente, la détention et l'usage et varient selon le produit.
  • Dans le monde non-sportif

Les codes du travail, pénal, des transports, de la santé publique, fournissent les moyens d'intervention dans le cadre de la consommation de produits. Ils sont surtout appliqués en matière de lutte contre les toxicomanies. Le monde du travail commence à s'intéresser aux conduites dopantes.


Blue-circle-target.png Produits dopants en France : quelques chiffres

  • Consommation
- Chez les adultes, 6 % ont pris au moins un produit pour améliorer leurs performances physiques ou intellectuelles au cours des douze derniers mois. Ce sont principalement des produits de prescription courante, tels que des vitamines, et non pas à proprement parler des produits interdits, inscrits sur la liste.
- Chez les sportifs adultes amateurs, la consommation de produits dopants ne semble pas totalement marginale : entre 3 et 10 % selon les études.
- Chez les jeunes, 11 % des scolarisés ont expérimenté au moins une fois au cours de leur vie un produit pour améliorer leurs performances physiques ou intellectuelles. Il s’agit là aussi plutôt de produits de prescription courante que de produits dopants.

Ces consommations concernent plus les garçons que les filles. Elles sont liées à la pratique d’un sport et dépendent de la nature de cette activité sportive, les sports de force et de combat étant particulièrement concernés.

- Consommations parmi les sportifs adultes
  • Peu d’enquêtes ont été menées directement auprès des sportifs, amateurs ou professionnels. Le thème est jugé très délicat car le dopage va à l’encontre de l’éthique sportive.
  • Une étude menée en Lorraine, fin 98, auprès de 2 000 sportifs amateurs (pratiquant au moins deux heures de sport par semaine) montre que 9,5 % recourent à des substances dopantes.

Ce sont surtout les compétiteurs qui utilisent ces produits (10,8 % d'entre eux) mais les adeptes du sport loisir n'y renoncent pas pour autant (4,8 % se dopent). Le recours au dopage est lié au niveau de compétition du sportif : 17,5 % des athlètes de haut niveau déclarent recourir au dopage contre 10,3 % des sportifs d'un niveau moindre. Enfin, 5,8 % des éducateurs sportifs diplômés en Lorraine (1994-1997) déclarent s'être dopés au cours des douze derniers mois, en moyenne 1 à 6 fois (30 % estiment d'ailleurs que sans dopage, un sportif n'a aucune chance de réussir et 10 % qu'un dopage médicalement assisté est sans danger pour la santé). Cette étude montre que les principaux produits utilisés sont :

  • les stimulants (44,9 % des produits cités)
  • les stupéfiants (27,5 %)
  • les corticoïdes (11,6 %)
  • autres produits (16 %)


Blue-circle-target.png Consommations à l’adolescence

  • 5 % des lycéens de plus de 18 ans ont eu recours aux amphétamines et dérivés.
  • 37 % des candidats au baccalauréat consomment des psychostimulants.
  • 30 % des filles de 16 ans utilisent des stimulants contre la fatigue en période d'examen.

Selon une enquête menée en région Midi-Pyrénées, 7,1 % des adolescents déclarent avoir pris des produits dopants pour le sport.

Drogues: Facteurs de risque ?


Blue-circle-target.pngParmi les facteurs de risque mis en évidence par la recherche scientifique, on retrouve :

  • la fréquentation de pairs: exerçant une influence négative, des croyances erronées sur la prévalence de la consommation de substances illicites,
  • des pratiques parentales inconsistantes ou abusives
  • l'exclusion en milieu scolaire et une faible estime de soi.
Les études ont également démontré que les mêmes facteurs de risque et de protection agissent souvent sur d'autres comportements, comme la violence, la délinquance, le décrochage scolaire, les comportements sexuels à risque et les grossesses précoces.

Le risque qu'un individu développe une dépendance ou devienne délinquant dépend du nombre et du type de facteurs de risque auxquels il est soumis.

*Concernant les facteurs de risque dans le domaine de la communauté, Arthur et al.( 2002) ont montré que les taux de délinquance juvénile et d'usage de drogues sont particulièrement élevés dans les quartiers où les jeunes n'ont pas ou peu d'attachement à la communauté.
La perception de la disponibilité de cigarettes, d'alcool, de marijuana et d'autres drogues illégales s'est avérée comme étant un bon prédicteur de l'usage de ces substances.

En lien avec le milieu scolaire, Arthur et ses collaborateurs ont constaté qu'à partir de la fin de l'école primaire, les échecs scolaires augmentent à la fois le risque d'usage de drogues et de délinquance. Des facteurs comme le plaisir d'aller à l'école, le temps consacré aux devoirs et la perception positive du travail scolaire diminuent les risques de consommation.

  • En milieu familial, les recherches ont démontré que les enfants de parents qui consomment des drogues illicites, abusent de l'alcool ou se montrent tolérants envers l'usage de drogues sont plus à risque d'en consommer eux aussi.
*Les autres facteurs de risque en milieu familial sont : un manque de liens d'attachement parent-enfant (mauvaise relation), un mauvais contrôle parental et une mauvaise gestion des conflits familiaux. La discipline parentale, la cohésion familiale et la gestion parentale sont les principaux facteurs de risque familiaux qui entretiennent une forte relation avec la consommation chez les jeunes.

Enfin, concernant les caractéristiques individuelles et l'influence des pairs, plus le début de la consommation est précoce, plus l'implication dans l'usage de drogues et sa fréquence seront amplifiées.

  • Les recherches démontrent que l'influence des facteurs de risque et de protection est complexe et son intensité varie selon les différentes phases du développement de l'enfant. Par exemple, la fréquentation de pairs qui font usage de drogues constitue un facteur de risque plus important à l'adolescence que durant l'enfance; chez les enfants, les facteurs de risque familiaux ont plus d'influence.

Arthur, Michael W. et al. 2002. « Measuring Risk and Protective Factors for Use, Delinquency, and Other Adolescent Problem Behaviors ». Evaluation Review, 26(6): 575-601.

Drogues: Nuisance, danger et risques ?

Drogues: Potentiel de nuisance ?

Le potentiel de nuisance ne dépend que de la drogue, c’est sa capacité de nuisance possible envers le consommateur ou son entourage. Les effets et les dangers qu’il génère sont variables d’une drogue à l’autre mais ils dépendent aussi du consommateur, de sa sensibilité et de son état physique et psychique.

Chaque drogue présente un potentiel de nuisance dans trois domaines :

  • un potentiel intoxicant,
  • un potentiel agressogène,
  • un potentiel addictif.


Blue-circle-target.png Potentiel intoxicant Chaque drogue présente à des degrés divers un potentiel intoxicant somatique (physique), c'est-à-dire capable de léser certains organes, pouvant aller jusqu'à la mort par overdose pour certaines d’entre elles, et un potentiel intoxicant psychique. Les risques correspondants sont détaillés ci-après.


Blue-circle-target.png Potentiel agressogène Propre des produits stimulants qui suppriment les inhibitions et donnent un sentiment de toute-puissance, mais aussi de l'alcool et de certains produits dopants. Il conduit à surestimer ses capacités et son appréciation du danger et à passer à l'acte d'où les actes de violence (agressions, violences conjugales et familiales) et les accidents (accidents de la route, professionnels ou domestiques).


Blue-circle-target.png Potentiel addictif C’est la propriété des drogues de conduire à la dépendance. Le potentiel addictif est variable selon les drogues, en puissance et rapidité d'installation, mais toujours présent.

Très rapide pour le tabac, le crack, la méthamphétamine et les opiacés, il se manifeste plus ou moins vite avec les autres drogues (cocaïne, benzodiazépines, cannabis) en fonction du mode de consommation et de l'état psychique de l'usager.

En ce qui concerne les hallucinogènes, on ne peut parler de dépendance car il serait impossible de vivre en permanence avec les effets produits par leur consommation.

Cette dépendance peut être physique et/ou psychique

On peut le résumer dans le tableau suivant :

Dépendance physique Dépendance psychique
Alcool (si abus) *** ***
Tabac *** ***
Cannabis * **
Cocaïne * ***
Héroïne *** ***
Produits dopants * à *** selon produit * à *** selon produit
Ecstasy ??? **
Hallucinogènes ??? ???

Légende : * faible, ** moyen, *** fort, ??? peu étudié

Drogues: Danger et risque ?

Les dangers et les risques varient d'une drogue à l'autre selon son potentiel de nuisance et sont de différentes natures. Comme les effets, ils dépendent aussi de la sensibilité du consommateur, de son état physique et psychique. On recensera :

  • le risque somatique (physique),
  • le risque psychique,
  • le risque maternel et fœtal,
  • le risque social.

On peut résumer ces dangers dans le tableau suivant :

Somatique Psychique Social Maternel
Alcool (si abus) *** *** *** ***
Tabac *** * **
Cannabis *** ** ** **
Cocaïne *** *** *** ***
Héroïne *** *** *** **
Produits dopants *** *** *** ???
Ecstasy *** *** *** ???
Hallucinogènes ??? *** ** ***
Légende :   * faible,    ** moyen,    *** fort,    ??? peu étudié


Blue-circle-target.png Le risque somatique C'est la capacité pour la drogue à léser certains organes (foie ou système nerveux pour l'alcool, destruction des neurones pour l'ecstasy, cancer pour le tabac ou le cannabis, etc.) et à induire des maladies.

Il est résumé dans le tableau suivant :

Poumons Foie Cœur Cerveau Digestif
Alcool (si abus) *** *** *** ***
Tabac *** *** ***
Cannabis *** **
Cocaïne *** *** **
Héroïne * * (dents)
Ecstasy ***
Hallucinogènes ???
Légende :   * faible,    ** moyen,    *** fort,    ??? peu étudié



Blue-circle-target.png Le risque psychique

Ce sont les troubles psychiques temporaires ou durables, plus ou moins graves :

Les risques temporaires apparaissent au moment de la consommation ou peu après. Ils incluent : modification de l'humeur, anxiété, dépression, crises d'angoisse et de panique, perte de contrôle de soi, troubles du comportement, délire, épisodes psychotiques, troubles de la personnalité, paranoïa. Les effets les plus marqués sont produits par les hallucinogènes (LSD, champignons, etc. ). L'alcool, le cannabis, les opiacés et les amphétamines en ont également à un degré dépendant de la quantité consommée et du mode de consommation.

Les troubles, s'ils sont répétés, deviennent durables et peuvent conduire à des affections psychiatriques graves : dépression, psychose, paranoïa ou schizophrénie chroniques.


Blue-circle-target.png Le risque maternel et fœtal

Consommées par une femme enceinte, les drogues, pour la plupart, traversent le placenta et atteignent le fœtus. Elles ont alors un effet délétère aussi bien sur le déroulement de la grossesse que sur l’enfant à naître. Elles entraînent : fausse couche, mort in utero, accouchement prématuré, malformations du foetus, mort subite du nourrisson, retard de croissance, anomalies mentales.

Les conséquences peuvent être immédiates ou n’apparaître et être détectées que plusieurs mois ou même plusieurs années plus tard notamment en ce qui concerne la croissance de l’enfant ou les anomalies mentales.

Il faut remarquer qu’une dose absorbée considérée comme faible pour la mère peut s’avérer très forte pour un fœtus dont la masse corporelle est infiniment moindre.

A noter :

Le risque maternel très fort induit sur le foetus par la consommation d'alcool par une femme enceinte, même sans abus, c'est le « Syndrome d'Alcoolisation Fœtale » ou SAF qui laisse des séquelles physiques et mentales irréversibles.

L'effet tératogène (risques de malformation de l'embryon) de la cocaïne et du crack en particulier, mais aussi d'autres drogues comme les amphétamines et particulièrement les méthamphétamines.

La dépendance du foetus et du nouveau-né lorsque la mère a consommé des drogues générant une dépendance physique pendant sa grossesse. Particulièrement en cas de consommation d'héroïne, cette dépendance nécessite un sevrage médical strictement contrôlé sous peine d'entraîner des souffrances insupportables pour le foetus ou le nouveau-né et des risques parfois graves.


Blue-circle-target.png Le risque social

Toute consommation de drogue induit un risque social. Il peut être ponctuel ou durable selon la quantité consommée et le niveau de dépendance. Il inclut : échec scolaire professionnel et familial, isolement, marginalisation, exclusion sociale, violences, accidents

  • Risque ponctuel

Ce risque peut apparaître dès la première consommation. Il est souvent lié aux effets immédiats de la drogue comme l'ivresse alcoolique ou cannabique, ou la perturbation des perceptions visuelles ou auditives, ou le sentiment d'invulnérabilité induit par les stimulants.

Il s'agit essentiellement des risques d'accident : accidents de la route, accidents domestiques, accidents professionnels mais également des risques de violence souvent exprimée en violence conjugale ou violence familiale envers les enfants.

Un accident, selon sa gravité, peut entraîner des blessures et un handicap à vie pour les autres ou pour soi-même ainsi que des dommages à réparer et à payer durant des années, voire une vie entière.

  • Risque durable

Lié à la répétition des consommations et particulièrement à la dépendance, il inclut :

  • Les échecs scolaires et professionnels causés par la démotivation ou l'incapacité à accomplir certaines tâches.
  • Les échecs de la vie conjugale et familiale causés par la difficulté, pour les proches, de supporter le comportement et les réactions du consommateur, que ce soit des comportements de passivité excessive ou au contraire, de violence.
  • La délinquance pour se procurer l'argent nécessaire à l'achat de drogue (vol avec ou sans violence, chantage, etc.), que cette délinquance s'exprime à l'extérieur ou au sein de la famille. Cette délinquance pouvant conduire à la prison et à de lourdes peines d'amende.
  • La marginalisation allant de la mise à l'écart au sein de la famille ou de son cercle d'amis, jusqu'à la perte de son emploi et/ou de son logement et la mise à la rue.


Tous ces produits, s'ils procurent à court terme un plaisir ou un soulagement, peuvent être dangereux à court, moyen et long terme pour la santé physique et psychique et généralement perturbateurs de la vie sociale.


Blue-circle-target.png Réflexion: Quelques instants de plaisir valent-ils des risques de dépendance et des risques somatiques, psychiques et sociaux

Drogues: Symptômes ?

Symptômes liés à l'utilisation des Drogues?


Blue-circle-target.pngLes symptômes et les risques sanitaires liés à l'utilisation de drogues illégales spécifiques sont :

Cannabis 
   vertiges et nausées, panique et paranoïa, perte de coordination (court terme). Cancer du poumon, problèmes de santé mentale, problèmes respiratoires,

infécondité et maladies cardio-vasculaires (long terme).

Amphétamines

 vertiges, hallucinations, insomnie et dépression.

Ecstasy (MDMA) déshydratation, nausées, perte de conscience (court terme), dépression (long terme). Dans de rares cas, elle peut entraîner le coma et même la mort.

Cocaïne et crack

 paranoïa extrême, dépression, insomnie, perte de poids et impuissance chez les hommes.

LSD (acide)

hallucinations, délires et problèmes de santé mentale. Les flashbacks (souvenir brusque d'une mauvaise expérience en utilisant du LSD) peuvent se produire pendant de nombreuses années.

Héroïne

infarctus, perte de conscience, coma. V. I. H. (en partageant les seringues), veines collabées, perte d'appétit et constipation sévère. L'utilisation

d'héroïne est souvent associée à un comportement antisocial et criminel tel que la négligence d'enfants et le cambriolage

Facteurs en faveur de l'addiction ?

facteurs en faveur de l'addiction?


Blue-circle-target.png Facteurs liés à l’individu : Certains individus, notamment de sexe masculin, sont davantage enclins à une pratique addictive. Ils montrent généralement :

une vulnérabilité génétique à l’addiction. Ils sont à la recherche d’expériences, ont des comportements impulsifs ou compulsifs. Les effets ressentis par chacun face à une drogue étant variables, leur tolérance spontanée à ce type de produits est élevée ; une fragilité psychique (introversion, anxiété, dépression, mauvaise estime de soi, difficultés à résoudre ses problèmes, impulsivité, recherche de sensations fortes, etc.). Aussi, le fait d’avoir traversé certains évènements marquants dans sa vie ou d’avoir subi des traumatismes pousse certaines personnes à ce genre de pratiques.

Facteurs environnementaux: Une pratique addictive peut aussi découler de facteurs liés à l’environnement dans lequel évolue l’individu :

un contexte social et familial difficile ; une disponibilité aisée du produit addictif. Tel est le cas lorsque : la personne vit dans une famille de fumeurs, facilitant ainsi l’accès au tabac, l’adolescent a des amis fumant du cannabis, les jeux sur internet, jeux d’argent et les drogues sont facilement disponibles. En outre, commencer à consommer une substance ou à pratiquer une activité addictive tôt favorise la survenue d’une dépendance. Par exemple, boire de l’alcool dès le début de l’adolescence augmente par 10 le risque d’être dépendant à l’âge adulte. Le risque est tout aussi important lors d’une pratique précoce des jeux d’argent et de hasard.

L’adolescence : une période à risque pour l’émergence d’une addiction Des dépendances peuvent survenir à tout moment de l’existence, mais la période de 15 à 25 ans est la plus propice à leur émergence. Le comportement à risque des adolescents et des jeunes adultes facilite en effet les premières expériences, et l’usage précoce de drogues expose à un risque accru d’apparition d’une addiction par la suite.

Dans l’ensemble, les hommes sont plus souvent concernés par les addictions que les femmes.

facteurs génétiques?


Blue-circle-target.png

  • L’identification d’une part génétique dans la survenue d’une addiction provient d’études menées sur des familles ou des paires de jumeaux dans lesquels un membre est atteint.
Les travaux les plus nombreux concernent l’addiction à l’alcool mais des études ont également été menées sur d’autres drogues. Alors que la fréquence de l’alcoolisme dans la population générale est d’environ 2 à 5 %, elle a été estimée être entre 10 et 50% dans la fratrie d’un malade alcoolique.
  • Les études de jumeaux ont montré que le taux moyen de concordance (le pourcentage de jumeaux qui présentent une addiction si l’autre jumeau en souffre) pour l’alcoolisme était de 50 % chez les jumeaux monozygotes (« vrais » jumeaux car l’ovule fécondée s’est divisée en 2) et de 35 % chez les dizygotes (faux jumeaux car 2 ovules ont été fécondées).
  • La synthèse des études menées sur les jumeaux a permis d’établir que la part génétique dans la vulnérabilité à devenir “addict” serait d’environ 70% pour la dépendance à la nicotine, 48-66 % pour la dépendance à l’alcool, 51-59 % pour la dépendance au cannabis, 42-79 % pour la dépendance à la cocaïne, 23-54 % pour la dépendance aux opiacés. Ces taux sont toutefois à lire avec prudence dans la mesure où la définition de la « dépendance » n’était pas toujours identique d’une étude à l’autre.

AU TOTAL, SI ON HÉRITE DE GÈNES DE VULNÉRABILITÉ SUR LESQUELS ON NE PEUT GUÈRE AGIR, CEUX-CI REPRÉSENTERONT ENVIRON LA MOITIÉ DE LA PROBABILITÉ DE DEVENIR « ADDICT ».

y-a-t-il un gène de l'addiction?


Blue-circle-target.pngL’essentiel de la recherche génétique appliquée aux addictions repose sur deux types d’études, les études de liaison d’une part, et les études d’association d’autre part.

Les études génétiques de liaison servent à cartographier les différents gènes ou régions du génome prédisposant à un trouble. L’approche liaison se base sur des familles dans lesquelles au moins un parent et un enfant sont addicts et on recherche si le gène suspecté est présent chez le parent et l’enfant atteints.

Les études d’association, quant à elles, ont pour but de détecter l’association entre un trait de caractère (ici l’addiction) et la structure exacte (polymorphisme) d’un gène.

Elles se fondent sur la comparaison entre des cas (ici des sujets addicts) et des témoins (des sujets non addicts). Ces études, dites « cas-témoins » sont les plus nombreuses.
Dans celles-ci, on axe les recherches le plus souvent sur des gènes « candidats », c’est-à-dire qui pourraient logiquement avoir un rôle à jouer dans la survenue de la pathologie. Toutefois l’amélioration spectaculaire des techniques de séquençage et d’identification des gènes a permis de réaliser des études dites GWAS (Genome-Wide Association Study) où plus d’un million de marqueurs génétiques peuvent être analysés en même temps.

De très nombreux gènes ont été identifiés comme étant probablement impliqués dans les addictions aux substances psychoactives sans pour autant pouvoir expliquer l’ensemble du phénomène. Ils interviennent par exemple dans :

l’action ou le métabolisme de la substance (ainsi les récepteurs nicotiniques CHRNA3, CHRNA5 et CHRNB4 pour le tabac ; les enzymes de dégradation de l’alcool ADH1B, ADH1C et ALDH2),

la régulation de la consommation (β-Klotho/KLB pour l’alcool),

la sensibilité aux effets plaisants/récompensants (par exemple les gènes de la voie dopaminergique dont le récepteur DRD2 ou le gène COMT codant pour l’enzyme dégradant la dopamine), ou encore la sévérité de l’addiction.

D’autres gènes sont impliqués dans des comportements ou des traits de caractère comme la désinhibition, l’attention, la réponse au stress, la recherche de sensations ou l’impulsivité. Les énumérer tous prendrait beaucoup trop de place !

AUCUN GÈNE IDENTIFIÉ À CE JOUR NE POSSÈDE UN EFFET MAJEUR À DEVENIR ADDICT, AUCUN D’ENTRE EUX N’EXPLIQUE À LUI SEUL LA SURVENUE DE L’ADDICTION. L’addiction apparaît être multi-génique, c’est-à-dire reposant sur une combinaison de modifications de plusieurs gènes, et pas toujours les mêmes d’un sujet à l’autre.

Enfin, notion importante, ces gènes de vulnérabilité sont loin d’être toujours présents chez les personnes addictes. Cela signifie que l’absence de ces gènes ne protège en aucun cas du risque de devenir addict.

Addiction aux Drogues et Genre ?

Drogue et Genre ?


Blue-circle-target.png

*Sur le plan de l’attirance, il semble que les hommes soient également plus à risque de développer une consommation excessive que les femmes, en raison, entre autres, d’une initiation plus précoce que les femmes à l’alcool (Alvanzo, Storr et coll., 2011) comme à bien d’autres substances.
plus la fréquence de la consommation s’intensifie, plus la différence hommes-femmes se marque (sauf pour le tabac, où la différence est peu marquée) (Chung et coll, 2012).
Notons au passage que cette disparité se marque très tôt, à savoir dès l’adolescence (Malbergier et coll., 2011 ; Schepis et coll., 2011), et que l’essentiel des usages addictifs, hommes et femmes confondus, se trouve dans la population des 15-34 ans (Bergeron, 2009).
  • Il apparaît clairement dès lors que l’usage régulier de substances psychotropes est un comportement majoritairement masculin, et ce toutes substances, licites et/ou illicites, confondues (Beck, Legleye et coll., 2009). Les femmes expérimentent moins l’alcool et les substances illicites que les hommes, et lorsqu’elles le font, c’est avec moins de régularité et d’intensité que ces derniers.
  • Il est intéressant de noter que si l’homme prend des drogues et développe des troubles connexes, les femmes seraient sujettes à développer des troubles qui les conduisent vers les addictions en tant que processus d’automédication.

Les femmes consommeraient ainsi davantage d’alcool afin d’atteindre un certain état de gaieté, en vue de passer par exemple une bonne soirée, mais elles auraient également davantage tendance à boire afin d’éviter des émotions douloureuses, comme l’anxiété, des affects dépressifs ou certaines tensions (Idier, Décamps, Rascle et Koleck, 2011).

Les femmes auraient davantage de probabilités de développer une dépression avant de boire, alors que le mécanisme serait inverse chez les hommes, qui eux du coup boiraient pour ensuite développer des troubles de l’humeur (Nolen-Hoeksema, 2004, Kessler et coll, 1997 ; Sannibale et Hall, 2001).
Reste que l’influence conjuguée des troubles de l’humeur et d’une dépendance à l’alcool et/ou à des substances psychotropes explique (en partie) une plus grande incidence du suicide chez les hommes (Houle,2005).Il appert que si la consommation en intensité et en fréquence est plus élevée chez les hommes, la perception d’une consommation excessive est elle plus fréquente chez les femmes. 

Autrement dit, la tolérance sociale serait davantage du côté des hommes que de celui des femmes. La société « supporterait » donc plus difficilement l’éthylisme des femmes que celui des hommes. Ceci pouvant expliquer que ces derniers boivent davantage dans des lieux publics alors que femmes boiraient en privé.

Drogues et adolescence?

Histoire des Drogues ?

le mot Drogue?


Blue-circle-target.png Le terme « drogue » apparaît en français au XIVe siècle pour désigner un ingrédient servant à la teinture, aux préparations chimiques et thérapeutiques. Il prendra ensuite une connotation péjorative, le sens de remède non utilisé en médecine, « de produit sans usage médical reconnu » comme il est précisé (faussement) aujourd’hui dans les conventions internationales sur les stupéfiants , ou de « chose mauvaise à avaler ».

Le sens de « drogue » a rejoint au XIXe siècle celui de « stupéfiant » et désigne une substance toxique (d’où « toxicomanie »).
consommer les drogues à travers l'histoire?


Blue-circle-target.png La consommation des drogues commençait dès la nuit des temps, l’opium semble être la première substance de cet ordre à avoir été découverte il y a 8 000 ans, un peu partout dans le monde.

Dans le plus ancien langage écrit connu, le sumérien (3 100 avant Jésus-Christ), on trouve un idéogramme présentant une fleur d’opium comme " la plante de la joie ".

Les premières consommations étaient dues à leurs vertus médicinales (thérapeutiques). En effet pendant des siècles lorsque les combattants étaient blessés aucun remède n’existait pour faire face à la douleur, c’est par hasard que des sumériens ont découvert les vertus du pavot.

En incisant la plante, un liquide blanc laiteux s’en écoulait. Ce liquide possédait des pouvoirs thérapeutiques puisqu’il permet de soulager les douleurs. Ce dernier a été consommé sans modération afin de soulager les douleurs en diverses occasions. Ce liquide blanc extrait du pavot n’est autre que l’opium.

Suite à cette découverte et pendant plusieurs milliers d’années, les babyloniens, les hébreux et les égyptiens en consomment pour ses vertus thérapeutiques.

Dans l’antiquité les grecs vont découvrir que les vertus de cette substance sont multiples. Ainsi ils découvrent que cette substance soulage à la fois les douleurs physiques mais aussi les douleurs de l’âme.

Hippocrate père de la médecine moderne, va recommander cette substance bien que cette dernière a des effets néfastes et qu’elle provoque des accoutumances.

Dans la médicine arabe plusieurs ouvrages sont dédiés à la pharmacopée. Et toujours dans la lignée d’Hippocrate et Galien (théorie des humeurs).

On retrouve dans cette médecine des descriptions de médicaments et d’indications thérapeutiques de ces derniers. La base des médicaments décrit est généralement d’origine végétale, comme c’est le cas avec l’anis par exemple. Si certaines substances n’ont pas ou peu d’effets secondaires, d’autres en auront ( comme l’opium).


Au moyen âge, l’opium avait été oublié ses vertus thérapeutiques ressortent au cours du 16ème siècle, comme ce fut le cas pour la psychologie. L’opium sera mélangé à de l’eau et à d’autres substances et prescrit sous un autre nom. Il sera utilisé pour soulager les dysenteries, la grippe, la douleur mais aussi l’ulcère d’estomac et les calculs rénaux.

Histoire des drogue?


Blue-circle-target.pngLES OPIACËS

Les premières références à l'utilisation d'opiacés dans l'histoire, dans l'état actuel des connaissances, ont été décryptées à partir des tablettes sumériennes de Nippur.

Ces plaquettes d'argile gravées en caractères cunéiformes font mention d'un emploi d'opium aux époques sumérienne et babylonienne. Pour l'instant donc, il est considéré que l'origine de cet usage se situe dans les plaines de Mésopotamie 3000 ans, probablement plus, avant J.-C. 

Le Papyrus d'Ebers découvert en 1873 et rédigé à Thèbes date du XVIe siècle avant J.-C, sous Aménophis 1er, pharaon de la XVIIIe dynastie ; parmi une liste d'autres remèdes il cite l'opium. Ultérieurement, sous Ramsès II, treize siècles avantJ.-C, il y est encore fait référence en précisant une indication : « les enfants qui crient trop fort ».

En Europe, au néolithique, on en retrouve des traces ; des fouilles archéologiques des abords de cités lacustres situées en Suisse ont mis à jour des variétés non sauvages de pavot, en suggérant une culture et éventuellement un usage.

Les civilisations avancées de l'Antiquité l'ont utilisé très précocement puisque, outre les Egyptiens, les Grecs et les Romains en ont parlé, et que de nombreux objets retrouvés dans tout le Bassin méditerranéen s'ornaient de représentations du pavot blanc.

Une des premières mentions connues en Grèce remonte à Hésiode au Ville siècle avant J.-C Les origines sémantiques pour l'Occident sont bien là, puisque, entre autres, Morphée a prêté son nom au premier alcaloïde extrait de l'opium au début du XIXe siècle (la morphine) et que le « Nepenthes », drogue de l'oubli, mentionné dans l'Odyssée et assimilé au pavot, se retrouve cité à plusieurs reprises dans la littérature romantique et dans les poèmes de Baudelaire.
L'usage en est également précocement controversé chez les savants et philosophes entre le Ve et le Ille siècle avant J.-C puisque Hippocrate, Hérodote et Théophraste en parlent comme médicament de la douleur alors que Diagoras de Mélos met déjà en garde à son propos. C'est à l'époque de Mithridate, roi du Pont ou d'Andromaque l'ancien que remonterait la thériaque ; préparation complexe qui, en plus de l'opium, comprenait plusieurs dizaines de drogues et dont la carrière fut très longue puisque la composition qui portait encore ce nom a disparu du Codex en France au début du XXe siècle.
Dioscoride, 77 ans après J.-C, parle avec précision du suc obtenu par incision des capsules de pavot et nommé en tant que tel alors «opium».
Dans l'antiquité romaine, l'usage de l'opium est bien connu ; ainsi, et entre autres, Virgile y fait référence au 1er siècle avant J.-C, et Pline l'ancien, au 1er siècle après J.-C, mentionne des débats contradictoires à son sujet.
Au Ile siècle après J.-C, Galien emploie de façon habituelle la thériaque, et l'empereur Marc Aurèle l'utilise quotidiennement pour traiter ses céphalées. 

Durant le Moyen Age, les médecins arabes diffusent largement l'opiophagie et l'on retrouve mention de l'opium dans toutes les pharmacopées empiriques du Moyen-Orient et du Maghreb ; Avicenne, célèbre médecin et philosophe arabe, mourut d'ailleurs intoxiqué par l'opium en 1037 en Perse.

Bien que certains auteurs aient fait l'hypothèse de l'introduction de l'opium en Inde par les armées d'Alexandre le Grand au IVe siècle avant J.-C, il semble plus plausible que l'opium y ait été introduit, ainsi qu'en Perse, par les Arabes au Vie siècle après J.-C ; mais on sait avec certitude que le pavot fut cultivé en Inde à partir du XVe siècle.

C'est au XI Ile siècle que les croisés réintroduisirent en Europe l'opium dont on fit un usage médical parallèlement à la thériaque.

Au début du XIXe siècle, le commerce de l'opium allait, pour des raisons complexes, centrer le premier grand problème international autour de ce que l'on appelera un siècle plus tard un stupéfiant.

En Chine allaient éclater les guerres de l'opium. Puis, à partir du milieu du siècle, allait se développer, parallèlement à l'utilisation de l'opium, un usage parentéral de la morphine dans les pays occidentaux, usage qui s'étendra rapidement, entre autres, à la Chine où il prendra le relais de celui de l'opium au début du XXe siècle.
Dans la même lignée, au cours du XXe siècle, de nombreuses molécules semi-synthétiques puis synthétiques viendront se surajouter au marché légal ou illégal des opiacés.

La morphine

Plusieurs chimistes sont cités comme étant à l'origine de l'extraction et de l'étude du principal alcaloïde de l'opium, la morphine.

Il s'agit de Derosne, de Charles Seguin, chimiste des armées de Napoléon et de Friedrich de Serturner, en Allemagne.
L'extraction, les premières études et publications remontent au tout début du siècle entre 1803 et 1 808.
Son usage ne prendra de dimension que grâce à l'invention de la seringue. Cette invention date de la fin de la première moitié du siècle, elle est due à un chirurgien lyonnais Charles-Gabriel Pravaz, mais c'est en 1853 que le médecin anglais Alexander Wood pratique pour la première fois une injection de chlorhydrate de morphine avec un instrument un peu moins perfectionné que la seringue de Pravaz et qui porte le nom de son inventeur, Ferguson.
De plus en plus utilisée à partir des années 1860 dans les hôpitaux, la morphine sera d'une grande utilité pour les chirurgiens lors de la guerre austro-prussienne de 1866, de la guerre de 1870 et sur les champs de bataille de la guerre de Sécession aux Etats-Unis.
Une utilisation énorme en sera faite tant pour ses propriétés antalgiques que pour lutter contre la fatigue et la dépression. Mais, revers de son efficacité et de sa rapidité d'action, séduisantes aussi bien pour les soignés que pour les médecins, l'utilisation abusive de la morphine va s'étendre rapidement pendant et après ces guerres ; elle va remplacer très rapidement le laudanum et les pilules thébaïques.
A partir de 1880, la mode est à son apogée. En dehors du monde médical et paramédical qui constituera longtemps un des milieux les plus touchés, c'est dans les milieux bourgeois et littéraires que les adeptes de la « fée grise » vont se multiplier.
A la différence de la période précédente (avec l'opium), le côté décadent s'affirme de plus en plus dans certains milieux. On est « fin de siècle », on cultive un aspect malsain, une dégénérescence, mélangeant la morphine à l'exhibition quelque peu perverse de mœurs sexuelles dissolues et parfois à un goût pour l'occultisme.

L'héroïne et les morphiniques synthétiques

Produit semi-synthétique — il suffit de di-acétyler la morphine pour l'obtenir. l'héroïne a vu le jour en Angleterre en 1874, préparée par C.R. Wright et essayée par son compatriote F. M. Kerie.

Son action analgésique est mise en évidence à partir de 1 890 par un chimiste allemand, Dreser.
Expérimentée et prônée par une firme allemande à partir de 1 898, son indication était les maladies pulmonaires, notamment la tuberculose. 

Elle était décrite comme une médication énergique (« heroisch » en allemand d'où son nom français d'héroïne). Très rapidement, on va se rendre compte de tout le profit que l'on peut tirer de son utilisation pour guérir les morphinomanes.

Dès 1 900, un journal médical souligne « la morphine remplacée par l'héroïne, plus de toxicomanes ». En fait, le plus puissant des produits dits toxicomanogènes commence sa carrière.Il ne sera retiré de la pharmacopée française qu'en 1970 (décret du 6 février).
Son usage médical en France était, bien avant cette date, tombé en désuétude. Quelques pays d'Europe occidentale, dont la France, la Belgique et le Royaume-Uni, sont restés jusqu'aux années soixante producteurs et exportateurs d'héroïne.
En France, jusqu'aux années soixante-dix, il y avait également des producteurs clandestins recevant leur matière première entre autres de Turquie et qui revendaient l'héroïne aux maffiosi italiens ; ceux-ci alimentaient les Etats-Unis.
Curieusement, il y avait très peu d'hérolnomanes en France, contrairement à l'Egypte, à la Chine et aux Etats-Unis où l'héroïne était la principale drogue illégale utilisée.
Vers 1913, on estimait à New York que 98 % des toxicomanes utilisaient de l'héroïne. Il faut ajouter qu'entre 1920 et 1924 il existait plus d'une quarantaine de cliniques proposant des « maintenances » à l'héroïne sous contrôle médical.
En France, en dehors de la cocaïne, la morphine était l'alcaloïde préférentiellement utilisé depuis le début du siècle. Il en sera de même entre les deux guerres et jusqu'aux années soixante-dix.
On a évalué à 50 000 le nombre de morphinomanes dans les années précédant la guerre de 1914. Cette consommation était de façon prépondérante d'origine thérapeutique et se cantonnait toujours aux mêmes milieux : intellectuels, artistiques, de la prostitution, de la couture et surtout médicaux. Dans Y Encyclopédie médicale Quillet de 1936 on trouve cette phrase : « la morphine, cet alcool des riches ». 
histoire de la commercialisation des Drogues?


Blue-circle-target.pngIl a fallu l’expansion coloniale européenne pour que ces produits commencent à prendre place dans le commerce international à partir du XVII siècle. Quand André Thevet, moine cordelier d’Angoulème réalise son grand voyage sur les terres nouvellement découvertes, il voit et rapporte les pratiques indiennes en matière de consommation de produits psychotropes

Leurs vertus stimulantes ou apaisantes commencent à être exploitées par les scientifiques pour des raisons médicales. Les marchands portugais, espagnols et britanniques ramènent de l’opium en Europe aussi bien de leur lointains voyages que de l’empire ottoman.

Vers 1660, l’opium utilisé jusqu’alors pour ses vertus médicinales va l’être pour ses vertus stupéfiantes. Les hollandais, situés dans l’ile de Taiwan, vont avoir l’idée de fumer dans une pipe l’opium en le mélangeant au tabac.

Au début du XIXe siècle, les dangers d’une utilisation médicale durables de produits opiacés sont connus. Par ailleurs, la conquête d’Egypte fut l’occasion pour les français, puis pour le reste des européens, de découvrir le haschich.

Les médecins qui vont continuer à prescrire l’opium vont extraire de la plante les principes actifs qui font parties des drogues modernes.

En 1803 Il y a eu extraction de la morphine par et de la codéine, la morphine sera si puissante pour atténuer les douleurs, que malgré les effets néfastes, la médecine en produira en quantités industrielle.
Pour combattre la douleur causée par les blessures des champs de bataille, au cours de la guerre de sécession, les soldats prendront de la morphine. Cette prise engendre une accoutumance, ils deviendront les premiers morphinomanes.

L’innovation technologique a également joué un rôle important avec l’apparition des seringues hypodermiques.

En 1890 des questions sérieuses se posent concernant la dépendance, le sevrage crée les mêmes symptômes que le sevrage alcoolique.

Le regard sur la consommation de drogue change à partir du début du XXe siècle, notamment sous l’influence des états unis qui se dotent des premières législations prohibant son commerce et qui organisent une première conférence internationale en 1909. Le monde de la drogue commence à être assimilé à celui du crime.

Le monde de la drogue commence à être assimilé à celui du crime. Au fur et à mesure que progressent les interdictions, le trafic devient en effet de plus en plus rentable.

L’entreprise suisse Hofmann-Laroche, après avoir perdu le marché russe, suite à la révolution de 1917, se lance avec succès dans le trafic d’opium. C’est de ses laboratoires que sort, dans les années 40, l’acide lysergique diéthylamide, plus connu sous le nom de LSD.
A côté des grandes entreprises et des mafieux, les services secrets investissent les marchés de la drogue pour financer leurs opérations, les Français en Indochine, les Américains au Vietnam, puis un peu partout... A partir des années 60, les Etats deviennent ainsi policiers et trafiquants.
Les Etats-Unis continuent de donner le " la " de la politique mondiale de lutte contre le trafic international de drogue, et spécifiquement contre le blanchiment de l’argent qui en est issu à partir des années 80.

Les drogues dans le monde ?

Evolution de la consommation des drogues dans le monde?


Blue-circle-target.png Le nombre d’usagers de drogues a augmenté de 30 % depuis 2009.

  • En 2017, quelque 271 millions de personnes, soit 5,5 % de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, avaient consommé des drogues au cours de l’année écoulée.
Bien que ces chiffres soient similaires à ceux de 2016, si l’on considère une période plus longue, on constate que le nombre d’usagers de

drogues a augmenté de 30 % depuis 2009, où ils avaient été 210 millions à avoir consommé des drogues au cours de l’année écoulée.


Bien que cette augmentation soit due en partie à une hausse de 10 % de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, les données indiquent désormais une plus grande prévalence de l’usage d’opioïdes en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que de l’usage de cannabis en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Asie.

Le cannabis reste la drogue la plus couramment consommée au monde ; selon les estimations, 188 millions de personnes en avaient fait usage au cours de l’année écoulée. Malgré la tendance à la hausse observée dans les Amériques et en Asie, la prévalence de l’usage de cannabis est restée globalement stable au niveau mondial ces 10 dernières années. 


Répartition de la consommation des drogues dans le monde?


Blue-circle-target.png Les données indiquent désormais une plus grande prévalence de l’usage d’opioïdes en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que de l’usage de cannabis en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Asie.

Le cannabis reste la drogue la plus couramment consommée au monde ; selon les estimations, 188 millions de personnes en avaient fait usage au cours de l’année écoulée.
Malgré la tendance à la hausse observée dans les Amériques et en Asie, la prévalence de l’usage de cannabis est restée globalement stable au niveau mondial ces 10 dernières années. 

Dans l’ensemble, l’Amérique du Nord reste la sous-région où la prévalence annuelle de l’usage d’opioïdes est la plus élevée, 4,0 % de la population y consommant ce type de substances.

S’agissant de l’usage d’opiacés (opium, morphine et héroïne), le Proche et Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Ouest constituent la sous-région où la prévalence annuelle est la plus élevée, avec 1,6 % de la population. Toutefois, du point de vue du nombre d’usagers, l’Asie du Sud regroupe 35 % des consommateurs d’opioïdes et près de la moitié des consommateurs d’opiacés recensés à l’échelle mondiale.

Le gros des saisies de cocaïne a lieu dans les Amériques, qui représentaient près de 90 % du total mondial en 2017.

Les interceptions se produisent souvent à proximité du lieu de fabrication, 38 % des saisies mondiales ayant été réalisées en Colombie en 2017. L’usage de cocaïne augmente en Amérique du Nord et en Europe occidentale et centrale D’après les estimations, 18,1 millions de personnes ont pris de la cocaïne au cours de l’année écoulée.

l’Amérique du Nord (2,1 %) et l’Océanie (1,6 %) présentant les taux de consommation les plus élevés. Si l’Amérique du Nord a vu l’usage de cette drogue reculer entre 2006 et 2012, on y observe à présent des signes d’augmentation, comme c’est le cas en Europe occidentale et centrale, en Océanie et dans certains pays d’Amérique du Sud.

Dans certaines zones d’Asie et d’Afrique de l’Ouest, des informations font état de la saisie de quantités croissantes de cocaïne, ce qui laisse supposer que sa consommation pourrait augmenter, en particulier parmi les citadins aisés dans les sous-régions où cet usage était auparavant peu courant.

Les quantités de méthamphétamine

saisies en Asie de l’Est et du Sud-Est ont été multipliées par huit et plus entre 2007 et 2017, pour atteindre 82 tonnes, soit 45 % du total mondial.
En 2018, selon les données préliminaires disponibles, elles auraient de nouveau fortement progressé, pour s’établir à environ

116 tonnes. Selon ces mêmes données, la Thaïlande pourrait avoir dépassé la Chine en matière de saisies de méthamphétamine, en particulier de comprimés de cette substance.

En 2018, sur les quelque 745 millions de comprimés de méthamphétamine déclarés saisis en Asie de l’Est et du Sud-Est, 515 millions l’ont été en Thaïlande. La fabrication et le trafic de méthamphétamine se sont récemment déplacés géographiquement de la Chine vers d’autres pays de la sous-région. 
pour plus de détails https://www.unodc.org/wdr2019/
Cannabis: la Drogue la plus consommée au monde


Blue-circle-target.png Pour plus de détails : Consulter la fiche sur les cannabis

Drogues et législations ?

Législations dans le monde?


Blue-circle-target.png En France, Le principe général de la loi sur les stupéfiants est l’interdiction de leur usage, même simplement récréatif.

  QUE DIT LA LOI SUR L’USAGE ILLICITE ?

« L’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende » (Article L.3421-1 du Code de la santé publique).

Cette interdiction concerne aussi bien l’usage public que l’usage privé et elle ne fait aucune différence entre les drogues. Qu’il s’agisse de cannabis ou d’héroïne, les peines encourues pour usage illicite de stupéfiants sont les mêmes et peuvent aller jusqu’à un an d’emprisonnement.

LE TRAITEMENT JUDICIAIRE DES AFFAIRES D’USAGE DE STUPÉFIANTS

Si la loi ne prévoit aucune différence entre les stupéfiants, dans les faits les juges tiennent compte du danger de la substance saisie lorsqu’ils déterminent la peine applicable à l’usager.

La loi permet par ailleurs aux procureurs de la République de ne pas « poursuivre » l’usager et de choisir de mettre en œuvre des « mesures alternatives aux poursuites ».

Ces mesures peuvent être le rappel à la loi, l’orientation vers une structure sanitaire ou sociale, l’obligation de suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de stupéfiants, l’injonction thérapeutique. Le procureur peut aussi mettre en place une composition pénale.

Dans le cadre de la composition pénale, plusieurs mesures peuvent être proposées telle qu’une amende, une injonction thérapeutique, le retrait provisoire du permis de conduire, le suivi d’un stage de sensibilisation, etc. A la différence des autres alternatives aux poursuites, les mesures exécutées dans ce cadre sont les seules à être inscrites au casier judiciaire.

Législation en Tunisie?


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  • Article premier – La présente loi a pour but la prévention de la consommation des stupéfiants, la guérison de ses consommateurs et la lutte contre son usage illicite.

Elle vise également à promouvoir la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre l’usage illicite des stupéfiants dans le cadre des conventions internationales, régionales et bilatérales ratifiées par la République tunisienne.

  • Art. 2 – Au sens de la présente loi, on entend par :

1. Les stupéfiants : Tous les produits inscrits sur la liste annexée à la présente loi, qu’ils soient naturels ou composés ou préparés, quel que soient leurs natures ou leurs formes et à n’importe quelle étape de leur croissance ou de leur composition chimique.

2. L’usage illicite : Toutes les infractions établies par la présente loi.

3. La production : La séparation des substances stupéfiantes de leur origine végétale ou de leur matière première.

4. La culture : Tout acte de semer des graines dans le but de la germination, ou des actes d’entretien des plantes depuis le début de leur croissance et jusqu’à leur maturité et leur récolte. Elle comprend également tout acte d’entretien de n’importe quelle partie de la plante ou de ses graines à toute étape de croissance.

5. La contrebande : Tout ce qui est considéré ainsi conformément à la législation douanière en vigueur, ainsi que de faire entrer ou sortir du territoire tunisien ou transporter en transit des substances stupéfiantes d’une manière illicite.

6. La fabrication : Toutes les opérations, autres que la production, qui permettent d’obtenir des substances stupéfiantes. Elles comprennent la purification, l’extraction, la composition, l’entrée, la transformation du stupéfiant, ainsi que la fabrication de substances autres que celles composées par les pharmacies sur ordonnance médicale.

7. Le transport : Transporter les substances stupéfiantes d’un endroit à un autre sur le territoire tunisien.

8. La distribution contrôlée : une procédure qui permet aux cargaisons illicites de drogue de poursuivre leurs parcours à l’extérieur, à travers ou sur le territoire d’un ou de plusieurs pays, avec la connaissance des autorités compétentes ou sous leur contrôle afin de révéler l’identité des personnes impliquées dans la commission des infractions prévues par la présente loi.

9. Le groupe criminel organisé : Un groupe ayant une structure organisée composé de trois personnes ou plus pour une durée quelconque et agissant de concert dans le but de commettre l’une des infractions prévues par la présente loi, pour en tirer directement ou indirectement des avantages financiers ou matériels.

  • Art. 3 – Sont interdites la culture des plantes naturelles, et la préparation des stupéfiants inscrits sur la liste annexée à la présente loi, ainsi que leur consommation, production, récolte, détention, possession, propriété, achat, transport, circulation, cession, offre, livraison, trafic, distribution, courtage, importation, exportation, fabrication, extraction ou contrebande.

Sont également interdites toutes les opérations agricoles, industrielles ou commerciales se rapportant aux stupéfiants, à l’exception des cas légalement permis, dans le domaine exclusif de la médecine, de la médecine vétérinaire, de la pharmacie et de la recherche scientifique, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur.

  • Art. 23 – Est puni d’une amende de mille dinars à cinq mille dinars, tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle des stupéfiants, et qui n’a pas accepté de suivre le traitement médical, ou psychique, ou social, ou d’être mis sous surveillance médicale dans un établissement sanitaire tel que prévu par l’article 13 de la présente loi, ou qui s’est abstenu de sa mise en œuvre ou l’a interrompu, à condition qu’il n’ait pas bénéficié antérieurement d’arrêt des poursuites ou du procès pour les mêmes faits.

Sera également puni d’une amende de deux mille dinars à cinq mille dinars tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle des stupéfiants arrêté pour la deuxième fois dans les cas interdits par la loi.

  • Art. 24 – En cas de récidive, est puni d’un an à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de deux mille dinars à cinq mille dinars tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle des stupéfiants. Dans le cas où le tribunal prononce une peine de prison ferme, il peut la remplacer par une peine de travail d’intérêt général conformément par l’article 15 bis et suivants du Code pénal.
  • Art. 25 – Est puni d’une amende de mille dinars à deux mille dinars, quiconque fréquente sciemment un lieu affecté et aménagé pour l’usage des stupéfiants et dans lequel il en est fait usage.
Législation du cannabis en Tunisie?


Blue-circle-target.png Les lois tunisiennes sur le cannabis


Peut-on posséder et consommer du cannabis en Tunisie ?

 La possession et la consommation de cannabis sont illégales en Tunisie, conformément à la Loi sur les stupéfiants de 1992. Avant 2017, la législation tunisienne en matière de drogues était connue pour sa sévérité ; les personnes arrêtées avec même de petites quantités étaient condamnées à une peine minimale obligatoire d’un an d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un maximum de cinq ans. S’ajoutait à cette peine une amende de 1 000 à 3 000 dinars tunisiens (environ 300 à 900 euros). 

La loi était inflexible et appliquée sans égards aux situations individuelles. Par exemple, non seulement punissait-elle ceux qui consommaient ou possédaient du cannabis, mais aussi ceux qui tentaient en utiliser ou en posséder. La consommation pouvait également être sanctionnée, même en l’absence de preuve. En outre, le tribunal pouvait contraindre un contrevenant à suivre un traitement dans un hôpital public.

Les citoyens et les militants tunisiens ont vivement protesté contre cette loi, la seule du Code pénal interdisant aux juges de prononcer une peine en fonction des circonstances individuelles. Amna Guellali, directrice tunisienne de Human Rights Watch, a déclaré que « la loi draconienne sur la drogue en Tunisie a eu des conséquences désastreuses sur la vie de milliers de citoyens (…) Cette politique répressive n’a pas sa place dans une Tunisie qui se soucie des droits de la personne ».

La loi a été modifiée en 2017 (principalement en raison de la surpopulation carcérale). Le gouvernement a permis aux juges de réhabiliter les accusés dès l’annonce du jugement, évitant ainsi des peines de prison inutiles. Les juges ont en outre reçu davantage de pouvoirs en matière de détermination de la peine et ont aussi été permis de prendre en compte des circonstances atténuantes.

En mai 2018, un tribunal a prononcé la première peine modifiée – une peine de prison avec sursis accompagnée d’une amende. Les défenseurs des droits de la personne ont applaudi le jugement, quoiqu’ils aient également souligné la nécessité de poursuivre les réformes.


Peut-on vendre du cannabis en Tunisie ?

En vertu de la Loi sur les stupéfiants, il est illégal de vendre ou de fournir du cannabis. Les contrevenants sont condamnés à des peines de prison allant de six à dix ans. Pour ceux impliqués dans l’importation et l’exportation de drogues, la peine est encore plus sévère : un minimum de dix ans d’emprisonnement avec possibilité d’emprisonnement à vie. Une amende de 20 000 à 100 000 dinars tunisiens est également prévue pour ces crimes.

Malgré ces peines sévères, le trafic de drogue demeure répandu dans le pays, en grande partie à cause de l’importation de haschich du Maroc (en passant par l’Algérie).


Peut-on cultiver du cannabis en Tunisie ?

La loi interdit également la culture de cannabis, que ce soit à des fins personnelles ou médicales. La culture est considérée comme une infraction grave (aussi grave que la vente ou l’approvisionnement) et entraine la même peine.

En 2005, les autorités tunisiennes ont affirmé avoir totalement éradiqué la culture du cannabis. Cependant, les preuves suggèrent qu’il est toujours cultivé dans le nord du pays, près de la frontière algérienne.


Les drogues dans le milieu scolaire?

Statistiques


Blue-circle-target.pngSelon l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT):

a/ Concernant le tabac : A 17 ans, plus de 4 jeunes/10 déclarent une consommation de tabac au cours des 30 derniers jours. Pour ce qui est de l'usage quotidien : même s'il a baissé significativement entre 2005 et 2008, il reste encore 28% des filles de 17 ans et 30% des garçons du même âge qui déclarent un usage quotidien. La moyenne d'âge de la première cigarette est de 13,5 ans (un peu plus tôt pour les garçons). Lorsque l'on compare les niveaux de consommation des jeunes de 16 ans entre les différents pays d'Europe, la France se situe dans la moyenne européenne.

b/ Concernant l'alcool :

C'est le produit psychoactif le plus consommé chez les jeunes de 17 ans. Chez l'adolescent de moins de 14 ans, la consommation d'alcool reste rare, même si la moyenne d'âge au moment du premier verre d'alcool est d'environ 11 ans (fêtes de famille, première communion, Jour de l'an, mariages, ....) En revanche, à 17 ans, on observe des comportements de consommation déjà bien installés, notamment chez les garçons : - 8 jeunes/10 déclarent au moins un usage au cours des 30 derniers jours (71% pour les filles et 81% pour les garçons). Plus la quantité consommée et la fréquence augmentent, plus le décalage entre filles et garçons se creuse (18% de garçons déclarent un usage régulier, soit 10 consommations au cours du dernier mois, contre 6% de filles). - En ce qui concerne l'ivresse : 1 jeune/2 déclare avoir été ivre au cours de 12 derniers mois, et 1/10 au moins 10 fois au cours des 12 derniers mois (surtout des garçons). - Enfin, concernant les pratiques de Binge Drinking, la moitié des jeunes de 17 ans déclarent avoir bu plus de 5 verres en au moins une occasion au cours des 30 derniers jours (2,4% déclarent l'avoir fait au moins 10 fois dans cette période). Par rapport aux autres pays européens, la France se situe en 15ième position pour ce qui est de la consommation mensuelle chez des jeunes de moins de 16 ans (64%), derrière l'Autriche qui prend la première place(80%) et devant l'Islande qui prend la dernière (31%). [chiffres de l'OFDT : Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies]

c/ Concernant le cannabis :

C'est la première substance illicite consommée. En population générale (12-75 ans) : on trouve 1,2 millions de consommateurs réguliers (au moins 10 consommations dans le mois). 1/4 des adolescents de 17 ans (20% de filles, 30% de garçons) déclarent avoir consommé du cannabis au cours du dernier mois (le plus souvent en week-end). En général, cette pratique est très rare entre 12 et 13 ans, et s'intensifie à partir de 14 ans. Il y aurait une relative stagnation, voire baisse de la consommation chez les adolescents depuis le début des années 2000. La consommation des jeunes à l'âge de 16 ans (où elle est comparée) est l'une des plus élevée d'Europe : 15% déclarent un usage au cours du dernier mois (3ième place parmi les pays européens).

EN TUNISIE 

Une étude récente menée par le ministère de l’Education en avril 2019, a révélé que le taux de consommation de drogue dans le milieu scolaire, s’élève à 9,2%. Un taux de 1,7% du nombre total des usagers, avait atteint le stade de dépendance, selon l’étude.

Menée sur un échantillon de 12500 élèves répartis sur 188 établissements scolaires, l’étude a encore démontré que 77% des élèves se déclarant consommateurs de drogue et appartiennent au groupe d’âge 16-18 ans.

Un taux de 78% des consommateurs sont des garçons, alors que 90% du nombre total de consommateurs, sont issus d’un milieu social moyen ou aisé, précise la même source.

Selon l’étude, environ 45% de ces consommateurs sont exposés à la violence verbale et physique, tandis que 86,3% d’entre eux ont séché l’école plus d’une fois, alors que 77,6% ne se sont livrés à aucune activité culturelle ou sportive pendant leurs temps libres.

Rôle de l'école


Blue-circle-target.png Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime Vienne

Les principes directeurs ont été élaborés en consultation avec un groupe de praticiens comprenant des jeunes, des experts, des décideurs et des chercheurs de plusieurs pays, qui ont porté des jugements professionnels après avoir examiné les résultats des recherches et la pratique en vigueur en matière d'éducation au problème des drogues dispensée en milieu scolaire.

  • Principe 1

L'accent porté sur les résultats d'apprentissage, sur les facteurs environnementaux et sur les partenariats et collaborations est essentiel au succès de l'éducation en milieu scolaire pour la prévention de l'abus de drogues.

Les écoles qui visent à changer les comportements d'utilisation de drogues directement risquent l'échec parce que “l'objectif” leur échappe. Il convient de reconnaître que l'école influence les comportements (elle ne les détermine pas) par le développement des connaissances, des compétences et la culture des valeurs chez les élèves. Cela suppose bien entendu que l'on accorde un temps suffisant à l'obtention de résultats d'apprentissage clairement délimités et aux partenariats de collaboration avec la famille et la communauté afin d’établir une atmosphère porteuse de recherche d'une croissance personnelle et scolaire.

  • Principe 2
Les résultats d'apprentissage concernant la drogue devraient être recherchés dans le contexte du programme d'études sur la santé ou de tout autre domaine d'étude approprié pouvant offrir la progression, la continuité et les liens nécessaires avec les autres questions de santé qui ont une incidence sur la vie des élèves.

Les programmes isolés ne peuvent pas fournir les éléments de caractère global et de développement permanents qui favorisent le développement de compétences et de valeurs personnelles et sociales. De la même façon que l'abus de drogues n'est pas un phénomène isolé dans un vide mais fait partie de la vie globale du jeune, l'éducation en vue de la prévention devrait s'ouvrir à d'autres questions importantes pour les jeunes, y compris le développement à l'adolescence, la maîtrise des tensions et la capacité de faire face, la sexualité, la collaboration entre le foyer et l'école et les rapports interpersonnels.

  • Principe 3
L'environnement scolaire devrait favoriser l'obtention de résultats éducatifs et l'établissement de partenariats productifs. Les élèves répondent de manière positive à un environnement scolaire caractérisé par la culture, le milieu, l'éthique, le sentiment communautaire, les objectifs et un sentiment d'ordre — dans lequel ils estiment être traités de manière loyale.

Les élèves bénéficient de leur scolarité quand ils ressentent que l'école répond à leurs attentes, quand l'école fait clairement percevoir ce que les élèves devraient savoir et savoir faire, et comment ces résultats peuvent être obtenus et mesurés.

  • Principe 4
Des partenariats de collaboration devraient être établis pour la prise de décision Les élèves, le personnel scolaire, les parents, les praticiens de la prévention, les organismes consultatifs et la communauté au sens large devraient collaborer pour prendre les décisions sur la politique à mener en matière de drogues, y compris pour la gestion des incidents. Une approche marquée par la collaboration pour la définition des politiques renforce les valeurs souhaitées et les comportements cohérents à l'école, à la maison et dans la communauté.
  • Principe 5
L'enseignement et l'apprentissage devraient être interactifs. Les techniques interactives d'enseignement telles que les débats, les séances

de réflexion, la prise raisonnée de décisions, l'entraînement à l'affirmation de soi et le jeu de rôle favorisent l'acquisition de nouvelles compétences et de nouveaux comportements parce qu'elles stimulent la participation active de tous les élèves. Un climat porteur dans la classe sera favorisé si l'on conduit des activités par petits groupes, ce qui est propice à la communication d'égal à égal et à une participation maximale.

  • Principe 6
Les programmes éducatifs pour la prévention de l'abus de drogues devraient être réactifs et globalisants les programmes éducatifs pour la prévention de l'abus de drogues devraient tenir compte des niveaux d'utilisation des drogues parmi les individus et dans la société, des facteurs de risque et de protection, des sexes, de l'appartenance ethnique, de la culture, de la langue, du niveau de développement, du niveau des capacités, de la religion et de l'orientation sexuelle.
L'interaction avec les élèves conduite d'une manière qui reconnaisse la réalité de leur milieu et de leur expérience est facteur d'ouverture permettant aux élèves de faire des apports significatifs aux programmes d'éducation pour la prévention de l'abus de drogues. 

Les élèves réagissent de manière positive quand leurs besoins individuels et les besoins des utilisateurs et des non-utilisateurs sont reconnus et quand les voies de communication sont maintenues ouvertes sans pour autant que l'usage de drogues ne passe pour condamnable.

  • Principe 7
La formation des enseignants à l'éducation pour la prévention de l'abus de drogues renforce l'impact et la durabilité des programmes de prévention de l'abus de drogues.

Offrir aux enseignants une formation professionnelle consistant en une ouverture sur l'éducation pour la prévention de l'abus de drogues qui leur permette de mettre en œuvre une batterie de stratégies d'apprentissage, de ressources et de techniques d'évaluation appropriée aux besoins des élèves, plutôt que de n'offrir qu'une formation à l'application d'un programme ou d'une ressource spécifique, permet aux programmes de trouver un plus fort impact et une meilleure durabilité. Les enseignants devraient se voir offrir l'appui de leur hiérarchie, ainsi que des conseils techniques et des possibilités de mise en réseau pour partager les succès comme les problèmes.

  • Principe 8

Les programmes, les stratégies et les ressources devraient être conçus pour appuyer l'enseignant, favoriser l'obtention des résultats des apprentissages relatifs aux drogues et contribuer à l'amélioration à long terme de l'environnement et de l'éthique scolaires.

Les programmes et les ressources d'éducation en matière de drogues devraient être choisis pour compléter le rôle de l'enseignant en faisant intervenir des ressources externes qui mettent en valeur ce rôle sans s'y substituer. La crédibilité du rôle de l'enseignant pour ce qui est de répondre aux besoins des élèves peut être compromise lorsque des programmes mis au point de l'extérieur sont imposés aux écoles.

  • Principe 9

Les programmes de prévention de l'abus de drogues et leurs résultats devraient être évalués régulièrement pour établir leur intérêt et pour améliorer la conception des programmes futurs.

Certains programmes d'éducation pour la prévention de l'abus de drogues ne sont pas efficaces, et d'autres sont carrément contre-productifs. Les écoles peuvent éviter les pratiques nocives en se rapportant aux principes, aux directives et aux modèles de bonne pratique qui, représentent des normes pour structurer et guider l'évaluation des programmes et des résultats.
  • Principe 10
Les politiques et les procédures de gestion des incidents liés aux drogues dans les écoles devraient être élaborées de manière collaborative et recevoir une large publicité pour engendrer des réponses positives Certaines réponses à l'usage de drogues peuvent marginaliser et stigmatiser les élèves.
La détection de l'usage de drogues dans une intention exclusivement punitive n'est pas une stratégie productive, sauf si la salubrité et la sûreté de la vie de la communauté scolaire sont compromises, et cette démarche risque d'aliéner les élèves en danger et de les rejeter du seul lieu où des personnes compétentes et des activités spécifiques peuvent soutenir leurs efforts pour changer. 
comment se comporter avec un élève drogué


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Outre les odeurs suspectes, plusieurs signes peuvent alerter un enseignant. Il faut être attentif à une convergence d’indices liés à la fréquentation des cours, au comportement en classe, à l’état physique ou aux résultats scolaires, indique Marie-Jo Jorda, ancienne éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), devenue formatrice d’enseignants au sein de classes relais.

Lorsqu’un élève somnole ou s’endort en classe, arrive souvent en retard, multiplie les absences, se renferme sur lui-même, devient agressif ou apathique, a le regard vague, les pupilles dilatées, souffre de tremblements, de troubles de l’élocution, se met à délirer, travaille moins bien cela peut cacher une consommation de drogue.

Ne pas agir, c’est prendre le risque de laisser un élève gâcher sa scolarité, voire, dans le pire des cas, passer aux drogues dures et faire une overdose. C’est aussi prendre le risque de laisser s’installer un trafic au sein de l’établissement, car on passe vite du statut de consommateur à celui de revendeur.

La drogue à l’école, c’est enfin la porte ouverte à davantage de violence et d’insécurité , prévient Marie-Jo Jorda.

Pour l’enseignant, le premier réflexe est d’alerter le chef d’établissement  qui pourra, à son tour, alerter la police ou saisir le procureur de la République , puis les parents. L’enseignant ne doit pas rester seul face à l’élève. L’attitude qu’il doit adopter à son égard est essentielle.
Il faut éviter les réactions d’indifférence, éviter de faire la morale et ne pas stigmatiser l’élève. Le pire, affirme Marie-Jo Jorda, c’est de renvoyer à l’élève une image de toxicomane. Un adolescent qui consomme des substances illicites est une personne en devenir. Il faut le lui rappeler, notamment pour lui faire comprendre que l’on a confiance en lui et qu’on sait qu’il est capable de faire autre chose que de se droguer.

Les drogues et Média ?

Les médias face aux drogues


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Les médias face à la drogue

Un débat organisé par l’observatoire géopolitique des drogues J.P. TRANCHANT

Dans les médias européens, l’information sur les problèmes de la drogue véhicule généralement des simplifications, des approximations et parfois même des préjugés, qui constituent autant d’obstacles à l’adoption des politiques de prévention de la toxicomanie ainsi qu’à la mise en place de politiques économiques alternatives à l’égard des pays producteurs.

Les multiples facettes du sujet - production, consommation, blanchiment, relations internationales - doivent être traitées ensemble pour pouvoir répondre à la question essentielle : le combat contre l’abus des drogues est-il bien le sujet d’une politique concrète, dont le suivi est un devoir d’information pour les gouvernants et un droit à être informés pour les citoyens?

Pour le directeur de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants, l’action de la presse interfère directement avec l’action du policier. En ce sens elle ne peut être ignorée. La police est même obligée de communiquer pour canaliser l’information et protéger les personnes en cause.

La course au scoop et l’absence de réflexion en profondeur peuvent également gêner l’action de la police. Les pressions diplomatiques s’exercent aussi bien sur la presse que sur la police. Ainsi lors d’une saisie de cannabis en Espagne, l’origine marocaine de la drogue est rarement évoquée, de même des ministres pakistanais impliqués dans le trafic de drogue ne seront pas inquiétés lors d’une visite en France à cause des enjeux financiers liés à la vente d’armes au Pakistan.

Le procureur général de canton de Genève illustre le vécu de terrain d’un magistrat.

Au niveau législatif, le parquet de Genève dispose depuis 1990 d’une norme sur le blanchiment, qui lui permet de traiter les dossiers concernant la dernière partie du lavage de l’argent.

En effet, la Suisse de par sa situation et par la qualité de ses services financiers et bancaires reçoit l’argent déjà lavé, produit de trafics de drogues commis à l’étranger. Les appuis logistiques font par contre grandement défaut. La Suisse de par son système fédéraliste compte vingt six codes différents de procédure pénale, et deux niveaux judiciaires, le niveau cantonal et le niveau fédéral. Ces barrières nationales sont un handicap incontournables pour la justice mais deviennent un abris pour les trafiquants. Autre difficulté le secteur parabancaire qui contrairement au secteur bancaire n’est pas du tout réglementé. Compte tenu de ses faiblesses au niveau logistique, les relations avec la presse sont essentielles.
Les journalistes sont avec les banques ceux qui ont le plus d’informations. Ils ont accès à des archives dont ne disposent pas les services policiers ou les magistrats. La collaboration des banques au niveau financier et celle de la presse en matière d’information permettrait le maximum d’efficacité.

Le docteur Claude Olievenstein, directeur du centre Marmottan situe la prévention à trois niveaux. La prévention primaire qui doit protéger la société contre un certain nombre de phénomènes qui la mettent en danger - le chômage, le racisme, le problème de l’immigration ... - Ces phénomènes conduisent à une acculturation des citoyens, c’est à dire à l’impossibilité pour eux de maîtriser les capacités fournies par les sciences modernes.

La prévention secondaire consiste à éviter, lorsqu’une partie de la société est contaminée, que le reste ne le soit. Elle exige qu’on apprenne aux jeunes à devenir des citoyens et à faire des choix. Cela passe par l’éducation civique, non par des interdits.
La prévention tertiaire consiste à organiser l’accueil des gens contaminés et à leur donner la possibilité de sortir de la toxicomanie et de redevenir des citoyens. En ce sens Claude Olievenstein est plutôt contre la substitution - méthadone, subutex - car elle transforme les gens en infirmes médico-légaux. Il propose d’organiser les Etats généraux de la jeunesse afin d’ouvrir un véritable débat en utilisant les médias, notamment au sujet de la légalisation ou la non légalisation des produits stupéfiants.

L’observatoire géopolitique des drogues a rencontré des problèmes de relation avec la presse sur plusieurs de ses thèmes de travail.

Concernant la situation des cultivateurs de cannabis, de pavot et de cocaier, qui sont le maillon le plus vulnérable de la chaîne des drogues, le rôle de la presse serait de mieux informer l’opinion afin de faire pression sur les gouvernements des pays riches pour qu’ils favorisent la mise en place de politiques alternatives.
Les programmes d’ajustement structurel administrés par les organisations financières internationales dans les pays du Tiers monde ont comme effet pervers de stimuler les productions illicites. Mais cette problématique est très peu envisagée dans la presse internationale. Enfin l’attitude ambiguë des pays riches vis à vis de la drogue est un fait complètement ignoré du grand public. D’une part ils dénoncent ce trafic comme principal fléau menaçant l’humanité et ils déclarent lui livrer une guerre sans merci, d’autre part ils privilégient leurs intérêts économiques et géostratégiques dès que ceux-ci entrent en conflit avec les problèmes de drogue.

Les drogues dans les programmes et curriculum ?

Les Drogues dans les manuels de biologie ?


Blue-circle-target.png A travers l'étude faite par Mohamed M’TAWAA qui s'intitulait <<Etude du degré d’implication de l’élève dans la construction de son propre savoir à travers l’analyse comparative de cinq manuels de l’enseignement secondaire Tunisien. Cas de l’éducation en matière de drogue en SVT en Sciences Biologiques (SB), il a pu conclure que:

A l’exception du manuel de la 4ème Sport, le degré d’implication de l’élève dans la construction de son savoir relatif au thème de drogues, est faible dans tous les manuels de l’enseignement secondaires Tunisiens qui traitent ce thème; il s’agit des cinq manuels dont nous avons choisi notre corpus d’étude. L’insuffisance de l’implication de l’élève est une déviation par rapport aux finalités de la réforme de 2002 et aux recommandations générales des programmes.

selon (Hrairi,2018) l’analyse des programmes officiels des SVT actuellement en vigueur permet de révéler l’existence de plusieurs thèmes qui se prêtent à l’éducation aux risques des substances psychoactives et la prévention des conduites addictives et qui peuvent constituer des portes d’entrée à des séquences de prévention d’addiction en classe.
Nous citons à titre d’exemple l’hygiène de l’appareil respiratoire où une partie de ce thème est consacrée à l’impact du tabagisme sur l’appareil respiratoire, « La toxicomanie : le tabagisme, l’alcoolisme, les drogues », « Reproduction humaine et santé : hygiène de la procréation (risques liés au tabagisme, à l’alcoolisme et à la toxicomanie) », l’alcoolisme, la toxicomanie et leurs impacts sur différentes fonctions de l’organisme (la respiration, la reproduction, le système nerveux, etc.).
Cependant, bien que plusieurs thématiques détectées se prêtent à des activités de prévention de l’addiction, cette dernière reste peu valorisée et explicite par rapport aux potentialités curriculaires offertes.


Blue-circle-target.pngReflexion:

il faut accorder plus de place à la prévention des conduites addictives au sein du curriculum prescrit tunisien tout en tenant compte de l’âge de consommation de substances psychoactives qui est est assez précoce en Tunisie (au dessous de 10 ans pour le tabac) .

d’augmenter significativement les enseignements consacrés aux sciences de la vie et de la terre, afin d’y intégrer dès l’école primaire et jusqu’à l’université, une information régulière sur les dangers de ces drogues; etde promouvoir des actions collectives de sensibilisation sur les risques des drogues licites tout en essayant de développer chez l'apprenant le sens de l’analyse critique des valeurs .

Drogues et violence ?

Drogues cause de violence ?

Blue-circle-target.png Types de violences Violences psychopharmacologiques

Ce premier type concerne les actes d'agression résultant des effets psychopharmacologiques d'une substance donnée sur le fonctionnement psychologique individuel.

Ainsi, la consommation de telle ou telle substance, par les perturbations temporaires des capacités cognitives et des ressources émotionnelles d'un individu qu'elle induit, augmente la probabilité de l'apparition d'une conduite d'agression, notamment en situation de conflit interpersonnel. 

Lorsqu'une consommation de substances précède la réalisation de violences à l'échelle de quelques heures, on peut parler de relations proximales.

L'usage de méthodologies fondées sur l'échantillonnage d'expériences de vie ou du journal personnel permet d'établir l'antériorité chronologique des consommations sur les violences. Par exemple, Fals-Stewart et al. ont analysé les journaux intimes tenus pendant 15 mois par des participants ayant déjà été impliqués dans des violences conjugales et ont montré que la probabilité d'une agression physique perpétrée par un homme sur sa partenaire augmentait de 8 fois les jours où l'homme buvait de l'alcool, par rapport à des jours sans consommations.
La probabilité d'apparition d'agressions graves était multipliée par 11 les jours de consommation. Plus de 60 % des épisodes agressifs se produisaient dans les deux heures qui suivaient les consommations masculines.
D'autres travaux indiquent que la consommation de drogue accentue le rythme de la délinquance en cas de dépendance. Il a également été observé que la consommation de drogues illicites en prison était un facteur de risque de délinquance post-carcérale.

Plusieurs mécanismes généraux ont été identifiés pour rendre compte des effets psychopharmacologiques directs des drogues sur les conduites d'agression



  == STIMULATION DE L'ACTIVITÉ PHYSIOLOGIQUE ET MOTRICE ==


La consommation de substances est susceptible de produire une élévation de l'activité physiologique (rythme cardiaque, pression artérielle, conductivité électrodermale, dont les liens avec l'agression à court terme sont avérés. Une telle stimulation de l'activité psychomotrice conduit à favoriser des comportements de recherche de sensation et d'agitation générale, ce qui influence les prises de risques individuelles ou collectives ainsi qu'une minimisation de leurs conséquences perçues.


  == INHIBITION DE L'ANXIÉTÉ ==


Plusieurs drogues dont l'usage est particulièrement répandu comme les benzodiaépines et l'alcool diminuent l'anxiété chez les consommateurs, et sont d'ailleurs fréquemment consommées dans ce but.
On considère que l'effet de ces substances sur le système gabaergique rendrait compte des phénomènes violents. Les inhibitions à la violence, acquises durant le processus de socialisation, résultent d'une association entre l'anxiété et la commission de conduites socialement sanctionnées. Les drogues qui diminuent l'anxiété et la perception de menace concernant les conséquences de la violence favoriseraient donc les conduites agressives .
 == ÉLÉVATION DE LA SENSIBIlITÉ A LA DOULEUR ==

Certaines drogues comme l'alcool augmentent le seuil de perception de la douleur. Bien l'alcool ait été employé comme anesthésia, dans le passé, il s'avère qu'à des doses modérées et durant l'élévation de l'alcoolémie, il augmenterait en réalité la sensibilité à la douleur chez l'animal etl'humain.
Ainsi, la sensibilité aux stimulations environnementale étant exacerbée, les réactions à des informations aversives seraient plus extrêmes et souvent plus défensives. On observe également que la sensibilité à la douleur physique est plus élevée chez les garçons ayant une histoire familiale d'alcoolisme.
  == ILLUSIONS, MENACE, IDÉES PARANOïDES ==
Selon de nombreux praticiens, du fait de l'influence active des substances, mélangées ou non, ou d'une réaction liée au sevrage, certaines drogues produisent des illusions, des idées paranoïdes et des « psychoses toxiques» susceptibles de favoriser un recours défensif à la violence.
C'est l'un des effets de l'alcool, des amphétamines, de la cocaïne, de la phencyclidine (PCP) ou de la kétamine.
L'usage chronique de substances dans la population psychiatrique est également lié, selon Link et Stueve , à l'apparition ou l'aggravation de croyances irrationnelles chez l'individu (les autres lui vewent du mal, son cerveau est contrôlé par des forces supérieures...). 
 == PERTURBATION TEMPORAIRE DES CAPACITÉS COGNITIVES ==
Les drogues induisent des perturbations temporaires du système cognitif qui affectent certaines fonctions impliquées dans la régulation des conflits interpersonnels, notamment les fonctions exécutives, les capacités attentionnelles, et les mécanismes de reconnaissance des expressions faciales dont la perturbation affecte les conduites violentes.
Par exemple, sous l'influence de l'alcool, un événement désagréable est plus fréquemment interprété comme intentionnel qu'accidentel.


 == EFFETS NEUROTOXIQUES ==


La neurotoxicité est une atteinte « réversible ou irréversible de la structure et/ou des fonctions du système nerveux central (et/ou périphérique) par des agents physiques, chimiques ou biologiques»). 

Elle peut se mesurer par la perte de cellules nerveuses, la présence de dépôts dans les corps neuronaux et terminaisons nerveuses (axones, dendrites), ou l'hypertrophie de cellules gliales.

Selon le rapport Roques, les substances ayant le plus fort potentiel neurotoxique sont l'ecstasy (très fort), l'alcool, les psychostimulants et la cocaïne (fort), suivies de l'héroïne (faible). L'altération de certaines structures cérébrales favorise l'apparition de troubles psychiatriques et moteurs.


 == EFFETS INDUITS PAR LE SEVRAGE ==

 Après un usage prolongé, l'arrêt des consommations s'accompagne de troubles divers qui résultent du sevrage.

La plupart des substances psychoactives produisent, lors d'un; manque ou d'un sevrage, un ensemble de perturbations cognitives et émotionnelles susceptibles d'infléchir les comportements de l'individu dans le sens d'une irritation accrue, de l'hostilité et de la violence.

Ceci est attesté par diverses enquêtes et études expérimentales. Les effets du sevrage  sont également considérés comme particulièrement prononcés lorsqu'il s'agit de dépresseurs (alcool, opiacés), et favorisent chez certaines personnes l'irritabilité, l’agitation, voire des épisodes hallucinatoires.


  Violence systémique 

La violence qui se produit au sein du système de distribution de la drogue relève de ce que Goldstein désigne par la violence systémique et résulte l'indisponibilité de la loi et des agents du contrôle social lorsqu'il s'agit de transactions illégales et d'économie délinquante.

Lors de conflits liés à des différends territoriaux, le remboursement de dettes ou les désaccords concernant la qualité ou la quantité des substances concernées, l'usage de l'intimidation et de la force apparaissent comme des modalités inévitables.
Le port d'arme devient la norme. Par exemple, à Pittsburg, dans un échantillon de jeunes de 19 ans vendeurs de drogues dures, 80 % avaient une arme sur eux. En Angleterre et au Pays de Galles, un tiers des personnes arrêtées indiquait posséder ou porter une arme à feu à certains moments de leur vie, la raison principale invoquée était la protection ou l'autodéfense lors de transactions liées à la drogue.
Le marché de la drogue favorise l'antagonisme entre des groupes rivaux, les cambriolages, et produit une influence désorganisatrice sur l'environnement urbain qui ne peut qu'aggraver la violence, qu'elle soit ou non liée aux substances. Selon White, la violence systémique expliquerait la majorité des actes de violence, et notamment des homicides, en lien avec des produits illicites.
  Violence économique-compulsive

Le dernier type de Goldstein recouvre les violences dites économiques-compulsives, qui tiennent à la nécessité, pour certains consommateurs, de s'engager dans des actes de délinquance afin de parvenir à financer leur consommation (héroïne et cocaïne notamment, du fait de leur coût: selon l'étude Trend OFDT, en 2008, le prix médian du gramme de drogue était de 65 € pour la cocaïne, 45 € pour l'héroïne, et de 5 euros pour la résine de cannabis ou l'ecstasy).

Par exemple, une étude menée auprès de prisonniers incarcérés au Canada indiquait qu'un détenu sur 5 affirmait avoir commis son plus grave délit afin de se fournir de la drogue.

Selon une estimation, par rapport aux utilisateurs d'autres substances illicites, les consommateurs dépendants à l'héroïne ou la cocaïne commettraient cinq fois plus de vols à main armée et quatre fois plus de vols à l'étalage aux États-Unis, 19 % des personnes incarcérées en prisons d'État et 16 % des personnes emprisonnées dans des pénitenciers fédéraux affirmaient que leur délinquance était la conséquence de leur besoin d'argent pour financer leurs consommations.
Violence selon les Drogues ?
L’alcool est en tête de la liste des drogues qui induisent un comportement agressif. Il est très vraisemblable, encore que cela soit établi avec moins de certitude pour les humains, qu’il en aille de même pour la cocaïne, les amphétamines et la méthamphétamine.
L’alcool et les stimulants semblent agir par le biais de mécanismes pharmacologiques qui inhibent les systèmes de comportement neurologique, lesquels, en temps normal, freinent l’agression (Denison et al., 1997).
Dans le cas de l’alcool et des stimulants, les sujets peuvent devenir agressifs alors qu’ils sont effectivement sous l’emprise de la substance (effets aigus). 

Par ailleurs, le comportement agressif peut être une conséquence (effets subaigus) de la consommation de substances telles que la kétamine ou la PCP (phencyclidine).

Dans le cas de ces deux dernières substances, le comportement agressif, s’il se manifeste, apparaît généralement lorsque les sujets sont perturbés dans leur sommeil ou sans connaissance, ou lorsqu’ils reprennent connaissance. Enfin, c’est un fait clinique assez courant que de voir les toxicomanes aux opiacés s’irriter et devenir parfois agressifs dans l’état de sevrage. 

la consommation d’alcool augmente le risque de nombreux problèmes en rapport avec la famille, l’activité professionnelle et la société, tels que la violence liée à l’alcool, la baisse de productivité, les lésions involontaires, les accidents de la route causés par l’alcool, le comportement criminel ainsi que l’homicide et le suicide (Edwards et al., 1994).

Par exemple, dans la cinquantaine d’Etats membres de l’OMS-EURO, on estime qu’entre 40 et 60 % des décès causés par des lésions volontaires et involontaires sont imputables à la consommation d’alcool (Rehn, Room et Edwards, 2001). On a également pu calculer que, dans la même région, 55 000 jeunes sont morts en 1999 de causes liées à la consommation d’alcool (Brundtland, 2001). Si l’on garde présente à l’esprit l’ampleur des problèmes sociaux et publics causés par l’alcool, non seulement en Europe mais aussi dans le reste du monde, on ne peut guère considérer l’alcool comme un produit de consommation ordinaire (Babor et al., 2003).

une amphétamine (Captagon (fénétylline)) que beaucoup d’étudiants des années soixante-dix avaient appris à apprécier à la veille des examens.

Cette molécule est en revanche l’objet d’un intense trafic au Moyen Orient en particulier en Syrie où existeraient des laboratoires de fabrication Sur beaucoup des sites « Captagon + Syrie » que l’on peut visiter, on n’insiste pas seulement sur les caractéristiques connues des amphétamines: diminution de la faim et du sommeil, augmentation de la résistance physique, mais sur une autre propriété jusque-là non repérée par la pharmacologie occidentale: le Captagon supprimerait purement et simplement le sentiment de pitié. Voilà qui permet d’expliquer la sauvagerie tant de Daesh que du régime de Bachar el-Assad et d’exonérer le djihadisme de toute responsabilité dans les atrocités en cours.

Les drogues et sevrage ?

Sevrage ?


Blue-circle-target.png le syndrome de sevrage à une substance constitue après la tolérance le second aspect physique de la dépendance.

Il signe une imprégnation chronique ayant entraîné de nombreuses neuroadaptations compensatrices secondaires à l’imprégnation chronique. L’arrêt brutal de la consommation entraîne un déséquilibre en faveur d’une surexposition neuronale (mais aussi périphérique) aux mécanismes compensateurs.

Ceci se traduit par des manifestations symptomatiques psychiques et physiques qui pourront être modérées mais parfois sévères voire fatales en l’absence de prise en charge.

La caractéristique essentielle du sevrage à une substance est le développement d’une modification comportementale inadaptée plus ou moins spécifique d’une substance, avec des concomitants physiologiques et cognitifs, due à l’arrêt ou la réduction de l’utilisation massive et prolongée de cette substance.

Le diagnostic de sevrage est reconnu pour les groupes de substances suivants: alcool, amphétamines et autres substances similaires, cocaïne, nicotine, opiacés et sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques.

Les signes et symptômes du sevrage varient selon la substance utilisée, la plupart des symptômes étant les opposés de ceux observés en cas d’intoxication avec la même substance.
Les aspects psycho comportementaux du sevrage peuvent aller de la tension psychique simple aux grandes manifestations comportementales procédant d’une intolérance psychique au manque ou bien survenant sur un état confusionnel ou un état délirant.
Aspect physiopathologique du sevrage ?


Blue-circle-target.png Le syndrome de sevrage doit se concevoir comme une rupture brutale d’un pseudo-équilibre impliquant de façon chronique le système nerveux central.

La prise de produit répond classiquement ou bien à la recherche d’un plaisir ou au soulagement d’un déplaisir. 

Ainsi, les processus addictifs reposent sur une interaction entre un(des) produit exogène et le circuit de la récompense impliquant en particulier des voies dopaminergiques GABAergiques et Glutamatergiques.

Les structures cibles concernées incluent en particulier les noyaux gris centraux tels que les centres des émotions, de la mémoire, du plaisir et du mouvement. 

Elles sont sous la dépendance de structures cérébrales supérieures corticales pourvoyant classiquement à leur hiérarchisation, leur activation ou inhibition.

La consommation de substances psychoactives au long cours altère cette hiérarchie en provoquant une réorganisation neuronale du fait de l’action chronique des drogues sur des récepteurs spécifiques. Tout se passe comme si les contrôles corticaux ne jouaient plus leur rôle et que la vie du sujet devenait subordonnée à un dysfonctionnement émotionnel comportemental voué à la recherche et prise de produit en dépit des conséquences néfastes.

L’arrêt brutal de l’apport de drogue renforce cette activation comportementale en vue de la recherche de drogue. Ainsi les symptômes du manque telle l’irritabilité, l’anxiété, la tension psychique sont des symptômes de sevrage qui ne seront soulagés que par la prise de produit.
Par ailleurs, le système nerveux central palie à l’apport chronique de substance psychoactive par la synthèse de neurotransmetteurs endogènes permettant de maintenir une homéostasie neuroexcitation/ neuroinhibition .
Les neurotransmetteurs synthétisés seront opposés aux effets de la substance : excitateurs (ex-glutamate) si elle est inhibitrice/sédative, inhibiteurs (ex-GABA) si elle est stimulante.
Les symptômes d’arrêt brutal de la substance correspondront alors à une exacerbation des effets liés aux neurotransmetteurs endogènes « noyant » le système nerveux central.
À ces effets seront associés les symptômes du manque. Par exemple un certain nombre d’auteurs ont suggéré une perturbation soudaine de la balance Glutamate/ GABA dans l’étiopathogénie du syndrome de sevrage éthylique.
L’exposition chronique à l’alcool entraînerait des modifications adaptatives de la neurotransmission et en particulier une diminution de l’expression des récepteurs GABAA. Ces modifications vont entraîner l’adaptation concomitante de la transmission neuroexcitatrice en l’augmentant, principalement par l’intermédiaire du glutamate, un des principaux acides aminés excitateurs du système nerveux central et de son récepteur NMDA .
Lors du sevrage le cerveau se trouve alors dans un état d’hypofonctionnement des acides aminés inhibiteurs et d’hyperfonctionnement réactionnel des acides aminés excitateurs. Ce déséquilibre brutal, d’autant plus marqué que les sevrages sont répétés serait à l’origine des symptômes du sevrage. 
Différents types de sevrage ?


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  1. REDIRECTION [[2]]
Syndrome de sevrage selon la substance?


Blue-circle-target.png Le syndrome de sevrage éthylique

On décrit, aux deux extrêmes du syndrome, des signes mineurs de sevrage et des accidents graves compliquant le sevrage lui-même, comme le delirium tremens ou les crises convulsives. Les symptômes observés ne sont pas des symptômes spécifiques. Ils apparaissent les premières heures après l’arrêt de l’alcoolisation, en général avant 24 heures et sont parfois très rapidement présents, parfois même alors que le taux d’alcoolémie n’est pas encore nul. Ils se définissent, dans la grande majorité des cas, par des :

– Troubles subjectifs : anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, cauchemars ;

– Troubles neurovégétatifs : sueurs, tremblements, hyperthermie, tachycardie, hypertension artérielle ;

– Troubles digestifs : anorexie, nausées, vomissements, diarrhée.

On qualifie parfois de « pré-delirium tremens » (ou pré-DT) l’ensemble de ces symptômes. Dans les heures qui suivent, ce tableau peut, en l’absence de traitement précoce, s’aggraver constituant le syndrome de sevrage avéré et se compliquer d’un « delirium tremens » associant :

– Un tremblement majeur, une dysarthrie, des réflexes ostéotendineux vifs.

– Un état confuso-onirique, avec des hallucinations visuelles et auditives : le patient devenant le partenaire obligé de scènes imaginaires et angoissantes qui s’imposent à lui. Les zoopsies sont fréquentes et effrayantes.

– Des sueurs abondantes et une fièvre parfois intense.

– Des convulsions dont la date de survenue peut être extrêmement variable par rapport à l’arrêt de l’alcool.

Ce syndrome peut être résolutif, spontanément ou plus sûrement sous traitement, en 2 à 5 jours. Toutefois, le delirium tremens surviendrait chez environ 20 % des sujets alcoolodépendants hospitalisés et serait mortel dans 8 % des cas.

Les manifestations psychocomportementales retrouvées sont :

a. Hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives ➞ auto ou hétéragressivité, dangerosité.

b. Agitation psychomotrice ➞ auto ou hétéragressivité, dangerosité.

c. Anxiété ➞ moins forte compliance aux soins


Blue-circle-target.png Le syndrome de sevrage aux opiacés

Dans le cas de l’héroïne, l’état de manque apparaît dans les 2-3 heures suivant la dernière injection et devient maximal au 2e et 3e jour. Dans le cas des produits de substitution à demi-vie plus longue, le syndrome de manque est maximal entre les 5e et 7e jours et peut évoluer sur plusieurs semaines. Le syndrome de sevrage se manifeste cliniquement par une véritable crise hyperadrenergique et des manifestations psychiques.

Les signes classiques du syndrome de manque aux opiacés sont : – Psychiques : insomnie, angoisse, signes dépressifs, agitation excitation, craving ou « faim de drogue » (envie irrépressible), fatigue.

– Digestifs : nausées/vomissements, constipation, diarrhée, crampes d’estomac, anorexie.

– Algique : douleurs ostéo-articulaires, douleurs viscérales.

– Neurovégétatifs : rhinorrhée, frissons, sueurs, sensations de chaud et froid, bâillements, chair de poule, tremblement, mydriase.

Troubles du comportement et sevrage opiacés a. Humeur dysphorique ou dépressive ➞ risque de « comportement suicidaire ».

b. Insomnie ➞ déambulation du patient.

c. Symptômes de manque : Craving : impériosité à consommer majeure conduisant à une recherche active du produit passant par un départ des urgences incoercible.

Irritabilité, anxiété, tension psychique.


Blue-circle-target.pngLe syndrome de sevrage en psychostimulants en particulier la cocaïne

Troubles du comportement et sevrage en cocaïne 

Humeur dysphorique avec : a. Fatigue.

b. Rêves intenses et déplaisants.

c. Insomnie ou hypersomnie.

d. Augmentation de l’appétit.

e. Agitation ou ralentissement psychomoteur.


Blue-circle-target.pngLe syndrome de sevrage en cannabis

Le syndrome de sevrage en cannabis est de plus en plus décrit, même s’il reste considéré comme assez souvent non grave voir inaperçu.

Il s’agit d’un syndrome débutant après 24 heures d’abstinence et mêlant : une agitation, une irritabilité, une perte d’appétit, des sueurs, des maux de tête, des nausées, une perturbation du sommeil avec cauchemars, une irritabilité et une hyperactivité, un craving intense et parfois une augmentation de la température corporelle. Ces symptômes durent environ deux ou trois jours. Les symptômes les plus sévères sont des maux d’estomac, les vomissements, la diarrhée et un malaise général. On pourrait en rapprocher le syndrome d’hyperémèse cannibinoïde qui se caractérise par des épisodes récurrents et sévères de nausées et de vomissements réfractaires et de maux de ventre survenant dans des conditions de consommation chronique de cannabis. Les plaintes sont souvent marquées amenant parfois les jeunes à plusieurs reprises aux urgences avec une absence de conclusion médicale. Toute plainte abdominale sans point d’appel médical ou chirurgical chez un jeune adulte ou adolescent doit faire questionner sur la consommation de cannabis.

Troubles du comportement et sevrage en cannabis:

a. Agressivité.

b. Anxiété.

c. Irritabilité et impatience.


Blue-circle-target.pngLe syndrome de sevrage en hallucinogènes Le trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes (Flash-back) ne constitue pas en tant que telle une manifestation liée à un syndrome de sevrage.

Toutefois, l’apparition de ces manifestations en dehors et à distance de la prise de produit nous amène à le présenter ici. Il s’agit de l’apparition, chez un sujet qui a cessé l’utilisation d’un hallucinogène, au moins un des symptômes perceptifs qui ont été ressentis au moment de l’intoxication par l’hallucinogène (ex-hallucinations géométriques, fausses perceptions de mouvement à la périphérie du champ visuel, flashs de couleurs…).


Blue-circle-target.pngLe syndrome de sevrage en sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques

Les sevrages médicamenteux et en particulier aux benzodiazépines sont fréquents dans les services d’urgences. Il faudra y penser en particulier chez les sujets âgés présentant des manifestations comportementales et des symptômes physiques évoquant le sevrage éthylique. En effet, les symptômes de sevrage en benzodiazépines se rapprochent de ceux de l’alcool. Généralement les symptômes sont nombreux et peu spécifiques

a) Les sevrages en hypnotiques ou anxiolytiques

a. Hyperactivité neurovégétative.

b. Tremblements des mains.

c. Insomnie (inversion du rythme du sommeil). d. Nausées ou vomissements.

e. Hallucinations ou illusions transitoires visuelles tactiles ou auditives.

f. Agitation psychomotrice.

g. Anxiété.

h. Crises convulsives de type grand mal. À ces signes, on peut rajouter, dans le cas des benzodiazépines, une hypersensorialité (photophobie, hyperosmie et paresthésie) qui orienteront le diagnostic ainsi que des cas de douleurs abdominales.

b) Troubles du comportement et sevrage en anxiolytiques et hypnotiques.

a. Hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives ➞ auto ou hétéragressivité, dangerosité.

b. Agitation psychomotrice ➞ auto ou hétéragressivité, dangerosité.

c. Anxiété ➞ moins forte compliance aux soins.

d. Tableaux confusionnels des sujets âgés

Usage thérapeutique des Drogues ?

Drogues et ressources Thérapeutiques ?


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Selon l’Organisation mondiale de la santé, la fréquence des troubles mentaux comme l’anxiété, la dépression, la psychose, l’état de stress post-traumatique ou l’addiction ne fait qu’augmenter, au point d’être aujourd’hui en tête des causes d’incapacité dans le monde.
Pour pallier cela, les ressources thérapeutiques sont dans une impasse relative, aucun médicament réellement novateur et efficace n’ayant été commercialisé depuis un bon moment.
Par ailleurs, les connaissances scientifiques sur le cannabis, les amphétamines et les hallucinogènes ont largement progressé et une base rationnelle de leur efficacité peut être proposée.


* Le cannabidiol (CBD) 
est une molécule contenue dans la plante cannabis sativa et présente dans le shit ou dans l’herbe des « joints ». 

Toutefois le CBD est dépourvu d’effets psychotropes, ceux-ci étant dus à une autre molécule, le delta9-tétrahydrocannabinol (THC).

Le CBD se lie et active plusieurs types de récepteurs dans le cerveau comme le récepteur aux cannabinoïdes et celui à la sérotonine.

De nombreux travaux chez l’animal et chez l’homme ont montré le potentiel de l’administration aiguë (une seule prise) du CBD dans le traitement de l’anxiété, des troubles compulsifs et de l’état de stress post-traumatique. Par contre les effets d’une administration à long terme sont encore mal connus. 
  • La MDMA

L’utilisation de la MDMA dans le cadre d’une psychothérapie de groupe pour traitement de l’état de stress post-traumatique repose sur sa capacité à augmenter la concentration de sérotonine en stimulant ses récepteurs ainsi qu’à son action positive sur le circuit de la récompense dont le neurotransmetteur est la dopamine.

La MDMA améliore la connectivité entre le cortex préfrontal et l’amygdale, ce qui contribuerait à atténuer les réponses anxieuses provoquées par les rappels des souvenirs traumatiques.

De plus, les séances de thérapie ayant lieu en groupe, l’effet d’empathie produit par la MDMA est supposé permettre au patient de se sentir moins seul et donc plus fort pour lutter. 


*Les hallucinogènes 

Les hallucinogènes comme le LSD agissent sur plusieurs neurotransmetteurs mais leur action principale est de se fixer sur les récepteurs à la sérotonine ; ils sont plus puissants que la MDMA.

Ils provoquent des hallucinations visuelles mais sont aussi à l’origine d’expériences mystiques correspondant à un état de conscience engendrant le plus souvent un sentiment de communion et d’extase avec le monde.
Ces états peuvent aussi survenir lors de séances de méditation profonde ou d’hypnose ainsi que lors de rituels basés sur la danse répétitive, les chants répétés en boucle, les battements sonores et enfin lors de la privation prolongée de nourriture ou de sommeil.

Les avancées en neuroimagerie ont permis d’identifier une série de zones cérébrales reliées entre elles dont l’activité diminue par rapport à l’état de repos lorsque le cerveau doit accomplir une tâche. Ces zones sont localisées de façon symétrique et bilatérale dans les aires préfrontales, temporales et pariétales.

Au repos, ce système fonctionne dans un mode dit « par défaut ». Sa mission est d’agencer, de trier, de filtrer les informations, qu’elles proviennent de l’extérieur ou qu’il s’agisse de souvenirs, de façon telle qu’une analyse pertinente, mature, en soit effectuée en toute conscience, aboutissant à une prise de décision. Des résultats récents montrent que le fonctionnement « par défaut » du système est perturbé, ralenti, en cas de pathologie psychiatrique.

Les travaux d’électroencéphalographie et d’imagerie menés chez des personnes à qui des hallucinogènes avaient été administrés suggèrent que ces produits bouleverseraient également ce fonctionnement. Les informations ne seraient plus filtrées ni triées. De plus, des connexions inexistantes à l’état habituel entre les zones cérébrales seraient créées.

Ce débordement d’informations associé à la dérégulation des circuits habituels d’analyse conduirait à un désordre de la conscience qui peut se traduire par une expérience mystique. Cette conséquence serait, selon les hypothèses actuelles, la clef de l’efficacité des hallucinogènes dans le traitement des maladies psychiatriques : après le désordre provoqué, le système pourrait se reconnecter à l’état originel, c.-à-d. avant la pathologie, et fonctionner de manière apaisée. De fait, dans les quelques essais cliniques disponibles, les patients qui présentaient le plus d’amélioration, et ce à long terme, étaient ceux qui décrivaient avoir vécu une expérience mystique profonde. 

Comme ces drogues sont interdites, les recherches menées sur l’être humain sont rares, et les résultats disponibles ont besoin d’être consolidés. D’où l’intérêt des études qui ont été annoncées. Même si l’efficacité de ces traitements est confirmée, ces drogues ne deviendront sans doute pas pour autant un traitement de première intention.

En effet manipuler l’état de conscience peut aboutir à des résultats non voulus et maintenir le sujet en dehors de la réalité ou dans une pensée magique. C’est pourquoi l’administration devra en être strictement contrôlée et le retour à la réalité devra être effectué dans un environnement thérapeutique approprié.


Le Cannabis

Pour plus de détails :  Consulter la fiche sur les cannabis .

https://www.planetesante.ch/Magazine/Medicaments-examens-et-traitements/Psychotropes/Les-vertus-du-cannabis-medical

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Drogue et société

Drogue et diversité culturelle ?


Blue-circle-target.png Le rapport aux substances psychotropes, qui varie selon les lieux, est le fruit d’évolutions séculaires. Les différentes façons dont on use d’une même drogue selon les cultures et au sein de celles-ci démontrent le rôle que jouent des facteurs autres que la composition chimique de la drogue.

La pratique de la drogue est imprégnée par les relations, les significations et les contextes sociaux (Curra, 2000). L’environnement socioculturel construit la réalité des drogues, leur usage et leur abus.

Les Indiens pratiquent presque toutes les grandes religions du monde : l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme, le sikhisme, le judaïsme, le zoroastrisme, le christianisme et l’islam, mais aussi l’animisme et le totémisme.

L’hindouisme lui-même compte, pour sa part, des milliers de dieux et de déesses, l’adoration d’une divinité familiale se transmettant de génération en génération (Malayala Manaroma,1998).
Ces différentes cultures ont favorisé l’emploi de substances psychotropes pour des usages médicaux, religieux, sociaux ou utilitaires. Ceuxci sont présents sous différentes formes dans tout le pays et se maintiennent aussi dans de nombreuses villes, parallèlement à l’utilisation contemporaine de produits dérivés ou de drogues de synthèse.

Les systèmes traditionnels de médecine, tels que Ayurveda, Siddha, Unani et Tibbi, recourent à l’opium et au cannabis dans la composition de médicaments pour le traitement des affections humaines ou animales.

Les Indiens disposent de toute une panoplie de remèdes familiaux, de médications tribales et de pratiques médicales populaires dans lesquels interviennent également des substances psychotropes.

L’utilisation du Cannabis sativa est attestée dans le traitement de nombreuses affections: tétanos, hydrophobie, delirium tremens, convulsions infantiles, asthme, accouchement difficile, insomnie, choléra, hystérie, rhumatismes, dysenterie, diarrhée, toux, problèmes digestifs, etc.(Herer, 1991, Chopra et Chopra, 1990).

La pharmacopée indienne de 1954 mentionne deux préparations à base de cannabis – un extrait liquide et une teinture.

L’opium a également trouvé sa place au sein des systèmes traditionnels de médecine, bien que son usage varie d’une école à l’autre 

Dans le contexte indien, vu la présence d’une multitude de confessions différentes – sans compter les personnes qui n’en ont aucune, la situation est beaucoup plus complexe qu’elle ne l’est dans les pays où une seule religion prédomine.

On le constate en ce qui concerne l’usage des stupéfiants. Quand la consommation de psychotropes est prescrite, ou du moins fortement recommandée dans un cadre religieux, un contrôle s’opère sur la quantité de drogue ingérée, ainsi que sur les occasions et la finalité de l’usage des drogues.

La mention la plus ancienne que l’on connaisse du soma en tant que psychotrope remonte aux temps de la culture védique, apportée en Inde par les Aryens. Le Sama Veda, un des hymnes du Rig Veda (les Saintes Écritures del’hindouisme), composé entre 1500 et 1000 avant J.-C., contient une référence au jus de soma. L’association au plan religieux entre l’usage du somat Shiva (un dieu hindou) en Inde et au Népal a pu se former progressivement par le brassage entre la civilisation de la vallée de l’Indus (à partir de 3000 ans avant J.-C.) et des éléments aryens qui envahirent cette vallée autour de 2000 avant J.-C. (Husain, 1992).

Parmi les sceaux de cette époque qui ont été retrouvés, certains portaient une représentation d’un dieu ressemblant à Shiva. Les

Aryens vouaient un culte aux phénomènes naturels et manifestaient leur dévotion en allumant des feux à l’âtre, en chantant des hymnes à leurs dieux et en offrant du riz, du lait, du soma ou des animaux en sacrifice.

Les Aryens considéraient le soma comme sacré parce que le sentiment d’euphorie créé par l’absorption de son jus, doté de propriétés enivrantes, était assimilé à un état de béatitude spirituelle. Les chercheurs, cependant, ne sont pas unanimes à penser que le soma était bien le cannabis.

Certains ont avancé que le soma pourrait avoir été le Sarcotemma, un parent du laiteron américain, le Peganum harmala, l’Amantia muscaria, la Stropharia cubensis ou une plante grimpante dépourvue de feuilles du type Periploca (McKeena, 1993). Quoi qu’il en soit, l’important est qu’en Inde, aujourd’hui, la consommation du cannabis est perçue comme un équivalent de celle du soma par Shiva.
En conséquence, la consommation de gandjah, de bhang et de charas est associée aux cérémonies religieuses et sociales par les Hindous.

La recherche sur les cultures ancestrales fait apparaître des similarités évidentes dans l’usage des drogues. Néanmoins, le fait qu’une drogue soit utilisée dans une culture donnée ne nous autorise pas à supposer qu’à la même époque, d’autres cultures connaissaient également cette drogue et l’utilisaient. Chaque culture a ses propres traditions en la matière. Aujourd’hui comme par le passé, il y a des similarités et des différences dans la consommation de drogues par les individus issus de cultures diverses. Ainsi, dans les Iles du Pacifique, on boit du kava pour entrer en contact avec le surnaturel, accueillir les visiteurs au sein de la communauté et guérir les maladies. Certains Amérindiens consomment un champignon qui les plonge dans un état proche du rêve pour entrer en contact avec le Grand Esprit.

Les spécificités culturelles d’un pays ont également une influence sur les habitudes de consommation d’alcool. Ainsi, l’Allemagne, la France et d’autres pays consomment de l’alcool pour célébrer des événements spéciaux comme les anniversaires ou les mariages.

Ailleurs, comme en Russie, l’alcool a sa place dans les événements importants, mais également pour fêter différentes choses en petits groupes.

En Finlande, les trois spécificités culturelles qui entrent en jeu sont le lait, le café et le sauna. Dans ce pays, le lait (lait fermenté épais en particulier) est la boisson qui accompagne traditionnellement les repas, même pour les adultes. On ne consomme que très peu de boissons alcoolisées (bière et vin), bien que la tendance soit à la hausse.
Aujourd’hui encore, les Finlandais préfèrent l’eau à l’alcool au cours des repas. Ce pays est également celui où la consommation de café par tête est la plus élevée : on sert souvent du café à des occasions où l’on consommerait une boisson alcoolisée dans d’autres pays. Enfin, le sauna est un élément traditionnel de la culture finlandaise. Aujourd’hui, une boisson alcoolisée sur six y est consommée (principalement de la bière).

Drogue et réligion

Croyance et addiction ?


Blue-circle-target.png Les personnes qui pratiquent un culte consomment moins de stupéfiants et d'alcool. Dans une etude récente, 35 % des personnes interrogées déclaraient avoir une vision religieuse de l'existence (ce sont des croyants pratiquants), 19 % se qualifiaient de croyants mais non pratiquants et 46 % étaient athées.

Les résultats de cette étude montrent que :

La fréquence des maladies mentales est similaire chez les croyants pratiquants et chez les athées. Pour la consommation de drogues, ceux qui sont à la fois croyants et pratiquants sont de manière significative moins susceptibles d'avoir consommé de la drogue, régulièrement ou occasionnellement. Les résultats sont identiques avec l’alcool. Les croyants non pratiquants apparaissent eux plus vulnérables, y compris par rapport aux athées, pour ce qui est des addictions: ils ont plus souvent consommé des drogues, en sont plus souvent dépendants, ont plus souvent des troubles du comportement alimentaire ou encore des crises d'anxiété ou des phobies. Et ils sont plus souvent traités que ceux des autres groupes par des médicaments psychotropes. Une des hypothèses pour expliquer ces résultats serait que «le fait d'avoir une approche spirituelle de la vie sans un cadre de pratiques structurées rendrait plus vulnérable à la souffrance mentale», la pratique agissant comme un rituel protecteur.

Drogue et terrorisme

Lien entre Drogue et terrorisme ?


Blue-circle-target.png Selon le rapport 2016 sur les marchés des drogues dans l'Union européenne, publié par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et Europol, les Européens dépenseraient au moins 24 milliards d'euros par an en drogues illicites, ce qui en fait l'une des principales ressources financières de la criminalité organisée en Europe.

Ce rapport analyse notamment les liens avec d'autres activités criminelles, dont le terrorisme, et la manière dont les revenus illicites du trafic de drogue servent à le financer. Cette connexion entre le marché des drogues et le terrorisme représente une menace pour les 28 États membres.

Ce rapport confirme des liens qui avaient déjà été prouvés lors des attaques terroristes à Madrid en 2004.

Les services chargés de la lutte contre le terrorisme et ceux chargés de la lutte anti-drogue étant cloisonnés, une coopération entre ces deux services pourrait permettre de ne pas négliger certaines pistes.

Le trafic de drogue attire les groupes terroristes en raison de sa rentabilité élevée, de risques relativement faibles, ainsi que du peu de barrières à l’entrée sur le marché. Le trafic renfloue les caisses, et les liquidités peuvent ensuite être utilisées pour l’achat d’armes, la formation de nouvelles recrues, la propagande et pour d’autres objectifs.

Il arrive moins fréquemment que les barons de la drogue connaissent une situation « inverse » en s’engageant dans une campagne de terreur à l’encontre des autorités publiques qui menacent leurs activités – au Mexique notamment. Selon les chercheurs, de cette situation naît ainsi une alliance stratégique entre terroristes et narcotrafiquants. Les premiers peuvent assurer la protection des routes, tandis que les seconds permettent d’utiliser leurs ressources logistiques dans la préparation d’attentats ou d’interventions armées.

Les effets indirects du trafic de drogues sont pourtant les plus forts. Les régions où sont produits les narcotiques connaissent également une consommation active. L’Etat consacre alors de grandes ressources pour lutter contre ce fléau, pour la réhabilitation des toxicomanes et pour le développement économique et sanitaire de régions « dangereuses ». Cela se fait souvent au détriment de l’éducation – ce qui peut pousser une population pauvre et mécontente dans les bras des extrémistes.


Comment s’articule le couple trafic de drogues – terrorisme en Asie centrale ?

D’après Maria Omelicheva et Lawrence Markowitz, politologues américains, la région à laquelle ils adjoignent l’Afghanistan, présente un intérêt particulier puisque ses Etats figurent dans la zone où transitent les narcotiques et les opiacés afghans vers la Russie et l’Europe.

Plus spécifiquement, leur étude exclut les facteurs de production et de consommation pour se concentrer sur l’impact du transport. L’Afghanistan demeure le principal producteur d’opium dans le monde, 90% de la production mondiale, alors que seul 1% y est consommé sur place.

Un quart à un tiers de l’opium et de l’héroïne est transporté le long de la route dite du Nord – à travers l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kirghizstan vers le Kazakhstan, la Russie et l’Europe.

Durant la période soviétique, on cultivait l’opium à des fins thérapeutiques aux environs du lac Issyk Koul, au Kirghizstan. Mais en 1974, le gouvernement a mis fin à cette culture en l’interdisant. Dans certaines régions, notamment dans la vallée de la Tchouï, le cannabis est cultivé depuis longtemps, mais est principalement consommé sur place et ne joue pas de rôle important dans le trafic de drogues.

Les chercheurs ont recensé tous les cas connus de confiscation de drogues et d’attentats en Asie centrale. Après avoir intégré les données sous forme de carte, ils ont ainsi obtenu un outil leur permettant de clarifier la relation entre les deux phénomènes.

Leur travail s’est principalement concentré sur le niveau local, sur des régions isolées, plutôt qu’à l’échelle nationale. Les statistiques nationales établissent généralement des moyennes en effaçant les spécificités régionales, plus particulièrement dans les pays où existent de grandes disparités de développement territoriale Variable principale de l’analyse, l’activité terroriste est mesurée d’après trois indicateurs, le nombre d’attentats dans la région par année, le nombre de victimes de ces attaques, et l’index spécial de terrorisme qu’a développé l’Institut d’économie et de la paix australien, évaluant l’influence des actions extrémistes sur la société.
Quant à l’indicateur du trafic de drogue, il correspond au volume d’opium et d’héroïne confisqué dans une région donnée. Les données sont issues de la base de données de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (Unodc), des informations collectées auprès des Etats-membres de l’Unodc, de ses antennes locales et auprès d’Interpol. Les données ont ensuite été compilées sous la forme d’une cartographie.

En plus des variables clés, les chercheurs ont également pris en compte une série de facteurs socio-économiques, démographiques et topographiques, en s’appuyant sur les statistiques produits par les Etats.

La mortalité infantile, le chômage parmi les jeunes, la quantité de gisements de pétrole et de gaz figurent donc, de manière indirecte, le niveau de développement régional. Le nombre d’étudiants indique quant à lui le potentiel d’éducation. Le volume total de marchandises transportées sur les routes (en million de tonnes) indique le développement des infrastructures régionales de transport, tandis que l’éloignement par rapport aux frontières d’un pays voisin et le volume du passage frontalier paraissent être des facteurs de risque pour le trafic de drogues.

Ces chercheurs sont dans l’ensemble certains de l’influence statistique significative du trafic de drogue, bien que faible, sur le terrorisme en Asie centrale.

Cette interaction a des effets plus ou moins forts selon les régions, plutôt que sur l’ensemble du commerce d’opiacés. Le plus important selon les chercheurs est qu’ils ont détecté des « signaux d’alerte », identifiant les caractéristiques des zones défavorisées et vulnérables au trafic de drogues aussi bien qu’à l’extrémisme.
Ces régions, où les infrastructures de transports sont peu développées, où les forces de sécurité sont faibles et où les hommes sont plus nombreux que les femmes, où existent de nombreux jeunes éduqués, mais chômeurs. Ces régions sont en fait proches des frontières et des territoires où la production et le transport des narcotiques sont déjà bien ancrés.

https://atalayar.com/fr/content/litalie-saisit-14-tonnes-de-la-%C2%AB-drogue-des-djihadistes-%C2%BB

https://www.mediaterranee.com/2922013-mondialisation-du-trafic-de-drogue-et-du-terrorisme.html

https://www.europe1.fr/societe/quest-ce-que-le-captagon-la-drogue-des-djihadistes-33462207

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