Positivisme - Rationalisme - Empirisme - Rationalisme appliqué
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Conception : Clarification - Explicitation
La nature des sciences entre la déduction et l'induction:
Rationalisme
Etymologie : Rationalisme vient du grec logo qui devient ration en latin, raison en français, reason en anglais et vernunft en allemand.
- Le rationalisme est un mode de pensée philosophique (chez Platon, Aristote, Épicure, Descartes, Leibniz, Kant, etc. ) selon lequel la raison est la seule source de connaissance. Tout ce qui existe a sa raison d'être et, de ce fait, peut être intelligible. Le rationalisme rejette toute explication métaphysique et s'oppose au mysticisme, au spiritualisme.
- Une autre forme du rationalisme philosophique considère que toute connaissance certaine découle de principes a priori, universels et nécessaires.
- Par extension, le rationalisme est un mode de pensée selon lequel tout ce qui existe a une explication rationnelle et peut être décrit par la raison humaine. Il prône donc l'usage de la raison dans toutes les activités de connaissance.
Empirisme
Etymologie : Empirisme vient du grec empeira qui devient experientia en latin, expérience en français, expériment en anglais et erfahrung en allemand
Le terme d’empirisme est une traduction française du terme allemand empirismus qui apparaît pour la première fois chez Kant dans la Critique de la Texte grasRaison Pure, dialectique transcendantale.
- L'empirisme est une doctrine philosophique qui considère que l'origine de toute connaissances humaines ne provient que de l'expérience sensible, de l'observation. Ainsi nos sens sont à la source de nos connaissances. De l'accumulation d'observations et de faits mesurables, on peut en extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant du concret à l'abstrait.
- L'empirisme accompagna ainsi la naissance de la science moderne, caractérisée par sa mathématisation et son utilisation massive de la méthode expérimentale.
- L'empirisme, par exemple celui de Hume ou de John Stuart Mill, développa ainsi une logique inductive, qui consiste en la généralisation vers une loi naturelle à partir de données particulières de l'expérience.
Le débat qui se fait entre empirisme et rationalisme
- L'empirisme s'oppose au rationalisme et à la théorie des idées innées dans notre esprit (innéisme). Il se méfie des théories et des argumentations, pour n'accepter que ce qui est réel.
Deux dimensions de la vie mentale mais aussi deux sources du savoir humain interviennent au moment de l'élaboration scientifique:
- L’expérience provient de la conscience sensible qui peut inclure la perception intérieure. Pour un empiriste, la conscience de soi est tributaire de la conscience sensible.
- Le rationalisme est la pensée pure de l’intelligence humaine. Le rationalisme fait de la raison ce que l’empirisme fait de l’expérience : la source principale, voire unique, de la connaissance humaine.
Positivisme
Etymologie : de l'adjectif positif, venant du latin positus, mis, posé, placé, situé, exposé.
- Le positivisme est le système philosophique fondé par Auguste Comte qui considère que l'homme ne peut atteindre les choses en elle-même (leur être, leur essence) et que seuls les faits expérimentés ont une valeur universelle. Il a pour but de codifier les connaissances dites "positives", celles qui découlent directement de l'observation et de l'expérience et d'éliminer tout ce qui subit l'influence de la métaphysique. Le positivisme établit une hiérarchie entre les sciences qui part de l'étude des corps bruts et s'élève jusqu'aux corps organisés, aboutissant à la sociologie, qui ne se développera qu'à la fin du XIXe siècle. Par sa vision du monde et ses méthodes, le positivisme est très proche des sciences naturelles.
- La systématisation du positivisme est développée par Auguste Comte . Il est assis sur une réflexion historique selon laquelle l'esprit humain et toutes les civilisations sont caractérisés par trois états qui sont comparés aux stades de l'évolution de l'homme :
- -théologique, ou fictif, dans sa jeunesse, où l'on pose la question du "qui ?"
- -métaphysique, ou abstrait, dans son adolescence, avec la question du "pourquoi ?"
- -positif qui correspond à l'âge de la science, dans sa maturité, avec la question du "comment ?"
- L'esprit positif est orienté vers l'établissement de lois sur le modèle scientifique en remplacement des croyances théologiques et des explications métaphysiques. L'étude des événements prime celle des êtres et de l'essence. La science doit renoncer à la question du "pourquoi" des choses, qui est la recherche du sens et de l'absolu, pour se concentrer sur le "comment" afin de décrire les lois de la nature, dans le but d'être utile à la société.
L'empirisme se distingue assez nettement du positivisme, dans la mesure où ce dernier met davantage l'accent sur l'explication des phénomènes par des formulations mathématiques. Il est vrai qu'Auguste Comte (1798-1857) appuya sa philosophie en partie sur celle de Francis Bacon, mais cela n'est pas suffisant pour trouver beaucoup de points communs entre l'empirisme et le positivisme.
Le début de la réconciliation entre le l'empirisme et le rationalisme était avec le positivisme et si elle se dévoilait clair et net c'était avec le rationalisme appliqué.
Le rationalisme appliqué
- Le rationalisme appliqué, c'est sans doute celui qui, non content de raisonner,veut encore expérimenter ; qui, après avoir prouvé, veut encore éprouver.
- Bachelard établit , dans le domaine de la science, les quatre principales thèses suivantes :
- Les instruments scientifiques sont des "théories matérialisées". Et donc toute théorie est une pratique
- Toute étude épistémologique doit être historique
- Il existe une double discontinuité : d'une part entre le sens commun et les théories scientifiques ; d'autre part entre les théories scientifiques qui se succèdent au cours de l'histoire. C'est la fameuse "rupture épistémologique"
- Aucune philosophie traditionnelle, prise individuellement (ni l'empirisme ni le rationalisme, ni le matérialisme, ni l'idéalisme) n'est capable de décrire adéquatement les théories de la physique moderne.
==>La science est un dialogue interactif entre la raison et l’expérience.
- Dans Le rationalisme appliqué, Gaston Bachelard propose une réflexion philosophique sur le développement de la connaissance scientifique (épistémologie) et surtout sur les obstacles de types épistémologiques qui entravent le développement des sciences.
Conceptions erronées et origines possibles
Entre l'induction et la déduction
- Une confrontation se fait tout au long de l'histoire depuis l'antiquité entre Aristote et Platon et continue avec les savants de la renaissance par exemple Descartes et F.Bacon entre deux conceptions de la démarche scientifique: toutes les deux sont dogmatiques avec un refus d’interférence.
Entre l'empirisme et le rationalisme
- L'empirisme inductif accorde à l'expérience et à l'observation un statut majestueux en soulignant qu'elles sont les seules sources de la vérité.
- Le rationalisme déductif lorsque la raison, considérée comme seule source déterminante de la connaissance, et par ses seuls principes a priori, prétend atteindre la vérité.
- De ce fait d'autres conceptions erronées émergent à partir de ces deux dogmatismes:
- L'empiriste considère que toute spéculation ou anticipation mentale nous plonge dans le pseudoscientifique: le métaphysique
- En effet, l'empiriste considère que l’hypothèse n'a pas de place dans la démarche scientifique.
- D'autre part, le rationaliste prouve que l'observateur ou l'expérimentateur ne parte jamais dans une voie de recherche sans un morceau de théorie dans la tête ou d'une hypothèse même sans l'expliciter.
- Encore, le rationaliste se méfie de l'expérience en doutant à propos, on peut citer le cas de Descartes qui est le philosophe du doute.
Effet de ces conceptions erronés sur les approches éducatives
- Ces conceptions se traduisent en classe par un enseignement soit:
- Transmissif en exposant des séries de théories comme étant des vérités à admettre sans discussion ou vérification
- Positif en accumulant devant l'élève un tas de manipulation à réaliser et à partir on élabore la connaissance.
- En adoptant un modèle linéaire de la démarche scientifique qui débute soit par une observation dans le cas du modèle OHERIC soit par une théorie dans le cas du modèle THEORIC tout en éradiquant la possibilité d'une démarche interactive avec des vas et des viens entre les hypothèses, les expériences, les résultats et les interprétations.
- En valorisant l'expérience ou la théorie, on néglige dans le processus de l'avancement des sciences ou de l'acquisition des sciences toutes les représentations initiales du savant ou de l'apprenant.
Conceptions: Origines possibles
Positivisme
- Le terme positif a été utilisé par Saint-Simon (1760-1825) et popularisé par Auguste Comte (1798-1857).
- Le système conceptuel ait été développé par Auguste Comte vers 1830, mais on peut considérer que David Hume (1711-1776), Jean d'Alembert (1717-1783), Turgot (1727-1781) et Condorcet ((1743-1794) font partie des premiers représentants du positivisme.
- La première systématisation du positivisme est développée par Auguste Comte dans son "Cours de philosophie positive" (1830-1842)
- Le rationalisme antique
- L’attitude intellectuelle visant à placer la raison et les procédures rationnelles comme sources de la connaissance remonte à la Grèce antique, lorsque sous le nom de logos (qui signifie à l'origine discours), elle se détache de la pensée mythique et, à partir des sciences, donne naissance à la philosophie. Platon considère que la science ne peut être scientifique que s'elle est mathématisable Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre Ce dernier essaie de graver au fronton de son école : l’exercice des mathématiques nous apprend à nous détacher de nos sens et à exercer notre seule raison.
- Le rationalisme moderne
- Le rationalisme moderne se constitue et se systématise à la fin de la Renaissance, dans le cadre de la controverse ptoléméo-copernicienne, qui aboutit à la mathématisation de la physique. Après le procès de Galilée (1633), et conforté dans le projet de réformer la philosophie dont le cardinal de Bérulle lui avait fait une « obligation de conscience » quelques années auparavant, René Descartes concrétise son projet en publiant plusieurs ouvrages de philosophie, notamment le célèbre Discours de la méthode (1637)
- Le rationalisme méthodologique de Descartes(1596/1650)
- Il est fondé sur l'intuition et la déduction. Descartes pratique le doute systématique afin de ne retenir que l'évidence et invente la notion de cogito
- Le rationalisme critique de Kant(1724/1804)
- IL soutient que c'est notre faculté de connaître qui organise la connaissance et non pas les objets qui la détermine
- Le rationalisme dogmatique de Leibniz (1646/1716)
- Lorsque la raison est considérée comme seule source déterminante de la connaissance, et par ses seuls principes a priori, on prétend atteindre la vérité, particulièrement dans le domaine métaphysique. En conclusion,tout ce qui est réel est intelligible.
- Le rationalisme absolu d'Hegel (1770/1831)
- Pour qui la raison guide le monde. l'absence de raison nous contraint, alors que la raison et l'intelligence qui l'accompagne nous délivre.
- La grande découverte hégélienne, c’est le caractère historique de la raison
- Le rationalisme critique avec Karl Popper(1902/1994)
- Dans La logique de la découverte scientifique, tente de montrer que le caractère d’une théorie scientifique tient à sa réfutabilité. On ne peut en effet, à partir d’expériences singulières, aussi nombreuses soient-elles, conclure à l’universalité d’une loi. Mais on peut la tester : il suffit de montrer une seule observation contraire à un énoncé universel pour être certain que cet énoncé est faux. Le vrai n’est donc pas la simple réciproque du faux, de sorte qu’on ne peut vérifier une hypothèse, mais seulement essayer de l'infirmer. Une théorie ne sera dès lors tenue pour vraie qu’autant qu’elle résistera aux tests expérimentaux pour la mettre en échec. C’est dire par conséquent que la science progresse par réfutations et expérimentation : rien n’est définitif, la vérité est toujours provisoire.
- L’empirisme représentait un courant philosophique dans l’Antiquité. Il s'est particulièrement manifesté dans la médecine empirique, qui a elle-même beaucoup influencé Sextus Empiricus.
Il ne semble néanmoins pas que cette forme d'empirisme ait joué un rôle dans l'élaboration du mouvement né en Angleterre, si ce n’est peut-être chez David Hume (1711-1776), par l'intermédiaire de l'influence du scepticisme. Pour ce qui est de la pensée médiévale, on a pu voir en Guillaume d'Ockham un précurseur de l'empirisme, parce qu'il n'admet que des entités singulières dans le monde, c'est-à-dire des faits qui sont objets de l'expérience. Ainsi, toute connaissance doit pouvoir se ramener en définitive à une expérience immédiate et singulière, « intuitive ». On peut mentionner aussi Roger Bacon, pour qui « aucun discours ne peut donner la certitude, tout repose sur l'expérience » Francis Bacon (1561-1626) est le père de l'empirisme moderne. Il pose le premier les fondements de la science moderne et de ses méthodes
- Francis Bacon (1561-1626), John Locke (1632-1704) et étaient des philosophes empiristes.
- Dans Le rationalisme appliqué, Gaston Bachelard (1884 – 1962) propose une réflexion philosophique sur le développement de la connaissance scientifique (épistémologie).
- Il introduisait dans La formation de l’esprit scientifique (1938) la notion d’obstacle épistémologique en montrant qu' une pensée rationnelle peut être bloquée par des crises de croissance
Conceptions liées - Typologie
Epistémologie / Courant de pensée / Philosophie / Histoire des sciences / Néopositivisme / Empirisme logique / Positivisme logique / Positivisme - Rationalisme - Empirisme / Inductivisme / Déductivisme / Inductivisme - Déductivisme / Falcificationisme / Dualisme / Positivisme religieux / Positivisme juridique / Déterminisme / Déterminisme causal / Empirisme / Empirisme logique / Empirisme antique / Empirisme moderne / Empirisme transcendantal / Scepticisme / Innéisme / Innéisme - Empirisme / Empirisme - Rationalisme / Rationalisme / Réalisme / Criticisme / Rationalisme antique / Rationalisme moderne / Rationalisme méthodologique / Rationalisme critique / Rationalisme dogmatique / Rationalisme absolu / Néo-rationalisme critique / Rationalisme appliqué / Subjectivisme / Objectivisme / Subjectivisme - Objectivisme / Inductivisme - Falsificationnisme / Inductivisme naïf / Conventionnalisme / Vérificationnisme / Réfutationnisme / Réfutationnisme - Vérificationnisme - Inductivisme / Pluralisme scientifique / Inductivisme - Dualisme - Déductivisme / Constructivisme / Rationalisme - Constructivisme - Empirisme / Innéisme - Empirisme /
Concepts ou notions associés
Références
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Éléments graphique
Stratégie de changement conceptuel
Le changement conceptuel en se basant sur l'historique de l'empilement de la science
- L'histoire des sciences et l’épistémologie ont un intérêt didactique:
• Pour l'apprentissage strictement conceptuel • Pour l'apprentissage méthodologique, • Pour développement de l'esprit critique et de la culture générale.
- La construction des sciences a exigé des efforts multiples, des tâtonnements, des échecs et des succès avant d'atteindre son état actuel qui ne peut être définitif. Cela offre, aussi bien à l'enseignant qu'à l'étudiant, des raisons d'être modeste et de se méfier d'un dogmatisme et/ou scientisme excessifs.
- La construction des sciences peut se comparer à l'ascension d'une montagne dont le
sommet reste toujours invisible. Cette ascension se caractérise par des difficultés multiples, par une grande variété de sentiers à emprunter, par des moments de fatigue et de repos (stagnation), par des chutes, par des impasses, par des retours en arrière.
Voir Stratégie de changement conceptuelle Positivisme
Montrer les limites de l'empirisme et de l'inductivisme
- '''Claude Bernard''' : " L'empirisme peut servir à accumuler les faits mais il ne saurait édifier la science. L'expérimentateur qui ne sait pas ce qu'il cherche ne comprend pas ce qu'il trouve. "
- '''François JACOB''' n'écrit-il pas que la démarche expérimentale ne consiste pas simplement à observer, à accumuler des données expérimentales pour en déduire une théorie.
- [[ Astolfi ]] Peterfalvi Vérin Les espérances en termes d'acquisition d'attitudes scientifiques sont décevantes.
Montrer les limites de l'expérience et de la généralisation hâtive de la connaissance
- Source d’illusions
- L’expérience peut, en faisant intervenir les sens, être trompeuse. Platon illustre cette faille de l’expérience à travers l’allégorie de la caverne (République) : les hommes pensent, en voyant les ombres des objets, que ces ombres sont les objets eux-mêmes.
- L’individualité de l’expérience
- Une expérience est indubitablement particulière et ne peut dès lors confirmer une théorie scientifique qui a une portée générale. Le pouvoir de l’expérience se restreint ainsi à la réfutation, et non à la confirmation, qui consiste à fournir un contre-exemple.
- Les limites morales de l’expérience
- L’expérience ne peut instruire l’Homme de ce qui doit être. En effet, comme le souligne Kant, le devoir moral de l’Homme ne peut dépendre uniquement des conditions réelles.
- La science progresse par réfutations et expérimentation : rien n’est définitif, la vérité est toujours provisoire.Il suffit de montrer une seule observation contraire à un énoncé universel pour être certain que cet énoncé est faux; le vrai n’est donc pas la simple réciproque du faux, de sorte qu’on ne peut vérifier une hypothèse, mais seulement essayer de l'infirmer. Une théorie ne sera dès lors tenue pour vraie qu’autant qu’elle résistera aux tests expérimentaux pour la mettre en échec.
Aborder le critère de réfutabilité
- Le philosophe des sciences '''Karl Popper''' a cherché à résoudre le problème de l'induction. Il argumente que la science n'utilise pas l'induction, et que l'induction n'est en fait qu'un mythe. Au lieu de cela, la connaissance est créée par la conjecture et la critique. Le rôle principal des observations et des expériences scientifiques, a-t-il soutenu, est la tentative de critiquer et de réfuter les théories existantes.
- Selon Popper, le problème de l'induction pose la mauvaise question: il demande comment justifier les théories ne pouvant être justifiées par l'induction. Popper a fait valoir que la justification n'est pas nécessaire du tout, et la recherche de justification «implore une réponse autoritaire». Au lieu de cela, Popper a dit, ce qu'il faut faire, c'est de chercher les erreurs afin de les corriger. Popper considère les théories qui ont subsisté à la critique comme les plus solides, mais, en contraste avec les théories inductivistes de la connaissance, moins susceptibles d'être vrai. Popper a jugé que la recherche pour les théories avec une forte probabilité d'être vraies était un faux objectif qui est en conflit avec la recherche de la connaissance. La science doit chercher des théories qui sont très probablement fausses d'une part, mais dont toutes les tentatives réelles de les falsifier ont échoué jusqu'à présent.
Montrer les limites de la raison
- Le problème des limites de la raison ne concerne pas tant son pouvoir d'enchaîner à l'infini des idées ou des représentations - ce que nous montrent avec évidence la richesse créatrice du langage et l'imagination débordante des hommes - que son pouvoir de progression dans l'échelle de la connaissance : l'enchaînement logique des idées pourrait bien aller à l'infini, cela ne nous garantirait pas qu'il aboutisse à quelque résultat. À quelles conditions est-il donc possible que la raison atteigne une connaissance de la réalité, qui donne quelque certitude aux vérités qu'elle énonce ?
- [[[Kant]] nous a habitués à limiter l'usage de la raison (aux phénomènes et aux idées) pour le rendre efficace en évitant les dérapages métaphysiques.
- L’esprit rationnel, dans le cadre des sciences, doit être un esprit critique toujours en alerte devant ses propres facteurs d’inertie, toujours prompt à remettre en question ses propres conquêtes. « Reste ensuite la tâche la plus difficile : mettre la culture scientifique en état de mobilisation permanente, remplacer le savoir fermé et statique par une connaissance ouverte et dynamique, dialectiser toutes les variables expérimentales, donner enfin à la raison des raisons d’évoluer. »
- La raison ne peut pas prétendre à l'absolu
- Les limites de la raison sont celles de l'expérience
Blaise Pascal La dérnière démarche de la raison, est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la dépassent. Il y a des champs du réel qui ne peuvent pas faire l'objet de son investigation le cas de la croyance.
Le regard dichotomique opposant empirisme/ rationalisme:
- Quelque soit le point de départ de l'activité scientifique, si elle expérimente, elle doit raisonner et si elle raisonne elle doit expérimenter.
- Sans la médiation de la raison en effet, l’expérience resterait muette et ne saurait rien nous enseigner.
- Gaston Bachelard, dans Le Nouvel Esprit scientifique, l’explique en ces termes :
« […] une expérience ne peut être une expérience bien faite que si elle est complète, ce qui n’arrive que pour l’expérience précédée d’un projet bien étudié à partir d’une théorie achevée […] Les enseignements de la réalité ne valent qu’autant qu’ils suggèrent des réalisations rationnelles. »
- Le dispositif expérimental, effectué en laboratoire, est rationnellement planifié et construit par le chercheur, en fonction des hypothèses qu’il veut tester. Il nécessite un appareillage complexe, qui est lui-même le résultat d’un effort théorique antérieur. Comme le précise Bachelard (op. cité) :
« […] il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes parts la marque théorique. » ==> '''Edgar Morin'''] L'usage de la logique est nécessaire à l'intelligibilité, le dépassement de la logique est nécessaire à l'intelligence. La référence à la logique est nécessaire à la vérification. Le dépassement de la logique est nécessaire à la vérité
Le changement conceptuel en se basant sur l'historique de l'empilement des sciences expérimentales
- L'enseignement des sciences expérimentales reste très largement imprégné d'une conception empiriste selon laquelle primaient l'observation et la soumission aux faits alors que toute l'épistémologie contemporaine des sciences insistent au contraire sur le caractère fondateurs des théories et des modèles.
- Avec le développement des sciences expérimentales, l’empirisme et la rationalisme s’intriquent de plus en plus. Cela ne signifie pas que l’expérience est considérée comme le principe de la connaissance humaine : Kant, Bachelard, Popper.
- '''Kant''' : la connaissance commence avec l’expérience mais n’en dérive pas.
- '''Bachelard ''': le rationalisme est le dialogue de la théorie à l’expérience. La rationalité intègre l’expérience, elle n’est pas constituée par avance mais solidaire d’expériences particulières et précises.
- '''Popper''' : théorie de la falsification, une théorie n’est valide que tant qu’elle n’a pas rencontrée une théorie invalidante. En même temps, la raison anticipe toujours sur l’expérience en mettant au point des protocoles d’observation.
==>Le rationalisme s’est renouvelé au contact des sciences expérimentales et en se renouvelant, il a obligé l’empirisme à le faire aussi.
- Ce qui nous est ainsi schématiquement tracé, c’est la démarche de la science expérimentale telle qu’elle se dessine depuis Galilée :
- Observation rigoureuse d’un phénomène que l’on cherche à expliquer
- Formulation d’une hypothèse, qui est un énoncé que l’on peut soumettre à un test
- Expérimentation, par l’élaboration d’un montage permettant d’éprouver la validité de l’hypothèse.
- De la même façon qu’un « homme d’expérience » est non seulement un homme qui a vécu, mais un homme qui a su réfléchir à ce vécu pour en tirer des leçons, l’expérience pour le savant n’a de sens qu’en fonction de problèmes qu’il cherche à résoudre, et d’hypothèses rationnelles qu’il élabore à cette fin.
- Les professeurs de sciences imaginent que l'esprit commence comme une leçon, qu'on peut toujours refaire une culture nonchalante en redoublant une classe. qu'on peut faire comprendre une démonstration en la répétant point pour point. Ils n'ont pas réfléchi au fait que l'adolescent arrive dans la classe de Physique avec des
connaissances empiriques déjà constituées: il s'agit alors, non pas d'acquérir une culture expérimentale, mais bien de changer de culture expérimentale, de renverser les obstacles déjà amoncelés par la vie quotidienne.
Le changement conceptuel en se basant sur l'historique de la démarche scientifique
- De l’affrontement entre méthodes déductive et inductive sortira vainqueur... la méthode hypothético-déductive, ou encore “méthode de l’hypothèse ”, devenue la méthode scientifique par excellence et privilégiée dans notre enseignement.
- La méthode hypothético-déductive se résume en la proposition d'une réponse provisoire à un fait réel partant et s'appuyant sur un complexe de donnés initiales.
- Adopter une méthode hypothético-déductive en classe implique l'évitement d'une démarche scientifique stéréotype qui donne la primauté soit à l'expérience et l'observation, soit à la théorie, soit à l’hypothèse et l'engagement dans une démarche interactive qui fait des vas et des viens entre ces trois pôles tout en reconnaissant les limites de chacun.
- ''' Jean Yves Cariou''' a proposé en 2002 le modèle DiPTeRIC qui respecte cette interaction entre hypothèse, théorie et expérience.
Questions possibles
- D'où viennent nos connaissances ?
- La raison a-t-elle raison ?
- comment peut l'expérience être la source de connaissance en mathématique comme en science expérimentale ?
- Est-il raisonnable d'opposer théorie et expérience ?
- Peut-on opposer le théoricien et l'observateur ?
- Faut-il se défier des théories ?
- Un fait est-il par nature indiscutable ?
- Pourquoi un fait exige-t-il d'être établi ?
- Un fait unique et qui ne se répète pas peut-il être l'objet d'une science ?
- L'expérience peut-elle se définir comme soumission aux faits ?
- Peut-on dire qu'on n'a jamais raison contre les faits ?
- Peut-on avoir raison contre les faits ?
- Est-il vrai qu'un fait isolé ne réfute pas une loi scientifique ?
- Est-ce toujours légitimement que l'on invoque la réalité des faits contre les spéculations de la raison ?
- S'en tenir aux faits, est-ce une garantie suffisante d'objectivité ?
- La référence aux faits scientifiques garantit-elle à elle seule l'objectivité de la connaissance scientifique ?
- Pourquoi dit-on des faits scientifiques qu'ils sont l'objet d'une construction ?
- Les faits parlent-ils d'eux-mêmes ?
- Les sciences ont-elles leur point de départ dans l'expérience ?
- En quel sens peut-on dire que nommer des objets est une première démarche scientifique ?
- A quelles conditions une expérience est-elle scientifique ?
- Que veut-on dire en parlant de lois de la nature ?
- L'expérimentation consiste-t-elle à forcer la nature à répondre aux questions qu'on lui pose ?
- L'objectivité est-elle donnée dans l'expérience sensible ou résulte-t-elle des progrès de la recherche scientifique ?
- La connaissance commune est-elle pour la connaissance scientifique un point d'appui ou un obstacle ?
- L'expérience joue-t-elle le même rôle dans les sciences et dans la conduite de la vie ?
- Est-ce le recours à l'expérience qui garantit le caractère scientifique d'une théorie ?
- À quelles conditions une expérience est-elle scientifique ?
- À quoi reconnaît-on qu'une expérience est scientifique ?
- La mesure : pourquoi est-il difficile de mesurer et tout peut-il l'être ?
- Les instruments de mesure du temps nous font-ils saisir ce qu'est le temps ?
- La connaissance scientifique ne repose-t-elle que sur l'observation ?
- Pourquoi faut-il, pour être un bon observateur, être un bon théoricien ?
- Peut-on opposer le théoricien et l'observateur ?
- Y a-t-il des expériences sans théorie ?
- Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?
- L'intolérance ne résulte-t-elle pas de ce que nous prenons nos hypothèses pour des certitudes ?
- Dieu est-il, pour le savant, une hypothèse nécessaire ou superflue ?
- La duplicité de la conscience rend-elle inutile l'hypothèse de l'inconscient ?
- L'existence de l'inconscient est-elle une hypothèse ou une certitude ?
- À quoi reconnaît-on qu'une théorie est scientifique ?
- Les théories simplifient-elles l'expérience ?
- À défaut de certitude, une science du probable peut-elle suffire ?
- La valeur d'une théorie se mesure-t-elle à son efficacité pratique ?
- Peut-on réduire la science à un ensemble de recettes qui réussissent toujours ?
- Une théorie scientifique doit-elle se prémunir contre toute critique ?
- La succession des théories scientifiques permet-elle de concevoir le progrès de la science comme une marche continue vers le vrai ?
- Le renouvellement des théories scientifiques conduit-il à douter de la certitude des sciences ?
- Est-il vrai qu'un fait isolé ne réfute pas une loi scientifique ?
- Quel sens et quelle valeur peut-on accorder à l'expérience ?
- Dans quelle mesure le recours à l'expérience est-il justifié ?
- L'expérience peut-elle tout prouver ?
- Sommes-nous démunis face à ce dont nous n'avons jamais fait l'expérience ?
- Peut-on communiquer son expérience ?
- Les sciences de l'homme peuvent-elles être expérimentales ?
- Peut-on expérimenter sur le vivant ?
- L'expérience peut-elle démontrer quelque chose ?
- Comment les mathématiques, qui sont pourtant un produit de la pensée indépendant de l'expérience, rendent-elles compte si excellemment de la réalité ?
- Toutes les expériences scientifiques sont-elles légitimes ?
- Peut-on expérimenter sur le vivant ?
- .................. ?
- .................. ?
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Bibliographie
Pour citer cette page: (- Rationalisme - Empirisme - Rationalisme appliqué)
ABROUGUI, M & al, 2020. Positivisme - Rationalisme - Empirisme - Rationalisme appliqué. In Didaquest [en ligne]. <http:www.didaquest.org/wiki/Positivisme_-_Rationalisme_-_Empirisme_-_Rationalisme_appliqu%C3%A9>, consulté le 21, novembre, 2024
- vidéo entre l'empirisme et le rationalisme
https://slideplayer.fr/slide/2743952/
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