Différences entre versions de « Mécanisme - Atomisme »

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*: '''En histoire des sciences'''
  
* La délimitation historique de la catégorie de philosophie mécanique est exactement aussi problématique que sa définition conceptuelle ; il est difficile de déterminer raisonnablement quand commence la philosophie mécanique et quand elle finit.Prenons par exemple l’idée que tout doit pouvoir être réduit à des mouvements de la matière : cette exigence est constitutive de l’atomisme antique, et par conséquent de sa résurrection dès le XVIe siècle. Pourquoi ne pas inclure en ce cas parmi les philosophes mécaniques ceux qui les premiers ont redécouvert l’atomisme antique, des auteurs encore mal connus comme Sennert, Basson, Bérigard, Gorlée, Jungius, Beeckman ? Et, si l’on considère non plus le terminus a quo mais le terminus ad quem, peut-on ranger sous la même catégorie la philosophie mécanique du XVIIe siècle, qui stigmatise la force comme une notion occulte, et les mécanismes des XVIIIe et XIXe siècles,qui
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*La délimitation historique de la catégorie de philosophie mécanique est exactement aussi problématique que sa définition conceptuelle ; il est difficile de déterminer raisonnablement quand commence la philosophie mécanique et quand elle finit.Prenons par exemple l’idée que tout doit pouvoir être réduit à des mouvements de la matière : cette exigence est constitutive de l’atomisme antique, et par conséquent de sa résurrection dès le XVIe siècle. Pourquoi ne pas inclure en ce cas parmi les philosophes mécaniques ceux qui les premiers ont redécouvert l’atomisme antique, des auteurs encore mal connus comme Sennert, Basson, Bérigard, Gorlée, Jungius, Beeckman ? Et, si l’on considère non plus le terminus a quo mais le terminus ad quem, peut-on ranger sous la même catégorie la philosophie mécanique du XVIIe siècle, qui stigmatise la force comme une notion occulte, et les mécanismes des XVIIIe et XIXe siècles,qui
 
recourent sans cesse à des attractions non seulement mécaniques, mais électromagnétiques ? C’est eu égard à ces questions qu'on préfère parler de “philosophie mécanique” plutôt que de “mécanisme” : la catégorie de mécanisme n’étant nullement située dans le temps, son emploi présuppose que le mécanisme
 
recourent sans cesse à des attractions non seulement mécaniques, mais électromagnétiques ? C’est eu égard à ces questions qu'on préfère parler de “philosophie mécanique” plutôt que de “mécanisme” : la catégorie de mécanisme n’étant nullement située dans le temps, son emploi présuppose que le mécanisme
 
demeure fondamentalement identique depuis l’atomisme antique jusqu’à la fin du XIXe siècle ; or cette identité n’a rien d’évident.
 
demeure fondamentalement identique depuis l’atomisme antique jusqu’à la fin du XIXe siècle ; or cette identité n’a rien d’évident.
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:* Dans l'Antiquité, les atomistes restèrent des isolés qui n'eurent guère de disciples et le Moyen Âge les ignora ou ne voulut pas les connaître parce qu'ils faisaient figure d'impies. Mais, au XVIIe siècle, la doctrine retrouva un regain de faveur grâce à plusieurs des philosophes mécanistes, tels Galilée, qui se référa à Démocrite, et Gassendi, qui écrivit une vie d'Épicure et se déclara épicurien. Ils reprirent à leur compte l'idée d'une composition atomique de la matière ; elle leur permettait de se débarrasser de la physique aristotélicienne et des philosophies naturelles de la Renaissance. En faisant des corps des conglomérats d'atomes unis par hasard, en expliquant les qualités sensibles comme produites par ces corpuscules qui sont en eux-mêmes sans qualités, en relativisant l'espace, c'est-à-dire en rejetant l'idée d'un haut et d'un bas absolus, les atomistes repoussaient toute physique qualitative et toute idée finaliste ou panpsychique de la nature. Le monde, et le monde tout entier – car il n'y avait pas pour eux de distinction à faire entre le monde sublunaire et le monde astral –, était fait d'une matière inerte. On conçoit donc que les mécanistes aient été séduits par cet atomisme antique qui leur apportait une cosmologie et une physique beaucoup plus en accord avec leurs propres perspectives que la philosophie d'Aristote.
 
:* Dans l'Antiquité, les atomistes restèrent des isolés qui n'eurent guère de disciples et le Moyen Âge les ignora ou ne voulut pas les connaître parce qu'ils faisaient figure d'impies. Mais, au XVIIe siècle, la doctrine retrouva un regain de faveur grâce à plusieurs des philosophes mécanistes, tels Galilée, qui se référa à Démocrite, et Gassendi, qui écrivit une vie d'Épicure et se déclara épicurien. Ils reprirent à leur compte l'idée d'une composition atomique de la matière ; elle leur permettait de se débarrasser de la physique aristotélicienne et des philosophies naturelles de la Renaissance. En faisant des corps des conglomérats d'atomes unis par hasard, en expliquant les qualités sensibles comme produites par ces corpuscules qui sont en eux-mêmes sans qualités, en relativisant l'espace, c'est-à-dire en rejetant l'idée d'un haut et d'un bas absolus, les atomistes repoussaient toute physique qualitative et toute idée finaliste ou panpsychique de la nature. Le monde, et le monde tout entier – car il n'y avait pas pour eux de distinction à faire entre le monde sublunaire et le monde astral –, était fait d'une matière inerte. On conçoit donc que les mécanistes aient été séduits par cet atomisme antique qui leur apportait une cosmologie et une physique beaucoup plus en accord avec leurs propres perspectives que la philosophie d'Aristote.
* Très tôt dans l'histoire de la pensée grecque, on voit se constituer une école de philosophes atomistes, l'école d'Abdère. On ignore tout du fondateur de cette école, Leucippe, mais on connaît par quelques textes la pensée de son disciple Démocrite, un contemporain de Socrate. L'atomisme fut repris et développé par Épicure (341-271), puis, au premier siècle avant J.-C., il s'introduisit à Rome, où Lucrèce (97-55) lui consacra son grand poème, le De rerum natura.                                                
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* Très tôt dans l'histoire de la pensée grecque, on voit se constituer une école de philosophes atomistes, l'école d'Abdère. On ignore tout du fondateur de cette école, Leucippe, mais on connaît par quelques textes la pensée de son disciple Démocrite, un contemporain de Socrate. L'atomisme fut repris et développé par Épicure (341-271), puis, au premier siècle avant J.-C., il s'introduisit à Rome, où Lucrèce (97-55) lui consacra son grand poème, le De rerum natura.  
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:* '''Exemples en biologie'''
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:* '''En génétique'''
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Hugo de Vries expose sommairement l'ensemble des recherches qu'il poursuit depuis plusieurs années sur la transmission 'des caractères chez diverses plantes (Datura, Lychnis, Œnothère, Solanum, Papaver, Viola, Zea, etc.). Ayant croisé entre elles des variétés différentes de ces végétaux, il a constaté que les caractères des formes parentes se transmettent à la descendance suivant des règles très simples, qui ne se peuvent expliquer qu'au moyen de certaines hypothèses. Tout se passe comme si chaque caractère correspondait à une forme particulière de facteur matériel (trâger). Ces facteurs déterminateurs de caractères sont indépendants les uns des autres, puisque, dans leur transmission, ils peuvent se séparer, se « ségréger ». De Vries voit dans ces résultats expérimentaux une confirmation de sa théorie particulaire des pangènes, théorie qui avait d'ailleurs été l'inspiratrice de ses recherches. 
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:* '''L'atomisme et la théorie cellulaire'''
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la théorie cellulaire, non moins que la théorie fibrillaire de Haller, que la théorie des molécules organiques de Buffon, ou que les différentes théories granulaires sur la constitution morphologique des êtres vivants qui se succèdent au 18e et 19e siècles (pour ne prendre que des exemples de théories biologiques de l’époque moderne) participent du « paradigme atomiste » en biologie, puisque aussi bien elles postulent toutes la nature composée du tout vivant, sa division en parties élémentaires irréductibles. – Mais toutes ces théories ne sont pas, loin de là, associationnistes (au vrai, seule la doctrine buffonienne des molécules organiques peut être dite telle). L’associationnisme implique en outre que le tout est un produit de l’association des parties, donc que les parties existaient à l’état séparé préalablement à leur association en tout, que l’existence du tout est postérieure à celle de ses parties : « La vie de l’animal ou du végétal, dit ainsi Buffon, ne paraît être que le résultat de toutes les actions, de toutes les petites vies particulières [...] de chacune de ces molécules actives dont la vie est primitive et paraît ne pouvoir être détruite. [...] Il n’est donc pas difficile de concevoir que, quand un certain nombre de ces molécules sont réunies, elles forment un être vivant 72  » . Une des implications essentielle de l’associationnisme est donc celle-ci, qui touche à la question de l’individualité : une conception de l’être vivant comme association de parties primitivement séparées est pour le moins difficilement compatible avec l’idée selon laquelle le tout constitue un individu : l’individualité peut se dire des parties, non du tout, quand bien même l’association, loin d’être une coopération réfléchie et voulue par les individus participants, comme c’est le cas pour Buffon s’agissant des sociétés animales et a fortiori des organismes complexes 73 , résulte de causes toutes mécaniques. Bref, l’associationnisme n’est qu’une des spécifications, parmi d’autres possibles, de la conception atomiste sous le rapport des statuts respectifs, plus précisément sous le rapport de la position chronologique et logique respective (pour autant que le caractère d’individualité est un signe de supériorité logique pour son sujet d’attribution) du tout et des parties.
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La théorie cellulaire n’est donc qu’un cas particulier d’atomisme en biologie, comme la théorie des molécules organiques, de même genre qu’elle mais d’espèce différente dans la mesure où elle n’implique, contrairement à cette dernière, aucune espèce d’adhésion à la thèse associationniste, conception selon laquelle l’existence séparée des individus est le fait primitif, la constitution de l’organisme le fait second.                                             
  
 
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Version du 5 mai 2020 à 13:02


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