Différences entre versions de « Positivisme »

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* Situer le positivisme
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* Cette philosophie existe déjà à l'époque d'Auguste Comte, mais incomplète, éparse dans diverses disciplines. Comte veut à la fois la compléter et la construire comme système.
*** Le terme "positif", en ce qui concerne la connaissance, a été employé dès le XVIIe siècle pour désigner l’appui sur des faits avérés, l’existence d’un fondement solide sur lequel on pourrait s'appuyer par opposition à flou, incertain, chimérique.  
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Le point de départ est l’exposé de la loi des trois états (p. 62, « En étudiant ainsi… »). Il s’agit d’une grande loi historique qui assujettit le développement de l’intelligence humaine, aussi bien chez l’individu que dans l’espèce. Cette histoire n’est pas contingente ; elle ne résulte pas d’un malheureux accident mais d’une nécessité invariable. Les diverses fractions de l’Humanité parcourent les mêmes étapes à des vitesses différentes mais selon le même ordre, ou plutôt c’est l’Humanité, comme être collectif, qui est en train de parcourir l’ensemble. Ces trois états, nommés théologique, métaphysique, positif, sont présentés comme des états de la connaissance, mais à chacun d’eux correspond un régime, c’est-à-dire à la fois un régime politique et une manière de vivre, un développement de l’imagination et du sentiment. C’est la totalité d’une société, considérée sous tous ses aspects, qui est déterminée par un état de l’intelligence, ce que Comte résumait en disant que les idées mènent le monde. Cette loi peut s’appuyer soit sur des preuves rationnelles, soit sur des vérifications a posteriori et le texte de Comte propose les unes et les autres. Mais si l’histoire est d’abord le fil conducteur le plus efficace, c’est bien la nature de l’esprit humain qui fait comprendre la nécessité de la succession.
Auguste Comte, dans son Cours de philosophie positive, a voulu donner une assise à la science positive. Quant au terme "positiviste", il a été mis en avant plus tard, dans la seconde partie de son œuvre, à partir de 1843 et surtout 1848 (Discours sur l'ensemble du positivisme, 1848) pour désigner sa philosophie et non les sciences envers lesquelles il a manifesté une défiance croissante. Il les considérait comme des connaissances spéciales et limitées ne pouvant apporter une vue d'ensemble comme sa philosophie positiviste.  
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* * L’état théologique
Du coup, nous devons préciser l'emploi du terme de "positivisme scientifique". Il désigne une attitude envers les sciences, qui, au travers de diverses déclinaisons, s'est largement répandu parmi les scientifiques de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe.
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* Il est caractérisé par la croyance en des agents doués de volonté, qui expliquent tous les phénomènes frappants de la nature. Cet état qui a duré fort longtemps, se décompose en trois moments principaux :
On peut la résumer par deux traits : C'est un empirisme qui demande de s'en tenir aux faits et aux relations entre les faits, ces dernières pouvant être exprimées en termes de causalité ou, mieux, selon des lois. Deuxième trait, son optimisme envers la possibilité pour la science de connaître le monde et en conséquence, et grâce au savoir acquis, d'apporter des bienfaits à l'humanité.  
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* * * le fétichisme, qui attribue aux objets eux-mêmes une vie, une pensée, des intentions semblables aux nôtres. L’affectivité y prédomine
Nous allons en voir différents aspects pas tous homogènes et aussi ce qui a mis en question et fait évoluer le positivisme scientifique. 
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* * * le polythéisme, qui peuple la nature d’êtres fictifs, personnels et invisibles
* Déterminisme et rationalité
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* * * le monothéisme, qui concentre tout le pouvoir en un seul Être suprême.
*** Pour le positivisme, tout ce qui est dans la nature peut être connu rationnellement. Le rationalisme, la volonté de connaître, de prévoir et d’agir sur un monde exempt de phénomènes surnaturels, sont des caractéristiques de la conception positiviste du monde. Cette conception veut échapper à la métaphysique religieuse et à la métaphysique tout court. La nature ne manifeste plus le divin, ni le démoniaque, et la recherche des fondements premiers est résolument mise de côté.
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* L’état théologique nous est surtout connu sous cette dernière forme qui a régi pendant des siècles la pensée occidentale, mais c’est dans le polythéisme qu’il se montre le mieux avec son caractère principal, « la libre prépondérance spéculative de l’imagination ». Dans le monothéisme, l’esprit métaphysique est déjà à l’œuvre. Dans le fétichisme, la pensée est courte, mal coordonnée, à peine supérieure à celle des animaux. Le polythéisme manifeste pleinement la puissance de ce que nous appelons aujourd’hui la pensée mythique et que Comte appelle l’état fictif. L’état fétichiste par lequel l’humanité a dû commencer est celui par lequel commence tout enfant. Les choses sont pour lui bonnes ou méchantes. L’adulte instruit lui-même redevient fétichiste dans les moments d’intense émotion et supplie les choses de lui être favorables. Sous les trois formes principales, Comte a un grand souci de rendre justice à l’état théologique. C’est en lui que s’est faite l’éducation de l’humanité.
Le déterminisme constitue le premier grand principe des sciences positives : les phénomènes naturels actuellement existants déterminent ceux qui existeront ultérieurement. Aucune intervention divine ne peut en dévier le cours ; il s'ensuit que l'avenir est prévisible si l'on connaît la totalité des conditions initiales. Le déterminisme joue également le rôle de postulat méthodologique. Dans une étude scientifique, les faits ne peuvent être considérés autrement que déterminés. Toute la recherche est assise sur ce principe qui prévient les démissions de la pensée devant l'irrégularité ou l'anarchie apparente des phénomènes. Tout ce qui est dans la nature peut être compris rationnellement.  
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* * L’état métaphysique
Autour du pivot déterministe, d'autres éléments viennent s'articuler : l’espace et le temps sont, pour la pensée positive, des catégories bien définies. L'espace est une étendue homogène et le temps un déroulement régulier et absolu. Tous les faits scientifiques sont repérables selon ces deux catégories.
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* A vrai dire, l’usage que Comte fait de ce mot peut déconcerter le lecteur des Méditations métaphysiques (de Descartes) ou du Discours de Métaphysique (de Leibniz), qui trouve dans ces ouvrages la systématisation philosophique de la théologie. Le sens comtien peut être dérivé d’un usage commun au XVIIIe siècle. On appliquait alors le mot « métaphysique » (soit comme substantif, soit comme adjectif) aux principes généraux des sciences (cf. Métaphysique du calcul infinitésimal de Carnot).
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Mais en même temps, il avait pris une nuance péjorative ; on l’associait volontiers à des adjectifs tels que « obscur » « abstrus », « confus ». Dans l’école des Idéologues21, la « métaphysique » désigne souvent la science de l’esprit, des idées, de leur origine.
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* C’est à partir de cet héritage que Comte voit dans l’esprit métaphysique le règne de l’abstraction. Il y voit surtout une modification de l’esprit théologique : même recherche des causes premières, mais au lieu d’imaginer, on argumente. Les puissances divines sont remplacées par des essences, des qualités cachées, des principes abstraits dont on parle comme s’il s’agissait d’agents concrets.
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Comte dénonce particulièrement l’usage fréquent au XVIIIe siècle du mot Nature pour désigner un être susceptible de vouloir et d’agir. En même temps, comme l’esprit métaphysique est une altération de l’esprit théologique, Comte le voit surtout critique et dissolvant.
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* L’état métaphysique est transitoire. Plus qu’un état, c’est le passage même de l’esprit théologique à l’esprit positif. Il peut selon les exemples paraître plus proche de l’esprit positif par la recherche de la rationalité ou plus proche de l’esprit théologique par le peu d’attention portée à l’observation des faits. Il détruit les mythes et par là prépare le terrain aux sciences, mais il remplace les mythes par des constructions aussi arbitraires, bien que de forme conceptuelle. Tout en jugeant que c’est un moment nécessaire, Comte a de l’antipathie pour cette forme de la pensée et le terme même de métaphysique conserve chez lui la nuance péjorative que nous avons signalée.
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* Les deux états féconds et organisateurs sont pour Comte l’état théologique et l’état positif. « L’on ne détruit que ce que l’on remplace », c’était l’une de ses maximes familières. La philosophie du XVIIIe siècle a le double tort à ses yeux de n’avoir pas assez détruit22 et de n’avoir pas remplacé ce qu’elle détruisait. Cependant il ne faudrait pas s’imaginer que l’on aurait pu faire l’économie de cette transition. Le règne de l’esprit positif est devenu possible grâce au mouvement des Lumières et à la Révolution française. Comte ne l’oubliait pas et s’était choisi pour père spirituel Condorcet
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* *L’esprit positif
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* C’est l’état normal de l’intelligence à l’âge adulte. Cet état est définitif parce qu’il est conforme à notre et convient à nos besoins en même temps qu’à nos capacités. L’on peut dire qu’il est définitif parce qu’il est normal ; le terme doit être entendu au sens normatif, fixant la règle, non par référence à un idéal imaginaire mais par la connaissance du Grand Être, de sa nature et de ses limitations. Considérant l’Humanité comme un unique être vivant qui passe par l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte, Comte n’envisage pas que cet être puisse connaître la vieillesse et la décrépitude, tout au plus des régressions accidentelles et provisoires.
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* L’esprit positif est d’abord présenté négativement par opposition aux états précédents. Cet esprit renonce à des recherches dont l’homme a fini par mesurer l’inanité et dont la fonction a été seulement d’éduquer son intelligence. Selon une formule qui devint vite célèbre (et le resta), l’esprit positif renonce à chercher les causes, pour s’attacher seulement aux lois : il s’agit bien entendu des lois de la nature, mais nous verrons que la société elle-même est englobée dans la nature.  
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* La renonciation aux causes, pour être bien comprise, doit être liée au sens que Comte donne à ce mot, et qui est délimité par les adjectifs qui l’accompagnent habituellement. Les causes sont intimes, elles sont absolues, elles sont soit premières soit finales. La loi, au contraire, est une relation (loi de coexistence, statique, ou loi de succession, dynamique) qui rattache chaque objet à ce qui lui est extérieur. La cause, en ce sens, est à rapprocher de la substance. L’un et l’autre concepts supposent une référence à l’absolu.  
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* Si l’on pensait au contraire la causalité elle-même comme une relation régulière, les motifs de cette condamnation échapperaient entièrement, mais l’on se trouverait dans un tout autre système de pensée, par exemple celui de Kant24.
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* Ainsi, dans le cas de la pesanteur – qui est un exemple central – il ne faut pas chercher « ce que sont en elles-mêmes cette attraction et cette pesanteur » mais leur relation aux masses et distances. La vingt-quatrième Leçon rappellera qu’avant Newton, le poids d’un corps était tenu pour une qualité rigoureusement inaltérable : « C’était la seule notion qui pût présenter, même aux philosophes les plus positifs, un véritable caractère d’absolu. » Newton montre que ce caractère est relatif à la position du corps par rapport aux autres corps. Ainsi, une qualité intime et absolue est remplacée par une relation quantitative externe et variable. Ce n’est pas que la physique renonce à mettre en évidence les invariants – mais les invariants sont des termes dans des relations et non pas des absolus indépendants de toute relation.
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* Au reste, les différentes disciplines de la pensée parcourent les trois phases avec des vitesses différentes de sorte qu’en une même époque – voire chez un même penseur – peuvent coexister, par exemple, une astronomie positive, une biologie métaphysique et une sociologie théologique. Mais cette situation ne peut être que provisoire, et d’ailleurs elle est un facteur de déséquilibre pour les individus ainsi partagés. Les raisons de cette disparité s’éclairciront dans la deuxième Leçon.  
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* L'expérience et la méthode expérimentale
 
* L'expérience et la méthode expérimentale
*** Le positivisme met en avant l'expérience. "Nous donnerons au mot expérience, [...], le même sens général qu'il conserve partout. Le savant s'instruit chaque jour par l'expérience ; par elle il corrige incessamment ses idées scientifiques, ses théories, les rectifie pour les mettre en harmonie avec un nombre de faits de plus en plus grand, et pour approcher de plus en plus de la vérité. On peut s'instruire, c'est-à-dire acquérir de l'expérience sur ce qui nous entoure, de deux manières, empiriquement et expérimentalement". Dans les sciences, "l'expérience est toujours acquise en vertu d'un raisonnement précis établi sur une idée qu'a fait naître l'observation et que contrôle l'expérience" (Claude Bernard, Introduction à la médecine expérimentale, Paris, Garnier Flammarion, 1966, p. 41).
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* * Le positivisme met en avant l'expérience. "Nous donnerons au mot expérience, [...], le même sens général qu'il conserve partout. Le savant s'instruit chaque jour par l'expérience ; par elle il corrige incessamment ses idées scientifiques, ses théories, les rectifie pour les mettre en harmonie avec un nombre de faits de plus en plus grand, et pour approcher de plus en plus de la vérité. On peut s'instruire, c'est-à-dire acquérir de l'expérience sur ce qui nous entoure, de deux manières, empiriquement et expérimentalement". Dans les sciences, "l'expérience est toujours acquise en vertu d'un raisonnement précis établi sur une idée qu'a fait naître l'observation et que contrôle l'expérience" (Claude Bernard, Introduction à la médecine expérimentale, Paris, Garnier Flammarion, 1966, p. 41).
 
La méthode expérimentale constitue la pièce maîtresse de l'argumentation dans les sciences positives. Elle est fondée sur la distinction nette des faits et de la théorie ; la mise en place d'un ensemble expérimental permet de corroborer la théorie par les résultats d’expérience, les faits garantissent la justesse de la théorie ou viennent l'invalider, mais pas seulement. Plus généralement, il y a une interaction des deux ; les faits suscitent de nouvelles théories qui auront à être vérifiées et ainsi de suite. Dans cette conception, l'investigateur n'entre pas dans le dispositif expérimental. Il est considéré comme un observateur neutre dont la personnalité n'intervient pas (ou seulement comme source d'erreurs d'interprétation). L'observateur est le miroir des faits « objectifs ».
 
La méthode expérimentale constitue la pièce maîtresse de l'argumentation dans les sciences positives. Elle est fondée sur la distinction nette des faits et de la théorie ; la mise en place d'un ensemble expérimental permet de corroborer la théorie par les résultats d’expérience, les faits garantissent la justesse de la théorie ou viennent l'invalider, mais pas seulement. Plus généralement, il y a une interaction des deux ; les faits suscitent de nouvelles théories qui auront à être vérifiées et ainsi de suite. Dans cette conception, l'investigateur n'entre pas dans le dispositif expérimental. Il est considéré comme un observateur neutre dont la personnalité n'intervient pas (ou seulement comme source d'erreurs d'interprétation). L'observateur est le miroir des faits « objectifs ».
 
Claude Bernard définit très clairement le procédé inductivo-déductif : l'observation fait naître des idées qui seront contrôlées par l'expérimentation et éventuellement réfutées. L'expérience est toujours liée au raisonnement, elle se fait selon une théorie rationnelle, ce n'est pas un cheminement au hasard selon d'obscures intuitions. Le raisonnement causaliste est indissociable de la méthode expérimentale. Dans ce cas, la causalité concerne des faits précisément définis. Il s’agit uniquement des causes dites « prochaines » qui sont conçues dans une inspiration empiriste empruntée à David Hume.
 
Claude Bernard définit très clairement le procédé inductivo-déductif : l'observation fait naître des idées qui seront contrôlées par l'expérimentation et éventuellement réfutées. L'expérience est toujours liée au raisonnement, elle se fait selon une théorie rationnelle, ce n'est pas un cheminement au hasard selon d'obscures intuitions. Le raisonnement causaliste est indissociable de la méthode expérimentale. Dans ce cas, la causalité concerne des faits précisément définis. Il s’agit uniquement des causes dites « prochaines » qui sont conçues dans une inspiration empiriste empruntée à David Hume.
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Il se limiterait au «comment», c'est-à-dire à la formulation des lois de la nature, exprimées en langage mathématique, en dégageant, par le moyen d'observations et d'expériences répétées, les relations constantes qui unissent les phénomènes, et permettent d'expliquer la réalité des faits.
 
Il se limiterait au «comment», c'est-à-dire à la formulation des lois de la nature, exprimées en langage mathématique, en dégageant, par le moyen d'observations et d'expériences répétées, les relations constantes qui unissent les phénomènes, et permettent d'expliquer la réalité des faits.
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* *Domaines influencés par le positivisme
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*Le positivisme a exercé une influence considérable dans la deuxième moitié du XIXe siècle et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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* * * Médecine 
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*La médecine a été chronologiquement le premier domaine influencé par le positivisme, à travers des personnalités comme : 
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le docteur Robinet,  Pierre Laffitte (1823-1903), "converti" en 1845, qui prit la tête de l'"Église positiviste" (société positiviste), après la mort d'Auguste Comte,  Claude Bernard, médecin et physiologiste français ; C'est par la médecine que l'influence s'est transmise à l'Amérique latine.
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* * * Philosophie 
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*L'influence d'Auguste Comte s'est transmise à :
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Ernest Renan, écrivain, philosophe, philologue et historien français [1]  Hippolyte Taine philosophe et historien ;  pendant l'entre-deux guerres dans le Cercle de Vienne (positivisme logique)  et se fait sentir de nos jours dans le néopositivisme contemporain, qui est une forme de scientisme. 
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* * * Enseignement
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* Les lois sur l'enseignement primaire de Jules Ferry (28 mars 1882) se sont inspirées du positivisme. Marcellin Berthelot introduisit l'esprit positiviste dans l'enseignement secondaire lorsqu'il fut ministre de l'instruction publique (1886-1887).
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Droit  L'influence a été très forte sur le droit, à travers le mouvement du positivisme juridique :
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Théories du normativisme et de l'État de droit de Hans Kelsen, qui a donné le droit positif français,  Théorie de l'État de service de Léon Duguit. 
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* * * Littérature, fiction et linguistique
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* Auguste Comte a influencé :
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Jules Verne qui, dans Les voyages extraordinaires (54 volumes), publiés par son éditeur Pierre-Jules Hetzel, a donné une certaine vision du monde à la jeunesse de cette époque.  Émile Littré, philologue et médecin français, auteur d'un dictionnaire.  Linguistique : les mots "altruisme", "synergie", sont d'origine positiviste. Le mot "sociologie" a été inventé par Sieyès et non par Auguste Comte, qui l'a seulement popularisé.  Émile Zola expose dans Le roman expérimental sa volonté d'étendre les idées de Claude Bernard au roman, qui selon lui partage avec la médecine le fait d'être encore considéré comme un art alors qu'il faudrait le pratiquer comme une science. 
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* * * Économie 
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* Mélangée avec d'autres idéologies, l'influence s'est manifestée aussi dans l'économie (conjuguée avec le saint-simonisme). John Stuart Mill, économiste anglais, fut séduit par les idées de Comte, mais s'en détourna vers 1842).
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Sociologie Auguste Comte est souvent considéré en France comme l'un des précurseurs de la sociologie. En fait, le terme de sociologie fut créé par Sieyès, et l'étude des phénomènes sociaux était antérieure à Comte (voir sociologie). Il n'en reste pas moins vrai que, dans l'évolution de la pensée occidentale des deux derniers siècles, le positivisme de Comte a influencé des sociologues comme Émile Durkheim, ou Herbert Spencer (utilitarisme anglais). Pour expliquer la psychologie de l'Homme, Auguste Comte crée une Triade basé sur les principes d'action de l'Homme :
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la race (l'atavisme),  le milieu social,  le moment l'époque. 
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* * * Politique  Surtout à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle :
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*Les mouvements socialistes au XIXe siècle ont été marqués par le positivisme. Claude Allègre, dans son dictionnaire amoureux de la science, note que Jean Jaurès, sans doute marqué par son époque, aurait assisté aux banquets dits républicains de la "secte" positiviste ; 
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le général André, à l'origine de la loi sur le service militaire de 1905, impliqué dans l'affaire des fiches, a côtoyé la société positiviste et présidé l'inauguration de la statue d'Auguste Comte place de la Sorbonne en 1902.  Charles Maurras et plusieurs personnalités de l'Action française ont été influencés par le positivisme. Jacques Prévotat dans les catholiques et l'Action française indique que Charles Maurras a eu une "nuit d'extase" après la lecture de la Synthèse subjective d'Auguste Comte. 
  
 
* Ernest Renan, Ernst Mach, parmi bien d'autres, ont repris une approche particulièrement voisine.
 
* Ernest Renan, Ernst Mach, parmi bien d'autres, ont repris une approche particulièrement voisine.
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{{Origines possibles des conceptions}}
 
{{Origines possibles des conceptions}}
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* Les idées du positivisme puisent leur source dans certaines formulations de d'Alembert et Turgot, ainsi que par leurs amis et élèves Lagrange et Condorcet. On cherchait en effet dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle à expliquer le progrès de l'esprit humain (Condorcet) par le développement des "sciences positives" (mathématiques, physique, chimie,...). Le courant philosophique du positivisme commença à se structurer en France dans la première moitié du XIXe siècle. Ce terme fut propagé par Saint-Simon (Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon) et encore davantage popularisé en philosophie par Auguste Comte, qui travailla étroitement avec Saint-Simon, dont il fut le secrétaire de 1817 à 1824.  
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Version du 27 avril 2020 à 06:44


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