Différences entre versions de « Biologie - Épistémologie »

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* Sur ces bases émerge la [[théorie du préformatisme germinal]] : il n’y a plus génération spontanée mais agrandissement, une dilatation du germe. Avec la découverte du sperme, [[Leeuwenhoek]] décrit ces animalcules comme les véritables germes animaux et [[Descartes]] imagine la formation du [[fœtus]] par la [[fermentation]] d’un fluide. Pendant  un siècle, les partisans du germe maternel ([[ovistes]]) et les partisans du germe paternel ([[animalculistes]]) débattent sans expliquer l’origine des germes préformés. Les préformistes étaient soit partisans de la dissémination (extérieur) ou de l’emboîtement (le premier homme ou la première femme contenant toute sa postérité). Dans les deux cas, on assiste à la préfiguration du concept de gène.
 
* Sur ces bases émerge la [[théorie du préformatisme germinal]] : il n’y a plus génération spontanée mais agrandissement, une dilatation du germe. Avec la découverte du sperme, [[Leeuwenhoek]] décrit ces animalcules comme les véritables germes animaux et [[Descartes]] imagine la formation du [[fœtus]] par la [[fermentation]] d’un fluide. Pendant  un siècle, les partisans du germe maternel ([[ovistes]]) et les partisans du germe paternel ([[animalculistes]]) débattent sans expliquer l’origine des germes préformés. Les préformistes étaient soit partisans de la dissémination (extérieur) ou de l’emboîtement (le premier homme ou la première femme contenant toute sa postérité). Dans les deux cas, on assiste à la préfiguration du concept de gène.
  
== Confrontation préformatisme et épigènèse ==
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=== Confrontation préformatisme et épigènèse ===
 
* En biologie du développement, l’[[épigenèse]] est une théorie qui stipule qu'un [[embryon]] se développe en devenant de plus en plus complexe. Elle est historiquement opposée à la théorie de la préformation  qui voit l'embryon comme un être vivant « miniature » où tous les organes sont déjà présents. [[Aristote]], qui la préfère à la préformation, la mentionne dans son Traité de la génération. Pourtant, la préformation est la théorie dominante jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.  
 
* En biologie du développement, l’[[épigenèse]] est une théorie qui stipule qu'un [[embryon]] se développe en devenant de plus en plus complexe. Elle est historiquement opposée à la théorie de la préformation  qui voit l'embryon comme un être vivant « miniature » où tous les organes sont déjà présents. [[Aristote]], qui la préfère à la préformation, la mentionne dans son Traité de la génération. Pourtant, la préformation est la théorie dominante jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.  
  
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* Buffon naquit la même année (1707) à Montbard en Bourgogne. La philosophie biologique de Buffon, par son naturisme mécaniste, se rattache à l’esprit des encyclopédistes : les phénomènes de la vie sont la résultante de forces relativement simples, telles que attraction et chaleur. On lui doit, avec son « Histoire de l’Homme », la première anthropologie positive. Buffon se rapproche de l’idée de sélection naturelle de Darwin, en dénonçant les ratages de la nature et l’absence de détermination par des causes finales. La Nature de Buffon témoigne d’une unité remarquable, il y a de la ressemblance sous la dissemblance : “la Nature descend par degré et par nuance imperceptible”. Conception dynamique de la nature, il y a là tous les ingrédients pour constituer une théorie transformiste. Dès le premier volume de son « Histoire des Quadrupèdes », Buffon pose le problème de l’origine des espèces en constatant les analogies entre l’âne et le cheval et se demande si les deux dérivent de la même famille (comme les a rangé Linné, dans le genre « equus ») ou bien s’ils ont toujours été des animaux distincts. Cette question est d’une portée très générale car si on admet que deux espèces peuvent dériver l’une de l’autre, de proche en proche, ce phénomène pourrait être étendu à toutes les espèces jusqu’à ne concevoir qu’une seule origine. Buffon a très bien vu le point car il écrit : « Les naturalistes qui établissent légèrement des familles dans les animaux et les végétaux  ne paraissent pas avoir assez senti toutes l’étendue de ces conséquences car s’il était prouvé qu’on put établir ces familles avec raison…, il y eut je ne dis pas plusieurs espèces mais une seule”. Pour sa part, Buffon repousse formellement une telle hypothèse, sans doute sous le coup de ses démêlés avec les théologiens mais aussi pour combattre les nomenclatures de Linné qu’il juge métaphysiques et abstraites ; c’est en s’opposant à Linné qu’il écrit : « La Nature n’a jamais rangé ses ouvrages par tas, ni les êtres par genre ; elle doit représentée par unités et non par agrégats, chaque espèces doit avoir une place isolée et doit avoir son portait à part.” Néanmoins, en esprit positif, il constate que ces espèces ne se reproduisent pas entre elles, et c’est là selon lui le critère qui doit primer, la notion de genre étant l’aptitude au mélange. Néanmoins, il en viendra progressivement à accepter l’idée de genre, c’est-à-dire de souche commune pour les espèces les moins nobles, c’est-à-dire celles dégénérées d’une espèces restées stables et invariables, l’homme étant l’espèce la plus noble. Pour en rester à un transformisme limité ; s’il accepte l’idée de mutation, elle est associée à celle de dégénérescence, dégradation et rien d’une filiation du simple vers le complexe. Pour voir apparaître la grande idée de l’engendrement du complexe par le simple, du supérieur par l’inférieur, il faudra attendre jusqu’à Lamarck.
 
* Buffon naquit la même année (1707) à Montbard en Bourgogne. La philosophie biologique de Buffon, par son naturisme mécaniste, se rattache à l’esprit des encyclopédistes : les phénomènes de la vie sont la résultante de forces relativement simples, telles que attraction et chaleur. On lui doit, avec son « Histoire de l’Homme », la première anthropologie positive. Buffon se rapproche de l’idée de sélection naturelle de Darwin, en dénonçant les ratages de la nature et l’absence de détermination par des causes finales. La Nature de Buffon témoigne d’une unité remarquable, il y a de la ressemblance sous la dissemblance : “la Nature descend par degré et par nuance imperceptible”. Conception dynamique de la nature, il y a là tous les ingrédients pour constituer une théorie transformiste. Dès le premier volume de son « Histoire des Quadrupèdes », Buffon pose le problème de l’origine des espèces en constatant les analogies entre l’âne et le cheval et se demande si les deux dérivent de la même famille (comme les a rangé Linné, dans le genre « equus ») ou bien s’ils ont toujours été des animaux distincts. Cette question est d’une portée très générale car si on admet que deux espèces peuvent dériver l’une de l’autre, de proche en proche, ce phénomène pourrait être étendu à toutes les espèces jusqu’à ne concevoir qu’une seule origine. Buffon a très bien vu le point car il écrit : « Les naturalistes qui établissent légèrement des familles dans les animaux et les végétaux  ne paraissent pas avoir assez senti toutes l’étendue de ces conséquences car s’il était prouvé qu’on put établir ces familles avec raison…, il y eut je ne dis pas plusieurs espèces mais une seule”. Pour sa part, Buffon repousse formellement une telle hypothèse, sans doute sous le coup de ses démêlés avec les théologiens mais aussi pour combattre les nomenclatures de Linné qu’il juge métaphysiques et abstraites ; c’est en s’opposant à Linné qu’il écrit : « La Nature n’a jamais rangé ses ouvrages par tas, ni les êtres par genre ; elle doit représentée par unités et non par agrégats, chaque espèces doit avoir une place isolée et doit avoir son portait à part.” Néanmoins, en esprit positif, il constate que ces espèces ne se reproduisent pas entre elles, et c’est là selon lui le critère qui doit primer, la notion de genre étant l’aptitude au mélange. Néanmoins, il en viendra progressivement à accepter l’idée de genre, c’est-à-dire de souche commune pour les espèces les moins nobles, c’est-à-dire celles dégénérées d’une espèces restées stables et invariables, l’homme étant l’espèce la plus noble. Pour en rester à un transformisme limité ; s’il accepte l’idée de mutation, elle est associée à celle de dégénérescence, dégradation et rien d’une filiation du simple vers le complexe. Pour voir apparaître la grande idée de l’engendrement du complexe par le simple, du supérieur par l’inférieur, il faudra attendre jusqu’à Lamarck.
  
== Pensées transformistes évolutionnistes et transmission héréditaire ==
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=== Pensées transformistes évolutionnistes et transmission héréditaire ===
 
* Au problème de la génération spontanée se rattache ceux de l’origine des espèces, ceux de leur variabilité et ceux de l'hérédité.  
 
* Au problème de la génération spontanée se rattache ceux de l’origine des espèces, ceux de leur variabilité et ceux de l'hérédité.  
  
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* Lamarck a expliqué l’évolution des espèces par l’effet de l’environnement et la transmission héréditaire de ces variations épigénétiques. La conception transformiste de Lamarck prend son origine dans la notion d’espèce, il est le premier a avoir osé croire à la parenté de l’homme et de l’animal. Mais sa « Philosophie zoologique » n’eut aucun succès, les esprits n’étaient pas préparé à recevoir la grande idée qui, refusée en 1809, renaîtra un demi-siècle plus tard pour triompher définitivement.  
 
* Lamarck a expliqué l’évolution des espèces par l’effet de l’environnement et la transmission héréditaire de ces variations épigénétiques. La conception transformiste de Lamarck prend son origine dans la notion d’espèce, il est le premier a avoir osé croire à la parenté de l’homme et de l’animal. Mais sa « Philosophie zoologique » n’eut aucun succès, les esprits n’étaient pas préparé à recevoir la grande idée qui, refusée en 1809, renaîtra un demi-siècle plus tard pour triompher définitivement.  
  
== Principe de l’unité d’organisation du vivant ==
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=== Principe de l’unité d’organisation du vivant ===
 
* La contribution d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire à l’unité d’organisation du vivant, conduisait presque invinciblement à faire de celui-ci une vaste famille naturelle. Néanmoins, il s’opposa violemment à la généralisation de sa propre doctrine et particulièrement aux idées de [[Cuvier]].
 
* La contribution d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire à l’unité d’organisation du vivant, conduisait presque invinciblement à faire de celui-ci une vaste famille naturelle. Néanmoins, il s’opposa violemment à la généralisation de sa propre doctrine et particulièrement aux idées de [[Cuvier]].
  
 
* L’entêtement de [[Cuvier]] qui voulu étendre jusqu’au mollusques la doctrine de l’unité d’organisation lui valut de rudes critiques à sa mémoire.
 
* L’entêtement de [[Cuvier]] qui voulu étendre jusqu’au mollusques la doctrine de l’unité d’organisation lui valut de rudes critiques à sa mémoire.
  
== Théorie cellulaire et double réfutations: Théorie de la fibre et théorie préformiste  ==
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=== Théorie cellulaire et double réfutations: Théorie de la fibre et théorie préformiste  ===
 
* Parallèlement à l'évolution des problématiques d'unité d'organisation, se développait la « théorie cellulaire » qui clairement établi que la cellule constitue l’unité vitale, l’élément fondamental de toute vie. Le fait que la cellule constitue la base de l’organisation vitale fut compris vers 1839 quand [[Schleiden]] et [[Schwann]] formulaire la théorie cellulaire. Dans leur fameux mémoire, ils exposent les idées devenues depuis classiques sur l’unité structurale du règne du vivant. Ce postula réfute la théorie de la fibre qui préexistait depuis plus de 2000 ans.
 
* Parallèlement à l'évolution des problématiques d'unité d'organisation, se développait la « théorie cellulaire » qui clairement établi que la cellule constitue l’unité vitale, l’élément fondamental de toute vie. Le fait que la cellule constitue la base de l’organisation vitale fut compris vers 1839 quand [[Schleiden]] et [[Schwann]] formulaire la théorie cellulaire. Dans leur fameux mémoire, ils exposent les idées devenues depuis classiques sur l’unité structurale du règne du vivant. Ce postula réfute la théorie de la fibre qui préexistait depuis plus de 2000 ans.
  
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== Pensées évolutionnistes et généralisation du principe de l’unité d’organisation du vivant ==  
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=== Pensées évolutionnistes et généralisation du principe de l’unité d’organisation du vivant ===  
  
 
* Publication en 1859 de « L’origine des espèces » par [[Charles Darwin]] marqua une date non seulement dans l’histoire de la biologie mais dans l’histoire de la pensée humaine. Ce qui marqua le destin de Darwin, c’est le voyage de 5 ans effectué autour du monde à l’âge 22 ans et dont il rapportera tous les éléments qui serviront d’appui à ses recherches et ses réflexions.  
 
* Publication en 1859 de « L’origine des espèces » par [[Charles Darwin]] marqua une date non seulement dans l’histoire de la biologie mais dans l’histoire de la pensée humaine. Ce qui marqua le destin de Darwin, c’est le voyage de 5 ans effectué autour du monde à l’âge 22 ans et dont il rapportera tous les éléments qui serviront d’appui à ses recherches et ses réflexions.  
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== Vision héréditaire et mécanismes intimes de l’hérédité , vers une objectivation du vivant ==
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=== Vision héréditaire et mécanismes intimes de l’hérédité , vers une objectivation du vivant ===
 
Avec le développement et la compréhension des mécanismes intimes de l’hérédité et la naissance progressive de la génétique mendelienne ((1865):[[Mendel]] , (1900): [[De Vries]], [[Correns]] et [[Tschermak]])
 
Avec le développement et la compréhension des mécanismes intimes de l’hérédité et la naissance progressive de la génétique mendelienne ((1865):[[Mendel]] , (1900): [[De Vries]], [[Correns]] et [[Tschermak]])
 
* Remise en cause de l'hérédité des caractères acquis fortement soutenu par les partisans du Lamarkisme
 
* Remise en cause de l'hérédité des caractères acquis fortement soutenu par les partisans du Lamarkisme
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* Formulation de la « Théorie de l’hérédité » [[Morgan]]
 
* Formulation de la « Théorie de l’hérédité » [[Morgan]]
  
== Paradigme de la Biologie Moléculaire et du Programme Génétique ==
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=== Paradigme de la Biologie Moléculaire et du Programme Génétique ===
 
En l’espace de quelques vingt ans se constitue un chapitre tout nouveau et l’essor du groupe de Morgan est celui de la génétique qui va dominer toute la biologie du XXe siècle. Vers la fin des années 20, le débat se concentre sur la question de savoir s’il existe une substance cellulaire, support des gènes, support de l’information héréditaire. Différentes disciplines vont se mobiliser pour tenter de répondre à cette question.
 
En l’espace de quelques vingt ans se constitue un chapitre tout nouveau et l’essor du groupe de Morgan est celui de la génétique qui va dominer toute la biologie du XXe siècle. Vers la fin des années 20, le débat se concentre sur la question de savoir s’il existe une substance cellulaire, support des gènes, support de l’information héréditaire. Différentes disciplines vont se mobiliser pour tenter de répondre à cette question.
  
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  '''La biologie moléculaire crée une nouvelle façon de penser le gène qui, de « point sur une ligne » à l’époque de Morgan, devient un univers dans l’univers. '''
 
  '''La biologie moléculaire crée une nouvelle façon de penser le gène qui, de « point sur une ligne » à l’époque de Morgan, devient un univers dans l’univers. '''
  
== Biologie Moléculaire et Théorie de l’information ==
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=== Biologie Moléculaire et Théorie de l’information ===
  
 
Après la résolution de la structure de l'ADN en 1953, après le séquençage des premières protéines entre 1949 et 1955, le problème de la correspondance entre ces deux mondes se trouve posé. La première mention de la notion de code, concept absent de la biochimie, est faite par [[Erwin Schrödinger]] en 1944 dans « What is Life ? »
 
Après la résolution de la structure de l'ADN en 1953, après le séquençage des premières protéines entre 1949 et 1955, le problème de la correspondance entre ces deux mondes se trouve posé. La première mention de la notion de code, concept absent de la biochimie, est faite par [[Erwin Schrödinger]] en 1944 dans « What is Life ? »
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== Biologie, moral et éthique ==
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== Biologie, morale et éthique ==
  
  

Version du 6 avril 2018 à 21:15


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