Différences entre versions de « Gradualisme »
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* Pendant des périodes de stases évolutives les individus d’une espèce sont tous parents et tous différents. | * Pendant des périodes de stases évolutives les individus d’une espèce sont tous parents et tous différents. | ||
* Pour qu’il y ait formation d’espèces nouvelles, il faut un isolement d’une partie de la population interdisant tout croisement (dérive des continents, glaciation). | * Pour qu’il y ait formation d’espèces nouvelles, il faut un isolement d’une partie de la population interdisant tout croisement (dérive des continents, glaciation). | ||
− | *Dans le nouvel environnement, plusieurs espèces différentes apparaissent ponctuellement et la sélection naturelle conservera l’espèce la plus apte. Cette spéciation allopatrique, en dehors de l’aire de dispersion de l’espèce mère, correspond bien à l’évolution de l’Homme. Une partie des individus de la nouvelle espèce retourne parfois dans la mère patrie. ..................................................................................... | + | *Dans le nouvel environnement, plusieurs espèces différentes apparaissent ponctuellement et la sélection naturelle conservera l’espèce la plus apte. Cette spéciation allopatrique, en dehors de l’aire de dispersion de l’espèce mère, correspond bien à l’évolution de l’Homme. Une partie des individus de la nouvelle espèce retourne parfois dans la mère patrie. |
+ | *Ce n'est pas une règle méthodologique, mais une théorie qui doit être démontrée. Sa formulation, à juste titre rejetée par la majorité des géologues, est la suivante: «les mêmes forces existent en permanence, et silencieusement comme le temps qui passe, ont toujours causé des effets lents mais universels»; cette affirmation n'a jamais été faite par Lyell, mais par certains de ses partisans. La discussion sur la question de savoir si le rythme, la vitesse et l'intensité des processus géologiques ont été variables ou constants tout au long de l'histoire du temps, et dans quelle mesure, est un débat qui a commencé au début du 19e siècle et qui se poursuit encore aujourd'hui. Ceux qui ont mesuré l'âge de la Terre en milliers d'années ont dû recourir à des cataclysmes intenses et largement répandus afin d'expliquer la formation de chaînes de montagnes qui n'étaient possibles qu'aux premiers stades de l'évolution de la Terre, en raison de la haute énergie et des températures restantes de son état fondu d'origine. Ils ont opposé les premiers stades d'une Terre orageuse à l'état mature actuel, où elle s'est stabilisée. La vision de Lyell sur le monde était très différente. Il a soutenu que le temps nécessaire à la Terre pour évoluer vers son état actuel, pour modéliser les montagnes et les vallées, était énorme, incalculable. (Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, elle était vraiment «incalculable»; seule «l'horloge» de la radioactivité, qui ne serait découverte que plusieurs années plus tard, est capable de la mesurer). Dans ce cas, il n'était pas nécessaire de recourir à des cataclysmes qui, en peu de temps, auraient produit de grands changements; des forces plus faibles, agissant lentement sur de longues périodes, étaient suffisantes pour les expliquer. Il a également soutenu que la dynamique de la Terre n'a pas diminué au fil du temps, car elle a une «énergie interne». C'était une brillante intuition que la découverte ultérieure de processus radioactifs profonds confirmerait et expliquerait. Lyell a été critiqué pour sa supposition que, dans l'histoire de la Terre, tout s'est produit à un rythme lent et uniforme, dans une succession de cycles qui se répètent indéfiniment sans avancer dans aucune direction. Il est vrai que dans ses premiers travaux, il met davantage l'accent sur la lenteur et l'uniformité des phénomènes dans une tentative de réfuter les théories des «catastrophes», mais il faut aussi se rappeler qu'il était l'un des principaux partisans de Darwin et de sa théorie de l'évolution organique. Cette idée évolutive a fini par imprégner sa vision de l'histoire de la Terre, comme on peut le voir dans les dixièmes et successives éditions de Principles of Geology. | ||
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Version du 11 juin 2020 à 00:27
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Conception : Clarification - Explicitation
- Le gradualisme est une école de pensée qui prétend que, tout au long de l'histoire de la Terre, les processus géologiques et biologiques ont fonctionné aux rythmes observés actuellement.
- La théorie synthétique de l’évolution a toutefois été mise en question sur le fait qu’elle suppose une évolution lente (« la nature ne fait pas de sauts » = gradualisme). Ainsi, la biologie moléculaire a montré, dans les années 70, que les mutations ne sont pas des changements ponctuels minimes,mais que le génome est quelque chose de très fluide. En effet, au moment de la division cellulaire et de la réplication de l’ADN, les éléments génétiques sont très mobiles, se recombinent, se copient avec des erreurs (substitution d’une base par une autre = mutation ponctuelle, délétion d’un bloc de
bases, duplication ou insertions de nouvelles bases, ou inversions). Cela permet d’expliquer les variations observées de génération en génération au sein d’une même espèce (ex. : la modification d’une seule paire de bases fait toute la différence entre le lévrier et les chiens les plus énormes) et met en évidence l’aspect « bricoleur » de l’évolution, qui avec du vieux fait du neuf, par un système de copie et de recombinaison. De leur côté, les théories neutralistes, initiées par Motoo Kimura (1968), biologiste et généticien japonais, affirment que la plupart des mutations peuvent se répandre dans une population et s’imposent à la descendance suivant les lois du hasard, alors qu’elles n’ont aucun avantage sélectif. C’est ce que l’on appelle la « dérive aléatoire », qui vient s’ajouter au couple mutation-sélection.
- En géologie
- Le gradualisme est communément considéré comme ayant commencé avec James Hutton (1726–97). L'efficacité des agences géologiques - vent, pluie, mer, soleil et tremblements de terre - dans le remodelage de la surface de la Terre avait été discutée bien avant Hutton, par Aristote ( qv ) et Leonardo da Vinci ( qv ) par exemple. Mais Hutton (1788)était le promulgateur du premier système gradualiste à part entière de l'histoire de la Terre. Il voyait le monde comme une machine parfaite qui traverserait à jamais ses cycles de décomposition et de réparation - soulèvement crustal, érosion, transport, dépôt, compactage et consolidation, et soulèvement renouvelé - maintenant appelé cycle géologique, rocheux ou sédimentaire. Les idées révolutionnaires de Hutton ont été énergiquement défendues parJohn Playfair (1802)
- le gradualisme est une théorie développée par James Hutton, selon laquelle les changements profonds de la Terre, comme le Grand Canyon, sont dus à des processus lents et continus, et non pas à des catastrophes comme le proposait la théorie du catastrophisme.
- Cette théorie inspira une théorie évolutive en paléontologie, aussi appelée gradualisme, selon laquelle les espèces apparaissent par transformation graduelle d'espèces ancestrales.
- Selon cette théorie, la population d'une espèce se transforme lentement et progressivement en une nouvelle espèce, par accumulation de changements microévolutifs dans le patrimoine génétique.
- La théorie du gradualisme évolutif est en opposition avec celle des équilibres ponctués.
- Les conditions imposées à la variation,particulièrement quant à l’ampleur de la variation, on doit comprendre que pour soutenir le
postulat selon lequel la sélection joue un rôle majeur dans la genèse de la nouveauté évolutionnaire, il est nécessaire logiquement que le changement évolutif soit graduel.
- Darwin (1896)faisait appel à la notion de gradualisme pour soutenir sa théorie sous différents angles.
- Selon Gould (2006, p.215-223), cette notion aurait été utilisée suivant différentes interprétations, indistinctement, autant par Darwin que par ses
successeurs. Mais, il faut savoir cerner ici de laquelle de ces interprétations dépend véritablement le postulat darwinien quant au pouvoir créateur de la sélection.
- le gradualisme n’évoquerait seulement que la continuité historique du processus évolutif, liant toute conformation à celle qui l’a précédée.
- la notion du gradualisme réfèrerait non seulement à cette continuité historique et à la transition insensible entre étapes intermédiaires, de génération en
génération, mais aussi au rythme de l’évolution, lent et régulier, à l’échelle des géologiques.
*Le gradualisme phylétique
- L’évolution se réalise par accumulation graduelle, de génération en génération, de mutations produites au hasard (microévolution), qui proposent des solutions pour la survie et la reproduction et permettent à l’individu de s’adapter aux variations permanentes des conditions de vie.
- Inscrites dans son génome, en cas de besoin, la sélection naturelle fera le tri et conservera les plus aptes. Progressivement se forme une nouvelle espèce (macro-évolution).
- "Nous ne percevons rien de ces lents changements en progression, jusqu’à ce que la main du temps ait marqué le long écoulement des âges" (Darwin).
Cette évolution se réalisant dans la même niche écologique est sympatrique. *Les équilibres ponctués
- Pour les partisans de cette théorie (Eldredge 1991, Gould 1983, Lewontin 1978) la micro-évolution ne débouche pas surla macro-évolution mais permet aux individus de coller à des environnements différents. Elle est à l’origine de la grande variabilité que nous connaissons.
- Il y a découplage entre micro et macro-évolution.
- Pendant des périodes de stases évolutives les individus d’une espèce sont tous parents et tous différents.
- Pour qu’il y ait formation d’espèces nouvelles, il faut un isolement d’une partie de la population interdisant tout croisement (dérive des continents, glaciation).
- Dans le nouvel environnement, plusieurs espèces différentes apparaissent ponctuellement et la sélection naturelle conservera l’espèce la plus apte. Cette spéciation allopatrique, en dehors de l’aire de dispersion de l’espèce mère, correspond bien à l’évolution de l’Homme. Une partie des individus de la nouvelle espèce retourne parfois dans la mère patrie.
- Ce n'est pas une règle méthodologique, mais une théorie qui doit être démontrée. Sa formulation, à juste titre rejetée par la majorité des géologues, est la suivante: «les mêmes forces existent en permanence, et silencieusement comme le temps qui passe, ont toujours causé des effets lents mais universels»; cette affirmation n'a jamais été faite par Lyell, mais par certains de ses partisans. La discussion sur la question de savoir si le rythme, la vitesse et l'intensité des processus géologiques ont été variables ou constants tout au long de l'histoire du temps, et dans quelle mesure, est un débat qui a commencé au début du 19e siècle et qui se poursuit encore aujourd'hui. Ceux qui ont mesuré l'âge de la Terre en milliers d'années ont dû recourir à des cataclysmes intenses et largement répandus afin d'expliquer la formation de chaînes de montagnes qui n'étaient possibles qu'aux premiers stades de l'évolution de la Terre, en raison de la haute énergie et des températures restantes de son état fondu d'origine. Ils ont opposé les premiers stades d'une Terre orageuse à l'état mature actuel, où elle s'est stabilisée. La vision de Lyell sur le monde était très différente. Il a soutenu que le temps nécessaire à la Terre pour évoluer vers son état actuel, pour modéliser les montagnes et les vallées, était énorme, incalculable. (Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, elle était vraiment «incalculable»; seule «l'horloge» de la radioactivité, qui ne serait découverte que plusieurs années plus tard, est capable de la mesurer). Dans ce cas, il n'était pas nécessaire de recourir à des cataclysmes qui, en peu de temps, auraient produit de grands changements; des forces plus faibles, agissant lentement sur de longues périodes, étaient suffisantes pour les expliquer. Il a également soutenu que la dynamique de la Terre n'a pas diminué au fil du temps, car elle a une «énergie interne». C'était une brillante intuition que la découverte ultérieure de processus radioactifs profonds confirmerait et expliquerait. Lyell a été critiqué pour sa supposition que, dans l'histoire de la Terre, tout s'est produit à un rythme lent et uniforme, dans une succession de cycles qui se répètent indéfiniment sans avancer dans aucune direction. Il est vrai que dans ses premiers travaux, il met davantage l'accent sur la lenteur et l'uniformité des phénomènes dans une tentative de réfuter les théories des «catastrophes», mais il faut aussi se rappeler qu'il était l'un des principaux partisans de Darwin et de sa théorie de l'évolution organique. Cette idée évolutive a fini par imprégner sa vision de l'histoire de la Terre, comme on peut le voir dans les dixièmes et successives éditions de Principles of Geology.
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Conceptions erronées et origines possibles
- La Terre a évolué du point de vue géologique .
- Animaux et végétaux ne sont pas créés parfaits mais, au contraire, acquièrent de nouveaux caractères pour s’adapter à ces évolutions géologiques .
- Les fossiles ne sont pas des espèces éteintes, mais des espèces actuelles à un stade d’évolution inférieur. Il reconstitue ainsi la continuité évolutive de certaines espèces................................................................................
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Conceptions: Origines possibles
- Le gradualisme d'abord été formulé au XVIIIe siècle par James Hutton, puis plus largement répandu par John Playfair et Charles Lyell, actualistes qui proposent de ne considérer que l'action lente et graduelle des phénomènes géologiques connus de nos jours (actualisme). Pendant le XVIIIe et le XIXe siècle, une vive controverse existe entre cette théorie et le catastrophisme. La notion a ensuite évolué. Avant que la tectonique des plaques ne soit acceptée au XXe siècle, les géologues pensaient que la surface de la Terre était restée globalement inchangée depuis sa création, son refroidissement depuis un état en fusion ayant provoqué des plissements formant les montagnes. Dans les dernières décennies du XXe siècle, le gradualisme a été modifié pour tenir compte de certains événements catastrophiques dans le passé de la terre, tels que les impacts de météorites ou les périodes de volcanisme intense. Il est plutôt énoncé maintenant comme : « les forces géologiques sont la plupart du temps lentes et restent identiques à travers le temps » ................................................................................
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Bibliographie
Pour citer cette page: ([1])
ABROUGUI, M & al, 2020. Gradualisme. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Gradualisme>, consulté le 21, novembre, 2024
- Georg Simmel, Les problèmes de la philosophie de l'histoire, P. U. F. (1984), Paris, 1892.
- Raymond Boudon, Le juste et le vrai. Études sur l'objectivité des valeurs et de la connaissance, Fayard, Paris, 1995...................
- Raymond Boudon, Le Relativisme, P. U. F., «Que sais-je ?» ..................
- Hutton, J., 1788. Théorie de la Terre; ou, une enquête sur les lois observables dans la composition, la dissolution et la restauration des terres sur le globe. Trans. R. Soc. Édimbourg, 1, 209-304.
- Playfair, J., 1802. Illustrations de la théorie huttonienne de la Terre. Londres: Cadell et Davies; Édimbourg: William Creech, 528 p. (Télécopieur, 1964, avec intro. Par White, GW, New York: Dover)...................
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