Différences entre versions de « Catastrophisme - Gradualisme »
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Théorie fixiste selon laquelle les espèces s'éteignent en masse à la suite d'épisodes de catastrophes, les régions dévastées sont ensuite repeuplées par une faune et une flore venus d'ailleurs. | Théorie fixiste selon laquelle les espèces s'éteignent en masse à la suite d'épisodes de catastrophes, les régions dévastées sont ensuite repeuplées par une faune et une flore venus d'ailleurs. | ||
*le catastrophisme n'en est pas moins appliqué au passé lointain dans les sciences de la terre où il désigne traditionnellement les théories qui, à l'encontre de l'actualisme ou de l'uniformitarisme, visent à expliquer l'ordre géologique existant par l'intervention de causes aujourd'hui disparues, c'est-à-dire par de grands cataclysmes tectoniques( Hooykaas 1970). | *le catastrophisme n'en est pas moins appliqué au passé lointain dans les sciences de la terre où il désigne traditionnellement les théories qui, à l'encontre de l'actualisme ou de l'uniformitarisme, visent à expliquer l'ordre géologique existant par l'intervention de causes aujourd'hui disparues, c'est-à-dire par de grands cataclysmes tectoniques( Hooykaas 1970). | ||
− | ............................................................................... | + | = Archéologie du catastrophisme = |
+ | le catastrophisme du prophétisme et de la voyance paraît confirmer la thèse générale qui sous-tend la docte histoire culturelle des catastrophes proposée par l’historien François Walter : adoptant la perspective du long terme qui retrace l’évolution de la notion de catastrophe de la Renaissance à nos jours, son ouvrage s’inspire des travaux de Mary Douglas pour localiser le « risque » dans les perceptions que les humains se font de leur existence plutôt que dans la réalité objective de leurs conditions de vie. Au-delà des grandes périodisations scandées par le livre — marquées par les débats sur la Providence divine jusqu’au xviiie siècle, par l’installation des explications rationalistes et de leurs pendants administratifs de 1755 à 1940, puis par un sentiment de vulnérabilité devant les capacités d’autodestruction de l’humanité depuis la deuxième guerre mondiale, jusqu’au « désir de catastrophe » de l’époque postmoderne —, François Walter tente de faire sentir la continuité de sensibilités et de réactions affectives qui traversent les grandes césures historiques traditionnelles. En 2000 comme en 1600, c’est ainsi en incriminant une faute collective dont les humains ont à assumer la culpabilité que se gèrent les calamités : | ||
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+ | '''au lien d’incriminer l’homme singulier sur le plan moral par le péché, la vision sociétale contemporaine met en accusation la faute collective inscrite dans le mode de vie. C’est pourquoi les catastrophes sont déplacées sur un registre qui dénonce l’irresponsabilité des activités humaines''' (François Walter,2008). | ||
+ | *Les grandes messes onusiennes et les différents Grenelle qui leur servent de relais nationaux tiennent lieu des grandes cérémonies religieuses de pénitence et des vœux pieux de jadis. François Walter prend l’exemple des discours tenus dans les années 1980 sur « la mort des forêts » pour épingler — un peu facilement — les « chimères » et les « exagérations » que nourrit un certain millénarisme écologiste (314-317). Son livre a le mérite de balayer très large, non seulement du point de vue chronologique, mais aussi de par les sources étudiées, qui vont de la théologie aux rapports scientifiques, en passant par la métaphysique, la littérature et le cinéma. L’abondante bibliographie convoquée en notes donne un panorama remarquable des discours tenus sur la catastrophe en Occident durant les cinq derniers siècles. En embrassant autant, son but n’est sans doute pas de proposer une étreinte particulièrement incisive sur l’actualité du catastrophisme. En se demandant « si la sécularisation n’est pas en définitive un des grands mythes de la modernité » (338) et en affirmant dans sa conclusion que « l’analyse rationnelle n’est pas supérieure à la prise en compte affective, émotionnelle ou symbolique » (340), ce livre d’historien propose davantage de questions ouvertes que de réponses suggestives. Ceux qui en attendraient une mise en œuvre des audaces des Cultural Studies anglo-saxonnes resteront sur leur faim ( Hoffman et Anthony Oliver-Smith,2002) ; ceux que contentent les méthodes de l’histoire des idées traditionnelle y trouveront un survol utile, synthétique et clair de l'imaginaire catastrophiste . ............................................................................... | ||
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Version du 12 mai 2020 à 23:29
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Conception : Clarification - Explicitation
- Voir Gradualisme
- = Catastrophisme=
En géologie
Théorie selon laquelle les modifications survenues à la surface de la Terre seraient dues à des catastrophes naturelles.
En biologie
Théorie fixiste selon laquelle les espèces s'éteignent en masse à la suite d'épisodes de catastrophes, les régions dévastées sont ensuite repeuplées par une faune et une flore venus d'ailleurs.
- le catastrophisme n'en est pas moins appliqué au passé lointain dans les sciences de la terre où il désigne traditionnellement les théories qui, à l'encontre de l'actualisme ou de l'uniformitarisme, visent à expliquer l'ordre géologique existant par l'intervention de causes aujourd'hui disparues, c'est-à-dire par de grands cataclysmes tectoniques( Hooykaas 1970).
Archéologie du catastrophisme
le catastrophisme du prophétisme et de la voyance paraît confirmer la thèse générale qui sous-tend la docte histoire culturelle des catastrophes proposée par l’historien François Walter : adoptant la perspective du long terme qui retrace l’évolution de la notion de catastrophe de la Renaissance à nos jours, son ouvrage s’inspire des travaux de Mary Douglas pour localiser le « risque » dans les perceptions que les humains se font de leur existence plutôt que dans la réalité objective de leurs conditions de vie. Au-delà des grandes périodisations scandées par le livre — marquées par les débats sur la Providence divine jusqu’au xviiie siècle, par l’installation des explications rationalistes et de leurs pendants administratifs de 1755 à 1940, puis par un sentiment de vulnérabilité devant les capacités d’autodestruction de l’humanité depuis la deuxième guerre mondiale, jusqu’au « désir de catastrophe » de l’époque postmoderne —, François Walter tente de faire sentir la continuité de sensibilités et de réactions affectives qui traversent les grandes césures historiques traditionnelles. En 2000 comme en 1600, c’est ainsi en incriminant une faute collective dont les humains ont à assumer la culpabilité que se gèrent les calamités :
au lien d’incriminer l’homme singulier sur le plan moral par le péché, la vision sociétale contemporaine met en accusation la faute collective inscrite dans le mode de vie. C’est pourquoi les catastrophes sont déplacées sur un registre qui dénonce l’irresponsabilité des activités humaines (François Walter,2008).
- Les grandes messes onusiennes et les différents Grenelle qui leur servent de relais nationaux tiennent lieu des grandes cérémonies religieuses de pénitence et des vœux pieux de jadis. François Walter prend l’exemple des discours tenus dans les années 1980 sur « la mort des forêts » pour épingler — un peu facilement — les « chimères » et les « exagérations » que nourrit un certain millénarisme écologiste (314-317). Son livre a le mérite de balayer très large, non seulement du point de vue chronologique, mais aussi de par les sources étudiées, qui vont de la théologie aux rapports scientifiques, en passant par la métaphysique, la littérature et le cinéma. L’abondante bibliographie convoquée en notes donne un panorama remarquable des discours tenus sur la catastrophe en Occident durant les cinq derniers siècles. En embrassant autant, son but n’est sans doute pas de proposer une étreinte particulièrement incisive sur l’actualité du catastrophisme. En se demandant « si la sécularisation n’est pas en définitive un des grands mythes de la modernité » (338) et en affirmant dans sa conclusion que « l’analyse rationnelle n’est pas supérieure à la prise en compte affective, émotionnelle ou symbolique » (340), ce livre d’historien propose davantage de questions ouvertes que de réponses suggestives. Ceux qui en attendraient une mise en œuvre des audaces des Cultural Studies anglo-saxonnes resteront sur leur faim ( Hoffman et Anthony Oliver-Smith,2002) ; ceux que contentent les méthodes de l’histoire des idées traditionnelle y trouveront un survol utile, synthétique et clair de l'imaginaire catastrophiste . ...............................................................................
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Pour citer cette page: (- Gradualisme)
ABROUGUI, M & al, 2020. Catastrophisme - Gradualisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Catastrophisme_-_Gradualisme>, consulté le 22, décembre, 2024
- Voir R. HOOYKAAS, Continuité et discontinuité en géologie et biologie. Collection Science ouverte, Paris, Seuil. 1970. passim...................
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