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On définit souvent l’obésité simplement comme une accumulation anormale ou excessive de graisse dans les tissus adipeux, pouvant engendrer des problèmes de santé (1). Un bilan énergétique positif et une prise de poids non souhaitables en sont les causes sous-jacentes.
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1-Définition
Cependant, les sujets obèses montrent des différences non seulement dans les excédents de graisse qu’ils accumulent, mais aussi dans la répartition anatomique de cette graisse. Cette répartition de la masse grasse joue un rôle dans les risques associés à l’obésité et le type de maladie qui en résulte. En effet, une répartition abdominale de la graisse est un facteur de risque de maladie aussi important que l’excès de masse grasse en soi. Il est donc utile de pouvoir distinguer les sujets présentant un risque augmenté du fait d’une «répartition abdominale
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L'obésité est définie comme un excès de masse grasse qui entraîne des conséquences
de la graisse», souvent connue sous le nom d’«obésité androïde», de ceux qui montrent une répartition «gynoïde» moins grave, dans laquelle la graisse se répartit plus uniformément et de façon périphérique.
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néfastes sur la santé. En pratique, l’obésité se définit à partir de l’indice de masse corporelle (IMC)
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exprimé en (Kg)/m2
  
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. L’IMC a été choisi pour sa forte corrélation avec la taille et les mesures de la
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masse grasse (De Castro et al., 2006). L’obésité de l’adulte est définie par un IMC supérieur à 30
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Kg/m2
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. L’OMS et les US Dietary Guidelines définissent chez l’adulte, l’excès pondéral par un
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IMC entre 25 et 30 kg/ m2 et l’obésité par un IMC supérieur à 30 kg/ m2
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Chez l’enfant et l’adolescent, l’évaluation de la corpulence se base sur des courbes qui
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représentent la distribution statistique de l’IMC dans la population et qui tiennent compte des
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variations physiologiques de l’adiposité au cours de la croissance. L’excès pondéral est défini à
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partir du 95ème percentile des courbes de corpulence.
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2- Epidémiologie
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L’augmentation de la prévalence et de l’incidence de l’obésité en fonction du changement
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du mode de vie et de modernisation, constituent un problème de santé publique dans les pays
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industrialisés et dans beaucoup de pays en voie de développement. Les prévisions mondiales au-
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delà de l’an 2000 sont inquiétantes (World Health Organisation. 2013). La prévalence de l’obésité
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évolue dans le temps. L’augmentation la plus importante est relevée aux Etats-Unis et en
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Allemagne, suivis de la Finlande, de l’Angleterre, puis de l’Espagne. En France, la prévalence est
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faible et augmente peu. En Suède et aux Pays-Bas, la prévalence est basse et l’augmentation est
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également faible. En Tunisie, selon les enquêtes budget-consommation et niveau de vie des
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ménages (EBCNVM), la prévalence de l’obésité est élevée, notamment chez les femmes, et elle a
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fortement évolué au cours des deux dernières décennies en passant de 8,7 % en 1980 à 17,4 % en
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1995. En 1996/97, l’enquête nationale de nutrition a révélé une prévalence de 22,7 % chez les
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femmes Latifa et al. (2002). Cette prévalence augmente avec l’âge. Les différences de prévalence
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de l’obésité entre les pays ou entre les races et les ethnies sont plus prononcées chez les femmes
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que chez les hommes (Vicennati et al., 2002; Kopelman, 2000).
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1-3- Les formes de l’obésité
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Dans la forme androïde, le tissu adipeux est en grande partie extra-abdominal ou viscéral, il
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est surtout sous-cutané ou superficiel dans la forme gynoïde. On parle également d’obésité
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respectivement centrale et périphérique (Sunami et al., 1999). La graisse corporelle de l’homme de
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poids normal s’élève à 12% du poids du corps, contre 25% chez la femme. Celle-ci est donc
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naturellement deux fois plus grosse (Mcardle et al., 2001).
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Les différences sexuelles ne concernent pas uniquement la quantité de tissu adipeux plus
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importante chez la femme, mais également sa localisation. Ainsi, chez la femme, la graisse se situe
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surtout dans la partie basse du corps, sous un plan horizontal passant par l’ombilic : le bas du
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ventre, des fesses, des hanches et les cuisses, véritable caractère sexuel secondaire. Alors que chez
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l’homme, les muscles des fesses et des cuisses ne sont recouverts que d’une fine épaisseur de
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graisse. Celle-ci se concentre plutôt sur la moitié haute du corps: nuque, cou, épaule, thorax et
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partie de l’abdomen situé au-dessus de l’ombilic. Par conséquent, chez l’homme obèse, la graisse
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est présente surtout dans sa partie haute du corps, alors que chez la femme obèse, elle se situe
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dans la partie basse du corps. Nous parlons respectivement d’obésité androïde et gynoïde. Au
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cours de la dernière décennie, il est apparu évident que la distribution régionale du tissu adipeux
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représente une composante extrêmement importante dans l’association entre l’obésité androïde et
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la maladie cardiovasculaire, puisque des études longitudinales ont démontré qu’une accumulation
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importante de tissu adipeux abdominal était associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire
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et de mortalité associée (Haffner, 2007). De plus, une accumulation importante de tissu adipeux
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abdominal a été associée à un état de résistance à l’insuline, à l’hyperinsulinémie, à l’intolérance
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au glucose, à certaines dyslipoprotéinémies, et à l’hypertension (Despres, 2006). Toutes ces études
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prouvent l’effet de la topographie du tissu adipeux représentant ainsi une variable critique dans
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l’évaluation clinique du patient obèse. Jusqu’a récemment, la plupart des études avaient utilisé des
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mesures anthropométriques afin d’étudier la distribution régionale du tissu adipeux. Ainsi, la
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mesure de la circonférence de la taille constitue la variable la plus utilisée et qui constitue un bon
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reflet de l’accumulation de la graisse viscérale (Pouliot et al., 1994). Ainsi, la mesure du tour de
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taille fait partie, au même titre que le calcul de l’indice de masse corporelle, de l’examen clinique
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de tout patient.
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1-4- Mesure de la composition corporelle
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Evaluer et quantifier la répartition graisseuse est une donnée essentielle dans la prise en
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charge d’une obésité. Nous disposons de différentes techniques, chacune présentant des avantages
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et des inconvénients, certaines pouvant être utilisées en pratique courante et d’autres restants
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réservés à la recherche clinique.
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Les mesures anthropométriques furent la première technique utilisée pour étudier la
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répartition graisseuse par le biais des plis cutanés puis des circonférences et enfin plus récemment
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par les diamètres abdominaux. Elles présentent l’immense avantage d’avoir un très faible coût et
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d’être relativement facile à exécuter. Les circonférences les plus utilisées sont le tour de taille (TT)
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et le tour de hanches (TH) avec le calcul du rapport tour de taille tour de hanche (RTH). Plusieurs
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études ont montré que la reproductibilité intra-observateur (reproductibilité de la mesure par le
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même observateur) et inter-observateur (reproductibilité de la mesure par plusieurs observateurs)
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du TT et du RTH étaient excellentes (Chen et al., 2001; Nordhamn et al., 2000), ce qui a conduit à
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une large diffusion de recommandations qui préconisent l’utilisation de ces mesures.
  
 
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Version du 10 avril 2020 à 15:52


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  • La prévalence de l’obésité augmente partout dans le monde à un rythme alarmant dans les pays développés comme dans les pays en développement.
  • Dans beaucoup de pays en développement obésité et dénutrition (IMC <18,5) coexistent. La première est encore relativement peu fréquente dans les pays d’Afrique et d’Asie, mais a une prévalence

plus grande dans les populations urbaines que dans les populations rurales. Dans les régions économiquement avancées, ses taux de prévalence peuvent être comparables à ceux des pays industrialisés.

  • L’obésité est plus fréquente chez la femme que chez l’homme, même si le surpoids est plus fréquent chez ce dernier.
  • L’absence d’uniformité et les discordances actuellement observées entre les différentes études pour ce qui est de la classification de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent font qu’il est difficile d’avoir un aperçu de la prévalence mondiale de l’obésité dans ces classes d’âge. Néanmoins, quel que soit le système de classification employé, les études sur l’obésité au cours de l’enfance et de l’adolescence indiquent en général que sa prévalence a augmenté.

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